La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)
Chapitre 24 : Chapitre 24 Le combat de la montagne
2248 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour il y a 4 mois
Chapitre 24
Le combat de la montagne
Les yokais se rapprochèrent du groupe, refermant leur étreinte sur les héros. La divinité de la nature esquissa un sourire. Elle demanda à l’araignée de lui ramener le prisonnier. Alors que Tom et Mamizou étaient encore sous le coup du questionnement de ses « alliées », ils virent le moine se faire amener près de la kami maléfique. Elle le regarda brièvement puis posa son regard sur le groupe toujours plus acculé. Sakuya attrapa alors sa montre à gousset mais elle ne put retirer de sa poche ni presser le bouton. Une masse collante lui bloquait la main. Ils virent que c’était une toile d’araignée, lancée par le serviteur de la kami qui devinait l’importance de l’objet. Ils tentèrent de le lui enlever mais ils n’y arrivèrent pas, de plus, les yokais étaient sur eux.
Une créature bondit. Elle fut tranchée en son âme par l’une des lames de Youmu. La créature, inerte, retomba au sol, indemne physiquement. Une autre créature sauta, il fut balayé par les projectiles de Reisen et d’Olivier. La lutte commença.
Tom, suivit de Youmu, se jetèrent vers l’avant, les sabres aux poings. La Sélénite et le Rôdeur calèrent leurs tirs. Sakuya et Sanae se protégèrent mutuellement alors que Marisa prit de la hauteur avant de les bombarder de ses propres projectiles et que Mamizou esquiva les coups portés au corps-à-corps avant d’y répondre. Chacun se battit contre les créatures qu’il avait en face de lui, tout en protégeant les autres. Les premiers ennemis tombèrent sans avoir pu les atteindre. Les autres lignes reculèrent mais Tom se stoppa, il vit la kami posée une main sur le front du moine et l’autre sous son menton. Celui-ci avait fermé l’œil qui lui restait et avait commencé à chanter des sutras à voix basse. La divinité regarda alors le jeune homme alors qu’autour de lui, ses amis se battaient. Il commença à courir vers l’otage. Un yokai lui sauta dessus, il l’esquiva et continua sa course. Un autre lui arriva de front, un bras en arrière et les griffes prêtes à le frapper. Le coup fut porté sur le jeune homme qui bloqua avec ses deux sabres avant de passer en dessous et de continuer de se rapprocher d’elle, qui afficha un nouveau sourire, un sourire sadique puis fit pivoter violemment ses mains. Tom s’arrêta un instant. Le moine tomba à genoux, restant droit quelques instants avant de tomber sur le côté. Le jeune homme encore ahuri, ne vit même pas que deux créatures venaient de le saisirent au niveau des bras. La kami se retourna et marcha lentement vers son autel. L’action avait duré moins d’une poignée de secondes mais il avait l’impression qu’elle s’éternisait. L’araignée se retrouva juste devant le guerrier, incapable de se débattre, prisonnier de deux créatures bien plus fortes physiquement que lui. Elle tendit vers l’arrière sa seule main valide, sourit, lui expliquant qu’elle se régalerait de lui, avant de plonger sa main pourvue de longues griffes pointues vers la gorge du jeune humain.
Le sang gicla sur la femme araignée. Elle poussa un terrible cri, un cri de douleur. Sa dernière main valide gisait aux pieds de Tom. L’une des deux créatures s’affaissa d’un coup, surprenant le second qui se reçut une volée d’orbes à bout portant, tiré par Tom, libéré d’une charge. L’araignée recula. Une jeune femme se rapprocha de Tom et posa sa main libre sur son épaule.
– Tu vas bien ? demanda-t-elle.
– Oui et ta main ? répondit-il par une question.
– Il me reste l’autre, dit-elle avant de jeter son regard incandescent sur la créature.
Celle-ci ne cessait de reculer, se trouvant à une poignée de pas du mur. La jeune femme plia légèrement les genoux puis sauta avant de projeter une nuée de couteaux sur la créature qui fut emportée et qui se retrouva clouée sur le mur.
Tom regarda l’œuvre de son amie, la remercia et lui demanda de mettre un peu d’ordre avant de le rejoindre à l’intérieur. Il se mit alors à courir vers le sanctuaire. L’araignée tendit alors sa main non-valide vers lui, qui passait juste à côté. Un couteau vola et se planta dans le dos de la main, la clouant davantage au mur. Il se retourna, fit un mouvement vertical de la tête puis pénétra dans le bâtiment.
La domestique se rapprocha de la créature prise au piège alors que ces autres compagnons se battaient contre les centaines de créatures restantes, venues en renfort depuis tous les recoins de la montagne. Elle prit un couteau dans chaque main et fixa la créature épinglée au mur qui ne pouvait qu’exprimer de la terreur.
Il courait à l’intérieur, traversant un vaste ensemble de salles. Il ouvrit une porte mais vit quelque chose et se baissa, esquivant la lance de bois de la kami. Ils se trouvaient dans une vaste pièce dont le centre n’était pas couvert. Au centre, il y avait un gigantesque pentagramme vert qui tournait lentement, légèrement au-dessus du sol. Tom tenait son sabre enchanté à deux mains et le pointait vers la créature. Celle-ci fit apparaître une autre lance depuis le sol. Il s’adressa à la kami.
– Vous avez perdu ! Cessez votre plan !
– Je n’ai pas perdu.
– Vos servants sont en train de se faire démonter ! Et vous êtes à ma merci !
– Je suis beaucoup plus fort qu’un simple humain… dit-elle en reculant dans le sceau.
– Qu’est-ce que vous faites ?!
– Je suis plus fort que l’humanité entière… continua-t-elle alors que le sceau se mit à tourner de plus en plus rapidement, éclairant toujours plus la salle.
– Je vais vous arrêter !
– CAR JE SUIS LA NATURE ! s’écria-t-elle dans une explosion d’énergie qui souffla Tom contre le mur.
Le jeune homme tentait de la regarder mais il ne pouvait pas car la lumière était trop intense. Il mit son bras gauche devant les yeux et tenta de se diriger, tout en restant accroupi, vers son sabre. La kami le vit et lança la lance. Celle-ci lui traversa la jambe et l’immobilisa. Il poussa un terrible cri de douleur alors qu’il tint son membre ensanglanté. Il prit la lance à deux mains et tenta de l’extraire du sol. Il ne parvint qu’à le faire bouger de quelques millimètres. C’est alors qu’il se prit une aiguille de bois d’une vingtaine de centimètres dans l’épaule, le faisant d’autant plus crier de douleur. Il entendit alors un rire diabolique. Il reprit son courage à deux mains et retira l’écharde, millimètres par millimètres jusqu’à l’extraire puis se hissa pour atteindre son arme. La lance resta plantée dans sa jambe alors qu’il rampa. La kami le voyant, décida d’en finir. Elle fit invoquer un grand nombre d’échardes de bois d’une vingtaine de centimètres puis les projeta vers lui. Elle les projeta sur le blessé. Celles-ci allèrent atteindre leur cible quand il se retourna, fit un cercle avec la main, créant une barrière de protection qui stoppa les échardes qui la percutèrent. Une fois l’attaque stoppée, il se retourna, tendit son bras à son maximum et se saisit de son sabre. Il donna un coup dans la lance puis un autre puis encore un autre, sous le regard amusé de la créature de la nature. Elle n’y voyait que des gesticulations d’une créature inférieure tentant de survivre. Elle fit invoquer une autre lance depuis le sol et s’apprêta à la lancer. C’est alors que le bout de bois fiché dans la jambe du jeune homme se brisa en deux dans un cri de douleur. Il parvint à se la retirer mais vit qu’il perdait beaucoup de sang.
– Tu es un humain fait de chair et de sang. Je suis un dieu, fait par la nature pour la protéger.
– Tu n’es qu’une catastrophe naturelle… pas la nature…
– Un stupide humain ne pourra jamais rien comprendre. C’est pour cela que je vais vous exterminer.
– Non.
– Quoi ?!
– Je ne me bats pas pour l’humanité… je me bats pour toutes les espèces, races, créatures… je me bats pour la coexistence entre la nature et l’homme… Tu n’es qu’un tyran à vouloir décider de ce qui doit vivre et de ceux qui doivent disparaître…
– Un humain ne pourra jamais comprendre. MEURS !
Elle projeta sa lance droit vers le jeune homme qui ne pouvait pas esquiver à cause de sa blessure. Il donna un grand coup avec son sabre et brisa le bout de bois. Cependant, la lame commençait à se fissurer.
– Une vulgaire arme humaine ne vaut rien face à la puissance de la nature, et ce, malgré son enchantement.
Là, Tom vit que sa lame s’illuminait légèrement. Il devina que c’était le sort transvasé dans son arme.
– Tu vas pas finir par en avoir marre de résister ? T’es en train de te vider de ton fluide vital là.
Tom regarda alors à ses pieds et vit qu’il marchait dans une flaque de son propre sang. Il tomba à genoux, s’appuyant sur son sabre pour tenir et respirant avec difficulté. La créature le regarda de haut puis sourit.
– Ton corps servira à nourrir la nature que je vais créer.
– Pas si vite… marmonna-t-il.
– Qwuat ?!
– On ne vend pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué…. Et je suis plus fort qu’un ours… dit-il en releva la tête.
Ses cheveux lui couvraient une partie du visage, masquant l’un de ses yeux mais l’autre était visible. Il était jaune et ressemblait à la pupille d’un chat, plus prononcé que d’habitude. Sa main serra la poigne de son arme, malgré quelques tremblements, son corps finit par se relever. Il tendit le bras armé vers la kami.
– Je vais te détruire.
– Tu n’es qu’un humain, tu ne peux pas.
– Es-tu sûr que je ne suis qu’humain ? demanda-t-il sur un ton inquiétant.
Elle voyait que la blessure du jeune homme s’était amoindrie. Elle ne comprenait pas et commença à paniquer alors qu’elle était bloquée dans son sceau.
– Deux choses, pourtant très simples. Primo, les yokais se soignent tout seul et rapidement, s’ils n’ont pas été attaqués par du spirituel. Tu m’as juste envoyé de vulgaires bouts de bois… misérables.
Il fit un pas vers elle et la kami sentit que l’aura de son adversaire changeait. Elle comprenait qu’il n’était pas qu’humain.
– Secundo, avoir un sceau te renforçant, c’est bien. Mais s’il t’empêche de bouger, c’est pas top. Et puis, n’est-il pas trop puissant et instable ?
La créature tenta de bouger mais n’y parvint pas. Elle voyait « l’humain » se déplacer vers elle. Elle lança des lances de bois mais il les trancha sans difficulté avec son arme. Ses réflexes étaient décuplés.
Il arriva au bord du sceau vert et flottant désormais à un mètre du sol.
– Tertio, va dire bonjour à l’outre-monde.
Il planta sa lame dans le sol à l’intérieur du sceau. À cet instant, une gigantesque déflagration de lumière se produisit, illuminant la montagne. La créature ne pouvait pas voir mais elle se mit à sentir qu’elle était comme attirée vers le centre du sceau et qu’elle était en train de tomber dans un trou. La lumière baissa progressivement mais une sorte de puits d’énergie se forma. Le pentagramme finit par s’effondrer sur lui-même, libérant la kami mais provoquant l’aspiration de tout ce qui était à l’intérieur du trou. Une main se raccrocha à son bord, c’était la divinité de la nature. Elle y mettait toutes ses forces afin de remonter. Elle regarda au-dessus d’elle et vit le jeune homme aux yeux jaune vif, esquisser un sourire satisfait. Il aplatit son pied sur la main de la créature qui lâcha prise et qui tomba dans le maelström magique en poussant un cri qui devenait de plus en plus aigu. Tom releva la tête et baissa les épaules tout en levant légèrement les mains. La moitié droite de son visage restait satisfait et tendait vers la joie voire l’euphorie alors que l’autre semblait s’inquiéter de l’expression prise par l’autre moitié de son visage.