La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)

Chapitre 48

Le nouveau départ

       Marisa restait sur place, bouche bée, ne comprenant pas, ne sachant pas quoi répondre à cette personne qui semblait la connaître. La créature s'avança d'un pas vers le groupe, qui resserra les rangs, protégeant la jeune humaine. Olivier se mit entre elles et lui. La créature se mit à rire tranquillement. Il porta sa main au niveau de sa bouche et détacha le bas du masque, révélant son sourire. Il laissa tomber la partie du masque qu'il venait de se retirer puis pointa son doigt vers le jeune homme, mimant le geste de tirer. Celui-ci sourcilla, ne comprenant pas ce qu'il lui voulait. Son regard se posa successivement sur sa main puis sur son masque et enfin sur le fait que depuis le début de leur rencontre, il n'avait pas vu l'autre main de la créature. Il réfléchissait, élaborant une stratégie d'attaque.

– Je ne vous veux de mal, pas la peine de faire cette tête Olivier, dit-il.

– Comment vous connaissez mon nom !? Et celui de Marisa ?! lui répondit-il en hurlant.

– Pas si fort, je ne suis pas sourd... et pourtant vu mon âge...

– Répondez !

– Soit. Je vais vous le dire... mais il faudra patienter, dit-il alors qu'il décrocha une agrafe au niveau du col, laissant tomber sa lourde cape à plume, révélant un ample kimono blanc avec des motifs tengus alors qu'il laissa tomber sa chevelure sur le haut de ses épaules.

– Tu n'as pas de chance, je ne suis pas très patient, lui annonça Olivier en s'apprêtant à dégainer son revolver.

– Cela ne te servira à rien, tu n'auras pas le temps de sortir ton arme que tu serais déjà mort, gisant au sol.

– Je croyais que tu ne nous voulais pas de mal.

– C'est le cas. J'ai dit que je pourrais le faire, pas que je voulais le faire, nuance.

– Je devine que tu dois bien savoir te battre avec, lui fit remarquer le jeune homme en parlant de son sabre qu'il portait à la ceinture.

– Oui, j'ai eu de très bons professeurs.

– Comment vous savez comment je m'appelle ?! envoya Marisa, inquiète quant à la situation.

– Marisa... je dois le reconnaître, je te connais même très bien.

– Comment ?!

– Je me souviendrai toujours de ce jour où tu m'as montré ton master spark et que j'avais voulu essayer... j'étais tellement naïf à l'époque.

– Mais cela ne s'est jamais pro...

– Tu sais que si.

– C'est...

– Oui ?

– C'est pas...

– Tu le connais ? demanda Sanae.

– Ce n'est pas possible...

– C'est qui à la fin ?! Hurla Olivier.

– Tu le sais très bien toi aussi, « Marc-Antoine ».

– Marc... Antoine... Non... seul lui m'appelait comme...

– Je dois vous avouer quelque chose, dit-il en enlevant son masque, dévoilant son visage au groupe qui resta ahurit par ce qu'ils voyaient.

– Ce n'est...

– Mes amis, cela me fait très plaisir de vous revoir.

À cet instant, c'était comme si le monde s'ébranlait. Le regard de Marisa se fixa sur le jeune homme qu'elle avait en face d'elle, le jeune homme qu'elle aimait et qu'elle avait perdu, Tom. Il marcha vers le groupe, posant sa main sur l’épaule de son ami qui était resté paralysé par la révélation. Il continua alors sa route vers le groupe qui semblait perdre en combativité et qui venait d'arrêter toutes réactions. Après de nombreux instants de blocage, Marisa se projeta vers l'avant, se rattrapant à la nuque de Tom qui la retint. Le regard du jeune homme plongea dans celui de la jeune apprentie magicienne. Il lui caressa la joue et elle lui demanda si elle rêvait. Il répondit que c'était plus qu'un rêve, que c'était la réalité. Il l'aida à se relever. Mais c'est alors qu'Olivier lui décocha une droite qu'il dévia avec son avant-bras avant de se prendre un revers dans les côtes et de se faire saisir par le col de son kimono. Il lui hurla dessus, exigeant des réponses et des explications et les raisons pour lesquelles il ne les avait pas prévenus. Il lui répondit que s'il voulait des réponses, il devait se calmer et le relâcher, ce qu'il fit avant de se retourner et de faire quelques mètres. Tom regarda Mamizou puis leur parla.

– Bon... je vous dois des explications. C'est Yukari qui m'a aidé. Elle m'a sauvé de la mort et m'a amené à la frontière entre les mondes. Je lui suis infiniment reconnaissante pour cela.

– Comment a-t-elle fait ça ? demanda Olivier.

– C'est elle qui a monté cette expédition et j'étais l'élément le plus important, celui qui devait pouvoir sauver Gensokyo. 

– Pour une fois, elle fait quelque chose, soupira Sakuya.

– Elle m'a montré l'état de la barrière qui ne cesse de se désagréger. Hier, cela avait provoqué des phénomènes étranges voire surnaturelles. Cela a conduit les gens à recroire dans les anciens mythes, ce qui a réveillé les forces comme les Youkais. Plus les nouveaux Youkais se manifestaient, plus les gens y croyaient et en avaient peur et plus ils se renforçaient et plus l'équilibre entre les deux mondes se rompaient, provoquant toujours plus de peurs et ainsi de suite.

– Et en quoi cela nous avance ? demande Olivier.

– Avant de pouvoir réparer la barrière, il va falloir restaurer l'équilibre entre un monde de youkai et un monde d'humains. Mais...

– Il y a un souci ? demanda Marisa.

– Des complications ? Demanda le jeune homme aux revolvers, sachant déjà la réponse.

– Oui et un gros...

– Comment ça ?

– Les Youkais, voire des entités plus puissantes, se rallient à une créature qui l'est encore bien plus.

– Tu veux dire qu'il y a une sorte de super-Youkais qui attire et soumet tous les autres Youkais ?

– Presque.

Marisa se jeta de nouveau autour du cou de Tom, le faisant arrêter de parler. Elle se mit alors à sangloter en silence, et pour la première fois depuis longtemps, c'était des larmes de joie. Il la prit dans ses bras alors que les flots de larmes s'écoulèrent sur les joues de la jeune femme. Il tentait de parler mais ses paroles furent noyées dans les pleurs. Il lui caressa la tête et sourit, lui répondant qu'il était heureux d'être de nouveau avec elle. Il regarda ensuite son assistance avant de demander à la jeune femme qu'il aimait de le laisser continuer à parler. Elle s'éloigna légèrement de ses bras, encore en larmes mais heureuse. Tom leur raconta alors comment il s'était retrouvé chez les Tengus.

– Yukari m'a déposé sur la montagne et il ne fallut que quelques heures avant que les Tengus m'attrapent. Au début, ils furent évidemment méfiant mais je leur ai expliqué mon cas, et après quelques démonstrations de forces, ils ont accepté de m'aider car cela les concernait aussi et qu'ils seraient perdant dans cette histoire.

– Et ensuite ? demanda Olivier.

– Je suis resté quelque temps chez eux afin de me remettre de mes dernières blessures. Puis, je suis parti avec quelques-uns d'entre eux jusqu'ici afin de vous retrouver.

– Et comment Mamizou t'a retrouvé ? demanda Sanae.

– C'est plus ou moins moi qui l'ai retrouvée. En fait, je suis tombé sur un Youkai assez particulier, une sorte de détective et je lui ai demandé de vous retrouver, ce qu'il a fait. C'est à ce moment-là que Mamizou et lui entrèrent en contact et qu'un plan fut préparé afin qu'on puisse être réuni.

– Mais pourquoi ne pas directement revenir vers nous ? demanda Marisa.

– Simple : nos ennemis sont très nombreux et nous surveillent. Je me suis battu avec beaucoup de Youkais avant d'en arriver là. La menace qui pèse sur le monde est extrêmement lourde. On parle pas de quelques centaines de Yokais mais des dizaines de milliers, voire plus.

– Mais... c'est... balbutia Olivier.

– Et le chef de cette armée menace ce monde, et donc le nôtre car c'est l’équilibre entre nos deux mondes qui permet à Gensokyo de rester caché… et relativement stable.

– On doit donc le retrouver et l'arrêter, répondit Sanae.

– C'est exact mais...

– Quoi ? Demanda son ami.

– J'ignore encore qui il est et où il se trouve...

Sa réponse jeta un froid glacial dans la pièce alors que les Tengus s'avancèrent vers Tom pour lui affirmer qu'ils seront toujours là pour l'aider et qu'ils vont tenter de trouver des indices sur ce mystérieux personnage. Tom rejoignit alors pleinement ses amis et leur promit qu'il ferait tout en son pouvoir pour mener à bien ses différentes missions et sauver les deux mondes.