La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)

Chapitre 23 : Chapitre 23 La montagne de tous les dangers

1629 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 4 mois

Chapitre 23

La montagne de tous les dangers

 

       Ils allaient enfin arriver au sommet du mont Takao. Ils passèrent devant le vieux temple bouddhiste vénérant les Tengus, à l’abandon depuis des années mais en bien meilleur état que les autres structures humaines. Tom s’arrêta un instant devant l’autel et se recueillit avant de prier. Cela étonna Olivier mais il vit Sanae faire de même à côté de lui. Tom lui disait qu’il fallait respecter les maîtres de cette montagne et gardien de Tokyo de par sa proximité. La miko acquiesça. Il fit alors une offrande aux divinités mineures puis s’inclina respectueusement. Elle savait que depuis l’incident qu’il avait provoqué, il éprouvait un profond respect pour les kamis et autres divinités. Il n’hésitait jamais quand il s’agissait de se recueillir et de prier. Comme il savait que les dieux lui réservaient un destin d’une grande importance, il s’était mis à honorer ceux-ci, attendant une réponse de leur part afin de l’éclairer sur son destin qu’il devrait accomplir pour eux.

Après cela, il se retira avec la miko et rejoignit le groupe. Là, Marisa avait disparu. Tom l’appela et elle répondit, elle était en train de chercher des choses qu’elle pourrait prendre. Cela scandalisa le jeune homme qui la prit par l’épaule et la força à se relever. Il la regarda d’un air noir derrière ses lunettes rectangulaires. Il disait qu’il fallait respecter le lieu et qu’il ne fallait pas voler. Il lui relâcha l’épaule et reprit la route vers le sommet.

 

Le sommet n’était plus très loin mais ils pouvaient ressentir de très fortes énergies magiques émanées de celui-ci. Ils savaient qu'un puissant yokai de la nature y résidait, le responsable des attaques de Tokyo.

Ils montèrent les derniers mètres et se retrouvèrent dans la cour d’un sanctuaire qui semblait être extrêmement récent. Sanae fut étonnée, ne sachant pas qu’il y avait un sanctuaire shinto au sommet de la montagne. Cependant, ils purent ressentir l’énergie émanée de ce lieu et plus précisément du bâtiment principal dont la paroi était ouverte.

Tom marcha rapidement vers celle-ci mais soudain ils entendirent des bruits venant de partout. Soudain, une centaine de yokais se mirent à les entourer, sortit des fourrées, ils ne pouvaient pas fuir et s’apprêtaient à se battre. Cependant, les créatures n’attaquèrent pas, elles attendaient quelque chose. Le groupe resta alors sur la défensive, se méfiant du moindre mouvement.

Le « mouvement » se produisit depuis le bâtiment. L’énergie augmenta sensiblement alors qu’une silhouette se dessina depuis l’ombre de l’intérieur du lieu. Une chose en sortit.

Elle ressemblait à une jeune femme d’une vingtaine d’année avec de très longs cheveux verts et des yeux bleus. Elle portait une robe très simple de couleurs verts et marron et était couronnée de fleurs de cerisiers. Elle afficha un sourire amical avant de poser le pied au sol et de marcher vers eux. Là, son sourire se transforma en dégoût et elle recula d’un pas.

 

– Comment est-ce possible que ces êtres soient là ? se plaignit-elle.

– Madame… dit une voix qui fit frissonner Sanae et Reisen.

– Te voilà, pourquoi ces humains sont ici ? Ne t’ai-je pas dis de les tuer s’ils en venaient ?

– C’est ce que j’ai fait pour les précédents et je croyais que mon piège les aurait. Mais comme ce sont ceux que je t’ai parlés…

– Ah bon ? C’est amusant alors… mais… toi ! dit-elle en montrant Mamizou du doigt.

– Oui ? répondit l’intéressée.

– Tu es une yokai ? Pourquoi tu les aides ? Pourquoi tu aides ces êtres inférieurs ?

– Je vois que t’as compris que j’étais un yokai, dit Mamizou en reprenant sa forme normale.

– Une tanuki ? Évidemment. Dans tous les cas, sois la bienvenue parmi les tiens.

– Je ne comprends pas là.

– Tu devrais me rejoindre et m’aider à les détruire.

– Tu sais ce que je vais te faire ! s’insurgea Tom.

– Arrière sale humain !

 

À cet instant, les yokais se rapprochèrent d’un pas vers eux qui se mirent en garde. C’est alors qu’une autre créature amena une personne qui avait les bras liés dans une toile de l’araignée.

 

– Mais c’est… dit Marisa surprise.

– Le moine ! s’étonna le jeune homme en voyant le prêtre grièvement blessé et prisonnier.

– C’est un ami à vous ? Tant mieux. M’occuper de lui fut un vrai plaisir.

– Espèce de…

 

Le prêtre leva la tête et reconnu ceux qui étaient venus l’interroger. Il lui manquait l’œil droit et son corps était couvert de blessures sanguinolentes, il était mal en point. Il supplia l’araignée mais celle-ci n’écouta pas ses plaintes. Elle porta sa seule main au niveau de la gorge du religieux et menaça de le tuer s’ils tentaient quelque chose. La puissante créature se tourna vers elle et lui demanda de ne pas le faire, pour le moment. Elle se retourna ensuite vers le groupe avant de demander le nom de la tanuki. Celle-ci lui répondit sur un air beaucoup trop joyeux par rapport à la situation qu’elle s’appelait Mamizou Futatsuiwa. Là, la créature de la nature fut surprise. Elle avait entendu parler de ce puissant tanuki qui était une sorte de « chef spirituel » pour les autres yokais, notamment ceux de Niigata.

La cheffe des yokais sourit. Elle prit alors ses grands airs en se demandant pourquoi une yokai, anciennement « cheffe », était revenue, après près de trente ans d’absence et pour aider des humains. L’assemblée de yokais se mit alors à rire. Elle ordonna le silence tout en balayant du bras autour d’elle. Elle regarda alors la tanuki de côté et lui demanda si elle voulait la rejoindre, qu’ensemble, elles pourraient se venger de ce que les humains avaient fait sur la nature et sur les êtres de son espèce.

La concernée émit un sourire suspect. Elle déclina l’offre nonchalamment. Cela irrita la puissante créature qui ne comprenait pas pourquoi elle refusait son offre.

 

– J’ai tout ce que tu as besoin et je peux t’offrir bien plus !

– Tu devrais savoir que les bake-danuki ont toujours été lié aux humains et qu’ils vivent parfois parmi eux.

– Tu es une yokai !

– J’ai toujours aidé les yokais, les protégeant parfois mais je ne suis pas une ennemie des humains pour autant ! répondit Mamizou sèchement.

– Dans ce cas, tu devrais mourir comme eux.

 

À cet instant les yokais s’avancèrent rapidement vers eux.

 

– Assez ! cria-t-elle.

– Maitresse… pourquoi ? demanda l’une des créatures.

– Je n’ai pas envie… d’en finir maintenant.

– Bien… maitresse…

– Bien bien… que pourrait-on faire ? se demanda la créature à l’allure majestueuse.

– Cesser vos crimes et libérer ce pauvre homme ! dit Tom sur un ton intransigeant.

– Oh, vous voyez ça ? Le pauvre petit humain veut se donner l’air grand, dit-elle sur un ton moqueur.

– Je t’ordonne…

– PERSONNE NE DONNE D’ORDRE A MOI, Chikyūfukushū, Kami de la nature !

 

Le silence s’imposa dans l’enceinte du temple.

 

– Vous m’avez forcé à me présenter… cela va vous coûter la vie !

– Pourquoi ça ? demanda Mamizou l’air intrigué.

– Je suis kami de la nature, je ne devrais pas me présenter. On devrait m’honorer sans apprendre quoi que ce soit en retour.

– C’est un kami ? murmura Marisa.

– J’ai entendu. Je suis la kami de la nature, la seule ayant la volonté de me battre !

– Et pourquoi ? demanda Mamizou.

– Car l’homme a détruit la nature et pour la « protéger », il la laisse à l’abandon ! Plusieurs autres kamis ont disparu à cause de cela ! Je vais venger la nature, ceux mort à cause d’eux et devenir la maîtresse de ces terres restaurées !

– Vous êtes surtout super-mégalo, dit Olivier.

– Insolent ! s’écria-t-elle en levant son poing fermé vers le ciel.

 

À cet instant, les arbres proches de l’entrée se plièrent et condamnèrent celle-ci. Du sol, une longue tige de bois émergea qu’elle prit en main avant de la retirer de là d’où elle venait. Le bois commença à se tailler de veine où un liquide blanc fluo s’écoulait à l’intérieur. La pointe devint rouge sang et s’effila.

 

– Je vais faire ce qui doit être fait : purger ce monde des Humains !

– Tu n’y arriveras pas ? répondit tranquillement Mamizou.

– Et pourquoi ?

– Les humains parviendront à vous exterminer, toi et les autres yokais.

– Ils ne croient pas en la magie ! Et cela leur sera fatal !

– Tu comptes vaincre l’humanité avec cent yokais ?

– Non…

 

La tanuki afficha une expression surprise quant à la réponse et au ton que son interlocutrice utilisa.

 

– Nous sommes beaucoup, mes alliées sont là pour m’épauler…

– Alliées ?

– Vous allez mourir, vous humains… votre sang nourrira la terre pour les millénaires à venir.


Laisser un commentaire ?