TRANSFORMERS 5 : L'ombre du destin

Chapitre 8

9157 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 27/11/2023 20:09

Chapitre explicatif mais important.

TRANSFORMERS 5 : L’ombre du destin

Chapitre 8

«Je suis Edmund Burton. Douzième comte de Folgane, dernier membre vivant de l’ordre des Witwiccans.»

Cade Yeager ainsi qu’Edmund levèrent les yeux vers la jolie jeune femme qui venait d’entrer dans la pièce principale du château dans une toute nouvelle tenue. Une belle robe bleue aile de corbeau qui mettait ses formes sensuelles en valeur.

Elle pénétra tranquillement dans cette immense pièce rustique qui faisait plutôt penser à une grande bibliothèque avec toutes ces étagères de livres contre les murs de pierre et les meubles en bois de chêne.

«Wow.» S’émerveilla Burton à l’apparence et à la démarche de la femme, accoudée derrière un fauteuil noir en cuir véritable. Il chérissait les gens qui s’habillaient avec élégance et raffinement surtout quand ils étaient invités dans sa noble demeure. Ce qui n’était pas le cas de tout le monde, à vrai dire …

Cade posa ses coudes sur ses genoux alors qu’il admirait silencieusement la beauté naturelle de la femme mais quelque peu aguicheuse dans cette robe classique et élégante. Il renifla bruyamment quand il sentit la poussière s’introduire dans son nez sensible après que le majordome Cogman tapota les vieux coussins sur le grand canapé recouvert d’une couverture à carreaux. Il aimait beaucoup cette grande pièce spacieuse avec un plafond haut et lustre de cristal mais il préférait tout de même sa petite caravane dans la casse du chef Sherman.

C’était très confortable et cosy, certes, mais ce n’était pas exactement la vision que se faisait Cade d’une demeure.

«C’est la forme ?» Dit-il soudainement d’un ton moqueur quand la jeune femme s’approcha du grand canapé pour y prendre place à plusieurs sièges loin de lui, ses hanches se balançant d’un côté à l’autre d’une manière séduisante.

Cogman avait déjà posé une tasse de thé fumante sur la petite table basse recouverte de vieux journaux divers, à croire qu’il avait fait exprès pour qu’il y ait une distance de sécurité entre eux.

Au lieu de lui répondre, la femme se contenta simplement de le dévisager car non seulement il n’était pas correctement vêtu mais en plus il manquait cruellement de politesse. Les Américains, tous pareils ! Elle claqua sa langue dans sa bouche puis croisa les jambes tandis qu’elle récupéra la tasse de thé noir entre ses mains pour se réchauffer les doigts. Elle se servi un petit nuage de lait, au plus grand dégoût de Cade qui froissa le nez à cet étrange mélange.

«Milady, une tasse de thé peut-être ?» Demanda gentiment Cogman à la fembot qui passait la tête par la fenêtre de droite. Elle était assez grande pour qu’elle puisse s’accouder et voir l’intégralité de la pièce avec les humains au milieu sur les canapés d’aspect confortables et moelleux.

«Non merci Cogman. Je ne bois que de l’energon, c’est pour le bien-être de mon étincelant.» Répondit Rixia d’un petit sourire timide quand le majordome robotique donna une courte révérence.

D’un bras dans le dos, il marcha vers elle puis s’arrêta à côté d’une table où il y avait toute une collection de bouteilles d’alcools de tous genres et de tous les degrés possibles et inimaginables. Qui était l’alcoolique, ici ?

«Un jour j’aimerais rentrer dans votre châssis, Madame.» S’exclama aisément Cogman, mais ses mots avaient une toute autre signification pour les humains derrière lui.

Cade et la jeune femme crachèrent leurs thés en petites gouttelettes dans les airs alors que son Maître ronchonna en frappant sa canne sur le sol pour son culot et son manque de respect total envers la compagne d’Optimus Prime.

«Cogman ! Voyons ! Un peu de manières je te prie !» Gronda férocement Edmund, furieux et embarrassé même si l’Autobot pourpre trouvait cela plutôt drôle étant donné qu’il n’y avait absolument rien de choquant dans sa demande.

Peut-être pensaient-ils qu’il demandait un accouplement avec elle ? Hors, il n’avait pas du tout fait mention d’interface alors il n’y avait rien de vraiment alarmant pour être tout à fait honnête.

«Ben quoi ? J’ai toujours rêvé de voyager dans un châssis de Transformer ! Il paraît que c’est très douillet et que nous ne risquons rien là-dedans. Je me ferais tout petit, Milady !» Se défendit-il rapidement en jetant ses deux mains vers la fembot qui ne pouvait plus contenir son rire en elle à l’expression hébétée sur les visages des trois humains.

Bon sang, que ça faisait du bien de rire un peu ! Surtout quand elle vit la réaction de l’humaine femelle et sa soudaine rougeur aux joues, comme si elle était invraisemblablement scandalisée par le petit Cybertronien.

«Pourquoi pas. Un jour je te laisserais venir dans mon châssis mais quand mon fils sera un peu plus grand. Parce que je doute qu’il y ait assez de place pour deux !» Rit Rixia en croisant les bras sur son châssis brillant, une lueur amusée dans ses optiques bleues à la demande innocente de Cogman qui créait une offense chez ses amis en chair et en os.

«Yay !» Se réjouit Cogman en serrant les poings comme un enfant surexcité le ferait au plus grand bonheur de la fembot qui venait de faire un heureux pour pas grand-chose finalement.

«Pardonnez-le, Rixia. Il lui manque quelques branches à son arbre. J’espère qu’il ne vous importunera plus et qu’il cessera de faire l’intéressant devant mes invités. Mhm ?» Edmund frappa deux doigts contre sa tempe gauche puis leva les sourcils quand son majordome le fusilla du regard et qu’il retourna auprès du fauteuil pour attendre sagement les prochains ordres.

Cade se racla nerveusement la gorge quand la femme encore inconnue s’essuya délicatement la bouche avec le coin de sa serviette après ce petit épisode gênant. Il voulut poursuivre la conversation avec elle et sur ses manières de princesse mais un fracas de métal l’interpela à nouveau et l’obligea à se retourner une fois de plus vers la fembot en mauvaise posture à la fenêtre. Ses yeux s’élargirent considérablement quand il vit que l’Autobot Hot-Rod venait de littéralement se coller contre le châssis de Rixia pour pouvoir voir à l’intérieur de la pièce. Déjà qu’il n’y avait pas de place à la fenêtre …

«Buongiorno, Señorita. Vous vous souvenez de moi ?» Ronronna Hot-Rod d’une voix charmante en levant la tête vers la fembot pourpre, nettement plus petit qu’elle mais toujours en extase devant sa beauté irrésistible et sa grandeur.

«Hum, oui … Comment oublier. Il y a une autre fenêtre juste là-bas, alors lâche-moi tout de suite si tu ne veux pas te retrouver avec une épée entre les omoplates. D’accord ?» Menaça tout naturellement Rixia en repoussant l’Autobot collant loin de son châssis d’une main sur sa tête.

Sa main englobait quasiment toute la tête du jeune bot ! Derrière elle, elle pouvait entendre les plaintes énigmatiques de Bumblebee qui n’était pas assez grand pour passer sa tête par la fenêtre comme elle ou Hot-Rod le faisaient.

«Ohhhh c’est une petite coquine, j’aime ça ! Ou plutôt devrais-je dire une grande coquine ? Autoritaire et séduisante à la fois. Je vais lui faire pleins de bambinos-» Mais le robot orange et noir coquet ne put finir car il reçut une claque derrière la tête du scout plus jeune quand il passa d’une fenêtre à l’autre à la demande de la fembot plus âgée et irrésistible. Il glapit de douleur puis après avoir fait un geste dédaigneux à Bumblebee contrarié, il se plaça à la fenêtre de gauche non loin d’Edmund Burton qui faisait tout pour garder son sang-froid.

«C’est normal qu’ils s’incrustent comme ça ?» Demanda ensuite la jeune femme humaine, encore plus embarrassée qu’auparavant après ce qu’elle venait d’être témoin.

«Rixia est tout aussi importante alors évitez ce genre de commentaire déplaisant s’il vous plaît.» S’agaça Cade d’un soupir frustré.

Il se sentait dans l’obligation de protéger son amie qui n’avait rien demandé à personne et qui pourtant qui se faisait juger par cette fille de soi-disant haut-rang. L’éducation des Anglais s’arrêtait au respect des aliens ? Il commençait sérieusement à douter au vu du comportement prétentieux de la femme devant lui.

«Oh, très bien … Et lui alors ?» Poursuivit-elle d’un froncement de sourcils à la réponse froide de l’homme qui évitait son regard. Elle jeta son menton en direction de l’Autobot qui passait le bras à l’intérieur de la pièce pour faire de grands gestes avec sa main alors qu’il se présentait comme étant Hot-Rod.

«Hot quoi ?» Reprit-elle, son froncement de sourcils s’accentuant alors qu’il essayait de lui faire comprendre sa désignation. Le problème c’était cette espèce d’accent italien qui rendait la prononciation incompréhensible et même s’il s’énervait tout doucement avec elle, son nom ne sortit jamais comme il le fallait.

«Hot-Rod !» S’égosilla l’Autobot, la main à son vocaliser en espérant que cette fois-ci elle comprendrait enfin ce qu’il essayait de lui dire. Pourtant ce n’était pas si compliqué que ça ! Du coin de l’optique, il put voir que la fembot se retenait de rire à sa fenêtre contrairement à Bumblebee qui ne se retenait pas du tout et gloussait comme un idiot dehors.

«Hot-Rod, c’est son accent italien.» S’avança Edmund Burton en parlant lentement quand il articula le nom de l’Autobot en question, prit d’une soudaine pitié pour son ami.

Il commençait à en avoir marre de l’entendre crier dans ses oreilles alors que la jeune femme ne comprenait strictement rien à ce qu’il disait et de plus l’heure n’était pas aux chamailleries inutiles pour une question de prénom mais plutôt pour parler affaires importantes.

«Il est italien ? Et le comportement qui va avec ?» Demanda la jeune femme aux cheveux noirs longs et yeux bleus d’une légère touche de sarcasme dans sa voix. Evidemment qu’elle parlait du comportement dragueur et déplaisant du robot ainsi que de ses gestes qui lui rappelaient beaucoup d’un italien pure souche.

«Non, il adore juste l’accent c’est tout.» Répliqua Edmund d’un petit haussement d’épaules désinvolte.

«Quoi ?! Non non non non ! Je ne l’aime pas cet accent. Mais je ne peux pas m’en débarrasser, il sort de moi … Malgré moi !» Désapprouva prestement Hot-Rod en jetant son bras derrière lui qui frappa malencontreusement le châssis de Bumblebee, légèrement plus court que lui qui se trouvait là au mauvais moment.

«He oh !» Bee fronça les sourcils, les portières rigides dans son dos au comportement agaçant de son confrère Autobot de retour à la fenêtre comme si de rien était.

Il ne savait pas d’où il sortait ses manières déplorables mais il était clairement odieux et irrespectueux ! D’un petit soupir las et défaitiste, l’éclaireur jaune s’éloigna de lui pour faire un petit tour dans les parages avant que sa colère ne prenne le dessus et qu’il soit tenté de se battre avec Hot-Rod. Histoire qu’il corrige son comportement fâcheux surtout avec Rixia.

«C’est un soldat, miss Viviane. Il a fait serment à votre père de vous protéger.» Edmund Burton ignora les deux robots à la fenêtre pour se concentrer exclusivement sur la jeune femme et Cade Yeager, présentant Hot-Rod comme un soldat et non un goujat. Il suivit tranquillement du regard son majordome s’approcher de la table basse pour resservir une seconde tasse de thé à Viviane qui le remercia silencieusement d’un hochement de tête poli.

«Il est sympa votre papa. Chouette caisse ! Vous pouvez foncer direct à Buckingham Palace là-dedans !» Plaisanta Cade d’un geste vers Hot-Rod à la fenêtre du côté d’Edmund Burton. Il se mit à rire à sa propre blague mais apparemment les Anglais n’avaient pas du tout le même genre d’humour car ils se contentèrent de le regarder avec gêne.

«OK vous, le mâle Américain ! On se tait. Dites-moi ce que je fais là !» Ordonna la femme d’un soupir ennuyé, ce qui radia immédiatement le petit sourire amusé de la bouche de Cade pour être remplacé par un froncement de sourcils mécontent et interloqué.

«Ouais, pourquoi elle est là, elle !» Demanda-t-il également, ses yeux agacés sur le vieillard qui les observait de derrière son fauteuil.

Le Maître des lieux prit une profonde inspiration puis s’avança calmement dans la pièce pour prendre la parole et mettre un peu d’eau dans le vin avant que ça ne dégénère complètement entre eux.

«Présentations. Miss Viviane Wembley. Master en histoire à Oxford, docteur en philo à Oxford et en lettre. Toujours à Oxford je crois, non ? Rien d’autre ?» A son manque de réponse, Edmund leva sa canne noire vers Cade pour le désigner de la tête aux pieds ; «je vous présente Cade.»

«Yeager. Cade Yeager, je suis inventeur.» Corrigea ce dernier après qu’un long silence malaisant s’installa dans la pièce.

Ce n’était pas la peine de le mettre dans l’embarras devant une princesse super intelligente avec des manières de snobs non plus. Il avait tout de même une dignité, même s’il n’avait pas un Curriculum Vitae aussi rempli que cette Viviane il restait un inventeur digne de ce nom.

A la fenêtre, Rixia renifla puis secoua doucement la tête quand les chamailleries reprirent de plus belles entre Viviane et Cade. La jeune femme venait de lui demander ce qu’il avait inventé dans sa vie et malheureusement pour son ami humain, la liste était relativement courte et imprécise. Les deux se disputaient déjà comme un vieux couple ! C’était plutôt amusant, de son point de vue, ce qui ne semblait pas être le cas de Cogman ni de Sir Edmund Burton. Les deux jeunes gens se critiquaient mutuellement à cause de leur façon de s’exprimer tout comme leurs accents assez forts qui ressortaient beaucoup.

«Que vous pouvez être agaçants, vous les hommes ! Rassurez-moi Rixia, chez vous ce sont les femmes qui gouvernent j’espère ?» Questionna ensuite Viviane d’un petit grognement en se concentrant sur la fembot amusée à la fenêtre de droite, ignorant l’Américain qui râlait parce qu’elle venait de lui mettre un vent.

«Hum, eh bien, pas vraiment. C’est vrai que je n’y avais jamais vraiment réfléchis mais dans notre espèce, il est rare qu’une fembot soit aux commandes. A ma connaissance, il n’y avait qu’Elita-1. Mais je dois bien admettre que l’idée est particulièrement intéressante en effet. Peut-être qu’il n’y aurait pas tant de conflits si les femmes régnaient ?» Spécula Rixia d’un doigt pensif sous son menton, l’autre main à ses hanches.

Qui faisait la guerre ? Les méchas, pas les fembots.

«Oh, c’est d’une tristesse … Le monde serait bien meilleur sans les hommes.» S’attrista Viviane d’un petit hochement de tête compréhensif. Elle avait vraiment eu un semblant d’espoir que leur race mécanique était un peu plus évoluée que les humains.

«Quoi ?!» Hurlèrent Cade et Hot-Rod à l’unisson, tous deux offusqués devant ce genre de propos.

L’Autobot grommela sous son souffle en italien tandis que l’humain assis dans son fauteuil jeta un regard noir à Viviane assise innocemment qui contenait un sourire ravie d’avoir rabaissé les hommes d’une certaine façon.

«Non mais je suis venu là pour me faire insulter par une princesse sur éduquée en robe de striptease ?» S’énerva l’inventeur en levant une main à la femme qui à cette réplique digne d’un macho leva les sourcils, pas sûre d’avoir correctement entendu.

«Striptease ?» S’étonna Edmund, ses yeux bleus passant de Cogman à Viviane en espérant obtenir une réponse à sa confusion évidente.

Son majordome pencha la tête sur le côté mais ne dit rien car il était occupé à regarder fixement Cade Yeager avec son tic habituel, les bras dans le dos et la pompe à son ventre pulsant frénétiquement à la colère croissante qui montait en lui.

«Nan, il n’y a qu’en Amérique qu’avoir de l’éducation est une insulte et si ma robe vous choque à ce point, je ne sais pas, je pourrais peut-être l’enlever ?» Proposa sarcastiquement Viviane en prenant sa tasse de thé en main puis en battant des cils à Cade qui la regardait rêveusement après cette conclusion des plus surprenantes.

«Oh non non non, je préfèrerais que ce soit la Señorita !» Hot-Rod secoua vigoureusement la tête à l’image répugnante de l’humain tout nu dans sa tête. Beurk ! Un protoforme était beaucoup plus beau à voir ! Surtout celui de la grande et séduisante fembot qui refusait d’établir tout contact visuel avec lui, à sa plus grande tristesse.

«Bon ! S’en est trop !» Grogna soudainement Cogman qui d’un bond gracieux se jeta sur la table basse pour courir dans la direction de Cade perplexe par son cri soudain.

Il s’élança sur l’homme qui n’avait même pas eu le temps de s’éloigner avant qu’il n’enroule ses deux mains autour de son cou dans la ferme intention de l’étrangler à mort. Le fauteuil bascula en arrière sur le sol à cause du poids supplémentaire et de la violence de l’impact, les entraînant tous deux dans un tas enchevêtré sur le tapis. Voilà maintenant dix minutes qu’il écoutait ses stupides moqueries sans rien dire mais là, s’en était trop !

«Cogman ?» Réclama Edmund, mais son majordome n’écoutait guère.

«Dois-je lui décoller la tête, Madame ?» Demanda le petit Cybertronien à cheval sur l’homme en passant un coup d’œil derrière son épaule à Viviane qui admirait avec un petit sourire malicieux la scène qui se déroulait actuellement sous ses yeux. Cade se débattait violemment contre sa poigne et suffoquait mais il n’avait absolument aucune chance contre lui car sa force était vingt-fois plus forte que celle d’un humain banal.

«C’est plutôt tentant mais … Je peux défendre mon honneur toute seule.» Approuva Viviane en passant sa langue sur ses lèvres de satisfaction quand elle entendit un gémissement plaintif venant du sois disant inventeur.

«Relâchez-le, tout de suite !» Somma froidement Rixia à la fenêtre, pas du tout heureuse de voir un pareil traitement alors que son ami humain n’avait rien fait de mal.

Bon, il mériterait certainement quelques claques pour son insolence mais sûrement pas qu’on l’étrangle et qu’on lui fasse volontairement mal ! A cet ordre Cogman lui jeta un regard effaré, hésitant quelques longues secondes à lui obéir ou non mais finalement il se résigna d’un nouveau grognement mécontent puis se tourna vers son Maître qui l’observait accoudé à un meuble en chêne massif.

«Mais j’ai une envie folle de lui écrabouiller le larynx !» Protesta-t-il alors que sa tête faisait littéralement un 360 degrés, ses doigts métalliques toujours serrés fermement autour de la pauvre gorge de Cade qui changeait radicalement de couleur. Passant de sa couleur normale à un rouge cerise alors qu’il plaidait du mieux qu’il puisse en travers ses gémissements pour qu’on vienne le sortir de là. Oh ! Il voyait des étoiles au plafond maintenant …

«Du sang froid Cogman. Apprends à contrôler tes pulsions. Concentre-toi sur autre chose.» Indiqua son Maître d’une voix calme et rassurante, quelque peu intrigué par cette soudaine colère mais également alarmé quand il vit que Cade était sur le point de perdre conscience. Il pencha doucement la tête sur le côté lorsque Cogman leva exagérément les optiques au ciel puis qu’il laissa sortir un petit soupir de son vocaliser en relâchant tout doucement sa prise sur le cou de l’homme.

«Oui Milord … Comme, faire un lit … Ou faire la cuisine. Faire l’argenterie. J-je lutte, Milord.» Avoua tristement Cogman d’une voix légèrement défaillante. Une fois à nouveau debout, il se pencha pour ramasser le dossier du fauteuil et le redressa d’un simple coup de bras pour que Cade retrouve sa place d’origine comme si de rien était.

«C’est ça.» Sourit doucement Edmund, intérieurement soulagé que son majordome retrouve ses esprits avant qu’il ne commette un meurtre sur son magnifique tapis qui valait une fortune.

«Cade, vous allez bien ?» S’inquiéta la fembot à la fenêtre.

Ses optiques anxieuses étaient plissées à Cogman derrière le fauteuil de Cade qui tendait une main tremblante dans les airs, s’apprêtant à attraper l’humain une seconde fois pour lui faire regretter ses mots acerbes. Mais au dernier moment il se résigna et se frappa lui-même à la joue pour qu’il calme ses nerfs mis à rude épreuve.

«Ouais enfin j’ai vraiment cru que ma tête allait se décoller !» S’essouffla Cade en réponse en toussant bruyamment dans son poing alors qu’il reprenait lentement ses repères. Ses poumons criaient pour l’air mais à chaque inspiration, il avait l’impression que sa poitrine prenait feu.

«C’est un modèle Head Master. Une espèce rarissime !» Expliqua rapidement Edmund en espérant que cette annonce sans réelle importance allait calmer les jeux et apaiser la tension dans l’air. Il entendit Rixia s’esclaffer alors que son majordome retenait son bras contre sa poitrine pour qu’il ne soit pas tenté de faire du mal à Cade à cause de ses pulsions colériques et violentes.

«Il a une case en moins, hein. Sérieux il est grave là, il est pas tout seul dans sa tête !» Renchérit vivement Cade en jetant son pouce derrière son épaule, encore sous le choc et à bout de souffle.

Mince, que ce robot taré avait une forte poigne ! Il comprenait la douleur de Crosshairs maintenant quand il lui avait facilement craqué le doigt. C’était à la fois douloureux physiquement mais aussi très douloureux pour l’égo. Ouille.

«C’est bon !» Cogman agita ses doigts aux humains une fois qu’il réussit à revenir à la normale, vraiment fier de son exploit psychique car c’était vraiment moins une.

Une fois les présentations faites et l’heure du thé terminé, les trois humains ainsi que Cogman sortirent de la pièce pour disparaître dans les couloirs du château, laissant Rixia, Bumblebee et Hot-Rod seuls le temps qu’ils réapparaissent. Les trois robots géants patientèrent dans les jardins verdoyants du château de Douvres en attendant leur retour, conversant de temps en temps à propos de leurs activités sur Terre où encore leurs missions sur Cybertron avant de devenir clandestins dans l’espace. Bien-sûr, une tension prospérait entre les deux jeunes bots constamment en concurrence mais au moins ils n’en venaient pas aux mains.

Rixia s’éloigna des deux robots qui listaient fièrement leurs exploits pour faire le tour de la propriété et également être un peu seule pour nourrir son étincelant affamé. Elle préférait s’isoler dans le calme plutôt que d’avoir des cris dans les audios et des questions incessantes au sujet d’Orion. De plus, de ce côté du château qui donnait sur la magnifique rivière en contre-bas, Hot-Rod n’était pas là pour essayer de flirter avec elle et donc elle pouvait se détendre convenablement.

D’un petit soupir abattu, la fembot s’adossa contre le mur de pierre blanche chauffé par le soleil de plomb dans le ciel bleu. C’était vraiment agréable comme sensation. Les pièces de son armure pourpre se réchauffaient lentement grâce aux rayons lumineux du soleil et la laissait avec une sensation rare de sérénité au Spark. Un sentiment qui laissa vite place à son inquiétude constante une fois qu’elle sortit l’étincelant de son châssis et qu’elle lui donna de l’energon raffiné via le tube de son poignet.

Elle essayait sans cesse de prendre contact avec son Sparkmate mais celui-ci ne lui répondait plus. Que ce soit via le lien mate ou via la communication privée. Ce n’était absolument pas normal, quelque chose avait dû arriver dans l’espace car cela ne ressemblait pas au leader des Autobots de couper tous les moyens de communications, même durant une mission périlleuse. Son anxiété prit de l’ampleur lorsqu’une douleur sourde titilla son étincelle de vie, une douleur qui ne venait pas d’elle mais bel et bien d’Optimus Prime quelque part dans l’espace en approche de la Terre.

C’était vraiment affreux de rester dans l’incertitude au sujet de son cher Sparkmate et un véritable crève-cœur de ne pas savoir les raisons. Deux ans qu’elle ne l’avait plus vu et la première chose qu’elle reçoit de lui après si longtemps fût cette espèce de douleur morale presque imperceptible, comme s’il refermait au minimum leur lien.

Mais … Pour quelle raison ? Devrait-elle se sentir coupable pour quelque chose ? Serait-ce … A cause de leur petit étincelant ?

«Ça va aller. Nous serons forts, toi et moi.» Se rassura vainement Rixia, ses optiques soucieuses sur son étincelant accroché aux plaques de son châssis qui observait calmement les environs.

Elle ne le sortait pas beaucoup car non seulement elle n’avait pas énormément de possibilités de le faire mais aussi parce que c’était bien trop dangereux de le faire. Trop jeune, trop fragile et surtout trop de monde qui lui voulait du mal.

Rixia cligna rapidement des optiques puis sortit de ses sombres pensées quand elle entendit les cris de Bumblebee en plusieurs voix contrariés de sa radio suivit d’une injure en italien, venant sans surprise d’Hot-Rod. De là où elle se trouvait elle ne pouvait pas voir ce qu’il se passait mais elle se doutait bien qu’ils se disputaient pour un rien comme tout à l’heure. Alors elle se détendit de tout son long contre le mur, les jambes étendues devant elle tandis qu’elle observait silencieusement son enfant admirer le paysage organique et écouter les chants des oiseaux.

Elle resserra tendrement sa prise sur lui pour qu’il ne glisse pas de son châssis puis envoya toutes sortes d’émotions agréables dans le lien qu’elle partageait avec Orion, un petit gloussement s’échappant de son vocaliser quand en réponse l’étincelant babilla joyeusement. Comme lui avait dit une fois Joshua Joyce avant qu’il ne parte définitivement pour la Chine, il faut profiter du calme avant la tempête. Donc c’était exactement ce qu’elle faisait ici maintenant. Profiter des quelques dernières minutes avant de reprendre la route vers de nouveaux horizons.

Non sans avoir la boule au réservoir.

De leurs côtés, les humains et Cogman venaient tout juste d’atteindre les caves du château, un lieu bien moins accueillant et plus humide que les autres pièces. Ils avaient même eu le droit à un rapide historique sur les ascendants d’Edmund Burton au passage tout comme la montre qui avait tué Adolf Hitler à l’époque de la dernière guerre mondiale.

Cade n’en revenait tout simplement pas. Cet homme, un peu fou dans la tête, faisait partie d’une très ancienne organisation du nom de Witwiccans semblerait-il. Face à lui sur le mur de pierre se dressait un immense arbre généalogique qui remontait à plus de quarante générations de membres de cette secte, les Witwiccans. Des hommes politiques, des femmes importantes de l’histoire, des musiciens mondialement connus, des généraux, des poètes, des scientifiques … Tout un tas de personnes qu’il n’aurait jamais soupçonné appartenir à cette organisation secrète.

«Tous appartenaient à une société secrète au service d’une seule cause. Protéger l’histoire secrète des Transformers, ici, sur notre Terre.» Edmund se tourna vers les deux jeunes gens demeurant sans voix, abasourdis face à toutes ses explications et d’apprendre un tel secret si bien gardé au fil du temps.

Viviane déglutit puis croisa les mains devant elle en suivant Cade du regard quand l’homme en question se rapprocha de l’immense bureau central pour regarder les multiples photos et documents qui traînaient sur la surface. Des images de très vieux robots aliens tout comme les tableaux peints sur les murs qui représentaient des passages phares de l’humanité avec en chacun d’eux, la présence d’un Transformer.

Un sourire nostalgique étendit les lèvres de Cade quand il vit une statuette de bronze d’Optimus Prime dans le coin du bureau, recouverte d’une petite couche de poussière. Et juste à côté d’elle se trouvait le portrait d’un jeune garçon aux cheveux ébouriffés et expression choquée qui portait le nom de Samuel James Witwicky d’après la plaquette dorée sous le cadre photo. Le nom de ce garçon lui disait quelque chose … Sans doute qu’il avait fait la une des journaux à un moment donné quand la guerre entre les Transformers avait éclaté dans la ville de Chicago.

Cade perdit lentement son sourire quand ses yeux bruns se posèrent sur une autre photo. Intrigué, il s’avança calmement vers elle pendant que le vieillard continuait ses explications sur les Witwiccans en arrière-plan. C’était un cadre photo en bois avec une femme représentée dessus, le même que celui de Samuel Witwicky mais celui-ci ne séjournait pas sur le bureau avec les autres. Non, il se trouvait sur l’étagère au-dessus de la vieille cheminée inutilisée depuis des lustres.

Ce qui l’intriguait autant venait du regard pénétrant de la femme sur cette ancienne photo.

Il n’y avait aucun nom, seulement le portrait de cette personne sur un fond noir qui donnait une bien étrange atmosphère. De longs cheveux blond platine, des yeux et sourcils noirs, une bouche rougeâtre qui s’étirait dans un très léger sourire contemplatif … Cade avait vraiment l’impression qu’elle lisait dans les profondeurs de son âme en travers cette simple image.

Il ressentit également une désagréable sensation dans le bas ventre alors qu’il regardait fixement cette photo et plus particulièrement dans les yeux sombres de la femme à la peau pâle. Un regard profond et intimidant, vide d’émotions. Au fur et à mesure qu’il se rapprochait et qu’il fixait intensément cette photo, les bruits autour de lui s’estompèrent jusqu’à ce qu’il n’entende plus que les battements erratiques de son cœur dans ses oreilles et son souffle rapide et désordonné. C’était comme si … Quelque chose chuchotait à son oreille mais il n’arrivait pas à le décrire.

Cade sursauta presque hors de sa peau quand le charme fût brutalement rompu par la canne noire d’Edmund qui se mit en travers son chemin. Il soupira bruyamment puis ferma un instant les yeux pour reprendre ses esprits et surtout faire redescendre la soudaine pression artérielle qui était venue sans la moindre explication. D’une main à l’arrière de sa tête, l’inventeur se tourna vers le vieil homme qui l’examinait songeusement d’un petit froncement de sourcils, la canne toujours tendue contre ses jambes pour qu’il ne prenne plus un seul pas.

«Monsieur Yeager ? Vous sentez-vous bien ?» Lui demanda-t-il mais sa voix n’était pas confuse, plutôt inquiète tout comme le regard de Cogman près du bureau.

«Hum, ouais. Je crois que je manque un peu de sommeil. Qui est-ce ?» Répondit Cade en levant aussitôt son index à la photo au-dessus de la cheminée. Maintenant il était curieux et avait envie de connaître l’identité de cette personne bien particulière.

Le cadre brillait légèrement à la faible luminosité de la pièce, quelques particules de poussières étant visibles en suspension dans les airs grâce aux faisceaux. Etrangement il ne reçut pas tout de suite de réponse et quand il se retourna vers Edmund pour voir la cause de ce silence, il vit que l’homme cherchait nerveusement le contact visuel avec son majordome qui se contenta de lui donner une légère secousse négative de sa tête, ses optiques bleues fixant constamment son Maître pour lui faire passer le message.

«Quoi, c’était votre femme, c’est ça ? Une amante ? Une petite copine ? Votre grand-mère ?» Poursuivit sarcastiquement Cade en jetant dédaigneusement ses bras à ses côtés, agacé du manque de réaction pour une question aussi simple que la sienne. Il commençait tout doucement à en avoir marre de toutes ses cachoteries.

«Quelle élégance.» Viviane leva les yeux au ciel à cette déclaration sans aucune pudeur.

Il n’avait décidément aucune classe ce type ni même du savoir vivre et ses questions étaient toujours dérangeantes. Où avait-il apprit la politesse, sérieusement ? Au regard de désapprobation qu’elle reçut de Cade après sa moquerie futile, elle gloussa sous son souffle puis s’éloigna pour aller voir l’arbre généalogique de plus près tandis qu’Edmund reprit enfin la parole.

«Personne. Une veille connaissance.» Rétorqua-t-il crûment, perdant soudainement toute convivialité en lui.

Burton retira rapidement sa canne des jambes de Cade qui le regardait d’un air incrédule pour éviter d’autres questions sur le sujet en préférant revenir sur la conversation principale au lieu de cette photographie.

Même la miss Viviane le fixait de cette façon, confuse face à cette soudaine froideur inexpliquée. Elle et Cade s’échangèrent un regard incertain mais finirent par accepter le changement de sujet brutal sans aucune contrainte, surtout avec le majordome de plus en plus nerveux dans le coin de la pièce. Ils n’allaient pas risquer de se faire étrangler à cause de leur curiosité spontanée ! Autant ne rien dire et poursuivre la visite.

«Regardez sur ce bureau, il y a une photo. Votre père était l’un de nos membres. Il aurait tant aimé vous le dire.» Edmund leva son menton en direction des documents que Cogman repoussait sur la surface lisse du bureau pour que Viviane puisse voir le contenu.

«Et ma propre famille à a également … Contribué un peu à tout ceci.» S’exclama-t-il ensuite non sans une touche de mélancolie. Il était un peu ému par tout ça et tout ce que ses ascendants avaient fait pour l’organisation secrète des fameux Witwiccans.

Puis la visite se poursuivit tranquillement et sans encombre. Les quatre ressortirent à l’extérieur du château pour rejoindre une chapelle de l’autre côté de la vaste propriété. Quand ils passèrent sur le gazon parfaitement entretenu, ils virent Bumblebee en train de faire bronzette au soleil alors qu’Hot-Rod était retourné à sa forme Lamborghini.

Les deux avaient une bonne distance de l’autre mais la fembot pourpre n’était nulle part en vue, ce qui inquiéta un peu Cade car ce n’était pas dans ses habitudes d’abandonner le scout ou même n’importe quel soldat. Après réflexion, il se dit qu’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter si le bot jaune et noir se prélassait au soleil et qu’elle devait sûrement faire une promenade aux alentours.

Bumblebee ouvrit une optique paresseuse quand il entendit la femme et Cade se disputer derrière le vieillard, Cogman et le chien tenu en laisse par ce dernier. Ils parlaient de magie et de science, la femelle refusant catégoriquement de croire qu’à l’époque de Merlin il existait une sorte de sorcellerie. Pourtant son ami humain réussi à clouer le bec à la jeune femme obstinée quand il lui dit que si les Transformers existaient, la magie pourrait tout aussi bien.

Le scout referma l’optique puis se réinstalla plus confortablement dans l’herbe, une jambe pendante mollement sur son genou gauche tout en fouillant dans les fréquences de sa radio pour trouver de la bonne musique d’ambiance. Il couina de joie quand la chanson Got to be Real de Cheryl Lynn passa dans ses haut-parleurs et que les bonnes basses vibrèrent dans tout son corps.

Il n’était pas trop difficile niveau musique. Que ce soit du moderne ou de l’ancien genre, tant qu’il y avait un bon rythme il appréciait. Bee passa ses bras sous sa tête puis balança pensivement sa jambe d’avant en arrière, profitant de la bonne musique ainsi que de la chaleur accueillante du soleil.

Ce fût à ce moment-là que Rixia décida de réapparaitre de derrière les remparts du château pour voir les humains disparaître derrière les portes en bois de la petite chapelle en contre-bas. Prise d’une soudaine curiosité, elle s’approcha de la bâtisse pour tenter d’intercepter leur conversation et éventuellement en apprendre plus sur le talisman.

Bras croisés sur son châssis et capacité auditive renforcée, la fembot se colla plus proche du mur pour écouter, ses optiques sur la voiture d’Hot-Rod ainsi que sur le scout en hauteur qui écoutait de la musique. Une chanson qu’elle trouvait fort sympathique d’ailleurs.

«Cet endroit a été bâti autour de l’authentique table ronde.» La voix d’Edmund Burton fit soudainement écho dans la chapelle.

Rixia cligna des optiques puis s’approcha ensuite des vitraux donnant sur la pièce centrale de la chapelle. Effectivement il y avait une grande table ronde métallique au centre de celle-ci avec des épées tout autour ainsi que des chaises. Il y avait des inscriptions Cybertroniennes sur la surface et elle n’eut pas de difficulté à s’imaginer que cela avait un rapport avec les Chevaliers de Cybertron. Elle pouvait en compter douze plus exactement jusqu’à ce qu’Edmund confirme ses pensées aux prochaines paroles.

«Ils étaient douze en tout. Et derrière eux siégeaient les douze venus de Cybertron. Douze Chevaliers aliens qui ont vu en Camelot ce que l’homme peut avoir de plus grand. Leur sens de l’honneur.» Expliqua l’homme en question, canne tendue vers le plastron du Roi Arthur en personne posée sur l’une des chaises.

Malheureusement le moment très sérieux fût brisé par l’immense orgue au fond de la chapelle où Cogman jouait d’une manière endiablée un morceau spectaculaire jusqu’à ce que les humains ici-bas ne s’entendent plus parler. Il jouait merveilleusement bien, mais son Maître n’était pas tout à fait du même avis à priori. Rixia esquissa un sourire quand l’homme âgé l’engueula pour qu’il cesse immédiatement de faire le pitre sur l’orgue ancestrale néanmoins Cogman se défendit en disant qu’il rendait le moment encore plus grandiose.

«Cogman ! Mais qu’est-ce qui te prend ? Si je trouvais son cou, je l’étranglerais.» Ronchonna Edmund entre ses dents, agacé par son majordome à qui il manquait quelques cases par moment. Il reprit ses explications sur Arthur ainsi que la table ronde comme si de rien était en fixant Cade dorénavant car la suite le concernait directement.

«La légende disait qu’un jour, un dernier Chevalier serait choisi et que la lutte pour sauver le monde commencerait. Et il se trouve Monsieur Cade, que ce dernier Chevalier, c’est vous.» Conclut-il d’un petit hochement de tête admiratif, un large sourire aux lèvres.

«Mais bien-sûr …» Chuchota Rixia à l’extérieur après avoir entendu la dernière phrase révélatrice de Burton.

C’était évident ! Tout était clair maintenant. Ce talisman, appartenant à un ancien Chevalier de Iacon avait choisi Cade pour qu’il se dresse contre la menace de plus en plus proche. Mais maintenant une effroyable question lui trottait en tête, la laissant presque avec une nausée passagère.

Cette menace serait … Optimus Prime ?

La fembot en conflit interne revint au présent quand elle entendit quelqu’un chanter de l’opéra dans la chapelle. Nul doute qu’il s’agissait de Cogman, aussi un expert en chan lyrique apparemment. Il avait une jolie voix de Soprano, elle devait bien l’admettre, mais une fois de plus cette intrusion ne plus guère à son propriétaire qui claqua sa canne sur le sol pour qu’il cesse immédiatement de faire l’imbécile.

«La ferme !» Beugla-t-il les nerfs à fleur de peau.

«Quoi ?» S’agaça Cogman, les bras ballants à ses côtés après avoir arrêté de chanter pour regarder son Maître en contre-bas de sa position qui le fusillait littéralement du regard. N’aimait-il donc pas sa jolie voix féminine ?

«Si tu n’arrêtes pas tout de suite, je te renvois sur Cybertron dans une boite d’allumette !» Menaça Edmund Burton sérieusement enquiquiné par les caprices de son majordome. Il vit Viviane écarquiller les yeux quand Cogman frissonna involontairement à l’image qu’il se faisait dans la tête du haut de son perchoir près de l’orgue, beaucoup moins confiant à présent.

«Ouhhhhhh …. J’ai peur.» S’angoissa-t-il d’une voix tremblotante même si intérieurement il ne craignait pas pour sa vie car de toute façon le vieux crouton n’aurait jamais assez de force pour le mettre en morceaux.

«Il est recherché les qualités d’un Chevalier, Monsieur Cade. Quelles sont les qualités d’un Chevalier, miss Viviane ?» Reprit Burton en glissant une main dans la poche de son pantalon.

Il ne voulait pas rabaisser Cade mais il ne comprenait franchement pas pourquoi le talisman avait choisi un gars comme lui qui se présumait être un inventeur dans le fin fond du Texas. Qu’avait-il de si spécial ? Si ce n’était le rapport étroit qu’il entretenait avec les Autobots et plus particulièrement le Prime ?

«Qualités d’un Chevalier. Pureté du cœur, vaillance, vertu, honneur, honnêteté.» Répertoria assez rapidement Viviane non loin de la table ronde, la poitrine fièrement gonflée au regard approbateur de l’homme cultivé plus âgé.

«C’est tout moi, oui.» Acquit Cade sans aucune modestie.

A vrai dire il disait cela surtout pour que ces deux Anglais arrêtent de le regarder de haut en bas dans leurs grands airs de snobinards. Qu’il pouvait haïr les personnes qui se comportaient de cette façon … De plus, le vieillard s’était moqué de lui indirectement.

«Et primordial, est-il chaste !» Conclut Edmund, les sourcils levés et ses yeux passant significativement de la jeune femme à l’inventeur perplexe par cette dernière partie.

«Si je chasse ? C’est moi qui était chassé quand l’autre demeuré là-haut était venu me chercher.» Se défendit Cade à la légère, une main dans la poche de son jean marine et l’autre tendue vers Cogman qui se balançait comme un singe contre la rambarde près de l’orgue.

«Chaste, avec un T. Chaste !» Corrigea Viviane en coinçant sa langue entre ses dents pour faire ressortir le T dans le mot pourtant pas bien compliqué à comprendre. Il était encore plus bête qu’elle ne se l’était imaginé, en fait ! Elle qui commençait à éprouver un certain intérêt pour lui et bien maintenant c’était râpé.

«Oui je sais merci, c’était pour rigoler. Vous croyez que je ne sais pas écrire ? Je suis pas stupide, j’avais compris !» Râla Cade après que la jeune femme le regarda avec désespérance et une touche de dégoût.

Et après c’était lui l’idiot de la bande ? Non mais qu’elle toupet !

A l’extérieur, Rixia secoua la tête aux nouvelles disputes des humains puis leva les optiques au ciel. Evidemment qu’ils se plaisaient mutuellement, mais les humains avaient une curieuse façon d’exprimer leurs intérêts pour l’autre. Heureusement qu’avec leur race plus développée cela ne se passait pas de cette manière et qu’ils étaient plus évolués de ce côté-là. Pauvre Cade, elle n’aimerait pas se retrouver dans sa situation embarrassante, surtout quand les deux autres le questionnèrent ensuite sur sa vie intime.

Seglass Ni Tonday !

L’attention de la fembot revint immédiatement sur les humains dans la chapelle. Ces mots, elle ne les avait plus entendus depuis l’époque sur Cybertron. Elle ignorait ce qu’ils voulaient dire en partie mais c’était bel et bien du Cybertronien et elle les avait entendu d’un ancien sage avant que les Chevaliers ne disparaissent dans le cosmos.

«J’ai déjà entendu ces mots-là. D’un Chevalier dans son vaisseau. Ça veut dire quoi ?» Approuva Cade en se rapprochant de la table ronde centrale pour y poser ses mains à plats sur la surface froide. Il les avait entendus du robot verdâtre mourant qui lui avait offert le talisman alors qu’il essayait en vain de le sauver.

«Jusqu’au dernier souffle, protège le bâton.» Déclara Edmund en faisant signe à Cogman derrière Viviane de lui montrer que tout cela n’était pas grotesque comme elle venait de le dire à l’instant mais bien réel.

Le majordome mécanique plaqua rapidement la paume de la main droite de la jeune femme contre la table ronde qui à son toucher, s’activa brusquement d’une vague électrique bleuâtre sur toute l’étendue. Les épées lévitèrent dans les airs puis retombèrent aussitôt qu’elle retira sa main du métal glacial, la peur au ventre après ce qu’elle venait de voir dans son esprit. Serait-ce … Les Chevaliers de la table ronde qu’elle avait vus dans une vision ?

«Le bâton de Merlin.» Souffla-t-elle, choquée.

«Une espèce alien le lui a confié. Il est fusionné avec son ADN. Pour que Merlin seul ait accès au pouvoir alien qu’il procure. Où comme on le croyait en ce temps-là, pouvoirs magiques.» Expliqua Edmund en levant calmement les yeux vers la jeune femme incapable de retrouver la parole après ce qu’elle venait d’être témoin.

Toute sa rationalité venait de s’effondrer en morceaux à ses pieds face à ces nouvelles découvertes des plus incroyables et déstabilisantes.

«Le bâton a été enterré avec le corps de Merlin. Nous l’avons caché pendant mille ans. S’il tombait entre de mauvaises mains cela signifierait la disparition soudaine de tout ce que nous avons connus et aimés. Les douze Chevaliers gardiens ont fusionné en dragon pour le protéger. Aujourd’hui, le bâton est en grand danger.» Eclairci le vieillard avec les mains croisées sur sa canne noire tandis qu’il admirait l’immense table ronde d’une touche de nostalgie dans ses yeux bleus.

Le bâton était en danger à cause de Megatron et d’une force démoniaque qui se rapprochait de la Terre. Combien de temps leur restait-il ? C’était une question que Rixia se posait depuis peu. Si le tyrannique chef des Decepticons voulait le talisman de Cade c’était pour une raison bien précise. Il ne fallait pas qu’il mette la main dessus, coute que coute. Quelque chose de grave était en train de se préparer, elle pouvait le sentir tout comme le vieil homme qui avait prédit d’une façon ou d’une autre cette apocalypse. Peut-être un contact externe ? La même personne qui lui avait dit pour l’existence d’Orion ?

Le problème pour retrouver ce bâton et pouvoir l’utiliser était qu’un descendant direct ne s’en empare. Hors, Merlin était mort depuis des décennies déjà, alors qui pourrait le succéder dans cette tâche ? Rixia connaissait d’ores et déjà la réponse et elle se trouvait juste sous ses optiques.

«Vous êtes, miss Viviane, l’ultime descendante de Merlin sur Terre et en tant que telle, notre dernier espoir.» Termina Edmund Burton, sans réelle surprise pour Cade ou encore Rixia mais pour la jeune femme en question qui balbutiait nerveusement quelque chose sous son souffle, si. Elle se retrouvait tout simplement sans voix face à ses propos bouleversants.

Ceci expliquait donc cela. Voilà pourquoi le Maître des lieux avait voulu la présence de Viviane Wembley car il s’agissait de la seule personne susceptible de sauver la Terre de la menace de Cybertron. Rixia releva les optiques vers les vitraux quand Edmund demanda à la jeune femme surprise si elle connaissait l’emplacement du bâton car son père le lui aurait transmis de son vivant. Mais malheureusement, elle l’ignorait totalement car sa relation avec son père avait été des plus difficiles.

Deux mondes se heurteront et un seul allait survivre. Le temps pressait.

«Il n’est plus le temps de parler. C’est votre destin depuis toujours. Ceci est la dernière image de leur monde qui approche. Il n’y a que vous pour l’arrêter. Mieux vaut trouver ce bâton vite fait !» S’empressa de dire Edmund en levant deux images prises par satellites de la planète Cybertron. Dossiers évidemment classés top secret mais qu’il avait obtenu d’une certaine personne qui travaillait avant en étroite collaboration avec le gouvernement.

Où pouvait-il bien être, ce fichu bâton ? S’ils pouvaient mettre la main dessus avant tous les autres la Terre serait mise à l’abri et ils pourraient repousser Cybertron. C’était étrange de se dire que la planète n’était plus très loin et donc que peut-être Optimus était avec elle. Serait-ce lui le cerveau des opérations ? Rixia refusait tout simplement d’y croire. Son Sparkmate de longue date ne ferait jamais une chose aussi cruelle et insensée que de détruire un monde rempli de vie à son profit.

Quelque chose n’allait délibérément pas avec cette histoire. Pourquoi son fils et ce bâton étaient tant convoités ? Il devait y avoir une raison bien définie. Le bâton sans doute pour détruire la Terre et la vie pour ensuite redonner vie à Cybertron et Orion, parce qu’il était le dernier descendant du Prime ou parce qu’il représentait une menace ? Mais pour qui exactement ?

De son vivant, ni Megatron, ni la TRF ou même n’importe qui d’autre ne touchera à son enfant. Il était peut-être aussi précieux que ce maudit bâton mais Rixia ne laissera personne lui faire du mal tant qu’elle sera debout et en vie. Elle se battra contre tous ceux qui se mettront en travers de sa route et surtout contre ceux qui arrivaient avec Cybertron pour récupérer ladite arme de destruction massive.

Qu’importe leurs identités.

Rixia redressa subitement le menton vers la route du château quand elle entendit des voitures en approche ainsi que le bruit assourdissant des sirènes de police. Au loin, plusieurs véhicules noirs arrivaient rapidement avec la police locale mais la plupart portaient les fameuses insignes TRF sur leurs portières. Sans réelle surprise finalement.

D’un resserrement furieux de ses poings à ses côtés, la fembot se redressa de toute sa hauteur en se préparant mentalement au combat à venir avec les membres de la TRF qui suivaient derrière le cortège de voitures. Les humains à l’intérieur de la chapelle étaient déjà en mouvements et près à fuir le château avant qu’il ne soit trop tard juste après que Cogman vit les véhicules menaçants à travers l’une des fenêtres. Elle plissa les optiques puis courut sans attendre pour rejoindre Bumblebee et Hot-Rod.

La suite promettait d’être particulièrement intéressante !

A suivre …

Dans le prochain nous retournerons dans le feu de l’action.

VP


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