La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)

Chapitre 33 : Chapitre 33 La confluence du passé et du futur

1838 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 3 mois

Chapitre 33

La confluence du passé et du futur

 

       Le silence s’était posé dans la pièce. Olivier restait là, immobile, observant Marisa, dont la réaction le surprenait. Elle reconnut cette personne. Chacune d’elle observa l’autre avec attention et il n’osa pas briser le silence des mots et gêner les paroles des regards.

Soudain, un bruit se fit entendre dans l’escalier, dérangeant la scène figée et réveillant presque les actrices. Marisa baissa la tête et lui demanda s’il elle était vraiment Sumireko. Son interlocutrice lui répondit que c’était vraiment le cas. Là, le jeune homme décida de s’imposer dans le dialogue. Il demanda à l’apprentie magicienne humaine qui était cette personne. La concernée lui demanda si elle pouvait répondre. Marisa ne s’y opposa pas. Elle s’assit donc et commença son récit.

« Je m’appelle Sumireko Usami et je connais Marisa et Gensokyo. Cela remonte à… des dizaines d’années maintenant, quand je n’étais qu’une jeune adolescente, arrogante, c’est sûr, dit-elle en souriant. J’ai des pouvoirs psychiques et j’ai pu entrer en Gensokyo, où j’ai causé quelques soucis à l’époque, c’est bien vrai, dit-elle de nouveau en souriant. Puis le temps à passer et je me suis détournée de ce monde sans jamais l’oublier. Je me suis mariée et j’ai eu une fille. Marisa, dit-elle d’un air inquiet, je sens qu’elle arrive. Je t’en prie, ne lui parle pas de Gensokyo, je ne veux pas qu’elle sache. »


À cet instant, alors que Marisa allait protester, une personne descendit des escaliers situés non loin de là. Elle entra ensuite dans la pièce et découvrit les trois personnes. Là, elle étouffa un cri de surprise. Elle fut étonnée de voir la personne qui l’avait sauvée de l’attaque de yokais. Elle regarda ensuite Marisa mais ne sembla pas la connaître. La maîtresse de maison se retourna et présenta à ses deux invitées la jeune personne.

 

– Je vous présente Renko Usami, ma fille.

– Votre fille ? demanda Olivier.

– Oui, répondit-elle alors qu’elle voyait Renko se mettre à rougir de honte.

– Tu te souviens de moi à ce que je vois, affirma Olivier en se levant.

– Heu… on s’est déjà rencontré oui… répondit-elle timidement.

– C’est très bien ça ! affirma Sumireko. Je te présente Olivier et Marisa, des enfants de mes amis.

 

À cette affirmation, les deux concernés tentèrent de cacher leur surprise face à la réaction de la maîtresse de maison afin de garder secrète l’existence de Gensokyo.

 

– Quoi ? s’étonna Renko.

– Et oui, je ne t’avais pas parlé d’eux ? J’ai peut-être dû oublier alors, dit-elle en ricanant.

– Je suis enchantée de vous rencontrer, répondit Marisa, en se forçant à être polie.

– Heureux de te revoir en forme, répondit quant à lui Olivier.

 

Renko s’assit à son tour et parla avec les deux jeunes personnes alors que sa mère s’en alla avant de leur jeter un regard en coin depuis le rebord de la pièce.

 

– Vous… tu…

– Avec moi, pas de formalités, répondit naturellement Olivier qui se mettait davantage à son aise.

– Je te remercie pour ce que t’as fait.

– T’as fait quoi ? demanda Marisa.

– Je t’en ai déjà parlé.

– Elle le sait ? interrogea Renko.

– Savoir quoi ? ajouta Marisa.

– Ce qu’il m’ait arrivé… dans le cimetière… avec Olivier…

 

Marisa regarda le jeune homme qui sentit qu’il fallait qu’il se défende.

 

– Des yokais s’en sont pris à elle, je l’ai sauvée.

– Tu veux dire une bande de voyous, affirma Sumireko qui venait de rentrer avec une case en moins. Les yokais, cela n’existent pas. Ce ne sont que des histoires pour effrayer les enfants.

– Oui… une bande de voyous… très bien déguisée afin de faire plus peur et pour ne pas se faire identifier… affirma timidement Olivier.

 

Le regard de la mère de Renko se jeta sur lui. Il sentit qu’il devait faire attention à ce qu’il disait. Elle se rassit et questionna les « enfants de ses amies ».

 

– Comment vont les études ?

– Heu… très bien. Mes études d’histoire sur le Japon de l’ère Edo dans les campagnes avancent très bien…

– Et toi, Marisa ?

– Je… je… Je continue d’expérimenter… murmura-t-elle.

– Tu travailles sur quoi ? demanda Renko dont la curiosité fut éveillée.

– Je travaille sur… les possibles utilisations qu’on puisse faire des champignons.

– Cela a l’air intéressant.

– Ça l’est. Comme ça je peux augmenter… commença-t-elle avant que Sumireko ne se racle la gorge.

– Tu disais Marisa ? demanda-t-elle en la fusillant du regard.

– Comme augmenté l’efficacité de certains produits naturels… dit-elle en se grattant l’arrière de la tête.

– Et toi ? demanda Olivier.

– Je suis majore de physique unifiée.

– Cela à l’air très compliquée.

– Pas autant que ça mais c’est fondamental.

– Et avec cela, on peut découvrir quoi comme nouvelle chose ? demanda Olivier.

– Beaucoup de choses, cela révolutionne le monde de la physique, des mathématiques, de l’astronomie et des sciences en général.

– Cela permet de découvrir de nouveaux mondes ?

 

Là, Sumireko se leva et ramena le thé et les tasses, faisant comprendre à Olivier qu’il allait trop loin. Une fois partie, Renko lui répondit.

 

– Possiblement mais je ne le souhaite pas…

– Pourquoi ? lui demanda Marisa étonnée.

 

Elle regarda Olivier qui le savait pourquoi. Il se leva, fit le tour de la table et chuchota à l’oreille de Marisa.

 

– Elle connaît déjà l’existence de Gensokyo.

– Bon, il va être l’heure pour moi, dit Renko avant de se lever, de dire au revoir et de remonter.

 

Ils restèrent étonner de l’avoir vu faire ainsi.

Là, Sumireko revint et s’assit, soulagée que sa fille soit remontée et leur donna des explications. La mère de Renko avait peur que si celle-ci découvrait Gensokyo, elle ait envie d’y aller et ainsi répéter ses propres erreurs. À cela, Marisa lui rappela qu’elle était bien plus jeune que sa fille et que Renko devait être beaucoup plus mûr pour ce type d'expérience qu’elle ne l’était. Cela ne suffisait pas à persuader la mère de se détendre. Elle avoua que sa fascination pour l’ésotérisme n’avait jamais disparu, malgré la naissance de sa fille et le souhait qu’elle portait d'éviter que sa propre fille ne s’engouffre dans la même voie. L’apprentie magicienne humaine lui demanda où était son père. Un lourd silence se posa et Olivier comprit quelque chose : la raison de la présence de Renko au cimetière, devant le monument des disparus.

Il brisa alors le silence et lui demanda si le père de Renko avait disparu lors de la Grande Guerre. Sumireko serra alors les poings qu’elle avait posé sur ses genoux. Elle répondit que c’était le cas, qu’il était mort il y avait de nombreuses années.

Poussé par sa curiosité, il lui demanda si elle connaissait l’amie de sa fille. Elle répondit qu’elle la connaissait vaguement mais qu’elles semblaient très proches. Marisa poursuivit en lui demandant si sa fille n’avait pas des pouvoirs comme elle. À cette question, elle poussa un léger soupir de soulagement en lui annonçant qu’elle n’avait pas héritée de ses pouvoirs, ce qu’elle souhaitait lui éviter. Cependant, Olivier savait très bien que ce n’était pas le cas. Renko avait bien des pouvoirs.

Là, Olivier annonça qu’il était temps pour eux d’y aller, surprenant Marisa. Ils se levèrent, étonnant alors Sumireko, avant qu’elle ne se lève à son tour avant de les conduire à la porte. Ils firent leur au revoir et elle leur demanda de ne jamais parler de Gensokyo à sa fille, pour « son bien ». Ils le firent et s’en allèrent.

Cependant, moins d’une quinzaine de mètres plus loin, la porte se rouvrit et Renko les rattrapa. Ils furent étonnés de la voir les suivre et Olivier lui demanda pourquoi elle avait couru comme ça.

 

– Je vais retourner à Kyoto, voir mon amie. Mais à la seule condition que vous m’accompagniez… dit-elle en marmonnant.

– Mais tu es assez grande pour cela ? Et surtout, pourquoi ? demanda-t-il totalement dépasser par la demande de la jeune femme.

– J’ai plus assez pour me payer le voyage et avec le danger, ma mère refuse sauf… si vous m’accompagnez là-bas. Elle va prendre les billets si vous acceptez.

– Je trouve cela un peu déplacer de sa part de nous demander de « t'escorter », affirma-t-il.

– Je trouve aussi mais c’est la seule façon… et puis, cela pourrait toujours être agréable de discuter avec vous, dit-elle en regardant spécifiquement Olivier.

– Et pourquoi on irait à…

– Le train est direct pour Kyoto.

– Pourquoi on irait à Kyo… commença-t-il avant de se mettre à réfléchir.

– Cela pourrait être amusant, mais on a du travail et… commença Marisa quand Olivier l’interrompit.

– Kyoto… ce n’est pas très loin d’Ise ?

– Heu… oui, je pense.

– Heu… s'offusqua Marisa.

– Le Sanctuaire d’Ise, répondit-il.

– Je ne comprends pas.

– Ce n’est rien Renko, mes amies et moi, on travaille sur les Trois Trésors Sacrés du Japon et on pensait à aller les voir et comme Ise n’est pas très loin de Kyoto, cela serait une bonne occasion.

– Vous allez donc venir avec moi ? Mais, vous allez être combien ?

– On va en discuter avec les autres mais cela devrait être bon.

– T’es sur ? lui demanda Marisa.

– Je pense que cela va pouvoir se faire. On préviendra ta mère afin de donner notre réponse.

 

À cette affirmation, Renko fut soulagée. Elle allait pouvoir enfin retourner voir son amie, même si devoir être accompagnée par d’autres personnes ne l’enthousiasmaient pas mais discuter avec l’homme qui s’était battu contre une bande de yokai pourrait être intéressant. Elle regagna alors sa maison, laissant Olivier et Marisa retourner vers l’hôtel afin de prévenir Mamizou et les autres qu’ils partaient en voyage pour Ise via Kyoto. La course aux objets leur permettant d’ouvrir l’antre du Dieu-Dragon venait de repartir.

 

 

 


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