La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)
Chapitre 32 : Chapitre 32 Le temps passe tellement vite
2301 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour il y a 4 mois
Chapitre 32
Le temps passe tellement vite
C’était l’après-midi. Il y avait encore peu de monde dans les rues. Les patrouilles militaires continuaient mais devenaient moins fréquentes. Il faisait beau. L’air était vivifiant. Elle aimait cet air, une atmosphère très propre malgré la ville tentaculaire. Elle se disait qu’à cette époque, les hommes avaient fait d’incroyables avancées. Elle regarda autour d’elle, elle vit de nombreux gratte-ciel, le plus souvent couleur métallique mais pas forcément blanc ou gris, certains étaient même colorés, donnant à la ville une certaine « vitalité ». Elle se retourna, constatant qu’il était assis sur un banc. Il semblait bien installé et fit savoir qu’il refusait de marcher plus longtemps. Elle lui demanda de continuer de marcher avec elle. Il ne coopéra pas. Elle afficha alors un léger sourire qui lui fit dire que cela n’était pas bon signe. Elle souleva lentement son large chapeau quand il se releva, difficilement, avant de marcher vers elle. En arrivant à son niveau, il la fixa du coin de l’œil, lui jetant un regard médisant.
– J’ai frôlé la mort et c’est comme ça que tu me traites ? Heureusement que t’es pas infirmière…
Il la dépassa et continua sa route tout droit, les mains profondément enfoncées dans ses poches, le dos légèrement courbé, le teint légèrement pâle et complètement fatigué. Il fut rapidement rejoint par la jeune femme qui lui rappela pourquoi ils étaient là.
Peu de temps après le départ du groupe de Sanae, Olivier se releva, angoissé. Il regarda autour de lui, personne. Il vit qu’il était dans son futon, dans sa chambre avec une serviette qui tomba de son front à ce moment. Il sentit quelque chose sur lui, c'étaient de nombreux talismans protecteurs sur son corps. Interloqué, il posa sa main sur sa gauche pour se relever mais heurta une sorte de petit sanctuaire. Une odeur d’encens extrêmement forte s'en dégageait et commençait à lui piquer le nez. Il se leva et marcha jusqu’à la fenêtre avant de l’ouvrir afin de respirer. Là, la porte s’ouvrit à son tour, il se retourna et vit Marisa. À cet instant, il jeta un coup d’œil sur ses affaires, il lui semblait que rien ne lui manquait. Elle s’adressa à lui, d’un air presque de mélancolie.
– Olivier, tu t’es réveillé ? Va te rallonger.
– Que m’est-il arrivé Marisa ?! demanda-t-il inquiet.
– Tu t’es fait empoisonner par un yokai. Reisen et Sanae t’ont sauvé.
– Vraiment ? Bah… je vais les… remercier alors…
– Elles sont parties il y a un certain temps maintenant.
– Et tu me sers de nounou, c’est ça ?
– Ne me parle pas sur ce ton ! J’aurais pu ne pas les aider.
– Les aider ? lui demanda Olivier, intrigué par ses propos.
Elle resta silencieuse pendant une seconde, marquant un léger temps de gêne. Olivier la fusilla du regard. Elle baissa légèrement la tête, masquant son visage par les rebords de son chapeau. Là, elle lâcha une expression qu’il ne put voir mais qu’il devina.
– Marisa, quel coup tu prépares encore… commença-t-il avant de la voir en larme.
Il fonça vers elle afin de voir comment elle allait. Elle tomba alors à genoux. Il arriva alors à son niveau et lui retira son chapeau afin de pouvoir distinguer son visage. Elle pleurait abondamment mais silencieusement. Il savait très bien pourquoi elle pleurait. Il baissa la tête vers le sol, attristé par la pensée de la disparition de son ami. Il releva brusquement la tête et lui demanda s’il pouvait faire quelque chose pour elle.
À ce moment, il se tint le bras et tenta de résister à la douleur. L’apprentie magicienne ordinaire vit que quelque chose n’allait pas. Elle l’aida à revenir dans son futon et lui donna le remède de Reisen. La douleur s’estompa dans les minutes qui suivirent. Malgré la douleur atroce qui lui traversait le membre gauche, il voyait qu’elle était absorbée par l'instant présent et qu’elle ne pensait plus à la disparition de Tom. Il savait qu’elle était très efficace et prompte dans son travail. Il lui demanda s’il pourrait sortir se promener avec son « infirmière » car il en avait marre d’être entre quatre murs. Son ton, à la fois désagréable et sérieux l’amusa. Elle lui dit alors qu’elle connaissait un remède de choc. Là, Olivier savait pertinemment qu’elle ne lui racontait pas la vérité, « depuis quand elle était calée en médecine », se demanda-t-il. Elle sortit alors son réacteur Hakkero de son chapeau et le pointa vers lui. Surpris par ce qui ressemblait davantage à une attaque qu’à un soin, il bondit hors du futon tel un chat et le lui saisit au vol avant de rouler en touchant le sol et de s’arrêter. Il tourna légèrement le regard derrière lui, jetant un regard noir sur elle, qui se mit à sourire, un sourire angélique, qui masquait bien sa vraie nature.
Là, elle décida que comme il était en forme, ils allaient sortir prendre l’air, « ordre du médecin lapin », disait-elle. Olivier, à moitié humilié par sa façon de le faire sortir ne put que lui rendre son réacteur et se préparer.
Là, il s’arrêta devant un petit bassin. Il regarda l’eau s’écouler silencieusement. Un coude se posa sur son épaule alors qu’il était déjà arc-bouté. Son visage ne put qu’afficher l'exaspération. Marisa venait de s’installer confortablement sur son épaule afin de voir ce qu’il regardait. Rapidement, elle ne comprit pas ce qu’il voulait voir. Elle lui demanda sur un ton exagéré s’il n’avait pas un peu de fièvre et qu’il ne délirait pas un peu. Il la repoussa d’un léger coup d’épaule et continua de marcher, lentement. Marisa lui demanda s’il allait mieux, sur un ton qui semblait sincère, du moins, c’est ce qu’il espérait.
– Je vais mieux, l’air pur me fait un bien fou.
– Je suis heureuse que cela marche, dit-elle en affichant un grand sourire amusé en se grattant l’arrière de la tête.
– Je voulais te remercier de t’être occupé de moi…
– Il fallait bien, j’allais pas laisser un autre…
– À moi aussi… il me manque.
– Si peu de temps… on était ensemble…
– Marisa… j’étais son meilleur ami et je l’ai perdu…trois ou quatre fois, à chaque fois j’ai cru que cela allait être la dernière…
– Cette fois, ça l’est…
– Oui…
Une larme coula sur la joue de la jeune femme. Olivier la voyant, la laissa seule pendant quelques secondes. Marisa s'assit et s'essuya les larmes avant de soupirer. Elle regarda à sa droite et à sa gauche et ne vit pas son « patient ». Soudain, de l’eau froide s’écoula sur sa tête nue. Elle se rendit compte qu’il venait de lui enlever son couvre-chef afin de l’arroser, avec une eau particulièrement froide. Elle se retourna lentement, un air meurtrier dans les yeux. Il lui rendit son chapeau et recula avant de courir. Il se retrouva rapidement poursuivit par une apprentie magicienne qui avait une folle envie de faire des expérimentations sur lui.
La course dura une poignée de minutes, laps de temps qui a permis à l'apprentie magicienne de gagner du terrain. Il tourna alors la tête et s’arrêta net. Marisa s’arrêta à quelques mètres de lui, surprise par un arrêt aussi brusque. Il se retourna et lui parla.
– Marisa… je reconnais ce quartier, j’y étais… juste après l’attaque dans le cimetière.
– Quoi ?! Raconte.
– Il y avait une jeune femme, elle priait à un monument. On s’est fait attaquer, je l’ai défendu puis ramené chez elle.
– Oui et alors ? C’est là où tu t’es fait empoisonner ?
– Surement, probablement… oui.
– Et alors ?
– Je dois… je dois aller la voir.
– Pourquoi aller voir cette fille… me dit pas que t’as une liaison avec elle ! C’est Rika qui ne…
– Il n’y a rien entre elle et moi ! Je l’ai sauvée et ramenée chez elle ! J’aime Rika et point !
– Pourtant, je sais que vous ne vivez plus ensemble depuis… pas mal de temps.
– Elle avait fait des choix que je désapprouvais. Et le dialogue ne marche pas avec elle.
– M’ouais… et pourquoi aller la voir ?
– Elle connaît beaucoup de choses sur Gensokyo !
– Quoi ?!
– C’est son amie, elle peut passer en Gensokyo comme ça.
– C’est Yukari ça.
– Oui je sais… Il y a une autre personne qui a les mêmes pouvoirs qu’elle. Et puis, elle a aussi des pouvoirs.
– C’est… intéressant ça. Allons voir ton amie, dit-elle en le dépassant avant de se retourner vers lui, lui demandant où aller.
Il se frappa la tête dans sa main avant de la rejoindre et d’aller ensemble vers la maison de la jeune femme.
Non loin de là et quelques minutes plus tard, ils s’arrêtèrent devant une maison relativement spacieuse. Il s’avança alors vers la porte, dépassant la boîte aux lettres qui n’était plus qu’un simple élément décoratif. Marisa y lut le nom de « Usami ». Elle sembla hésitante l’espace d’un instant avant d’entendre la sonnette qu’Olivier venait d’activer. L’apprentie magicienne le rejoignit en regardant les alentours. Elle regarda plus particulièrement le « jardin », un espace d’un mètre de large sur trois de long au fond duquel se dressaient plusieurs pierres sortant du sol herbeux et d’une hauteur d’une cinquantaine de centimètres sur lesquelles étaient gravé d’étranges symboles qu’elle reconnut comme étant des runes.
La porte s’ouvrit et une personne leur adressa la parole, l’air surprise d’avoir de la visite. Marisa tourna la tête vers son interlocutrice. Elle vit une femme d’un âge mûr, portant une paire lunettes rouge sous laquelle se cachaient deux yeux aussi bruns que ses cheveux mi-longs. Celle-ci fut prise d’effroi en les voyants, les rendant confus. Elle se remit rapidement de ses émotions et commença à les interroger sur leurs raisons de leur venue. Olivier lui parla de Renko. Elle fut à la fois étonnée et amusée.
– Vous êtes donc le jeune homme qui avait sauvé ma fille ? Je tiens à vous remercier du plus profond de mon cœur, dit-elle en s’inclinant respectueusement, mettant le jeune homme mal à l’aise.
– Ce n’était rien… marmonna-t-il.
– Je vous en prie, entrez donc, je vais vous servir un peu de thé, dit-elle.
Ceux-ci entrèrent et découvrirent une maison très moderne mais qui semblait à la fois dégager un léger parfum étrange. Là, la maîtresse de maison revint avec un peu de gâteau. Ils en prirent puis la suivirent jusqu’à la salle à manger. C’était une petite pièce qui disposait d’une table qui pouvait accueillir une petite dizaine de personnes au maximum. Elle ne ressemblait pas à une salle traditionnelle. Le bois et le papier étaient remplacés par un matériau semblable à du béton mais légèrement différent. La table était toute en métal avec des pieds légèrement torsadés comme décorations. Sous celle-ci, se cachait un tapis en fibre synthétique intégralement bleu ciel. Le reste de la pièce était d’un ton bleuté assez reposant qui contrastait avec une lumière chaude émanant du centre de la pièce. Marisa ne pouvait s’empêcher de s’interroger sur le nom. C’est à ce moment qu’elle revint avec le thé. Elle posa les tasses et versa le liquide avant de leur offrir la boisson. Elle regarda l’humaine en noir et blanc et semblait un peu gênée en la voyant. Cela intrigua le jeune homme qui n'osait pas dire la moindre parole et se décida à boire sa boisson.
Alors que Marisa commençait à boire le thé, la femme repartit, empressée. Son comportement interpella Olivier qui devint de plus en plus méfiant.
– Tu la connais ? lui demanda l’humain.
– Bien sûr que non, pourquoi je la connaîtrais ? lui répondit l’humaine.
– J’ai l’impression qu’elle te connaît.
– Mais c’est impossible, elle doit me confondre.
Soudain, une chose fila dans l’air et se posa sur la table, s’arrêtant au niveau de Marisa. Elle la regarda et vit une carte blanche sur laquelle il y était dessiné une étoile à cinq branches. Olivier regarda vers l’entrée de la pièce et vit la femme, l’air amusée.
– Mais bon sang, qui êtes-vous ?! protesta Olivier.
– Je vois maintenant… répondit Marisa qui tenait la carte entre ses mains.
– C’est vrai, j’ai bien vieilli alors que toi, pas d’un pouce. Mais je reste quand même Sumireko. Et tu te souviens enfin de moi.