La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)
Chapitre 27 : Chapitre 27 Danse macabre
1608 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 14/02/2025 11:54
Chapitre 27
Danse macabre
C’était le cœur de la nuit à Tokyo. Dans la petite auberge Tokyo no Ryokan, tout le monde dormait avec plus ou moins de succès. Marisa continuait de pleurer sans cesse, démoralisant tous les autres. L’ambiance ne s’était pas améliorée depuis leur retour en fin de journée. Elle n’avait plus d’appétit et s’était rapidement retirée dans sa chambre où elle y pleura de longues heures durant.
Olivier ne parvenait pas à trouver le sommeil. Outre les pleurs de la jeune femme, ses propres pensées l’en empêchaient. Il se demandait pourquoi il s’était sacrifié, pourquoi il avait lâchement abandonné Marisa. Il ne cessa de se retourner dans son futon et décida finalement de se lever. Il alla ouvrir la fenêtre et respira un grand coup. L’air était frais et vivifiant. Cependant, cela ne l’aida pas. Il commença alors en tourner en rond dans sa chambre, tentant de penser à autre chose.
C’est alors que le panneau s’ouvrit. La lanterne que la personne tenait la dévoila, c’était madame Sato, la propriétaire. Son visage ridé exprima de l’empathie à l’égard du jeune homme. Elle savait trop ce que cela faisait de perdre des proches. Elle parla vaguement de la mort de nombreux amis lors de la grande guerre. Elle lui conseilla alors d’aller se recueillir dans un cimetière proche d’ici, que de rendre hommage à son ami disparu ne pourrait que lui apaiser l’esprit. Elle déclara qu’à ce cimetière, il y avait une stèle où l’on venait honorer les gens disparus et qui n’ont pas pu avoir les rites appropriés. Olivier la remercia et lui dit qu’il allait prendre l’air. La vieille dame lui souhaita bon courage, étonnant le jeune homme.
Il sortit de l’auberge et se dirigea vers la direction indiquée. La ville était déserte mais il se tenait sur ses gardes. Entre l’armée qui pourrait l’arrêter pour violation du couvre-feu et une possible attaque de yokais, il devait se méfier de tout. Il marcha une bonne demi-heure à une bonne allure, s’assurant de ne pas être suiit et se cachant dans l’ombre à l’approche d’un véhicule. Il avait l’habitude de rester dissimuler dans l’ombre, guettant le bon moment pour agir. Le Rôdeur de Gensokyo se faufila rapidement jusqu’au lieu-dit. Il y découvrit une porte entrouverte. Aussitôt, il dégaina son revolver et se tint prêt.
Il se faufila entre les tombes, guettant les moindres modifications de luminosité ou les moindres bruits. Le lieu était vaste et avait été construit sur un quartier en ruine après la grande guerre. Il se disait que la majorité des tombes étaient ceux d’anciens soldats ou civils tombés durant ce conflit. Les tombes avaient un aspect très traditionnel, contrastant radicalement avec les immeubles ultra-modernes entourant le lieu.
Soudain, il entendit un léger craquement. Il se cacha et inspecta la zone. Il remarqua une jeune personne non loin de là, devant un vaste monument funéraire, le probable monument aux disparus. Il s’avança furtivement, masquant sa présence comme il le pouvait. Il devina la silhouette d’une jeune femme. Elle portait une tenue intégralement noire, la rendant difficilement visible. Il décida alors de se rapprocher afin de mieux l’observer. Cependant, il renversa une lanterne éteinte et cachée dans le noir, produisant un bruit qu’elle entendit. Inquiète, elle recula. Elle interrogea le jeune homme caché derrière une sépulture.
– Vous… vous êtes un yôkai ? Un fantôme ?
Olivier laissa traîner le silence avant de lui répondre.
– Que fait une jeune fille seule dans un cimetière alors que l’on parle d’attaques de monstres ?
– Qu… qu’êtes-vous ? demanda-t-elle en train de paniquer.
– On se calme, dit-il en sortant de sa cachette. Je suis humain.
La jeune femme aux courts cheveux bruns recula d’un pas, surprise par le jeune homme mystérieux.
– Pourquoi êtes-vous dehors par les temps qui courent ? demanda-t-il.
– J’étais… venue… me recueillir. Et vous ? demanda-t-elle timidement.
– Je peux m’avancer ?
– Heu… oui…
Le jeune homme s’approcha lentement d’elle, qui recula d’un pas. Il put remarquer les festons blancs brodés sur la jupe noire de la jeune femme ainsi que son nœud rouge au cou et son chapeau noir avec un ruban blanc. Il regarda ensuite le monument et se recueillit.
– Vous… avez perdu un proche ? demanda-t-elle, légèrement rassurée.
– Mon meilleur ami, très récemment.
– Toutes mes condoléances…
– ça va aller, c’est plus pour son amie qu’elle en aurait besoin.
– Vous êtes vraiment un humain ?
– Cela vous surprend ?
– Il n’y a personne qui sortirait normalement, avec ce qu’ils se passent…
– Dois-je en conclure que vous en êtes un ?
– Quoi ?! Non, non, non, non, je suis humaine, parfaitement humaine !
– Pourquoi êtes-vous ici ?
– Pour les mêmes raisons que vous…
Sa réponse posa un froid et Olivier ne sut plus quoi dire.
– Je suis… désolé, répondit-il.
– Ce n’est pas grave, cela fait longtemps. Et puis… il y a autre chose…
– Qu’est-ce ? demanda-t-il alors que la réponse de la jeune femme lui attisât la curiosité.
– Pour sortir à cette heure et vous cacher dans un cimetière, vous n’êtes pas une personne normale, déclara-t-elle.
– La normalité n’est qu’un précepte pour rendre les gens pareils.
– Vous savez quelle heure il est ?
– Non et pourquoi cette question ?
Elle regarda alors le ciel, étoilé de centaines d’astres dont certains avaient disparu depuis bien avant la naissance de ce monde.
– Il est 2h47, répondit la jeune femme.
– Comment vous le savez ? demanda-t-il étonné.
– Je ne suis pas une personne normale…
– Vous avez une vue suffisamment perçante pour voir l’heure dans un avion ? dit-il sur le ton de la plaisanterie, provoquant la mauvaise humeur de la jeune femme.
– Je peux connaître une position précise et l’heure en regardant les étoiles… dit-elle en s’emportant avant de se stopper net.
– C’est pas commun comme faculté ça.
– Vous… ne trouvez pas ça… bizarre ?
– Non, j’ai l’habitude.
La réponse du jeune homme piqua la curiosité de la jeune femme. Celle-ci se rapprocha d’un pas, permettant à Olivier de voir le livre noir qu’elle portait dans ses bras. Il jeta un coup d’œil rapide sur le nom de l’ouvrage. En le voyant faire, elle se mit à parler de son livre.
– Vous aussi… vous étudiez la nécromancie ?
– La nécromancie ? Je… ne fais pas dans les sciences… occultes, répondit-il en se demandant si cela était bien vrai.
– On ne fait pas ça… On… je ne peux pas…
– Vous pouvez garder vos secrets, ce n’est pas grave. Et puis, pourquoi voudriez-vous m’en parler ?
– Je ne sais pas… c’est comme si j’avais l’impression que vous aussi vous étiez…
– Que voulez-vous dire ? demanda le jeune homme toujours plus intrigué.
– Ce monde totalement scientifique n’enthousiasme plus personne. La guerre a effrayé les gens à aller plus loin. Désormais, on reste sur nos acquis, poussant les jeunes à des comportements… peu enviables. C’est pour cela que je recherche à aller plus loin que ce qu’on sait, aller vers l’avant avec mon amie…
– Cela suffit, dit-moi simplement pourquoi vous me parler de tout ça.
– Comme je peux le ressentir pour mon ami… je ressens en vous… quelques choses que vous avez en commun avec elle… Je ne sais pas comment l’expliquer mais… Entre elle et vous, il y a un rapport… Vous dégagez comme de sortes… d’énergies… similaires.
– Votre amie a aussi des pouvoirs comme vous ?
– Je… ne peux pas en parler… il faudrait lui demander directement…
– Vous en avez déjà trop dit, je le sais, annonça Olivier.
– J’ai senti que vous n’étiez pas normal, que vous aviez un rapport avec la terre qu’elle parl… commença-t-elle avant de se taire.
– Je vois…
Le Rôdeur de Gensokyo commença alors à penser. Elle connaissait l’existence de Gensokyo grâce à son amie qui pouvait voir la Terre des Illusions. Il se doutait qu’elles eussent essayé d’entrer en contact avec le Royaume des Morts via la nécromancie. Il se demanda ensuite s’il était normal que des humains vivant dans le Monde Extérieur puissent développer des pouvoirs.
Il posa de nouveau son regard sur la jeune femme habillée de noir.
– Que savez-vous sur ce monde ? dit-il sur un ton menaçant.
Elle recula alors de quelques pas, semblant terrifiée.
– Vous devez me répondre. J’ai besoin de savoir ?!
Elle continua de reculer, jusqu’à se retrouver bloquée par le monument aux morts. Là, une ombre descendit du sommet de celui-ci en direction de la tête de la jeune femme.
– Attention ! S’écria le jeune homme alors que la jeune humaine releva la tête voyant un sombre visage, gueule béante ouverte, lui tomber dessus.