La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)
Chapitre 63 : Chapitre 63 Tokyo rouge
2419 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour il y a environ 1 mois
Chapitre 63
Tokyo rouge
Le temps s'était écoulé dans le Monde extérieur, de même que le sang d'innombrables innocents. Olivier, Mamizou, Marisa, Sakuya, Youmu, Reisen et Sanae arrivèrent près de la titanesque enceinte de Tokyo. Là, le jeune homme se demanda comment ils allaient bien pouvoir faire pour entrer dans la ville encore plus fortifiée et sécurisée qu'auparavant. Il partagea ses inquiétudes avec la Tanuki. Celle-ci était également soucieuse. Elle pouvait sentir que la peur émanait de la ville fortifiée. Ils retournèrent vers les autres membres du groupe afin de leur faire part de la situation. Face à cela, elles se demandèrent si elles allaient pouvoir réussir à entrer. Là, Olivier proposa une solution : entrer par la force mais de manière subtile. Il s'expliqua auprès du groupe qui ne comprit pas immédiatement. Il regarda Reisen, lui demandant à quelle distance elle pouvait manipuler les ondes. Une fois la surprise de cette question, la Sélénite commença à comprendre, de même que Mamizou. Olivier leur expliqua qu'il comptait utiliser la faculté de Reisen afin de contrôler les caméras de surveillance et les robots de l'une des portes d'entrée afin de pénétrer dans la ville sans être remarqué. Afin de ne laisser aucune trace, le tout remarcherait correctement après leur passage. C'était une idée ambitieuse trouvait Marisa mais la lapine répondit qu'elle pouvait le faire.
Le soir même, Reisen se rapprocha suffisamment sans se faire repérer puis utilisa son pouvoir sur les deux drones et les deux caméras de surveillance. Elle lui fallut quelques minutes afin de prendre le contrôle de l’ensemble des ondes et de les manipuler à loisir. Là, le groupe sortit de leur cachette et ils se précipitèrent vers la porte, accompagnés de Reisen. Il fallut une trente de secondes avant qu'elle n'arrive à manipuler les ondes émissent par le système électrique et qu'elle le court-circuite afin qu'ils puissent ouvrir la porte. Une fois à l'intérieur, elle relâcha la connexion et s'effondra dans les bras de Sanae. Cela lui avait demandé beaucoup d'efforts et elle n'en pouvait plus. Elle était surprise de la résistance à ses attaques. Ils prirent le train et se dirigèrent vers le Tokyo no Ryokan de madame Sato qui les reçurent cordialement et où ils purent passer la nuit.
Le jour était déjà bien haut quand les membres du groupe se réveillèrent. Cependant, on sonna à l’accueil. Cela n'attira l'attention de personne, chacun se préparant sa journée. Olivier se demandait comment ils allaient bien pouvoir faire pour s'emparer de l'objet dont ils avaient besoin. C'était perdu dans ses pensées qu'il sortit et qu'il vit une femme vêtue d'une gigantesque cape noire et d'un chapeau se tenant en face de la chambre de Mamizou. Pendant un instant, il s'arrêta. Il retint sa respiration alors qu'il la voyait tendre sa main, ganté en blanc, s'apprêter à frapper à la porte. Son geste s'arrêta et sa main redescendit lentement avant qu'elle ne commence légèrement à tourner. Son visage était masqué par un grand chapeau noir avec un ruban blanc. Olivier recula alors d'un pas, guettant le moindre signe de la personne. Il se demanda de qui il pouvait s'agir mais se doutait que c'était une menace possible. Lentement, son bras droit, tendu le long du corps se dirigea vers le bas de son dos, là où il avait mis son revolver le temps de nettoyer son étui. Une grosse goutte de sueur glissa lentement sur le visage du jeune homme, prêt à dégainer aux moindres gestes de la personne située en face de lui. Cependant, les gestes de celle-ci redevinrent souples et elle souleva légèrement son chapeau. Il reconnut immédiatement la personne : Sumeriko Usami.
Encore abasourdit par sa présence ici et par la peur qu'elle lui avait provoqué, il ne s'était pas rendu compte qu'elle venait de frapper délicatement à la porte de Mamizou et d'entrer dans sa chambre. Quand il retrouva ses esprits, il se précipita devant celle-ci et les vit, rire à voix basse. Quand la Tanuki le remarqua, elle l'invita à les rejoindre. Il le fit mais demanda immédiatement à l'humaine la raison de sa venue et plus encore, d'où elle savait qu'ils se trouvaient ici. Malgré le fait qu'elle était une femme mûre et réfléchit, elle ne put s'amuser de l'avoir vu paniquer à ce point dans le couloir. Cela l'irrita davantage et il fit demi-tour, prêt à sortir. Là, Mamizou lui ordonna de s'arrêter d'une voix ferme et franche. Il le fit mais ne se retourna pas, se contentant de lui répéter ses questions.
– Je suis soulagée de vous revoir, après ce qu'on a dit concernant l'attaque du train retour pour Tokyo dans lequel vous étiez, je me suis inquiétée.
– Nous avons dû marcher un peu, déclara la Tanuki d'un air rassurant.
– Votre fille est avec son amie et je pense qu'elles ne devraient rien risquer si elles font attention, déclara Olivier sur un ton désagréable.
– Je suis désolée de vous avoir fait peur. Mais... cela faisait des années que je n'avais pas remis ces habits, lui révéla la mère de Renko.
– T'étais encore au lycée non ? lui demanda Mamizou.
– C'est vrai mais je les ai gardés puis je les ai portés lors de missions pour le gouvernement. C'était mon « uniforme ».
– Tu dois connaître Wolf, il nous a parlé de toi. Vous travaillez tous les deux de temps en temps pour le gouvernement.
– On a fait quelques missions ensemble et d'autres chacun de son côté mais c'est vrai qu'on a travaillé sur les affaires paranormales. Mais cela fait des années que j'ai cessé... enfin, jusqu'à maintenant.
– Que savent les autorités ? demanda expressément Olivier.
– Ils savent que les informations données à la population sont fausses. Il ne s’agit pas d'une attaque d'armes biologiques. Ils savent très bien qu'il s'agit de Yokais mais ils ne savent pas comment résoudre ce problème.
– On sait comment faire mais on n'a pas les moyens pour le moment, déclara Mamizou.
– Qu'est-ce qu'il faut faire ?! demanda Sumeriko avec enthousiasme.
– On ne le dira pas, cela peut tout compromettre, déclara Olivier d'un ton sec et froid.
– C'est vrai. Révéler notre projet pourrait nous nuire.
– Je comprends. Après tout, toi et tes amies, vous êtes les plus à même de résoudre cette invasion.
– Invasion ? demanda la Tanuki.
– Vous ne le savez pas ? Rien qu'au Japon, on recense des centaines d'attaques et le nombre de morts dépasse les plusieurs milliers. Il n'y a rien de comparable sauf la dernière grande guerre.
– Il faut qu'on le stoppe ! déclara Olivier, surprenant l'humaine.
– Sumireko, tu vas rentrer chez toi, on va résoudre le problème.
– J'espère que vous y arriverez, dit-elle avant de les saluer et de partir.
Là, Mamizou se tourna vers Olivier et lui demanda de réunir tout le monde afin de préparer leurs plans.
Quelques minutes plus tard, elles étaient toutes là, réunit dans la salle à manger. La discussion fut lancée par Mamizou : que fallait-il faire ?
Olivier fut le premier à répondre. Il estimait qu'il fallait trouver et exterminer ce Youkai et que pour cela, ils avaient besoin du Dieu-dragon. Il annonça qu'ils devront voler le dernier objet qu'ils ont besoin et le plus vite possible. À cela, Reisen lui répondit que le Magatama était sous bonne garde et que le sanctuaire impérial devait avoir une barrière qui devait empêcher les Youkais d'entrer. Olivier rétorqua que cette protection ne devrait pas prendre en compte les Sélénites ou les demi-spectres. Cependant, il accorda sur ce point quand il regarda Mamizou dont sa longue queue se balançait doucement.
– À part elle, on devrait pouvoir tous la franchir, répondit le jeune humain.
– Nous avons également une personne qui connaît très bien la façon pour pénétrer chez les gens et leur dérober quelque chose, déclara Sakuya alors que tout le monde savait très bien où elle voulait en venir.
– Marisa va pouvoir beaucoup nous aider.
– Je ne vole pas ! protesta l'Humaine.
– Pour une fois, cela sera pour une bonne cause, renchérit la domestique du manoir.
– Cela devrait donc très bien se passer. Il faudra rester sur nos gardes mais cela peut le faire, récapitula le jeune humain.
Soudain, la propriétaire débarqua en furie dans la salle.
– Le ciel est devenu rouge ! s’écria-t-elle alors que tout le monde se leva brusquement.
– Comment ?! hurlèrent plusieurs d'entre eux.
– Je sais ce qu'il se passe, annonça calmement Sakuya sous le regard calme de la Tanuki qui venait de commencer sa pipe.
– On va s'en occuper, déclara Mamizou en se relevant tranquillement et en allumant sa pipe avant de se diriger vers l'extérieur.
Elle fut rejointe par les autres qui ne purent que constater les dires de la vieille femme. Le ciel était rouge sombre. Une épaisse brume rouge remplissait l'air d'une odeur nauséabonde. Les alarmes sonnèrent dans toute la ville. Les militaires ordonnèrent aux civils de se mettre à l'abri.
Cependant, plusieurs patrouilles furent déjà réduites au silence malgré les appels. À travers toute la ville, des cris s'élevèrent et le sang coula. Alors que le groupe courait vers l'une des plus grandes artères de la ville, une détonation eut lieu non loin d'eux, les prenant au dépourvu. Quand ils regardèrent dans cette direction, ils virent une colonne de fumée s'élevait d'un véhicule blindé en feu. Les gens, paniqués, coururent dans tous les sens. Depuis la brume, de violents projectiles furent lancés contre les personnes, les projetant sur des dizaines de mètres, généralement arrêtées par un obstacle contre lequel ils vinrent se percuter violemment. Le chaos semblait s’étendre sur la ville. Les projectiles firent exploser les véhicules, firent voler en éclats les fenêtres et abattirent les aéronefs. En quelques minutes, le groupe se fraya un chemin toujours plus encombré dans ce qui semblait être le cœur et l'origine de la brume rouge. Plus ils se rapprochèrent, plus le ciel devint sombre, plus le nombre de corps augmentèrent, plus la destruction se fit présente. Ils arrivèrent alors devant une sorte de pyramide d’une dizaine de mètres de haut réalisée en pierre gravée et dont une grande quantité de sang coula dans les sillons taillés dans la pierre. À son sommet, il y avait un trône, et à côté de celui-ci, se tenait une femme. Ils la reconnurent, c'était Báthory. Auprès d'elle, se tenait une jeune femme mais l'instant d'après, elle s’effondra et dévala la pyramide avant de tomber à leurs pieds. Olivier fut le premier à réagir et à aller la voir. Elle était morte, vidée de son sang, ses plaies encore saignantes. En haut de sa pyramide, la Vampire sourit puis sauta dans les airs avant de se reposer délicatement devant eux. Il dégaina son revolver et tira mais la Vampire était déjà à côté de lui et le frappa d'un revers de la main gauche, le repoussant violemment vers l'arrière. Il fut rattrapé par les autres membres du groupe. Alors qu'elles étaient prêtes à se battre, Sakuya s'interposa entre elles et la Vampire.
– Qu'est-ce que tu fais ?! hurla Reisen.
– Je suis la plus à même de la battre ! Occupez-vous des autres ! hurla à son tour la domestique aux couteaux.
– Un combat entre toi et moi ? C'est très intéressant ma chère. Je vais faire de toi mon esclave... mais d’abord, tes amies vont mourir sous tes yeux.
À ce moment-là, des nuées de créatures vampiriques se précipitèrent vers le groupe qui se dispersa dans le parc où se trouvait la pyramide. Les coups de feu d'Olivier résonnèrent alors que les lames de Youmu s’entrechoquèrent et traversèrent la chair. Marisa vola vite et haut, poursuivit par une nuée de créatures dont beaucoup n'étaient que d'immense chauve-souris. Reisen ouvrit le feu, soutenue par Sanae par ses prières et incantations. Mamizou avait disparu et personne ne savait où elle était alors qu'elle était avec eux l'instant qui précédait.
Sakuya pouvait voir ses amis se battre dans un combat où ils n'étaient que cinq contre une armée entière de véritables démons, assoiffés de sang et de destruction.
– Pourquoi tu fais ça ?! Ton but n'est pas de détruire mais de dominer !? T'est un vampire ?!
– Tu t'y connais bien en vampire, ma chère, je le reconnais. C'est vrai, normalement, je ne détruirai pas autant d'humains. Mais, je dois le faire pour mon maître, pour lui prouver ma loyauté. Même si cette ville est anéantie, il en reste d'autres.
– Tu crois que Corruption va les épargner ?!
– Non.
– Quoi ?!
– Je connais son but. On est très différent. Une guerre entre lui et moi saura donc nécessaire. Cependant, il perdra, je le sais.
– Tu crois trop en tes capacités !
– Et toi, tu me sous-estimes, ma chère... esclave.
– Jamais je ne le serais !
– Un esclave ne décide pas !
Elle jeta sa main gauche vers l'avant, formant un gigantesque nuage de chauve-souris qui fonça sur la domestique beaucoup plus rapidement qu'elle ne le pensait. Prise de cours, elle ne pouvait pas échapper. Elle l'avait cachée aux autres mais aussi à elle-même mais sa montre n'était plus en sa possession depuis un certain temps et à présent, le temps lui manquait. Une violente détonation se fit entendre dans le parc, provoquant une boule de lumière là où se tenait Sakuya.