La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)
Chapitre 28 : Chapitre 28 Un chasseur de ville
2611 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour il y a 3 mois
Chapitre 28
Un chasseur de ville
Un coup de feu retentit.
La jeune femme s’était recroquevillée sur elle-même en mettant les mains sur la tête afin de se protéger. Un bruit lourd se fit entendre à côté d’elle. Elle ouvrit les yeux, tourna légèrement la tête et vit une chose indescriptible au sol, elle se releva brusquement et manqua de tomber. Olivier la rattrapa et le vit avec un revolver dans la main.
La stupeur se lisait sur son visage, il pouvait bien le voir. Elle, ce qu’elle voyait, c’était un jeune homme, armé d’un revolver et sur la défensive, l’inspectant afin de voir si elle était blessée ou non avant de regarder autour d’eux. Son expression s’assombrit quand il sentit la présence de nombreuses autres créatures. L’atmosphère devint soudainement beaucoup plus lourde, beaucoup plus anxiogène. Il ressentait de puissantes énergies magiques les entourer. Elles étaient semblables à celle qu’il connaissait mais en bien plus dangereuses. Des créatures, oubliées dans les tréfonds de la mémoire humaine, venaient de ressurgir. Il pouvait le sentir. Ces choses n’étaient pas les mêmes que ce qu’il avait rencontré en Gensokyo.
Les faibles lumières disparaissaient dans les ombres, jetant un voile noir sur le cimetière. Des bruits de griffes qui marchaient sur les pierres, des sons de langues pendantes et démesurément longues, des yeux rouges et jaunes brillants dans le noir, étincelant comme des joyeux devant les feux crépitants qu’étaient leurs proies.
Olivier reposa la jeune femme à terre, qui s’accrocha à la cape-veste verte du jeune homme. Celui-ci la serra avec son bras gauche alors que la main droite tenait toujours l’arme. Il regarda vers la jeune femme apeurée, elle ferma les yeux. Quand elle les rouvrit, elle regarda sa main qui la tenait, une main dont une longue cicatrice marquait profondément sa chair, ancien souvenir d’un combat contre une créature des ténèbres. Elle tourna la tête, voyant les ombres se rapprocher.
Il mit sa main droite dans sa veste et en retira une poignée de bâtons fluorescents qu’il agita, jetant une légère lumière jaune qui fit ralentir la progression des créatures. Son pouce fit légèrement basculer le chien de son revolver vers l’arrière, provoquant un bruit métallique, presque unique source sonore dans le cimetière. Des sortes de ricanements furent émises des ténèbres. Il se mit lentement à sourire. Sa main se détacha de l’épaule de la jeune femme pour entrer sous son t-shirt au niveau du col. Il y dégagea un collier.
La pression dans le cimetière sembla monter d’un coup alors que le sourire satisfait d’Olivier s’afficha sur son visage. L’objet était orné de dents, celles de yokais qu’il avait arraché lors d’affrontement dont la violence était extrême. Des sortes de cris d’intimidations venaient de remplacer les moqueries. Il ouvrit la chambre de son revolver et y disposa des pastilles de nombreuses couleurs. Il ignorait leur nombre ni comment la mettre hors de danger. Il retira sa cape, lentement, gardant un œil sur les yeux les entourant et ne cessant de se rapprocher. Il mit sa cape sur la jeune femme et imposa sa main gauche dessus avant de réciter une incantation. Un sceau vert se forma sur la paume du jeune homme ainsi que sur le tissu. À plusieurs endroits, des talismans verts se formèrent. Pour la jeune femme, la cape semblait devenir de plus en plus lourde. Il aida celle-ci à se poser contre le monument aux morts alors que le vêtement semblait se refermer tout seul. La dernière chose qu’elle vit, ce fut le jeune homme, en chemise blanche, en pantalon en toile, le revolver dans la main droite et un second sous l’aisselle qui se dirigeait vers les ombres.
– Bien… vous êtes prêt ? Moi… oui !
À cet instant, de tous côtés, les créatures lui sautèrent dessus. Il posa violemment sa main au sol, formant une barrière protectrice en forme de dôme autour de lui, reposant les créatures contre les monuments funéraires. Juste après sa disparation, il commença à courir dans les allées, poursuivit par une meute de créatures assoiffées de sang. Il s’arrêtait juste devant le mur encerclant le cimetière et se retourna. Il ne pouvait les voir dans le noir. Cependant, il avait certains atouts. D’un geste de la main gauche, il entoura le canon de son arme d’un bout de papier, une spellcard, pointant vers là d’où il venait.
Il prononça le nom du sort, Flash Sign « Fireworks ». À cet instant, des sortes de flammes commencèrent à être émises de l’arrière du barillet. Il visa et tira. Un long trait fut rapidement émis de l’arme et explosa contre la première chose qu’il toucha. Un certain nombre de créatures furent touchées par la déflagration du projectile de couleur rouge. Il retira et un long trait jaune partit du canon de l’arme et explosa contre un autre monstre, soufflant les autres à proximité, formant comme un feu d’artifice. Il retira, une fois, deux fois, trois fois, à chaque fois, une couleur différentes. Les créatures furent propulsées partout dans le lieu, certaines, grièvement blessées.
Ce fut alors qu’il regarda vers le haut, sur sa gauche avant de rouler devant lui, esquivant de justesse un coup de griffes de l’une des créatures. Il se releva et courut dans l’allée, ouvrant le feu sur les créatures qui passèrent trop près de lui. Il se laissa glisser au sol, passa entre les jambes exagérément longues de la créature avant de se retourner et de lui tirer dans le dos. Il se releva et fit un cercle avec sa main gauche, formant un sceau devant lui qui se mit à envoyer un certain nombre de projectiles sur les créatures situées en face. En se retournant, il sentit une chose se planter dans son épaule gauche. Avant de se rendre compte qu’il s’agissait d’une griffe, il s’était retrouvé au-dessus du sol. Il pointa son arme en direction de la créature et prononça une phrase avant de tirer :
« Il ne faut pas jouer avec les feux d’artifices. »
Un trait bleu sortit de la gueule de l’arme, frappa le visage de la créature, le traversa de part en part, ressortit à l’arrière du crâne avant d’exploser derrière lui. Il se dégagea alors de la griffe et se tint l’épaule en courant afin de fuir ses poursuivants.
L’un d’entre eux sauta, disparaissant dans le noir avant de réapparaître devant lui. Oliver continua de courir dans sa direction. La créature, bien plus imposante que lui et armée d’un bras dont les griffes étaient plus longues que la longueur des bras du jeune homme, lançait son membre vers l’avant. Le Rôdeur vivant parmi les yokais se contorsionna, esquivant de peu le membre. Alors que son mouvement avait provoqué un saut sur le côté, il visa le côté du visage de la créature et ouvrit le feu en plein vol. Le trait lumineux atteignit le côté droit de la créature et explosa, illuminant une nouvelle fois le lieu. Alors qu’il continuait son saut, la créature vacilla, se pencha dangereusement vers un côté un puis autre avant de poser un genou à terre et de se pencher vers l’avant. Là, Olivier venait de le dépasser et avait une vue sur le dos de la créature. Alors qu’il n’était qu’à une poignée de centimètres du sol, il rouvrit le feu. Le trait blanc percuta violemment la colonne vertébrale de la créature, faisant résonner un craquement avant que l’explosion ne se produise, soufflant la créature vers l’avant. Le jeune homme finit par glisser sur le sol avant de pouvoir s’arrêter.
À cet instant, il sentit que toutes les créatures venaient de sauter dans sa direction. Il leva le bras droit, le mit devant les yeux et tira. Le trait jaune monta à une poignée de mètres puis explosa, illuminant la scène et éblouissant les créatures de la nuit. Pendant deux secondes, il put voir ce qu’il se passait. Il posa alors sa main gauche au sol, reformant un nouveau dôme sur lequel les créatures aveuglées vinrent s’écraser. Juste après, il projeta les parois vers l’extérieur, les créatures avec. Il regarda son bout de papier et vit qu’il venait de se consumer, sa carte était terminée. Il vida le barillet et le rechargea avec de nouvelles pastilles. Une créature lui arriva dessus à cet instant. Il esquiva le coup horizontal en se baissant, passa derrière la créature et tira à bout portant au niveau de la nuque à six reprises. Le monstre s’effondra mais déjà, d’autres se dirigeaient vers lui.
Il se mit à courir mais à cet instant, un projectile l’atteignit au niveau du poignet gauche. Une giclée de sang arrosa une tombe partiellement recouverte par la mousse. Le choc fut si violent qu’il fut poussé contre les rangées de tombes. Il s’accrocha à l’une d’elle mais déjà un violent coup lui arracha sa chemise et le fit tomber. Il rampa jusqu’à son arme, tomber non loin de là. Il n’était plus qu’à quelques mètres. Il pouvait la voir. Il tendit la main droite avant de la retirer aussi, esquivant de gigantesques pieds qui avaient bien faillis lui broyer sa main. Il se retourna complètement, se retrouvant sur le dos. La créature semblait avoir une langue lui sortir du ventre. Celle-ci commença à s’enrouler autour du pied du jeune homme et à le tirer vers une gueule béante, garnit de plusieurs rangées de dents. Il tenta de se retenir aux sols et aux tombes mais il n’y parvint pas. Il pouvait déjà sentir le souffle chaud au niveau de son pied. Il posa sa main sous son aisselle et dégaina son Buntline, visa la gueule de la créature alors que sur l’arme, un spellcard était accrochée. Il s’écria Canon Sign «Atlantis’s Warhead »
Le projectile partit, entra dans la gueule avant de lui traverser le bide et de lui faire exploser le dos. Il se dégagea de la langue et vit d’autres énormes choses lui foncer dessus. Il visa, inspira profondément alors qu’il était toujours à moitié assis puis ouvrit le feu, à cinq reprises. Cinq bruits de chaires tombant sur le sol se firent entendre non loin de lui.
Il se relava et fonça vers son second revolver qu’il prit dans sa main blessée. Le sang rouge se mélangeait avec le sceau vert présent sur cette main. Il sourit, remerciant Patchouli pour les combinaisons de magie. Il leva les deux bras à l’horizontale et marcha avant de commencer de tir. Les créatures volèrent dans tous les sens, rejetées par les puissants tirs d’Olivier. Il avait presque l’impression que cela lui paraissait irréel. Le temps lui paraissait de distendre, ralentissant les mouvements.
Soudain, il se retourna brusquement et tira. La cible, haut de plus de deux mètres et d’une très forte musculature était à genoux, sa main gauche sur son bras droit, transpercé par le projectile. Olivier recula d’un pas et rechargea ses armes. La créature se releva à ce moment et dévoila sa face, inquiétant le Rôdeur de Gensokyo. Sa peau était rouge et il pouvait distinctement voir des crocs protubérants ainsi que deux cornes sur le front.
« Mince… et dire que j’avais vu une pleine boîte de haricots à l’auberge… » se disait-il alors que la créature approchait.
L’humain ouvrit le feu et le toucha à de nombreuses reprises mais cela ne le stoppa pas. La chose dévoila alors un gourdin en fer aussi long que le jeune humain. Celui-ci stoppa son tir nourri et se concentra, se préparant à esquiver le coup. La créature abattit un cou vertical sur lui. Il sauta sur le côté, prenant appui sur les tombes qui furent réduites en morceaux ensuite. Il courut sur les tombes, poursuivit par l’Oni.
Il arriva sur la dernière et sauta, esquivant de peu le coup horizontal. En l’air, il se tourna vers elle, posa une nouvelle carte de sort, visa avec son Buntline et tira.
« Retour en Enfer. Sniper Sign « Right to Aim ».
Le tir fut d’une rare puissance et précision. L’impact se fit entre les deux yeux et le fit reculer sur plusieurs mètres. La chose tomba à genoux avant de s’affaisser, inconsciente.
Olivier était allongé sur le sol pavé non loin de là, se tenant l’épaule et le poignet. Il se fit un rapide bandage avec le reste de sa veste blanche avant d’aller voir la jeune femme prisonnière dans son dôme-cape. Il la libéra et la vit ravie d’en sortir. Il lui demanda comment elle allait, elle ne répondit pas mais lui posa des questions.
– Vous… vous avez vaincu ces…
– Oui. Je vous ai dit que je n’étais pas normal ?
– Merci de…
– Ce n’était rien.
Elle regarda le jeune homme et vit son torse, balafré de deux longues cicatrices, formant une croix dont l’intersection était à l’emplacement du cœur. Elle regarda ensuite les blessures du rôdeur et lui demanda s’il allait bien.
– Je vais très bien, ne vous faite pas de soucis. Par contre, je vais vous ramener chez vous. Là, c’est un peu dangereux.
– Oui ! Répondit-elle avec enthousiasme.
Non loin de là et quelques instants plus tard, les deux jeunes personnes marchèrent vers la maison de celle-ci alors qu’elle en cessait de l’interroger.
– Qui êtes-vous ?
– Je suis Olivier Marc, un humain comme vous, dit-il en souriant.
– D’où venez-vous ?
– Je viens de très loin. La France.
– M’ouais… vous n’êtes pas convaincant.
– D’ailleurs, j’ai une question à vous poser.
– Oui ?
– Vous n’aviez pas si peur que cela. Vous sembliez également intriguée. Cela ne doit pas vous être aussi inconnu. Racontez-moi.
Un long moment de silence suivit sa demande avant qu’elle ne réponde.
– C’est pas facile… on s’était promis de ne rien dire… mais… moi et surtout mon amie… elle en a rencontré…
– Je vois.
Ah, c’est ma maison, dit-elle en la montrant du doigt et en courant vers elle.
– Heu… attendez.
– Je m’appelle Renko, à une prochaine si cela se fait et merci !
Elle était rentrée et venait de fermer la porte. Olivier posa alors son regard sur la boite aux lettres et soupira en lisant le nom.
« Renko… Usami… »