La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)

Chapitre 52 : Chapitre 52 Séparation de voie

1892 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a environ 1 mois

Chapitre 52

 Séparation de voie

 

       Le jour était haut depuis longtemps déjà quand Marisa, encore à moitié endormie, dans sa chemise de nuit noire à étoiles dorées et totalement décoiffée entra dans la chambre où Tom dormait. Là, elle bailla aux corneilles en étirant ses bras le plus loin possible avant de reprendre une marche quelque peu chaotique vers le lit où Tom se trouvait. Elle posa sa main sur la masse qui se trouvait sous la couverture en lui demandant de se réveiller avec une voix douce, ce qui tranchait de d'habitude mais totalement ensommeillée. Ne répondant pas, elle éleva la voix, le traitant de « paresseux ». Ne parvenant pas à le réveiller, ce fut elle qui se réveilla encore davantage, insistant encore plus, haussant d'autant plus la voix et le traitant de gros fainéant. Voyant que cela ne fit aucun effet et exaspérée, elle retira violemment la couverture, dévoilant une masse de coussins mais pas Tom. En voyant cela, elle fut prise de panique et commença alors à chercher partout, provoquant un tel raffut que Youmu entra dans la pièce et voyant le désordre provoqué par Marisa, soupira. En la voyant sur le pas de la porte, Marisa lui bondit presque dessus et la harcela de questions. Ne comprenant pas ce qu'il se passait, elle la repoussa violemment et exigea des explications. Elle comprit alors que la voix de Marisa était bloquée par différentes émotions. Youmu vit très bien les larmes monter aux yeux de l'humaine. Elle s'avança et la prit dans ses bras. Depuis qu'elles se « connaissaient », la seule raison pour laquelle elle l'avait vu pleurée, c'était à cause de Tom. En la prenant contre elle, elle inspecta rapidement du regard la pièce mis sens dessus dessous. Elle voyait très bien que Tom mais aussi ses affaires avaient disparu. Et d'après Marisa, la pièce était parfaite quand elle était entrée, cela excluait l'enlèvement, déjà peu probable. Puis, elle vit une lettre au sol. Elle se sépara de Marisa et alla la chercher avant de la montrer à l'humaine en noire. Sur le devant de la lettre, il y était écrit « Tom ».

 

Quelques minutes plus tard, le groupe se retrouva dans la pièce alors que Mamizou allait lire la lettre. Cependant, elle sentait que quelque chose n'allait pas avec cette lettre, impression qui se renforça au fil de sa lecture à voix haute.

 

« Mes amis, ma chérie,

Je tenais déjà à présenter mes excuses pour ne pas vous avoir prévenu que je n'avais pas disparu lors de ma chute dans le puits de magie. Je tenais particulièrement à m'excuser à la femme que j'aime, Marisa. Je tiens également à m'excuser pour ce départ précipité. Les circonstances ne me permettent pas de rester plus longtemps auprès de vous. Lors de ma période loin de vous, j'ai découvert de nombreux indices que je dois examiner seul. Vous me manquez déjà au moment où j’écris cette lettre. Je partirai dès l'aube, il est donc inutile de tenter de me rattraper. Je vous ai promis que je vous raconterai tout, je le ferai à mon retour. Je compte sur vous pour poursuivre notre mission et ne vous inquiétez pas pour moi, je suis bien encadré, rien ne peut m'arriver.

Cordialement, Tom »

 

Durant cette lecture, les larmes de Marisa ne cessèrent de s'écouler dans le silence. Les autres restèrent plus ou moins dubitatifs, ne comprenant pas pourquoi il avait fait ça. Olivier s'insurgea presque contre le contenu. Cependant, Mamizou n'était pas convaincue. L'écriture était beaucoup trop belle pour que Tom, ou même qu'un homme, en soit l'auteur. Les courbes des lettres étaient tellement gracieuses que seule une personne d'un certain rang les aurait écrites comme ça. Et puis, une odeur lui semblait désagréable. Une odeur de renard. Elle en était sûre, l'auteur n'était pas Tom mais probablement Yukari, ce qui expliquerait beaucoup de chose mais pas la raison pour laquelle elle aurait fait ça. Elle garda sa conclusion pour elle, espérant en tirer un avantage.

Cependant, Olivier se leva, sans un bruit et se dirigea vers la porte. Avant de la traversa, Reisen lui attrapa le poignet. Il s'arrêta net.

 

– Tu devrais me lâcher... marmonna le jeune humain.

– Et pourquoi ? répondit la Sélénite sur un ton autoritaire qui détonna.

– Mon ami vient de partir alors qu'il est encore faible, tu l'as vu durant le combat, non ?!

– C'est vrai...

– Il va se faire buter ! Il n'est plus capable de se battre seul et je m'en vais le ramener !

– Reste là, répondit Mamizou sèchement.

– Je devrais rester là à attendre sa mort ?! Marisa, pourquoi tu dis rien ?! Je veux sauver la peau de celui que tu aimes !

– Tom n'est pas un idiot, il sait comment faire pour y parvenir. Et puis, il a des alliés maintenant. Les Tengus veilleront sur lui.

 

Le silence se posa dans la pièce alors que Reisen relâchait son emprise sur le jeune humain qui inspira profondément avant d'envoyer son poing contre la dure paroi que constituait la porte. Un léger filet de sang se mit à s'écouler sur ses doigts alors que des larmes se formèrent. Il referma la porte et tomba à genoux, tout en continuant de conspuer son ami.

Là, la Tanuki annonça son projet : récupérer le Magatama au Palais de Tokyo afin de pouvoir trouver la voie vers l'un des antres du Dieu-dragon.

Cependant, Sakuya lui répondit par une question. Elle se demandait si la sécurité du Palais abritant l'Impératrice ne serait pas trop importante, d'autant au vu de la situation actuelle.

Alors qu'elle allait répondre, Sanae, absente depuis le début de la matinée arriva au pas de course et à bout de souffle. Le groupe, inquiet, lui demanda ce qu'il se passait. Elle leur répondit qu'Atsuta-jingū venait d'être attaquée. Alors que ce nom n'évoqua rien à personne, Mamizou sursauta à cette annonce. La miko poursuivit en annonçant qu'il devait probablement s'agir de Youkais à la recherche de Kusanagi. Les autres membres du groupe furent surpris de cette annonce, elles savaient que la véritable Kusanagi était à Gensokyo. Mais Olivier les reprit : eux le savaient mais pas les Youkais de ce monde.

Un lourd silence se posa avant que Youmu ne demande si Sanae connaissait le nombre de victimes. En voulant y répondre Sanae ne put retenir son émotion. Elle annonça que d'après les premières informations, tous les quartiers entourant le sanctuaire ont été dévasté. Elle ajouta que d'après les autorités, il y aurait plusieurs milliers de victimes.

À cette annonce, un silence encore plus lourd s'abattit sur le groupe. Nul ne savait quoi dire. Olivier se releva sans un bruit et sortit afin de rejoindre sa chambre. Ce fut uniquement après qu'il soit parti que Mamizou se mit à parler. Elle annonça qu'ils continueront le plan comme prévu. Là, Sakuya émit une objection. Elle se doutait bien que le Palais allait être d'autant plus difficile à pénétrer avec cette nouvelle attaque. Les autorités devaient avoir compris que les attaques avaient visé les emplacements des trois trésors sacrés et qu'en conséquence, ils allaient fortement augmenter la sécurité. La Tanuki savait cela. C'est pour cette raison qu'elle annonça qu'elles allaient devoir utiliser tout ce qu'elles pouvaient afin de récupérer l'objet. Mais à cela, Sanae se posa une question avant de faire part de sa réflexion : Pourquoi Yukari n'a-t-telle pas récupéré les objets elle-même ?

Cette question jeta le trouble dans le groupe. Pour toutes, il était évident que la Youkai des frontières auraient très bien pu faire ce travail elle-même. Un mécontentement s'éleva dans la pièce. Mamizou resta silencieuse, se doutant bien qu'elle n'aurait rien fait sans avoir prévu d'autres possibilités. Selon la Tanuki, elle ne pouvait pas le faire, et cela pour une bonne raison : ces lieux devaient disposer d'une protection contre certains types de youkais. Cela expliquerait pourquoi ce fut grâce à un dieu que ces attaques avaient pu avoir lieu. Il n'était pas affecté par la protection qu'il avait annulée.

Alors que le volume sonore commençait à devenir trop élevé, elle se leva et marcha sans un bruit vers la porte, plongeant la pièce dans le silence. Toutes la regardèrent passer. Elle s'arrêta sur le pas de la porte et se retourna légèrement afin de leur dire de se préparer pour retourner à Tokyo. Face à cette réaction, le groupe fut abasourdi. En laissant les autres dans la pièce et en traversant le couloir, elle tomba sur Olivier adossé contre le mur non loin. Elle marcha, la tête légèrement vers le bas et au niveau d'Olivier, s'arrêta.

 

– Tu nous écoutais encore ? demanda la Youkai sur un ton légèrement déplaisant.

– Yukari ne pouvait pas faire le travail elle-même, c'est pour cela qu'elle a envoyé Tom. Mais tu l'avais deviné, n'est-ce pas ?

– Je ne comprends pas ce que tu veux dire, répondit la créature feintant l'ignorance.

– Tu es comme elle, lui rétorqua le jeune homme qui lui bloqua soudainement le passage. La manipulation, le travail dans l'ombre, vous avez ça en commun. Tu la suspectais de quelque chose, c'est pour cela que t'as voulu accompagner Tom.

– Et si c'était vraiment le cas ? Car là, je ne vois que des suppositions d'un humain en colère sur le comportement d'un Youkai bien plus vénérable que lui.

– J'ai vécu quelque temps au milieu de Youkais, je sais comment ils peuvent réagir.

– Je ne suis pas du niveau de ceux que t'as côtoyé.

– Oui mais j'ai appris à en connaître des choses, et puis, je t'observe bien attentivement. N'oublie pas que j'ai une très bonne mémoire et que je peux faire des liens entre différents éléments.

– Il y a un problème sur quelque chose ? Je préfère le savoir que de t'entendre te plaindre, répondit la créature.

– Je veux tout savoir sur ce que tu sais !

 

Après avoir soupiré, elle accepta. Elle lui chuchota ce qu'il voulait savoir avant de s’éloigner doucement de lui en direction de sa chambre.

 

Le soir venu, Olivier préparait ses affaires. Il savait qu'il partait pour le lendemain. La Tanuki avait prévenu le groupe un peu plus tôt de leur départ pour Tokyo par un train « secondaire ». Le train qu'ils avaient pris pour l'aller étant encore bloqué pour les besoins de l'enquête. Ils ne cessaient de penser à ce que lui avait dit Mamizou. Il savait qu'il ne pourrait pas beaucoup aider son ami mais il ferait son possible afin de le protéger, comme toujours.

 

 

 

 

 

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