La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)

Chapitre 36 : Chapitre 36 Une arrivée sanglante

1961 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 3 mois

Chapitre 36

Une arrivée sanglante

 

       Le train arriva finalement à la gare de Kyoto avec presque trente minutes de retard. Durant le reste du trajet, Reisen s’était soignée avec ce qu’elle avait et s’était occupée des autres blessés. Personne n’avait osé regarder dans le wagon précédent excepté les originaires de Gensokyo. Olivier fut le premier à s’y engouffrer, son revolver court dans la main droite et une lampe torche dans l’autre, suivit par Reisen et Sanae. Ils avancèrent prudemment dans l’obscurité de train. De temps en temps, l’une des vitre-kaléidoscopes affichait une image, recouverte de sang, éclairant brièvement la salle, jonché de morceaux de chair. Le faisceau de la torche éclaira devant Olivier, repoussant délicatement du coin du pied tout ce qui pouvait se trouver sur son chemin. L’endroit puait une odeur insupportable et celle-ci semblait augmenter dans le wagon précédent. Olivier disait aux deux autres que les monstres avaient dû attaquer depuis le dernier wagons et qu’ils étaient remontés jusqu’à eux. Reisen demanda alors s’il y avait beaucoup de wagon avant le leur. Il ne connaissait pas la réponse mais présentait qu’il y en avait un certain nombre.

Ils s’avancèrent jusqu’à la porte menant au wagon suivant, celle-ci aussi était défoncée. L’odeur émanant du lieu était bien pire que celui du wagon dans lequel ils étaient mais surtout, la Sélénite entendit un bruit à l’intérieur. Olivier actionna le chien de son revolver et entra, pointant de son faisceau l’intégralité de la pièce. Il devait rester une créature à l’intérieur et ils devaient s’en débarrasser. Ils avancèrent prudemment, surveillant l’intégralité du couloir. Alors que Reisen et Olivier étaient sur le qui-vive, Sanae était plus tranquille. Elle s’arrêtait régulièrement afin de prier pour le salut des victimes du wagon. Alors qu’elle récitait à voix basse une prière, des gouttes de sang tombèrent sur son épaule. Surprise, elle regarda et vit ce que c’était. Soudain, elle se figea sur place, imaginant mille et un scénario de films où cette scène s’était produite. Elle parla à voix basse, appelant ainsi ses deux amis qui s’étaient légèrement avancé. La réaction de leur amie miko les surpris mais ils virent qu’elle était très inquiète. Celle-ci pointa le plafond du doigt. Le jeune homme releva alors la torche au-dessus d’elle et vit une masse noire. Cette chose était une masse de poils recouverte de sang. Une tête en sortie, dont le visage était recouvert de sang. Son regard se fixa sur Olivier. Elle se laissa tomber alors que Sanae l’esquiva en se rapprochant d’eux.

Il pointa son arme vers elle, se demandant à haute voix ce que cela pouvait être. Ils se rendirent compte que la masse de poils n’était que sa longue chevelure noire qui se terminait en forme de pointe. Ses différentes mèches pointaient se mouvaient dans les airs, comme animées par la volonté de leur propriétaire. Sanae lui répondit que cela pouvait être une harionago. Il la remercia sur un ton ironique en lui répondant que cela ne lui disait pas comment il fallait faire pour la tuer. La créature se déplaça lentement vers eux. Olivier visa alors la créature et celle-ci, sur un ton moqueur, lui demanda comment il espérait pouvoir la tuer. Il répondit qu’il allait le faire. Il tira alors un coup de feu qui frappa la tête de la créature, la repoussant et la faisant tomber à terre, inconsciente. Sanae alla la voir, vérifier son état et réfléchir à quoi faire. Reisen lui demanda comment il avait fait. Il lui montra l’une des munitions qu’il avait. Sur celle-ci, il y était inscrit une formule afin de contrer les yokai.

Ils regardèrent alors la miko en train de terminer un exorcisme. Il ne restait plus rien de la créature, juste une trace de brûlure au sol. Elle leur raconta qu’ils devaient se débarrasser des yokai qui mettraient en péril la vie des humains, mettant également en péril le secret de Gensokyo.

C’est alors que Marisa arriva dans le wagon. Elle souhaitait savoir quoi faire du corps de la Sélénite. Elle l’avait déjà cachée sous un morceau de tissu mais les rares voyageurs étaient choqués par ce qu’il venait de se produire. Reisen réfléchit un instant puis se tourna vers lui. Elle demanda au jeune homme d’aider Marisa à transporter le corps ici, afin qu’il ne soit plus à la vue de tout le monde. La miko se releva de son exorcisme et lui déclara que cela ne servirait à rien de lui demander de faire quoi que ce soit avec son cadavre. Reisen ne prit même pas la peine de se retourner, ajoutant qu’elle savait que la miko ne pourrait pas l’exorciser comme elle l’avait fait pour l’autre yokai. La lapine savait que cet exorcisme marchait uniquement parce que le corps de la créature est totalement impur, là où celui d’une Sélénite est par nature pure. Cependant, elle se demandait à quel point son corps pouvait être « pollué » par la ville sur Terre. En pensant à cela, elle pensa à elle, sa maîtresse et sa professeure. Elles étaient sélénites aussi et vivaient en Gensokyo depuis tellement longtemps.

Elle fut sortie de ses pensées par Olivier et Marisa qui revenait avec le corps. Ils le déposèrent sur le côté, la recouvrant bien du simple tissu issu d’un rideau accroché aux rebords de la « fenêtre ». Là, une voix se fit entendre dans les micros, le train allait bientôt arriver en gare. Elle continua en ajoutant que la police et les secours allaient monter dans les wagons et que personne n’allait être autorisée à descendre sans l’accord des agents gouvernementaux.

À cette annonce, le groupe se figea sur place. Olivier se mit alors brusquement à marcher d’un pas rapide vers le wagon où se trouvaient les autres afin de demander à Mamizou ce qu’ils devraient faire. En arrivant au wagon, il tomba sur elle. La tanuki le regarda puis regarda Sanae, Reisen et Marisa avant d’entrer. Elle leur demanda de bien l’écouter.

 

– La situation est grave. Quoiqu’il arrive, laissez-moi faire. Je pense savoir comment faire pour nous en sortir.

– Vraiment ?! Et qu’est-ce que tu comptes faire là ?! s’emporta Olivier, sur le point de paniquer.

– On va passer sans problème.

– Tu rigoles là ?! T’as vu le nombre de témoins qui ont vu ce qu’on a fait ?!

– Reisen, t’as quelque chose faire faire dormir ?

– Heu… oui.

– À quoi veux-tu que cela nous serve ?!

– Réfléchis, si les autres passagers dorment quand les agents seront là, ils ne pourront pas nous dénoncer.

– On sera quand même retenu par les agents. Et ils ne tarderont pas à tout découvrir !

– Pas avec ça, dit-elle en sortant un document en format papier.

– Cela m’étonne d’ailleurs qu’ils utilisent tant le papier à leur époque… commenta Olivier avant que la tanuki n’appuie sur le logo impérial en haut à gauche de la feuille.

 

Depuis la feuille, une projection holographique se forma, détaillant de nombreuses informations sur l’objectif du groupe en question. Olivier fut étonné de voir un faux comme celui-là et lui demanda comment elle avait fait parvenir à le réaliser. Mamizou, légèrement amusée, raconta qu’elle avait utilisé ses capacités naturelles.

Olivier ne fut que peut convaincu, malgré le fait qu’il savait de quoi elle était capable. Il resta suspicieux quant à l’efficacité du document pour contourner les agents gouvernementaux.

 

Le train arriva en gare.

Au moment de l’ouverture des portes, un grand nombre d’agents des forces spéciales entrèrent dans les wagons, les inspectant les uns après les autres jusqu’à arriver à ceux d’Olivier et des autres. Là, un agent, tout vêtu de noir et portant une paire de lunettes noire s’arrêta à leur niveau. Sanae voyait un parfait exemple des agents en noirs des séries du Monde Extérieur de l’époque où elle y vivait encore. Mamizou le regarda d’un air sérieux avant de lui donner le donner. L’agent fut surpris de sa réaction et fixa le papier en question pendant quelques instants avant de redresser la tête.

 

– Agent Mamizou de la protection secrète du service impérial… pourquoi êtes-vous dans ce train, en direction de Kyoto ?

– C’est écrit dans le rapport.

 

L’agent regarda et scruta le document de nouveau, l’air nerveux.

 

– Je vois… une mission secrète à Kyoto en rapport avec les incidents récents… et une surveillance du train en compléments…

– Oui, dit-elle d’une voix supérieure, moi et mon équipe, nous devons aller à Kyoto. La sécurité du gouvernement impérial est en jeu.

– Dans ce cas, je vais… vous laissez continuer votre mission…

–Bien. D’ailleurs, faites attention, nous avons dû nous occuper des « choses » qui ont attaqué le train. Heureusement que nous étions là, sinon cela aurait pu très mal se passer.

 

Le groupe se leva et put descendre du train, accompagné de l’agent en sueur. À la descente du train, un autre agent les interpella mais l’autre lui ordonna de les laisser passer, lui racontant qu’ils étaient les « protecteurs ». À ce mot, il recula, s’excusa et les laissa descendre.

Une fois passé la gare, le groupe put afficher une mine déconfite. Olivier ne savait pas ce qu’il s’était passé ni comment Mamizou avait pu mettre la main sur ce type de document. Renko, totalement surprise par la situation les remercia et les guida vers le lieu où habitait amie.

Ils étaient à Kyoto. La première chose qui les frappa était une certaine touche traditionnelle dans l’urbanisme futuriste. L’architecture de la ville n’avait presque pas changé depuis mille ans. Des quartiers nouveaux ont été construits mais ils restaient beaucoup plus à hauteur d’homme. Les nouvelles tours s’intégraient bien avec les anciennes pagodes ou les immeubles de quelques étages. Seule l’absence de végétation marquait le futurisme. Les effets sur les bâtiments tendaient vers à se croire dans un environnement de jungle, cependant, tous pouvaient ressentir le manque de vie végétale. Heureusement, la vie humaine demeurait encore dans cette ville qu’ils traversèrent tranquillement, passant devant de nombreuses petites boutiques qui allièrent tradition et modernité.

À peine avaient-ils pu contempler les lieux qu’ils se retrouvèrent devant le campus universitaire. Sur le côté de celui-ci, une structure monolithique, fait de béton, surplombait un faux-jardin. Renko amena les autres vers l’escalier situé sur le côté et ils montèrent jusqu’à quatrième étage sur les cinq que comptait la structure. Ils firent une cinquantaine de mètres avant de s’arrêter devant une porte. Dessus, il était écrit le nom de l’amie de Renko. Alors que celle-ci sonna, Olivier se rapprocha afin d’y lire le nom. La porte s’ouvrit, la dévoilant, au moment où il murmura son nom : Maribel Hearn.

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