La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)
Chapitre 39 : Chapitre 39 La découverte d’Ise
1357 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour il y a 3 mois
Chapitre 39
La découverte d’Ise
Le train roulait à une allure tranquille. En moins de trente minutes, ils seraient à Ise, qui n’était plus qu’une banlieue de Kyoto. Cependant, il avait gardé sa place fondamentale dans la religion shinto, malgré la quasi-disparition des cultes. Sanae était à la fois excitée et inquiète. La miko ignorait dans quel état d’abandon les lieux seraient pour une personne aussi sensible à la foi qu’elle. Le groupe était relativement silencieux, excepté la miko. Marisa était dans un état de profond désespoir. Sakuya et Youmu, presque indifférente. Reisen était sur ses gardes. Mamizou se reposait, l’air satisfait. Quant à Olivier, il réfléchissait à la suite de leur mission : s’emparer du miroir Yata no Kagami.
Le train était beaucoup moins futuriste que celui qui les avait amenés jusqu’à Kyoto. Il ressemblait à un croisement entre un train de banlieue et un train à grande vitesse, double-rôle qu’il jouait. Olivier regarda par la fenêtre, voyant de gigantesque étendue d’arbres ou de prairie. Presque aucune activité humaine, juste beaucoup d’animaux qui pouvaient passer sous le monorail, situé à trois mètres au-dessus du sol. Les sièges étaient disposés contre les murs et donnaient vraiment l’impression d’une sorte de métro. L’effet était renforcé par la quantité de personnes qui semblaient revenir d’une journée de travail.
Le train se stoppa, il venait d’arriver à la gare. Un important flot de passagers descendit dont le groupe originaire de Gensokyo. Olivier remarqua que la ville était assez moderne mais elle semblait relativement petite. Dans la gare, ils virent un cénotaphe. Dessus, était gravée la mémoire des 75.000 habitants d’Ise morts durant la Troisième guerre. Le jeune homme se demandait bien comment le monde avait pu arriver à une nouvelle guerre mondiale. Cependant, les esprits des autres étaient bien ailleurs, concentrées sur leur objectif, le sanctuaire. Seule Marisa pensait à autre chose, son petit ami disparu, Tom.
Ils quittèrent la gare et demandèrent à une personne qui attendait le bus où se trouvait le sanctuaire d’Ise. Celle-ci, surprise par la question, leur répondit que le bus 9 s’arrêtait au pied de l’entrée du sanctuaire. L’homme leur demanda pourquoi ils comptaient y aller, poursuivant en disant qu’il n’y avait presque plus personne qui y allait. Mamizou le remercia et se dirigea vers l’arrêt du bus 9. Ils attendirent le bus sans que personne ne parle. Finalement, une fois montée et assise, Marisa, s’endormit et sa tête tomba sur l’épaule d’Olivier. Il la regarda surpris avant de sourire et d’être amusé. Il lui abaissa le coin de son chapeau et la laissa dormir.
En regardant dans le bus et à l’extérieur, il vit beaucoup de personnes rentrer chez eux, des mères allant chercher leurs enfants et des couples. La vie était beaucoup plus paisible et humaine ici. Peu de robots à l’horizon même s’il y avait beaucoup de choses automatisées, à commencer par le bus lui-même. Les murs des bâtiments étaient en bétons, parfois en pierre, recouverts d’une fausse végétation tropicale. Cependant, il n’y avait pas un seul animal visible, de plus, en regardant bien les enfants, aucun ne souriait, aucun ne riait, aucun ne s’amusait. Certains étaient dans les parcs à jouer mais une sorte de lassitude s’était inscrite sur leur visage, comme sur le visage de leurs parents.
Le trajet dura une petite vingtaine de minutes. Ils passèrent devant des sites laisser à l’abandon et en ruine. Dans cette petite ville, la nature avait davantage d’emprise dans le quotidien des hommes. Des jardins et des parcs furent visibles depuis les vitres du bus. Cependant, la ville était entourée par un mur, semblable à celui de Tokyo mais beaucoup moins impressionnant. C’était le dernier arrêt, le site du sanctuaire et l’une des sorties de la ville. Ils étaient les derniers passagers du bus automatisé qui les laissa descendre avant de repartir dans le sens inverse.
Ils étaient devant la porte en bois, le torii en bois clair, du sanctuaire. Derrière lui, il y avait un long pont. Sur l’esplanade qui leur faisait face, il n’y avait personne. Résolus, ils y allèrent, passèrent sous le torii, traversèrent le pont et marchèrent en direction du lieu. Personne n’était visible dans le lieu. Le silence devint alors de plus en plus lourd alors qu’ils montaient. N’ayant personne en vue, ils passèrent les limites du sanctuaire intérieur et continuèrent de monter vers celui-ci.
Soudain, Mamizou réagit. Elle renifla dans l’air et son visage laissa paraître l’inquiétude. Olivier lui demanda ce qu’il se passait. Elle répondit qu’elle sentait du sang, beaucoup de sang dans le sanctuaire. Là, il se mit à courir, suivit des autres. Quand ils arrivèrent devant l’entrée, celle-ci était entrouverte et il y avait le corps de l’un des prêtres au sol. Chacun se prépara à se battre en y entrant. Dans la cour, il y avait des dizaines de corps et le sol était recouvert de sang.
Le groupe inspecta les victimes. Elle était couverte de traces de griffes et de morsures. Sur certains, des membres manquaient. Il n’y avait pas un seul bruit, juste l’odeur de la mort. Mamizou constata que le sang n’était pas encore sec et les corps encore chauds. Olivier demanda pourquoi des yokais s’en seraient pris à ce sanctuaire. La tanuki lui répondit qu’ils devaient vouloir exactement la même chose qu’eux. Les autres ne comprenaient pas, pourquoi les yokais auraient besoin du miroir. Mamizou, penchée au-dessus d’un corps, se releva et leur expliqua.
– Yata no Kagami symbolise la sagesse et la faculté de comprendre. Il a servi à faire sortir Amaterasu de sa caverne. Ils ont besoin d’un très puissant artefact ayant ce double pouvoir : la compréhension et la libération d’une entité très puissante.
– Qu’est-ce que tu racontes ? demanda Sakuya.
– Quand on y réfléchit, la kami puis la Sélénite, elles semblaient travailler pour quelqu’un d’autre tout en œuvrant à leur projet.
– Tu veux dire que tout est lié ? demanda Olivier.
– Une force bien supérieure à la kami et à la Sélénite s’est récemment manifestée sur Terre.
– Comment tu le sais ? demanda Sane.
– J’ai rencontré des « informateurs » et j’ai fait mes recherches. Le gouvernement japonais sait ce qu’il se passe et tente d’y remédier. Mais ils n’y pourront pas.
– Mais comment tu le sais à la fin ?!
– J’ai infiltré le centre de sécurité du Japon. C’est là que j’ai obtenu les documents et que j’ai pu y découvrir ce qu’il se passait. Ensuite, j’ai découvert que des yokais non-hostiles aux humains existaient. J’ai pu obtenir des infos de leur part.
– Quelle est donc cette menace ?!
– Je l’ignore…
– Cela ne nous avance pas. On devrait tenter de trouver ce miroir, et voir s’il y a des survivants.
Le groupe allait se disperser quand des petits rires se firent entendre autour d’eux. Sautant depuis les toits, des yokais se posèrent sur le sol et se mirent à les entourer. Rapidement, plusieurs centaines de créatures dont la taille allait de celle d’un petit singe à plus de trois mètres de hauts firent leurs apparitions. Le groupe se resserra et se tint sur ces gardes. Marisa, voyant la situation, se concentra davantage, laissant son désespoir dans un coin de sa tête.
– Cela doit probablement s’agir des responsables, affirma Olivier
– Je ne l’aurais pas pensé, répondit Mamizou sur un ton ironique.