La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)

Chapitre 45 : Chapitre 45 Une minute de répit

2078 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 2 mois

Chapitre 45

Une minute de répit

 

       Le groupe arriva à Kyoto. Ils étaient tous fatigués. Les blessures physiques furent soignées mais le moral était en berne. Au moment même où ils arrivèrent, ils ne savaient pas encore ce qu'ils allaient faire. Sanae regarda les autres, entre l’abattement qui s'affichait sur les visages de Tom et Marisa, le sentiment d'être perdu venant de Sakuya, Reisen et Youmu et l'attitude presque hautaine de Mamizou, la miko était à la limite de désespérer. Elle parla alors à la meneuse, la tanuki de futatsuiwa, et lui proposa d'aller se balader afin de se changer les idées, de pouvoir enfin faire un peu de tourisme et de découvrir Kyoto. Celle-ci acquiesça avant de lui demander si elle avait une idée. Elle proposa d'aller visiter le château de Nijō. Mamizou s'étonna de sa réponse. Kyoto était réputée pour son grand nombre de sanctuaires et de temples, lieux qui devaient fortement intéresser une jeune prêtresse. Cependant, elle lui répondit que c'était une bonne idée. Elle se retourna vers le groupe, bien silencieux et leur lança une annonce, la visite du château de Nijō et la visite de la ville de Kyoto. Olivier passa sa main dans sa chevelure blonde avant de soupirer.

 

– Nous avons une mission à accomplir... tu le sais bien...

– Aller Olivier, supplia la jeune miko. Une petite balade ne peut que nous faire du bien. Il faut qu'on se change les idées.

 

Il se retourna vers Marisa. Elle avait l'air inquiète mais finit par lâcher un sourire puis une approbation par un large mouvement de la tête.

 

– Pourquoi tu veux qu'on aille d'abord à ce château ? demanda Youmu, l'air intrigué.

– C'est l'une des plus grandes attractions de Kyoto, on ne peut pas le manquer quand même. Et puis, cela va nous faire du bien, on est bien trop sur les nerfs en ce moment.

– C'est vrai qu'un peu de détente ne peut pas nous faire du mal, répondit Sakuya.

– Pour affronter un ennemi, on doit être en forme, ajouta Reisen.

– C'est parfait ! lança Sanae d'un air très enthousiaste.

 

Le groupe marcha alors d'un pas sûr. Il leur fallut plus d'une heure avant d'arriver dans les alentours du château. Il était plus beau encore que dans les souvenirs de la jeune prêtresse qui n'en avait vu que des photos. Cependant, son attention fut attirée par le grand nombre de personnes allant et venant du lieu, ils n'avaient pas l'air de promeneurs. Mamizou commença alors à se méfier.

Une fois devant la porte, ils virent plusieurs gardes portant un uniforme particulier. Ils portaient un uniforme bleu foncé avec des jambières blanches, des épaulières en métal semblables à ceux des samouraïs et décorés d'insignes. Enfin, ils portaient un casque et un masque également d'inspiration de l'ère des samouraïs. Sanae se demandait qui ils étaient mais confiante, elle s'approcha d'eux pour leur parler.

 

– Bonjour et excusez-moi mais c'est possible de visiter le château de Nijō ?

 

Le garde, dont seuls les yeux étaient visibles, se mit à la dévisager.

 

– Mademoiselle, ce n'est pas le jour des visites. De plus, en raison des attaques récentes, le ministère de la guerre n'organise pas de visite en ce moment.

– Le ministère de la guerre ? s’étonna Sanae.

– Oui. Maintenant, circuler.

 

La miko se retourna vers ses amis et marcha, elle ne comprenait pas ce qu'il voulait dire et exprima son désarroi à ses amis. Mais à cet instant, une personne les appela.

Alors qu'ils se retournèrent vers celle-ci, ils découvrirent qu'ils avaient bien reconnu la voix, c'était Renko, accompagnée de Maribel. Le groupe s'empressa alors de les rejoindre. Le duo était étonné de les revoir. Mais alors que Sanae allait commencer à lui parler de ce qu'ils avaient vécu, elle s'interrompit. Olivier relança la conversation en s'étonnant que le ministère de la guerre ait un rapport avec le château de Nijō. Renko leur expliqua.

 

– Au début de la Grande Guerre, le nouveau ministère de la guerre fut installé ici afin de le préserver d'une éventuelle destruction de la capitale.

– Mais on peut encore le visiter le château ? demanda Sanae.

– Oui mais que deux jours par semaine et encore, avec ce qu’il se passe, les visites sont interdites.

– Qu'allons-nous faire ? se lamenta Olivier.

– Nous pouvons nous amuser ensemble, on connaît de bons coins, répondit la jeune fille au chapeau noir.

– Comme notre visite du château ne peut pas se faire, on vous suit.

 

Le groupe suivit alors les deux jeunes femmes. Celle qui portait un chapeau noir au ruban blanc était ravie d'une nouvelle balade avec des originaires de Gensokyo. Son amie ne comprenait pas vraiment son admiration pour eux. Quant au groupe, le moral demeurait assez bas, d'autant que les blessures n'étaient pas totalement remises, et ceux malgré les soins de Reisen.

Renko ne tarda pas à leur parler des informations concernant la ville d'Ise et exprima son soulagement de les savoir en pleine forme. À ces mots, Olivier grimaça légèrement. Mamizou demanda à la jeune humaine ce que l'on racontait sur les événements du Sanctuaire d'Ise. La jeune Usami leur dit que d'après les informations du gouvernement, les événements d'Ise étaient l’œuvre d'une attaque étrangère visant à déstabiliser le pays. Elle poursuivit en racontant que parmi le personnel présent, il n'y avait aucun survivant. Elle rajouta que parmi les victimes, se trouvait la tante de l'impératrice, Mako d'Akishino. Renko dit que la mort tragique d'un proche de l'Impératrice avait choqué la nation toute entière et particulièrement l'Impératrice elle-même. Elle et sa tante avait lié de fort lien depuis le moment où elle accèda au pouvoir. Désormais, rajouta-t-elle, elle vit enfermer dans le Palais impérial qui est devenu une véritable place forte.

La tanuki lui demanda plus d'informations sur la sécurisation du Palais. La demande étonna Maribel, hors du coup que préparait le groupe originaire de Gensokyo. Renko lui raconta qu'elle ne savait que ce qu'on disait, à savoir, des radars longues et moyennes portées, des centaines de gardes, des centaines de drones de surveillances et de combats, des chiens, etc... Elle assura qu'elle ne risquait rien, du moins, le pensait-elle.

 

Alors que les discussions s’enchaînèrent, le groupe se promena à travers toute la ville. La journée s'écoula très rapidement et le groupe retrouva quelques sourires et quelques couleurs, ils pouvaient enfin véritablement penser à autres choses. Même Marisa, qui restait cependant triste et assez distante de l'amusement, affichait un sourire timide.

 

« Les amis peuvent transformer les mauvais moments en bons souvenirs et les bons moments en souvenirs inoubliables ». C'était l'idée qui passa dans l'esprit du jeune rôdeur de Gensokyo en voyant le groupe si animé et joyeux, oubliant l'instant d'une journée, toutes les épreuves qu'ils avaient dû affronter. Même Marisa, pourtant si inconsolable, souriait et s'amusait. Olivier s'était éloigné du groupe afin de prendre une boisson à un distributeur automatique. C'était à ce moment que son esprit s'évada des coups qu'ils venaient de subir. Il récupéra sa boisson dont le goût lui était inconnu, un nouveau parfum qui n’existait pas dans le Monde Extérieur de son époque. Il pouvait voir le groupe de loin. Elles s'amusaient, rigolaient et se racontaient tellement de choses que d'un point de vue extérieur, personne n’aurait pu se douter que certaines d'entre-elles venaient d'un autre monde. Il avala une nouvelle gorgée, contemplant la longue avenue piétonne où passa un monorail suspendu. Une longue avenue verte d'une pelouse, certes synthétique, mais qui donnait un peu de verdure, aussi fausse soit elle. Sur les côtés, il y avait des fleurs hologrammes d'un grand réalisme. Elles étaient de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel et, les surplombant, des lampadaires finement travaillés et décorés dont l'éclairage augmentait au fur et à mesure que le soleil disparaissait vers le couchant. En soi, la technologie pouvait donner un petit côté féerique, lui rappelant la beauté sauvage de Gensokyo.

Alors perdu dans ses pensées, une main lui passa devant le visage afin de le réveiller, c'était Reisen. Elle lui demanda s'il allait bien. Olivier lui répondit qu'il allait très bien, juste qu'il rêvait debout. Elle lui demanda comment allait ses blessures. Il la rassura et marcha vers le groupe avant de se faire rattraper par la Sélénite, celle-ci lui glissa un une question à l'oreille :

« L'as-tu remarqué ? »

Il tourna alors la tête vers son interlocutrice et lui sourit mais l'instant d'après son visage se crispa. Il lui répondit alors qu'il l'avait senti mais pas vu. Sans se retourner, ils rejoignirent le groupe.

Au moment où le groupe s'apprêta à repartir, Reisen en parla à Mamizou. Celle-ci, l'air interrogateur lui répondit d'aller en avant, qu'elle devait vérifier quelques choses d'abord. Suite à cela, elle passa dans une rue perpendiculaire et y disparut dans le groupe d'humains mangeant aux abords des restaurants.

 

La journée touchait à son terme et le groupe allait se séparer. Olivier, Marisa, Sakuya, Youmu, Reisen et Sanae raccompagnèrent Renko et Maribel à l’appartement de cette dernière où Renko y passerait la nuit. Elles continuèrent de discuter tout le long, posant des centaines de questions, de remarques, de réflexions et d'interrogations. Renko, ne cessa d'embêter le jeune homme, notamment avec des questions indiscrètes sur sa vie sentimentale. Olivier, plus à l'aise dans un duel qu'en conversation, rougit légèrement quand celle-ci s'acharna à lui faire décrocher une réponse. Voyant manifestement qu'elle n'arrivait pas à le faire avouer, elle demanda aux autres. Les réponses furent assez nettes et négatives. Seule Marisa ne répondit pas, préférant s'éloigner légèrement de la conversation, au grand étonnement de Maribel. Sanae lui dit que c'était parce qu'elle avait eu un problème de cœur récemment et que c'était une question sensible pour elle. À cette réponse, la jeune humaine s'excusa mais demanda ensuite à Sanae si elle savait si Olivier était seul ou non. La miko hésita. Son hésitation fit penser à son interlocutrice que c'était elle qui était en couple avec lui. En entendant cette affirmation, il fut dépité. Il annonça clairement qu'il était en couple mais que celui-ci battait de l'aile et qu'il préférait ne pas en parler. Son ton sec et dur, coupa court à la conversation sur le sujet.

C'est alors qui pensa à elle, Rika, sa petite amie, son adversaire, sa sauveuse, etc... elle était tellement de choses pour lui. Il n'avait jamais vraiment accepté son départ pour rejoindre les forces de l'Empire de Tom, quand celui-ci était rongé par lui-même. Son obsession de vaincre Reimu et possiblement plus était un vrai problème pour lui et leurs nombreux coups d'éclats furent parfois connu de beaucoup à travers le journal d'Aya. Il soupira et tenta de penser à autre chose.

 

Ils arrivèrent enfin à l'ensemble de logements universitaires. Chacun se dit au revoir puis le groupe les quitta, se dirigeant vers une adresse donnée par Mamizou avant qu'elle ne parte. Il s'agissait d'un petit hôtel où ils pourraient y passer la nuit.

En y allant, Youmu ne se sentait pas tranquille. Elle se sentait épier et pire, par des non-humains. Elle confia son inquiétude à Olivier, le « meneur » en l'absence de Mamizou. Celui-ci lui raconta qu'il pouvait sentir cette présence étrange qui les surveillait. Sanae vint ensuite lui parler, lui demandant s'il savait ce que faisait Mamizou. Il ne répondit pas, ne sachant pas quoi répondre car ignorant mais il se méfiait d'elle. Olivier avait du mal à penser qu'elle puisse être une traîtresse mais son instinct de survie lui commandait de penser à toutes les hypothèses possibles, dont les pires.

 

 

 

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