Twilight du point de vue de Jasper
Je ne comprenais pas pourquoi mon frère était à ce point troublé par cette fille. Ça n’avait aucun sens, nous étions entourés de centaines d’humaines mais pourquoi elle ?
Edward se mura dans le silence. Rose et Emmett étaient trop occupés à se câliner pour avoir fait attention à l’échange que nous venions d’avoir. Le reste de la pause se passa en silence. Je caressais le bras d’Alice. Sa peau, qui aurait semblé glaciale pour un humain était tiède et douce sous mes doigts.
Le brouhaha ne cessait de s’intensifier. Estimant que tester mes limites plus que nécessaire était un risque inutile, je m’emparais de la main de mon aimée, et me levais de table.
Sortant du self, nous nous dirigeâmes vers la forêt, nous avions cours de sport dans 30 minutes, mais nous n’y allions que rarement. La pluie s’était arrêtée de tomber depuis un moment, et le brouillard s’était levé. Alice me regarda fixement, sans rien dire. L’embrassant, je la serrais contre moi, et me laissais tomber dans l’herbe avec elle.
Allongés, les yeux dans les yeux, nous rêvassions. Je pensais à ce que serait ma vie si je n’avais pas rencontré Alice. Cette pensée m’était insupportable tant mon existence dépendait d’elle maintenant. Si mon cœur battait encore, il aurait battu pour elle, il n’y avait aucun doute là-dessus. Elle avait tous les droits sur ce qui restait de mon âme, enfin, si les vampires en avaient une, cette réflexion m’arracha un petit sourire.
14h… la sonnerie résonna. Posant un baiser sur la bouche à la texture de soie d’Alice, je me levais. Nous avions fini les cours pour aujourd’hui, n’ayant pas une journée chargée.
Le parc s’était rempli d’élèves qui profitaient du fait qu’il ne plût pas pour prendre l’air pendant la pause de 10 minutes de l’après midi. Nous rejoignîmes le bâtiment rapidement, sous les regards habituels. Je voyais Edward, appuyé contre sa Volvo. Le mardi, Edward nous ramenait à la maison et repartait chercher Rose et Emmett vers 18h à la fin de leur cours. Tout à coup, Alice s’immobilisa, les yeux dans le vague. Vision. L’attrapant dans mes bras, j’attendis qu’elle revienne à elle.
-Que se passe-t-il ?
Elle lança un long regard à Edward, qui baissa la tête et rentra dans la brillante voiture.
-Edward… Il a pris une décision, une mauvaise décision. Il te le dira après.
La soutenant jusqu'à la voiture, je lui ouvris la portière arrière et grimpai du côté passager.
Edward serra les dents, ne me regardant même pas. Je connaissais assez mon frère pour savoir qu’essayer de le faire parler ne servirait à rien s’il en avait décidé autrement.
La voiture filait à toute allure, silencieuse. Soudain, Edward sembla sortir de sa torpeur…
-Son odeur est trop forte et trop douloureuse…
Même s’il n’avait pas mentionné de qui il parlait il me semblait évident qu’il s’agissait de la fille qui l’avait tant perturbé. Cette déclaration fut la seule qu’il accepta de faire pendant tout le trajet.
Edward se gara devant la villa. Allant ouvrir la portière à Alice, je me rendis compte qu’il émanait de mon frère à la fois de la haine, de l’incompréhension, de la douleur, de l’amertume… Mais il y avait un sentiment qu’il essayait de cacher, pensant que je ne le sentirais pas : le désir. Me tournant brusquement vers lui, je constatais qu’il me regardait froidement. Alice passait d’Edward à moi, comprenant qu’un échange silencieux avait lieu.
-Alice, tu peux nous laisser s’il te plait.
La voix de mon frère était froide, dure.
Mon aimée haussa les épaules et partit à l’intérieur.
-Bon sang Edward que se passe-t-il ?
-Jasper… En cours de biologie, elle était assise à côté de moi. Son odeur était insoutenable, tellement appétissante. Si je n’avais pas des années d’expérience, je lui aurais sauté dessus, devant toute la classe. Son esprit est impénétrable, je ne peux rien entendre.
Je sentais à quel point il souffrait, à quel point la tentation avait été grande pour lui.
-J’ai demandé à changer de cours, mais aucune place n’est disponible, nulle part. Je suis désolé mais je ne peux pas rester. Il faut que je prenne mes distances, que je réfléchisse.
Le regardant un moment, je me demandais si la douleur était la seule raison à son départ, et si, ce désir que j’avais senti monter en lui, n’en était pas réellement la cause.
-Je ne veux pas ressentir ça ! dit mon frère d’une voix amère
Edward était perdu, ses yeux brillaient d’une lueur de folie.
-Je ne comprends pas pourquoi son odeur me fait un tel effet, pourquoi sa présence m’est si douloureuse. C’est la première fois que j’ai du mal à retenir mes pulsions devant des humains, et c’est à cause d’elle.
Cette fois ci, il avait dit ces paroles sur un ton de colère.
-Je pars pour le Denali, dans le clan de Tanya pour quelques temps. Explique aux autres ma situation, je sais que tu trouveras les mots pour le leur dire.
Sur cette dernière déclaration, mon frère tourna les talons, rentra dans la voiture, et démarra en trombe. Restant la, immobile, je sus que cette journée changerait quelque chose, et que cette fille, dont je ne savais même pas le nom, en était l’élément déclencheur.
Soudain, j’entendis un léger bruit derrière moi.
-Il est parti… Ce n’était pas une question, mais une affirmation. Je savais à présent que c’était ce que mon aimée avait vu. Cette fille, Bella, l’a profondément changé, il peut faire ce qu’il veut, parcourir la terre entière, c’est trop tard pour qu’il fasse marche arrière, murmura Alice.
Bella… c’est donc ainsi qu’elle s’appelait… Le destin avait-il choisis de mettre Bella sur le chemin d’Edward ? Pour moi qui n’avais jamais cru à tout ce qui touche à la destinée, ça me semblait dur à croire… Mais j’étais sur que cette vision n’était pas erronée. Mais dans quelle mesure Bella allait-elle modifié la vie d’Edward ? Dans quelle mesure notre famille serait touchée?