La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)

Chapitre 74 : Chapitre 74 Opération Kōkyo

2271 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a environ 1 mois

Chapitre 74

Opération Kōkyo

 

       Le temps passait, les jours s'écoulaient. La tension devenait électrique au sein du petit établissement de madame Sato. Chaque personne savait que la situation à l'extérieur pouvait empirer et qu'ils devaient se dépêcher pour récupérer le dernier artefact. Olivier était celui qui en était le plus à bout de tous. Il posait des questions à chacune des autres personnes dont la plus difficile à répondre était la raison pour laquelle Yukari n'a pas pris pas elle-même les artefacts. Seule Mamizou répondit à cela.

 

– Si elle ne l'a pas fait, c'est qu'elle ne pouvait le faire.

– Et qu'en sais-tu ?! N'êtes-vous pas plus ou moins rivale ?

– Yukari est très intelligente, beaucoup plus que les humains, et que la plupart, si ce n'est, de la quasi-totalité des Yokais. De plus, elle fait preuve d'un grand sens stratégique.

– Comment tu le sais ça ?

– On est rivale, non ennemie. Elle m'a régulièrement invitée. La seule chose qui y vraiment désagréable chez elle, c'est sa renarde.

– Et qu'est-ce qui pourrait bloquer Yukari ? Tu sais qu'elle est loin d'être faible.

– Les Yokais sont tous faibles face à une barrière spirituelle. Le palais impérial comporte l'une des barrières les plus puissantes qu'il puisse exister. Face à cela, même Yukari n'y peut pas grand-chose. C'est pourquoi les Humains, et les Sélénites, peuvent la franchir.

–Ouais... je sais qu'on va faire tout le boulot pendant que toi, tu maniganceras quelque chose...

– Et pourquoi le ferais-je...

 

Madame Sato arriva dans la salle de repos où se trouvaient les deux personnes. Elle était accompagnée par Omokumo no Hyuga, le général de la sécurité des Tengus du Mont Takao, et le maître d'Olivier dans l’apprentissage du vol.

 

– Maître... répondit le jeune humain en se levant et en s’inclinant respectueusement.

– Je vois qu'au moins, au bout du compte, je t'ai appris à être humble et respectueux avec moi. Mais je ne suis pas venu ici pour t’entraîner. Mademoiselle Futatsuiwa, réunissez votre équipe ici même, j'ai à vous parler.

 

Le grand Tengu majestueux et bien habillé se retourna et attendit dans le couloir. Mamizou se leva et alla chercher le reste du groupe alors que madame Sato retourna dans sa cuisine préparer un peu de thé, laissant Olivier, debout et toujours légèrement incliner.

 

Après quelques minutes, le groupe était réuni. Le grand Tengu prit alors la parole, sous le regard interrogateur de l'ensemble du groupe.

 

– Bien. Maintenant que vous êtes tous réunis, je vais vous expliquer la raison de ma présence. Les forces tengus ont fini de sanctuariser la ville tout en restant inaperçu.

– Cela veut dire que... commença Sakuya.

– Oui. L’opération Kôkyo va pouvoir débuter.

– L'Opération Kôkyo ? demanda Reisen, perplexe.

– Il s'agit d'un simple nom. Maintenant, vous allez devoir pénétrer l'enceinte et franchir les sécurités rapprochées. Une fois dans les jardins, vous irez dans les bâtiments impériaux, les résidences de l'impératrice qui sont bien évidemment, bien gardées. Ensuite, vous devrez aller dans les sous-sols et récupérer le trésor puis repartir sans laisser aucune preuve de votre passage et sans vous faire repérer.

– Et on aura quoi comme matériel ? demanda Olivier.

– Vos talents.

– Je m'en serais pas douté... se désola le jeune humain.

– Ce n'est pas de ma faute si tu n'as pas encore réussi à voler.

– Sinon, quelles sont les heures de passage des gardes et du personnel ? demanda Sakuya.

– Mes hommes ont relevé les différents passages et les moments de relais, dit-il en posant une feuille sur la table, cependant, même à ces moments, la surveillance électronique sera toujours active.

– Cela ne devrait pas poser trop de problèmes, répondit Reisen.

– Si personne n'a rien d'autre à ajouter, je vais me retirer.

– Attends un instant, lança Olivier en se dirigeant vers lui.

– De quoi veux-tu me parler ?

– Tu ne vas rien faire d'autres, maître.

– Tu aimes bien me chatouiller comme ça toi. Non, nous allons surveiller les alentours afin de veiller à que rien ne puisse se passer. Restez discret, dit-il avant de quitter les lieux, laissant la salle dans le silence.

 

Au cœur de la nuit, il n'y avait personne, juste quelques véhicules militaires qui patrouillaient ainsi que des drones. Le groupe marcha jusqu'au palais impérial sans se faire remarquer. Chacun était conscient du risque qu'il prenait et de leur objectif. Le silence fut de mise durant le trajet.

Quand le groupe s’arrêta, ce fut contre un bâtiment, restant caché dans l'ombre et observant la petite porte d'accès qu'ils avaient en visuel. D'après les papiers laissés par le Tengu, c'était l'entrée la moins gardée car quasiment inconnue pour beaucoup. Il y avait deux gardes et une caméra-drone située au-dessus de l'entrée, une simple porte blindée de la même couleur que le mur ainsi qu’une sorte de pont, enjambant les douves.

La première à entrer en action fut Reisen. Manipulant les ondes électromagnétiques, elle coupa la vue de la caméra tout en laissant une image continue tourner dans la mémoire. Ensuite, ce fut au tour de Youmu de frapper. Elle attaqua si rapidement qu'elle franchit en moins d'un instant les deux gardes et se retrouva à côté du panneau de contrôle. Les soldats s'effondrèrent sur place, le visage exprimant la sérénité, grâce à sa lame Hakurouken. Le reste du groupe la rejoint au pas de course. Désormais, ils étaient devant le panneau de la porte. Sanae sortit la feuille et lut les instructions écrites par les Tengus. Elle tapa le code qu'il fallut plusieurs jours de surveillance aux Tengus pour l'identifier. Après cela, la porte s'ouvrit verticalement, comme celle qu'on pouvait voir dans les œuvres de science-fiction que Sanae dévorait. Le groupe entra et ferma la porte. Ils savaient que la prochaine relève était dans moins d'une heure et qu'ils devaient se dépêcher.

Ils se trouvaient désormais dans le parc et foncèrent vers les bâtiments où résidait l'impératrice. Au loin, ils pouvaient voir la lueur des projecteurs et des torches. Ils leur nécessitèrent quelques minutes afin des traverser les gigantesques espaces de jardins, tout en restant discret. Le groupe neutralisa les quelques gardes des portes avant d'y pénétrer. Une fois dans les bâtiments, le groupe se divisa en équipe de deux et chacun partit dans une direction différente.

À l'extérieur, Olivier surveillait les alentours du palais avec des jumelles depuis un toit, accompagné par son maître tengu et quelques gardes. Il exprima son inquiétude au chef des Tengus qui ne tenta pas de le rassurer mais de lui dire se tenir prêt.

 

Marisa était partie avec Sanae et elles comprirent que leur direction les menait directement aux appartements impériaux. Après avoir neutralisé les quelques gardes, Marisa entra dans l'une des pièces, suivit de Sanae. Cette première fut ravie de voir qu'elles étaient dans un endroit où l'on rangeait de nombreux objets de luxe, dont Marisa voulait « échantillonner ». La miko la ravisa immédiatement mais il était déjà trop tard. Elles entendirent une voix féminine dans le couloir.

 

– Ce n’est pas la peine de vous cacher ! Montrez-vous ou j’appelle la garde !

– Aie... qu'est-ce qu'on va faire ?! s'inquiéta la prêtresse.

– Ne t'inquiète pas, je sais gérer ce genre de situation, annonça Marisa qui ne se cacha pas et alla voir la personne.

– Halte ! Qui vous êtes ?! exigea la femme en tenue de nuit japonaise traditionnelle et armée d'un katana gravé d'inscription.

– Nous sommes... nouveaux et perdus....

– Je vois que... la lame... vous êtes bien humaines. Mais c'est bizarre...

– De quoi vous parlez ? demanda Sanae inquiète.

– Vous manipulez la magie.

– Comment vous le savez ? demanda la voleuse professionnelle.

– Mon arme, un cadeau de prêtre manipulant la magie de détection. Elle détecte les esprits maléfiques mais aussi les manipulateurs de la magie, dit-elle en regarda sa lame légèrement bleutée.

– C'est ce qu'on vous disait. Nous sommes nouvelles et on s'est perdues...

– Je ne savais qu'on allait embaucher des manipulatrices de la magie pour me protéger, moi et ma famille.

– Heu... pardonnez-moi mais vous êtes ?

– Je suis sincèrement désolée. C'est vrai que d'habitude, je suis mieux préparée pour affronter la vue du publique. Je suis l'impératrice Aiko de Toshi.

– L'impé... ratrice ??? manqua de s'étouffer Sanae, extrêmement gênée.

 

La femme avait l'air d'avoir la trentaine, malgré le fait qu'elle était plus âgée que cela. Sa tenue de nuit, très décorée, était également très luxueusement décorée.

Sanae n'arrivait pas vraiment à se calmer face à la personne qu'elle avait en face d'elle alors que Marisa restait comme à son habitude, très décontractée. Mais cette fois-ci, la tristesse se mêlait à son caractère.

 

– Je.. j'ai quelque chose à vous... dire...

– Qu'est-ce ?

– Nous n'avons pas été engagées ici pour vous surveiller.

– Tu vas te taire ! lança Sanae en tentant de lui faire comprendre qu'elle ne devait pas révéler leur intention.

– Comment ça ?! s'inquiéta la femme.

– J'ai une lettre à vous remettre... elle est de... votre... d'une personne qui vous était chère et qui à ses yeux, vous l’étiez aussi.

– Vous... vous voulez parler de... une lettre ? Comment ça ?!

– On était à Ise, au sanctuaire, peu de temps après ce qu'il s'était passé. Nous n'avons pas pu... la sauver. Elle nous a confiées cette lettre, dit-elle en la sortant et la tendant à l'impératrice qui la prit avant de l'ouvrir, de la lire et de s'effondrer en larmes après quelques secondes.

– Je savais bien qu'avec vos tenues, vous ne pouviez pas être là pour nous protéger. Mais... vous êtes donc les personnes qui sont à la recherche des trois trésors.

– Que voulez-vous dire ? demanda Sanae en tentant de mimer la surprise.

– Cela fait pas mal de temps que mes services vous suivent, depuis l'incident, lors de votre arrivée.

– Que... heu...

– Nous avons des caméras partout, nous pouvons identifier tout le monde, sauf vous. Les ordres que vous donniez étaient bons mais dépassés. Vous voulez savoir pourquoi vous n'avez pas été inquiété ? C'est simple. Votre cas est arrivé jusqu'au département des affaires extraordinaires. Ils vous ont étudiés, scrutés, analysés pour au final tomber sur un seul résultat : vous n'étiez pas une menace mais vous la combattiez. C'est pour cela que l'agent Wolf est entré en contact avec votre amie, qui était déjà entrée en contact avec nous.

– Mais... quoi ?! s'étonna Marisa.

– L'agent Futatsuiwa était une de nos agents, même si nos services la soupçonnent d'être un agent-double.

– Un agent-double ?! Pour le compte de qui ?! s'écria presque Sanae.

– Pour son propre compte. Elle avait disparu il y a de cela de nombreuses décennies. Mais son retour, au moment même où les Yokais sont réapparut ne peut signifier qu'une seule chose : votre amie est venue ici afin de les combattre.

– Je ne comprends rien...

– Là où elle vivait, elle a rencontré une personne qui lui a donné des renseignements sur la situation que connaissait le monde, dans sa globalité. En l’apprenant, elle est revenue pour affronter cette nouvelle menace.

– Je ne la pensais pas si altruiste.

– Une Yokai est toujours capable du pire... mais aussi du meilleur. Ils sont par nature imprévisible, et votre amie l'est encore plus.

– Je vais donc vous expliquer notre problème alors... marmonna Sanae. Nous venons d'un autre lieu, nommé Gensokyo. Là-bas, il s'agit d'un refuge pour les Yokais qui doivent quitter un monde qui les ignore de plus en plus.

– Je le sais.

– Comment ?!

– Avec l'attaque de Yokais, on est retourné loin dans nos archives, pour remonter à une ordonnance secrète de mon ancêtre, l'empereur Meiji, en 1884. Il s'agit d'un ordre d'évacuation d'un territoire, sauf pour une petite partie de la population et d'un autre au sanctuaire locale, Hakurei, afin d'orchestrer le début de la formation de la Grande Barrière Hakurei, aidé par une puissante Yokai du nom de Yukari Yakumo et supervisé par le dieu Ryūjin afin de donner un territoire aux Yokais pour que Humains et Yokais ne vivent plus ensemble, du moins, presque plus. Cependant...

– C'est incroyable tout ça, s'émerveilla Sanae avant d'attendre la suite, il y a un problème ?

– Je ne me souviens plus très... mais il me semble qu'il a plus que cela. Il y avait un document annexe qui parlait, au futur, d'un « fils de Ryūjin » qui viendrait sceller la barrière.

– Mais c'est... Tom ?! s'étonna Marisa.

– Qu'est-ce...

 

À ce moment, le toit trembla puis des tirs retentirent et suivi de cris et de hurlement avant que les alarmes ne s'enclenchent. Le Palais impérial était attaqué.

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