La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)
Chapitre 40 : Chapitre 40 Un nouveau trouble
1795 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour il y a 3 mois
Chapitre 40
Un nouveau trouble
Au sanctuaire d’Ise, la tension était palpable. Olivier, Mamizou, Marisa, Sakuya, Youmu, Reisen et Sanae se préparaient à l’attaque. Les yokais étaient plusieurs centaines autour d’eux et leur nombre ne cessaient de croître.
Le jeune homme dégaina son second revolver, pensant que deux ne seraient pas de trop face au nombre croissant d’ennemies. Il questionna la tanuki, lui redemandant pourquoi le miroir qu’ils étaient venus chercher avaient autant de valeur aux yeux des yokais. Il fit remarquer que pour qu’ils soient aussi nombreux, c’est que l’objet avait une grande valeur. Elle se contenta de répondre qu’il en avait besoin en ignorant la raison réelle cependant, c’est leur nombre qui l’inquiéta. Elle ne voyait pas de véritable « chefs yokais » autour d’eux, justes quelques intermédiaires clairement identifiables. Cela ne pouvait dire que leur chef était suffisamment puissant pour que les créatures lui obéissent sans qu’il ne soit présent. Elle fit part de son inquiétude au reste du groupe.
À cet instant, Sakuya s’avança, se retrouvant devant le reste du groupe. Ils savaient très bien ce que voulait dire. Elle plongeant sa main dans l’une de ses poches, esquissant un léger sourire. Cependant, elle se rendit compte que sa montre à gousset avait disparu. Inquiète, elle chercha dans ses autres poches avant qu’une voix au teint désagréable ne se fît entendre dans la cour, au milieu des yokais. Il leva la main au ciel, une montre à gousset dans la main, celle de Sakuya. Le groupe était ahuri : comment il avait réussi à le prendre sans se faire remarquer ? Le yokai marcha alors vers eux. Les autres le laissèrent passer. Il avait une tête de chien et le bas du corps du même animal mais il avait le torse et les bras d’un humain mais recouvert de poils. La tanuki sut de quoi il s’agissait. Elle s’avança à son tour, laissant ses oreilles et sa queue réapparaître. Le yokai-chien fut très étonné, il ne s’attendait pas à voir une tanuki avec le groupe d’humains. Mamizou s’arrêta à une poignée de mètres et s’adressa à lui.
– Qui es-tu ?
– Je ne suis qu’un inugami parmi tant d’autres, un simple serviteur de notre maître.
– Je vois ça, un « gentil petit toutou » …
Elle recula brusquement, esquivant de justesse un uppercut du yokai. Une bourrasque de vent fut émise du lieu où le coup aurait dû atteindre Mamizou.
– Je suis certes un gardien de mon maître mais je lui demeure fidèle. Peux-tu en dire autant tanuki ?
– Je suis mon seul maître, moi.
– Je vois surtout que tu es l’esclave des lois des humains pour les protéger.
– Je ne suis pas hostile aux humains.
Dans la foule hostile, des protestations s’élevèrent face à ce que racontait la tanuki.
– Je vois que beaucoup n’apprécient pas ton jugement, répondit le chien-yokai.
– Je vois surtout de la peur de nous affronter. Toi et les autres, vous devez être au courant de ce qu’on a fait.
– Notre maître nous avait bien précisés de nous méfier de vous.
– Qui est-il ?!
– Tu le sauras, quand tu gisseras à ses pieds, agonisant.
À ce moment, les créatures se ruèrent vers le groupe. Les premiers tirs fusèrent vers les ennemies qui commencèrent à tomber. Sakuya et Youmu, armes à la main, foncèrent droit dans la lutte. De larges coups étaient donnés par l’excellente épéiste alors que les couteaux volèrent dans toutes les directions. Marisa et Sanae s’envolèrent, abattant les ennemies qui volaient au-dessus d’eux. Les yokais tombèrent par dizaine à chaque instant mais ils se relevaient. Reisen s’écria qu’elles devaient absolues les exterminer pour de bon pour les vaincre.
Olivier couru vers l’intérieur des bâtiments, tentant de trouver un coin où se cacher. Il ouvrit et referma la porte avant de traverser une vaste salle dans laquelle il y avait une série de colonnes sur chaque bas-côté et un autel à l’extrémité du lieu mais pas de porte, il était piégé. Il se retourna et se planqua derrière une colonne, chargeant ses armes de ses balles « sacrés », fruit d’un très long travail de fonte, de chimie et de gravure. Il tira en arrière les chiens de ses deux revolvers et se tint près. Il récita quelques sutras sans s’en rendre compte, traîner trop près des lieux sacrés ne lui faisait pas du bien. Soudain, la porte vola en éclats. Une dizaine puis deux et enfin trois dizaines de créatures pénétrèrent dans la pièce. L’une d’elles renifla vers le sol et se dirigea dans sa direction. Alors que le groupe entra, il sortit sa paire de lunettes de soleil et les mit. Il attendit, attendit le bon moment. La créature se rapprocha, rapprocha encore. Il avait les index bloqués sur les gâchettes. Finalement, il sortit et ouvrit le feu. La créature renifleuse, surprise par la sortie d’Olivier se releva, se prenant un tir à bout portant dans sa cage thoracique surdimensionné. Il regarda vers un autre coin de la pièce, y pointa son second revolver et ouvrit le feu. La créature traversa la mince membrane de la paroi, projetée par la force d’arrêt de l’arme. Il pointa ses deux armes devant lui, esquissa un sourit, lâcha un « surpris ? » puis ouvrit le feu.
Dans la cour, le combat faisait rage. Cependant, deux créatures ne se battaient pas. Mamizou marchait d’un pas décidé vers le inugami. Celui-ci rangea la montre dans sa poche et se prépara à attaquer la tanuki.
– Pourquoi fais-tu cette tê… commença-t-il avant de remarquer son adversaire renverser un yokai, le mettre à terre et le terrasser en lui craquant la nuque à coup de pied.
– Je te retourne la question, répondit-elle.
– Tu vas crever sale…
Un couteau venait de se planter dans l’omoplate droite de la créature, le faisant crier de surprise et le faisant se retourner. Mamizou en profita et fit voler un grand nombre d’orbes contre lui, le projetant contre une paroi qu’il brisa.
Dans le ciel, Marisa esquivait les flèches, lances, dards, épines et autres projectiles des yokais. Elle s’arrêta net, redressa son balai presque à la verticale et actionna son réacteur hakkero qu’elle plaça dans les poils du balai. Elle s’envola à la verticale à une vitesse ahurissante. Ses ennemies avaient beau la poursuivre elle les distançait. Cependant, elle s’arrêta, se releva partiellement et fit pression du talon sur l’arrière du balai, le faisant tourner vers le bas, en direction des yokais. Elle se laissa tomber dans le vide, le balai dans la main puis dirigea la partie poilue vers eux.
– Il faut les tuer… dans ce cas. «Balai Magistral» !
Elle tenait son balai à deux mains, visant les créatures alors qu’elle était en chute libre vers eux. Au moment de l’invocation de l’attaque, un puissant laser fut émis et s’abattit sur les yokais, continuant sa route dans la cour, frappant ceux se trouvant en dessous.
Près de là, Reisen couvrit Sakuya et Youmu, toutes luttant dans un terrible corps-à-corps avec les créatures qui attaquaient par centaines et se relevant pour ceux encore vivants. La Sélénite jeta un regard rouge vif sur l’intégralité des ennemies se trouvant en face d’elle, les plongeant dans la terreur et les forçant à fuir.
Rapidement, les derniers encore en vie fuirent. Laissant une cour remplit de cadavres. Marisa se reposa, de même que Sanae. Mamizou se rapprocha du groupe quand un corps traversa une paroi et s’écrasa près d’eux. De l’ouverture, en sortit Olivier, légèrement blessé mais en forme. Il rejoignit le groupe et leur demanda quand ils allèrent chercher le miroir. À ce moment, le toit du bâtiment central explosa. Le groupe se retourna vers celui et y accourut.
Ils ouvrirent brutalement la porte et traversèrent les pièces ensanglantées. Le mobilier était renversé et les objets sacrés brisés. Soudain, quelques yokais de très fortes carrures leur bloquèrent le passage. D’un réflexe, Youmu bondit et frappa de sa lame le bras qui allait s’abattre sur le jeune homme. Malgré la violence du choc, la créature n’avait qu’une entaille profonde. Les autres créatures, en colère, les chargèrent pendant que le blesser se retira dans la pièce derrière lui et la barricadant. Olivier, aidé par la demi-humaine, parvint à sauter en arrière, se mettant en retrait alors que Reisen et Sanae s’occupèrent de leur cas. Les talismans les figèrent sur place et les « balles » les frappèrent de plein fouet. Ils s’effondrèrent à genoux mais étaient encore conscients. L’un d’eux força de plus en plus fort sur son corps afin de se libérer des sceaux jusqu’à qu’ils se brisent, le libérant. Libre de ses gestes, il projeta sa main contre la prêtresse qui n’avait pas eu le temps de réagir. Là, alors que celle-ci avait fermé les yeux, la main s’arrêta. Mamizou venait de l’attraper et la maintenait en place. Elle parvint alors à le tirer vers elle, faisant basculer la créature vers l’avant de lui envoyer une rafale de projectiles dans le visage à bout portant. La créature fut projetée et traversa la porte en bois qui venait d’être barricadée. Ils y entrèrent et découvrirent le corps de la créature qu’ils avaient blessé, étendu au sol, morte, une javeline dans la tête.
Au milieu de la salle, il y avait une personne de dos. Il portait un long vêtement rouge et se tenait à côté d’un autel brisé. Au sol, à côté de lui, il y avait des dizaines de corps transpercés par des javelines ainsi qu’une boite ouverte. La personne tourna légèrement la tête dans leur direction, révélant un œil blanc.