La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)
Chapitre 53 : Chapitre 53 Un train d'enfer
1882 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour il y a environ 2 mois
Chapitre 53
Un train d'enfer
C'était le matin, de bonne heure. La foule montait dans le train, un vieux train par rapport à celui qui les avaient emmenés à Kyoto. Il s'agissait de la Ligne Shinkansen Tōkaidō, qui bien que modernisé par rapport aux années 2010, était bien en retard sur l'ensemble des autres lignes. Avant que cette ligne ne redevienne populaire, du fait du blocage de la ligne shinkansen Boyu Hiroshige pour une durée indéterminée, la ligne était que rarement emprunter car beaucoup trop lente et pas assez moderne pour relier Tokyo et Kyoto. Désormais, il y avait foule. Sur les quais, l'armée fouillait les passagers et leurs bagages. Le groupe ne pourrait jamais monter sans passer devant eux. Cependant, Mamizou leur ordonna de la suivre de près et de ne rien dire, ce qu'ils firent, sachant qu'elle était capable de les faire passer sans encombre. Arrivé au barrage, un jeune soldat les stoppa, exigea qu'on lui montre leur papier et d'ouvrir leurs affaires personnelles. La Tanuki lui tendit alors un papier, ce qui surpris le sous-officier, pas habitué à qu'on lui tende un papier physique de la sorte. Il le prit, le lit rapidement avant de leur demander d'attendre et d'aller chercher son supérieur. Les deux hommes, dont le supérieur était bien plus âgé, arrivèrent. Celui-ci regarda le papier qu'il lui avait été donné et regarda Mamizou d'un œil suspicieux. Il lui demanda son identité. Elle répondit à l'oreille du militaire qu'elle et ses compagnons faisaient partie d’une mission impériale et qu'il devait se rendre de toute urgence à Tokyo afin d'informer l'Impératrice de nouvelles informations top secrètes. Malgré le fait qu'il affichait un air menaçant, il les laissa passer sans les fouiller. Le groupe put ainsi passer sans problème le contrôle et prit place dans le wagon du milieu, s'installant confortablement, attendant un départ qui ne se fit guère attendre.
Le train roula sans encombre et sans arrêt jusqu'à Nagoya. Le trajet était bien plus long que sur l'autre ligne mais permettait de voir l’extérieur, notamment la campagne, vide et retourné à l'état sauvage. La forêt avait remplacé beaucoup de terres cultivées ou de petites villes. Dans un léger sourire amusé, la Tanuki lança que c'était comme ça le Japon à une ère où les Youkais le dominaient encore. Par endroits, la forêt devenait soudainement plus sombre, jusqu'à sombrer totalement dans les ténèbres. Cependant, Olivier ne prêtait ni attention à l'extérieur, dominé par une sombre forêt ni aux paroles quelque peu angoissantes de Mamizou. Il repensait à son ami mais également au vol qu'ils devaient perpétrer.
Cependant, Sanae le sortit de ses pensées. Elle s’étonnait de voir des nuages rouges dans le ciel qui se transformaient de plus en plus en brouillard. Sakuya, assit à côté d'eux fut également très surprise. Le jeune homme lui demanda à quoi elle pensait. Elle lui raconta que c'était assez semblable à l'incident écarlate que sa maîtresse avait provoqué à leur arrivée en Gensokyo. Suite à cette déclaration, le train décéléra de plus en plus pour arriver à une nouvelle allure de croisière deux fois moins rapide qu'avant l'apparition du brouillard rouge. Alors que le train prenait son nouveau rythme, d'étranges odeurs nauséabondes affluèrent dans le wagon. Cela ressemblait à l'odeur de pourriture et de sang. Sakuya ne cessait d'être en alerte. Elle se leva mais à cet instant, les lumières se mirent à clignoter. Olivier resta bien enfoncé dans le fauteuil, les mains sous les aisselles et un air déçu. Il dit à sa voisine d'en face, Sanae, que cela ressemblait à tous les clichés possibles, ce qu'elle approuva. Cependant, depuis les bouches de ventilations et d'aération, une épaisse brume rouge commença à se répandre. Les lumières se mirent à clignoter plus régulièrement et avec plus d’intensité alors que l'on entendait des cris venant des autres wagons. Soudains, des cris se firent entendre dans leur wagon. Ils se retournèrent et virent des têtes humaines flotter dans les airs ainsi que des cous s'allonger sur plusieurs mètres de long. Là, le groupe se leva, prêt à se battre. Cependant, l’épaisse fumée se condensa en un point et commença lentement à s’élever. Lentement, une forme se forma, sous les yeux terrifiés des voyageurs. Quand celle-ci termina de se former, ils pouvaient voir une femme d'un âge mûr, élégante, habillée comme une noble d'un ancien temps en Europe et ayant de longs ongles ainsi que deux yeux rouge vif dont l'un d'eux était partiellement recouvert par de longs cheveux noirs et disposait de canines surdimensionnées. Les créatures ne bougèrent plus en la voyant et se prosternèrent, faisant cesser leurs cris abominables.
Là, la créature vit le groupe, debout et face à elle dans le couloir du train. Elle était surprise de voir des individus la défier ainsi. Cependant, elle fut rapidement amusée par cela.
– Vous devez être probablement ceux qui ont exterminé Monseigneur Xingjun. Je vous applaudis, dit-elle en le faisant. Je ne pensais pas que des mortels en seraient capable. Cependant... je sens bien que beaucoup d'entre vous n'êtes pas humains...
– Qui êtes-vous ? se présenter est la moindre des politesses, affirma la Tanuki.
– Oh, je suis désolé, où son mes manières... je me présente, Báthory Erzsébet, plus connue sous le nom de Carmilla.
– Élisabeth Báthory, la vampire... cela ne pouvait être que cela, au vu de cette... mise en scène, affirma Olivier en se mettant en avant.
– Oh, et vous êtes ?
– Olivier Marc, spécialiste dans l'extermination de créature... peu recommandable. Or, vous en fait partie.
– Je vois. Vous êtes du style direct vous, jeune homme.
– Je n'ai pas de temps à perdre.
– Dans ce cas, moi non plus.
À cet instant, les créatures alliées à Carmilla se jetèrent autant sur les autres passagers que sur le groupe originaire de Gensokyo, le tout, sous un rire dément de la Vampire.
Par instinct, les membres du groupe évitèrent les coups et firent pleuvoir un déluge de damnaku sur les têtes volantes et les cous. Youmu dégaina son sabre principal et commença à enchaîner les cous dans le couloir du train. Les sortilèges de Marisa et de Sanae immobilisèrent les créatures une à une alors qu'Olivier ouvrit le feu, projetant projectiles sur projectiles sur les créatures qui étaient en train d'attaquer les autres passagers.
Rapidement, le groupe parvint à vaincre les créatures. Mamizou, Youmu et Sakuya emmenèrent les passagers vers l'arrière du train, sauvant ceux qui pouvait l'être dans les wagons qu'ils empruntèrent.
Il ne resta plus qu'Olivier, Reisen, Sanae et Marisa face à la maîtresse vampire. Face aux quatre personnes qui lui firent face, la Vampire sourit. Derrière ses longs cheveux noirs qui cachaient partiellement son visage, ses yeux rouges étincelants scrutaient les moindres mouvements de ses adversaires.
– Je comprends mieux comment vous avez pu vaincre ce dieu... enfin bon... on fait quoi maintenant ?
– Tu vas payer pour tous tes crimes ! lança Olivier en levant son bras d'un coup sec et en ouvrant le feu sur la créature qui l'esquiva en bougeant rapidement son torse.
– Il faudra faire mieux que ça... mon petit. Je crois que tu as envie d'en finir maintenant. Suppliez-moi, et j’abrégerais vos misérables vies.
– Canon Sign «Atlantis’s Warhead » !
À cet instant, un puissant projectile fut projeté du canon de l'arme d'Olivier. Il devint rapidement si grand qu'il prenait l'essentiel de la place du wagon. Il emporta la Vampire qui recula sur plusieurs mètres. Alors que le jeune homme commença à sourire de satisfaction, son attitude changea rapidement quand il la vit dissiper son attaque. La longue robe noire de la Vampire était désormais raccourcie à plusieurs endroits et trouée mais l'expression de sa colère était telle que les quatre membres du groupe furent repoussés sur plusieurs mètres, projetant Sanae contre des fauteuils et assommant Reisen. Il ne restait plus que Marisa et Olivier.
Alors que celui-ci se relevait difficilement, il vit les créatures accompagnées la Vampire se relever et se mettre entre elle et eux. Après qu'elle leur ordonnât de les tuer, les créatures vampiriques se jetèrent sur les deux combattants. Dégainant son second revolver, il ouvrit un feu nourri sur les créatures pendant que Marisa se relevait à son tour. Une tête de nukekubi fusa vers l'apprentie magicienne. Elle se saisit de son balai tombé au sol et la frappa violemment avec, la revoyant contre d'autres créatures. Protégée par les tirs d’Olivier, elle se releva et se mit à son tour à tirer ses projectiles, formant un véritable barrage ne laissant plus aucune créature passer. Les corps inertes des Youkais tombaient en masse dans le wagon, incapable de se relever. Ils cessèrent les tirs, voyant que seule restait la Vampire.
Cependant, il ne résista pas et releva son arme, ouvrit le feu sur l'ennemie qui annula les tirs d'un revers de la main avant de serrer devant elle avec sa main gauche. Là, la lueur de son œil gauche, pas caché par sa longue chevelure noire, sembla s'intensifier. Olivier s'arrêta de tirer puis porta rapidement sa main au niveau de sa gorge avant de lentement s'élever au-dessus du sol. La Vampire se rapprocha lentement de lui, s'élevant également. Les bras du jeune homme étaient le long de son corps et chacune de ses mains était armée. Il força avec toute sa force afin de redresser ses bras mais il n'y parvenait que très difficilement, s'élevant centimètre par centimètres. Alors qu'elle n'était plus qu'à une cinquantaine de centimètres et que sa main droite touchait le visage du jeune homme, le voir encore capable de se mouvoir la surprise grandement.
– Tant de force et de volonté, c'est impressionnant... et délicieux...
Alors que sa main gauche se saisit du cou d'Olivier, la droite sembla projeter une énergie contre Marisa qui la cloua sur place avant de revenir caresser le visage du jeune homme. La tête de la Vampire se rapprocha lentement de son cou. Il pouvait sentir le souffle glacial de la Vampire.
Là, l'une des têtes se souleva, visiblement réveillée puis identifia Marisa avant de lui foncer dessus, la gueule béante et démesurée. Incapable de bouger, elle ne pouvait plus rien faire.
Un coup de feu éclata. Une violente détonation exposa la tête volante, éclaboussant Marisa de ce qu'il en restait et stoppant la Vampire dans son œuvre. Elle se retourna et vit une personne sortir du wagon suivant le leur. Il tenait entre ses mains un Remington 1100 et portait un trench-coat belge fermé et ordonna à la Vampire de les relâcher.