La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)

Chapitre 30 : Chapitre 30 La vie doit avancer

2110 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 3 mois

Chapitre 30

La vie doit avancer

 

       Soudain, on frappa à la porte. Cela surprit toutes les personnes présentes dans la salle. Sakuya se leva et alla ouvrit. À la vue des autres protagonistes, elle semblait réagir par réflexe. Tout le monde garda alors le silence alors que la domestique s’en alla.

Elle arriva jusqu’à la porte menant dehors et l’ouvrit. Là, se tenait une jeune femme portant un uniforme de police. Elle avait de courts cheveux bruns et des yeux de la même couleur. Elle demanda si elle pouvait entrer pour procéder à une enquête sur les attaques de créatures. Elle l’invita alors à entrer, ce qu’elle fit alors qu’elle restait sur ses gardes. La policière était sur le qui-vive, regardant partout dans la pièce que constituer l’entrée. Elle demanda si elle pouvait faire venir tout le monde présent ici. À cet instant, Mamizou et Youmu arrivèrent. Là, les regards de la tanuki déguisées et de la policière se croisèrent. La première l’avait reconnue, il s’agissait de la policière qui avait interpellé une « chose » qui allait s’en prendre à Tom. La jeune femme regarda la femme qui ne passait pas inaperçu avec sa grande écharpe à carreaux noir et blanc, d’autant plus en intérieur. Elle l’avait reconnue. La policière marcha alors vers elle avant de se présenter.

 

– Officier Akame Yamanoroi de la police centrale de Tokyo et officier de surveillance des activités anormales. Je sais que vous étiez présent à Shibamata lors de l’attaque. Des témoignages prouvent que vous étiez très proches de la zone d’affrontements. Pouvez-vous me dire ce que vous avez vu ?

– Pas-grand-chose.

– Hmmm ? Je ne pense pas. D’ailleurs, où est votre ami, celui avec qui j’ai parlé avant l’attaque ?

– Il n’a pas survécu à l’attaque, répondit Mamizou, tentant de simuler de la tristesse.

– Vous semblez bien trop sereine pour la perte d’un ami, dit-elle sur un ton suspicieux.

– J’ai appris que la mort était quelque chose d’inéluctable et qu’il ne fallait pas trop être attristé par la perte d’un proche.

– M’ouais…

– Nous pouvons encore vous aider ? demanda Sakuya.

– Qu’avez-vous vu précisément ? insista la policière.

– J’ai vu un groupe d’hommes aux allures étranges effrayer tout le monde, c’est tout, répondit la tanuki maîtresse dans l’art de se déguiser.

– Je vous prierais de ne pas quitter la ville et de rester ici, c’est dangereux. Ah oui, et puis… Tom ne fait pas partie des victimes.

– Comment ça ? s’étonna la tanuki.

– Toutes les personnes déclarées disparu ont été retrouvées mortes. D’après ce que vous dites, Tom serait mort à ce moment, or son corps n’a pas été retrouvé. De plus, vous n’avez pas signalé sa disparition. Je trouve cela très étrange.

– Sa petite amie n’est pas en état pour le moment. Nous devons toutes la réconforter et nous n’avons pas eu le temps de signaler sa disparition.

– Vous savez quoi, je ne crois pas en votre histoire. D’où êtes-vous originaire ? Veuillez me présenter vos papiers !

– Vous êtes si suspicieuse, déclara Mamizou en sortant un passeport sa poche avant de de lui donner.

– Bon… bon… cela semble en règle.

– Il y a un problème ?

– Ne bougez pas de ce lieu, dit-elle en lui rendant son document officiel qui comprenait une autorisation spéciale du gouverneur militaire locale.

– On va rester ici.

– Je ne pensais pas que vous étiez mêlées avec le gouverneur. Cela explique certaines choses. Cependant, je vais garder un œil sur vous.

– Si vous insistez, déclara la tanuki en la voyant partir du lieu.

 

Elle referma la porte et souffla un coup. La domestique et la demi-fantôme lui demandèrent où elle avait trouvé ces documents officiels. Elle répondit simplement que changer de forme pouvait toujours être utile. Cette réponse décontenança Youmu.

La tanuki proposa alors d’aller se promener afin de profiter de la journée. Sakuya lui demanda s’il n’y avait pas un risque d’être interpellé. En simple réponse, la yokai sourit. Elle raconta ensuite que l’alerte était partiellement levée désormais et qu’elles n’allaient pas être arrêtées pas une patrouille militaire. La Sélénite qui arriva à ce moment demanda de ce qu’elles allaient faire de Marisa. Mamizou demanda alors à Sakuya d’aller monter voir dans quel état elle était et de lui proposer de sortir afin de lui faire changer d’air. Elle s’inclina légèrement et s’accomplit.

 

Elle monta les escaliers et traversa le couloir, voyant Olivier, appuyé contre une poutre en bois, le visage humide de ses larmes. La domestique posa sa main sur son épaule. Cependant, elle sentit qu’à cette zone, il y avait une forte chaleur. Elle lui demanda s’il allait bien, tentant de le retourner. C’est alors qu’il lui échappa des mains et qu’il tomba sur le côté. Elle appela à l’aide en voyant les pupilles se contracter et se dilater à toute vitesse. Celles qui se trouvaient en bas arrivèrent rapidement, lui demandant ce qu’il se passait avant de voir Olivier mal en point. La domestique leur raconta brièvement ce qu’il s’était passé. Déjà à ce moment, la lapine était agenouillée près de lui, l’auscultant rapidement avant de sentir les bandages. Elle demanda l’un des couteaux de Sakuya, elle s’exécuta immédiatement. Elle trancha d’un trait la chemise du jeune homme et vit ses bandages d’où émanaient des veinules noires. Elle les retira délicatement et vit les blessures sur son poignet et sur son épaule. Elle était horrifiée par la gravité et savait de quoi il s’agissait. Elle demanda où était passé Olivier durant la nuit. La vieille dame lui raconta qu’il était sorti dans le cimetière voisin pour se recueillir sur la tombe des disparus. Reisen en conclut que ce fut à ce moment qu’il s’était fait attaquer par des yokais dont certains devaient empoisonnés. Mamizou lui demanda ce qu’elle pouvait faire. Elle répondit qu’elle avait besoin de ses affaires afin de lui préparer un antidote et que les autres devaient l’emmener dans sa chambre et suivre ses instructions.

 

Moins de quelques minutes plus tard, il était installé sur le futon, une serviette humide sur son front brûlant. La Sélénite était à ses côtés en train de préparer le remède alors que son anxiété lui faisait perler la sueur depuis son front. Elle écrasa les ingrédients, mélangea d’autres avant de le lui administrer.

À ce moment, la tension redescendit chez les autres mais pas chez la lapine.

 

– Il va falloir que je continue, dit-elle.

– Comment ça ? Lui questionna Youmu.

– Le poison s’est beaucoup trop répandu, il va me falloir un remède plus puissant pour l’annihiler complètement.

– Dans quel état il est là ? demanda Mamizou.

– Son état va se stabiliser mais il n’est pas encore sorti d’affaire. Tant que le bon remède ne lui sera pas administré, le poison peut faire une résurgence jusqu’à sa totale disparition.

– Que lui faut-il ?

– C’est un poison yokai. Je viens de stabiliser son effet. Seule la pureté de certains médicaments sélénite peut le soigner… mais je n’en ai pas.

– Que doit-on faire ? demanda Sanae.

– Il y a une autre solution. Des charmes, des protections et tout le reste, tu pourras le faire Sanae ?

– Oui !

– Prépare un autel et fait ce que tu dois faire. Cependant, je compte te prévenir d’une chose.

– Quoi ?

– Les médicaments auraient éliminé le poison. La foi va le lui extraire. Cela ne se fera pas sans conséquence.

– Je sais, répondit-elle avec un air sérieux et compréhensif de la situation.

 

À ce moment, Marisa entra, demandant ce qu’il était en train de se passer. Mamizou arriva vers elle et lui demanda de ne pas rester mais la miko protesta. Elle lui demanda au contraire de venir. Marisa s’approcha et vit le jeune homme mal en point. Inquiète, elle demanda ce qu’il s’était passé. Reisen lui répondit qu’il avait été empoisonné par un yokai et que Sanae allait procéder à l’extraction du poison par la foi. Celle-ci regarda Marisa avec insistance. L’observée se sentit légèrement gênée par l’insistance du regard mais lui demanda sèchement pourquoi elle la regardait comme ça.

 

– J’ai besoin d’aide pour le lui ôter.

– Et pourquoi moi ?

– Je vais devoir utiliser la foi. Je ne peux pas demander un non-humain de m’aider pour ça. Et puis, à force de traîner avec Reimu, tu dois t’y connaître un peu.

– Pourquoi tu dis ça ?

– Tu lui voles des objets et formule en rapport avec la foi.

– Je ne lui vole pas… je le lui emprunte…

– De toute façon, t’as dû les étudier, tu es celle qui connaît le plus de choses avec moi sur ça.

– Ouais… dit-elle en soupirant. Que dois-je faire ?

– Pose tes mains sur son torse, il faut que tu le maintiennes pendant que je le soigne. Tu le tiens bien ? Il va se débattre.

 

Elle regarda les yeux vides du jeune humain avant de regarder de nouveau la miko et de lui faire un oui de la tête.

Sanae prit un talisman, récita une incantation alors que les bâtonnets d’encens qu’elle venait d’allumer commençaient à produire un épais nuage au-dessus d’eux. Elle jeta son incantation en posant brutalement le bout de papier sur le torse du jeune homme, au niveau du cœur. Là, il se contracta de tordant de douleur, poussant un terrible cri alors que la prêtresse maintint le talisman qui se vaporisait progressivement et qui inscrivait un sceau vert sur sa poitrine. Marisa devait le maintenir de toutes ses forces afin de le bloquer. Malgré la jeune femme qui y mettait toute sa force et tout son poids, il parvint à dégager son bras gauche qui se saisit de la gorge de la miko. Alors qu’il serra sa prise, elle continua de réciter l’incantation à demi étouffée. Cependant, lentement, il relâcha sa prise, semblant s’apaiser. Ses yeux redevinrent normaux. Les veinules noires se rétractèrent et disparaissaient. Sa chaleur baissait fortement avant de revenir à un niveau normal. Finalement, son bras se reposa à côté de lui et il s’endormit.

Alors que Marisa le relâcha, elle se rapprocha de son amie et lui demanda si elle allait bien. La concernée porta sa main au niveau de sa gorge avant de sourire, malgré une douleur lancinante. Elles le regardèrent et la miko remercia l’apprentie magicienne de son aide. Celle-ci se vanta légèrement de ses connaissances avant de retomber dans la tristesse. En voyant cela, la prêtresse la prit dans ses bras, surprenant la jeune blonde aux yeux dorés. Sanae lui chuchota à l’oreille des remerciements sincères. Marisa en fut émue et quand la miko la relâcha, elle fut bouleversée.

 

– Marisa, je peux te demander quelque chose ?

– Oui quoi ?

– Quand il se réveillera, tu pourras l’emmener faire une balade. Il a besoin de se reposer mais aussi de respirer, pour évacuer les restes du poison.

– Je… le ferais, dit-elle en regardant la marque sur sa poitrine.

– Quand elle aura disparu, cela voudra dire qu’il ira mieux.

 

Là, la miko se releva et manqua de retomber. Elle se retourna et s’excusa de la frayeur que Marisa venait d’avoir en la voyant faiblir. Elle dit qu’elle allait se reposer et lui demanda de veiller sur lui le temps qu’il aille mieux, ce qu’elle fit comme elle savait que c’est ce qu’il aurait fait.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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