La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)
Chapitre 31 : Chapitre 31 Le rythme de la vie
2602 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour il y a 3 mois
Chapitre 31
Le rythme de la vie
Le calme s’était reposé dans la vieille auberge. Marisa surveillait le jeune homme allongé dans sur futon, une serviette humide sur le front. Sanae venait de quitter la salle. Là, elle vit Reisen et Youmu, prête à sortir. La miko était intriguée quant à la raison de ces préparatifs. La Sélénite fut la première à parler.
– Si des yokais ont attaqué Olivier. Il faut savoir s'il y en a d'autres.
– Et vous m’attendiez ? demanda Sanae.
– Oui, tu es la plus à même pour ce travail-là.
– Heu… et puis, cela me fera sortir un peu.
– C’est une sage décision.
La miko alla dans sa chambre et revint une poignée de minutes plus tard, prête à sortir respirer un peu et, pensait-elle, exterminer du yokai.
Elles descendirent l’escalier et croisèrent la vieille propriétaire du lieu. Elle était surprise de les voir prêtes à sortir. Elle leur demanda où elles comptaient aller. Reisen répondit qu’elles allaient aller dans le quartier d’Ikebukuro. Elle se contenta de leur souhaiter que rien ne leur arrive avant de repartir s’occuper de l’auberge. La jeune miko suivit les deux autres en direction de la gare qu’elles atteignirent rapidement et sans encombre, la quantité de monde dehors étant particulièrement faible ce jour-là.
À peine sortit dehors, la miko demanda à la Sélénite où elles allaient. Celle-ci, lui répondit que le quartier d'Ikebukuro était un lieu propice pour la présence de yokais. En entendant ce nom, Sanae fut ravie de savoir qu'elles allaient aller dans un quartier qu'elle connaissait et savait festif.
Le trajet se passa tranquillement. Sanae repensait à l’état du jeune homme et se demandait si elle avait vraiment bien fait de le laisser dans son état. Alors qu'elles entraient dans un métro, la prêtresse des miracles regarda la Sélénite et lui demanda comment Olivier irait.
– Le poison est extrêmement puissant, c’est d’ailleurs surprenant que les symptômes ne se soient pas manifestés plus tôt.
– Il ne vivait pas avec les yokais ? demanda Youmu.
– Durant la dictature de Tom, il se cachait dans les forêts, entouré de yokais, oui, répondit Sanae.
– Est-ce que cela n’aurait pas eu un effet sur lui ? Une résistance à des poisons ou autres ?
– Tu veux parler d’adaptabilité ? demanda la Sélénite. Cela serait surprenant qu’en quelques mois il aurait développé une résistance même légère à des poisons yokais.
– Et concernant son état, demanda la miko.
– Tes sorts l’ont un peu secoué mais il se rétablira. Cependant, le poison mettra un peu de temps avant de disparaître totalement.
– D'accord…
Arrivées à destination, le groupe descendit. Rapidement, elles quittèrent le circuit des métros et se retrouvèrent dans le quartier d’Ikebukuro.
Une fois sur place, elles virent que le quartier était en partie dévasté, ce qui ne laissa pas Sanae de marbre. Reisen inspecta les lieux de plus près. Elle vit que cela faisait de nombreuses années que le lieu était laissé comme ça. Sanae ne comprenait pas comment un quartier aussi animé ne pouvait plus qu’être une série de bâtiments à l’abandon. Youmu se tenait devant une plaque dorée posé au sol. Celle-ci faisait deux mètres de long, d’une hauteur d’un mètre à son maximum et penchait vers l’avant, permettant de lire ce qui était inscrit dessus. Quand la miko vit les inscriptions, elle comprit la raison de la désolation du lieu. Elle regarda autour, ne pouvant s’empêcher de penser aux milliers de morts survenus ici même lors de la Grande Guerre.
Soudain, Reisen se dirigea vers un bâtiment abandonné, un ancien théâtre. La miko lui demanda ce qui n’allait pas. La lapine répondit qu’il y avait quelque chose ici avant de lui rappeler qu’elles sont sorties afin de vérifier s'il y avait des yokais dans le coin. Or, son instinct lui disait que l’un d’eux vivait dans le bâtiment.
Après hésitation, la miko entra, suivit de Youmu puis de Reisen.
Le lieu était délabré et l’accès était rendu difficile par l’accumulation de débris. Certaines zones étaient même complètement inaccessibles. Les moisissures avaient envahi les zones inondées ou détrempées et se propageaient partout, fragilisant d’autant plus certaines sections du bâtiment. Elles durent franchir un bloc de béton en passant par-dessus et purent accéder à une salle. Il s’agissait d’une salle de concert de petite capacité. Sanae regarda autour d’elle, voyant par endroits des rangées de sièges arrachées, à d’autres, des traces d’explosions ou des impacts de balle. Il y avait des traces de sangs séchés au sol et sur certains fauteuils. Elle posa finalement son regard sur la scène, une vieille scène en bois, en meilleur état que le reste, justes les rideaux perforés de trous.
Soudain, un bruit se fit entendre non loin. Reisen fut la première à se déplacer rapidement vers l’origine du bruit. Elle ne vit rien, la chose s'était déplacée. Elle était certaine qu’un yokai se cachait ici. Elle demanda au groupe de se séparer afin de couvrir plus de surface. Sanae lui demanda si c’était une bonne idée, d’après ses expériences cinématographiques, se séparer était une très mauvaise réaction à adopter. La Sélénite la regarda d’un air consterné, avant de lui répondre qu’elles étaient les chasseurs et non la proie et qu’elles étaient beaucoup plus puissante que cette créature. La miko afficha un sourire à moitié persuadée et s’en alla vers la scène, l’inspecter. Depuis le milieu de la salle, Youmu observait les alentours, tentant de repérer la présence de la créature. Elle pouvait voir Reisen s’enfoncer dans ce qui semblait être le dessous de la scène alors que Sanae venait de monter sur celle-ci.
Malgré la recherche poussée, ni Youmu ni Sanae ne trouvèrent quoique se soit. Elles appelèrent Reisen mais elle ne répondit pas. Inquiètes, elles se précipitèrent au sous-sol.
Là, la lapine traquait sa proie. Elle savait qu’elle était suivie mais elle resta calme, la présence d’intruses ne semblait pas vraiment déranger le yokai. La Sélénite se cacha derrière un pilier de béton avant de jeter un œil en se penchant légèrement sur le côté. Le lieu était encombré de caisses, de matériels, d’accessoires et de morceaux de bétons. Il faisait presque totalement noir mais elle pouvait distinguer une vague forme situé de l’autre côté du lieu. Elle se rapprocha furtivement, se cachant derrière ce qu’elle pouvait afin de ne pas faire fuir sa cible.
Elle était à mi-distance quand elle entendit quelques notes de musique, l'intriguant. Suite à cela, elle entendit les appels de ses amies, ce qui fit fuir la chose. Reisen bondit hors de sa cachette et se mit à la poursuivre au pas de course, sautant au-dessus des obstacles. Elle traversa alors un long couloir non éclairé. Comme celui-ci était relativement dégager, elle piqua une accélération, espérant rattraper le fugitif. Alors qu’elle était à fond, la silhouette de la créature se dessina devant elle. Cependant, elle se retourna et donna un violent coup avec un bout de bois et lui fit traversé le planché de la scène.
Très rapidement, Youmu puis Sanae sortirent de sous la scène par ce trou et aidèrent leur amie au sol, légèrement étourdit. Là, une voix se fit entendre, elle venait des gradins, c’était la créature. La miko lança une curieuse exclamation, surprenant ses deux amies.
– Il s’agit d’un fantôme ! Le fantôme du théâtre !
Sa réaction désarçonna les deux autres, presque indignées de sa réponse. Soudain, la voix se fit de nouveau entendre mais cette fois-ci, distinctement.
– Tu penses que je ne suis qu’un vulgaire fantôme ?!
– Qui êtes-vous ?! lança Youmu.
Là, quelques notes de guitare se firent entendre et en allant crescendo. La silhouette sortit des gradins et se posa sur la scène, devant elles.
– Vous êtes sur mon territoire ! lança la créature aux longs cheveux roux et aux yeux de la même couleur.
– Qui êtes-vous ? demanda calmement Sanae.
– Je suis l’habitante de ces lieux et je vous ordonne de partir ! lança la créature en blouson de cuir noir et aux parties métalliques dorées et portant une guitare électrique dont le bois était orangé.
– Vous êtes un yokai ? demanda la Miko.
– Heu… vous savez ça ? Comment ?!
– Car on peut le sentir, dit la Sélénite en se relevant.
– Qui… qui êtes-vous ?! lança la yokai, surprise d’être découverte.
– Reisen, regarde… c’est une tsukumogami.
– Nooon ! C’est pas possible ! Personne ne peut savoir ce que je suis ! dit-elle avant de tomber en arrière sur le sol, reculant comme choquer par ce qu’elle venait d’entendre.
La créature était au sol, comme choquée parce ce que la miko venait de dire. Sanae, Reisen et Youmu ne comprenaient pas la réaction de la yokai. Cette première décida l’aller lui parler de plus près. Elle était à un peu moins d’un mètre d’elle quand elle releva la tête. Ses yeux orange fixèrent la prêtresse. Celle-ci lui dit qu’elle ne lui voulait pas de mal. Juste derrière, Youmu demanda à Reisen, perplexe quant à la réaction de la miko, pourquoi elle tentait de discuter avec la yokai alors qu’elles étaient venues les exterminer. Là, Reisen comprit le raisonnement de Sanae. Si c’était vraiment une tsukumogami, cela faisait longtemps qu’elle traînait dans le coin. Elle n’avait pas dû s’en prendre aux habitants, d’autant plus qu’elle avait fui à leur approche. Reisen fit alors un pas en direction de la yokai et de la prêtresse. La créature qui avait en main une guitare se montra plus menaçante mais la miko lui dit qu’il n’était pas nécessaire de se battre. La Sélénite lui demanda ce qu’elle faisait ici. En unique réponse, et l’air contrarié, elle leur demanda comment elle savait qu’elle était une tsukumogami. La question amusa légèrement la miko qui enleva alors le large chapeau de Reisen, dévoilant ses oreilles, surprenant la yokai et mettant de mauvaise humeur la concernée. Elle répondit alors que là d’où elles venaient, il y avait pas mal de créatures comme elle. La réponse de la miko étonna son interlocutrice.
– Mais… vous venez d’où ? demanda-t-elle.
– D’abord, tu vas te présenter. Moi, je suis Sanae Kochiya et elles sont Reisen Udongein et Youmu Konpaku.
– Je… m’appelle… Solō Gitāto…
– Solō… Gitāto… murmura la miko.
– Il y a un problème ? demanda la concernée.
– Cela confirme que tu es une tsukumogami.
– Oui… répondit la yokai, déconfit quant à la réaction de la miko.
– Qu’est-ce que tu fais ici ? Pourquoi nous avoir fuies ? Demanda Reisen sur un ton très insistant.
– Je fais ce que je veux ! répondit-elle alors qu’elle se releva et qu’elle semblait retrouver une allure plus naturelle.
Sanae pouvait constater qu’elle avait le look d’une rockeuse et qu’elle semblait assez rebelle au fond d’elle.
– Je suis ici chez moi et depuis très longtemps, donc partez d’ici ! pesta la yokai.
– Je t’ai posé des questions ! rétorqua la Sélénite.
– J’ai pas d’ordre à recevoir d’un docile animal de compagnie.
Là, Reisen commença alors à s’emporter alors que la yokai s’était légèrement éloigner et la regardait du coin de l’œil en affichant un sourire moqueur. Youmu tenta de la calmer alors que Sanae s’approcha de la créature et lui demanda d’où elle venait.
– Bon… à toi je vais répondre. Si c’était l’animal de compagnie et ou la coincée, je serais déjà partie, dit-elle en indiquant du doigt les autres personnes.
– D’où viens-tu ? Pourquoi vis-tu ici ? Qu’est-ce que tu fais ?
– Oh, doucement là, me brusque pas. Bon, comme tu l’as dit, je suis une tsukumogami-guitare, dit-elle en levant légèrement sa guitare qu’elle tenait dans sa main gauche par le manche.
– Tu as été abandonné ?
– Ouais… vers 1880, il me semble. Un marin américain qui m’a « OUBLIEE » dans un vieil entrepôt pour une… je ne dirais rien…
– Je vois… Pourquoi ?
– Pourquoi ici ? Devine un peu, une salle de spectacle à l’abandon depuis des années, quoi de mieux que pour moi.
– Mais avant ?
– Je survivais comme je pouvais, cachant ma vraie nature… et quelques morts.
– Et maintenant ?
– Je vis ici, plus de sang versé. J’étais jeune, perdu et tout.
– Je t’avais parlée que là où l’on vivait, il y en avait pleins de comme toi. Je te propose de venir t’installer dans notre…
– Je veux pas.
– Quoi ?
– Je reste ici.
– Pourquoi ?
Elle regarda autour, veillant à ce qu’il n’y ait personne d’autres autour d’elle avant de le lui révéler.
– J’ai changé comme je l’ai dit. Je suis guitariste dans un groupe, mes amis.
– Ils sont…
– Humains, oui mais ils ne savent rien de ma vraie nature. Je la cache pour ne pas les effrayer, faire peur à mes seuls amis.
– Et vous faites quoi ?
– Ils viennent ici, me retrouvent et l’on joue. Du très bon son, du bon rock, comme avant et ça déménage !
– Vous ne vous êtes jamais fait repérer ?
– Nope.
– Comment ?
– Mes pouvoirs, ils modifient l’intensité sonore. Comme ça, on joue et on aime notre son. Mais au-delà de nous, il n’y a plus de sons, comme ça, pas de bruits donc pas de tracas.
– Je vois.
– Bon, maintenant, vous voulez bien partir avant que je le fasse moi-même.
– Que se passe-t-il ?
– Ils vont bientôt arriver et je dois préparer la scène… et réparer les dégâts de votre animal de compagnie.
Le groupe se dirigea alors vers la sortie, regardant la yokai remettre en place la scène afin de la préparer. Sanae se disait qu’il devait rester encore des « anciens » yokai, ne voulaient plus tuer les humains.
Au loin, Solō les regarda partir avant de se marrer, se disant que leur monde devait être ennuyeux à mourir et qu’elle préférait largement son groupe.