La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)

Chapitre 17 : Chapitre 17 Arrivé à l’heure

2243 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 4 mois

Chapitre 17

Arrivé à l’heure

 

       Olivier et Youmu étaient en train de quitter le sanctuaire. Il ne cessait de réfléchir sur ce que le prêtre leur avait dit. Ils connaissaient l’une des cachettes du Dieu-Dragon mais malheureusement ils n’avaient pas l’une des clés qui leur permettrait d’avoir accès au protecteur de Gensokyo. Il interrogeait la demi-fantôme si elle savait quels objets pourraient convenir. Elle raconta que les objets magiques, elle en connaissait de nombreux dont ses deux lames mais qu’elle ne savait pas où trouver un objet sacré de Ryujin. Olivier se mit à réfléchir. Ce dieu était celui de la mer, se disait le jeune homme. Il pensait donc que les objets sacrés en rapport avec lui étaient sous l’eau, sous la mer, inaccessible.

Ils se dirigeaient vers la gare la plus proche quand des annonces se firent de partout : des attaques de criminelles avaient lieu partout dans la ville.

Cela intrigua le duo. Youmu sembla soudainement plus soucieuse. Olivier en fut intrigué. Il lui demanda alors la raison de son comportement.

 

– Comme je vis presque constamment dans le Royaume des Morts, je suis sensible à la moindre variation éthérique.

– C’est-à-dire ?

– Les morts qui arrivent dans le domaine de dame Saigyouji, je les ressens.

– Parce que t’y as toujours vécu…

– Je ressens la moindre variation éthérique d’un lieu, ou d’une personne.

– Que ressens-tu ?

– Des morts dans une grande violence, comme s’ils avaient été tués par… des yokais.

– Mais… je croyais qu’il y en avait plus en 2045.

– Ils sont de retour…

 

À ce moment, ils entrèrent dans la gare, totalement déserte. Il y avait juste quelques mallettes et autres porte-documents qui traînaient. Cela ne fit qu’augmenter la méfiance du duo. Elle posa sa main sur le manche de son épée Hakurouken. Il fit entrer sa main dans une poche intérieure de son manteau. Il n’y avait pas un seul bruit, situation inhabituelle au milieu d’une si grande ville. Seuls les souffles de deux protagonistes furent en mesure de rompre la monotonie du silence de mort qui s’était posé sur la gare.

Le regard du jeune homme se posa sur une forme humanoïde et en train de se rapprocher. Elle titubait puis s’affaissa à quelques mètres d’eux alors qu’il tendait le bras dans leur direction. Il se précipita vers la personne, un humain, grièvement blessé mais vivant. Youmu lui demanda ce qu’il s’était passé. Il répondit par des réponses sans queue ni tête et avec difficulté avant de s’évanouir.

Soudain, elle se redressa, sentant une menace les entourer. Elle dégaina sa lame, il dégaina son revolver et se tinrent prêt.

Ils regardèrent autour d’eux, il n’y avait rien mais elle savait que c’était en train de se rapprocher. Alors que le ciel se couvrit légèrement masquant la luminosité du soleil, des formes se dessinèrent dans les recoins. Progressivement, celles-ci s’affinèrent et de nombreuses créatures apparurent. Il y avait un grand nombre de yokais et tous s’avancèrent vers eux. Ils étaient prêts à en découdre avec ces créatures venues d’on ne sait où. Olivier se tint prêt, visant l’une des créatures qui se mit à leur parler.

 

– On dirait de la bonne chair fraîche…

– T’as raison mais c’est quoi l’autre ? Elle n’est pas humaine, affirma un autre yokai.

– Elle sent la mort.

– Youmu, tu te tiens prête ? Demanda le jeune homme.

– Et toi ?

– Comme toujours. C’est pas une poignée de yokais qui vont me faire peur.

– Ils ne sont pas de Gensokyo.

– Justement, c’est l’occasion pour moi de m’exercer sur des adversaires… plus sauvages.

 

À cet instant, l’une des créatures sauta vers Olivier depuis son côté droit. Il le vit arriver mais ne bougea pas. La créature fut alors violemment frappée par la lame de l’épéiste qui lui infligea une profonde blessure alors qu’il s’écrasa contre le sol bétonné. Le jeune rôdeur demanda à la jeune guerrière comment elle allait. Elle se contenta comme unique réponse le fait qu’elle sortit son deuxième sabre. Il prit ça pour une réponse affirmative.

 

– Je ne peux pas décevoir dame Saigyouji.

– Et moi je compte sortir vivant de cette gare.

– T’as un plan ? demanda-t-elle en se voyant se faire entourer.

– Je vais faire le ménage.

 

Plusieurs créatures se jetèrent vers eux. Ils se séparèrent et commencèrent à se battre. Olivier tira des orbes sur les yokais en pleins sauts alors que Youmu les attaqua au corps-à-corps, blessant grièvement les monstres. Il tira une volée sur l’un d’eux à bout portant, le faisant voler à travers la gare. Un autre posa sa main griffue sur son bras droit et s’apprêtait à lui enfoncer ses mortelles griffes. Il dégaina alors son colt Buntline et pointa le canon directement sur le front de son ennemi avant de le faire voler sur plusieurs mètres.

La jeune épéiste observait le jeune homme, le sous-estimant grandement. Mais elle pouvait voir un jeune homme au point, tirant ses volées d’attaques avec précision et détermination. Il était concentré sur chaque ennemi qu’il neutralisait sans hésitation. Elle pouvait voir l’expérience qu’il avait vécue lors des mois précédents, luttant seul contre ces ennemis et pour sa survie. Chaque tir était méthodique, fait pour atteindre sa cible.

Elle esquiva un coup et taillada la chair de la créature, la forçant à fuir. D’autres lui arrivèrent dessus. Elle rengaina ses armes et sortit une carte de sort. Elle effectua une roulade entre les créatures et les dépassa. Elles étaient désormais alignées. Elle prononça le nom incantatoire de la carte Ghost Sword "Fasting of the Young Gaki" et se projeta vers l’avant. En l’espace d’un instant, elle s’était retrouvée de l’autre côté du groupe ennemi. Elle tenait son long sabre dans la main droite. Les créatures se plièrent de douleurs avant de s’effondrer. Elle baissa la tête et rengaina son arme avant de regarder Olivier vaincre le dernier monstre restant.

Elle marcha vers lui tranquillement, observant les créatures gisant au sol, plus ou moins blessé. Elle l’observa. Son regard était tourné vers le bas. Il rengaina ses deux revolvers dans sa veste. Il soupira avec flegme. Le jeune homme se retourna vers sa « partenaire ». Il la fixa du regard avant de se regarder son épaule droite. Là, le vêtement était déchiré et une blessure était visible. Il posa sa main sur sa blessure et une légère grimace se forma sur son visage. Youmu sortit un mouchoir et le posa sur la blessure de son ami.

 

– Ce n’est pas une petite blessure qui va t’achever quand même ?

– J’ai vécu dans la forêt pendant pas mal de temps, au milieu des yokais et des fées. Ce n’est pas une petite blessure qui va me tuer. Merci.

– Tu te bats vraiment bien.

– Tu ne te débrouilles pas trop mal au sabre. C’est toi qui as entraîné Tom ?

 

Un long silence se posa, un silence gêné. Il vit qu’il venait de lui rappeler que Tom avait obtenu ses compétences grâce à elle. Il posa sa main sur le sommet de sa chevelure argenté.

 

– Tu ne dois pas t’en vouloir, tu ne pouvais pas savoir…

– C’est à lui que j’en veux. Je lui en veux d’avoir utilisé mes connaissances pour ce qu’il a fait.

– Je sais que tu lui en veux…

– Tu ne sais pas ce que je ressens !

– Que t’arrive-t-il ?

– Rien ! Juste que Tom… a… avait… il n’était pas…

– Il a renoncé à ses anciens projets. Il souhaite se faire pardonner de ce qu’il a fait. C’est pour cela qu’il fut tout de suite prêt pour aller chercher le Dieu-Dragon. Il souhaite se faire absoudre de ses péchés.

– C’était mon apprenti… mon ami… il a… tué mon maître ! Mon père ! Je ne pourrais… jamais le lui pardonner.

– Je comprends…

 

À ce moment, un train arriva en gare, surprenant les deux guerriers. Il s’arrêta et les portes s’ouvrirent. Personne ne descendit mais ils se rendirent compte que l’intérieur était jonché de centaines de corps entassés les uns sur les autres. Ils dégainèrent leurs armes et s’approchèrent lentement vers les wagons. Il jeta un rapide coup d’œil à l’intérieur. Il se retira aussitôt et s’éloigna un peu, l’air choqué. Youmu se demandait ce qu’il pouvait se passer et regarda à son tour. Elle vit une grosse créature, absolument immonde en train d’enfoncer une longue langue dans la gorge des corps et qui semblait les vider de leurs contenus. La créature leva son regard et laissa tomber le corps qu’il tenait sur le monticule de personnes qui lui servait de siège. Il en descendit et sortit du wagon par la porte située à côté de lui. Ses yeux étaient monstrueux. L’un d’eux sortait de son orbite alors que l’autre était beaucoup trop enfoncé. Sa langue pendant se terminait par deux griffes. Il était imposant, corpulent avec de la graisse dépassant de chaque côté. Il n’avait pas de cou tant sa graisse était présente. Il les pointa du doigt avec un bras décharné à quatre doigts se terminant par des griffes recourbés à l’envers.

 

– Vos âmes doivent être suuuuucculente… dit-il avec une voix effroyable.

– C’est quoi ce truc ? Un tas de graisse ? Demanda Olivier dégoutté et inquiet.

– Il… dévore les âmes ! s’écria Youmu, terrifiée par cette chose.

 

La créature se dirigea alors vers eux d’un pas lent et lourd, laissant traîner un long bras muni de longue griffe sur le sol. De la bave rougeâtre se mit alors à couler de sa bouche béante et garnit de dents pointues et disposées de manière aléatoires. Sa peau était rouge de sang par endroit, jaune dans les zones non ensanglantées.

Olivier pointa son révolver Smith et Wilson model 10 vers la créature et visa. La chose accéléra le pas, toujours aussi lent. Il tira une orbe rouge qui l’atteignit. Rien ne se produisit. Olivier retira une orbe, puis une autre et encore une autre. La créature ne s’arrêta pas. Il ne comprenait pas ce qui était en train de se passer.

Soudain, la créature balança son long bras qui doubla de longueur et se saisit du jeune homme avant de le ramener vers lui. Il vit une étrange marque verte fluo et très complexe sur le dos de la main de la créature, mais le monstre était déjà en train d’entrainer le jeune homme vers sa gueule béante où la langue se mit à frétiller. Youmu sauta et trancha le bras avec sa lame, libérant le jeune homme qui se dégagea de celui-ci qui se mit lentement à fondre en une mare gluante.

La créature poussa un terrible cri et se jeta sur la jeune guerrière. Olivier cria alors que la chose était sur elle, la gueule béante prête à l’engouffrer. Un tir retentit. Une balle traversa la tête de la créature de part en part, faisant gicler un peu de sa cervelle au point de sortie de la balle. Dans un réflexe, Youmu lui transperça la mâchoire par le bas avec son sabre qui se ficha dans le crâne, ressortant un peu au sommet avant qu’elle ne le retire et s’éloigne. La chose tomba sur ses « genoux » alors qu’un sang noir s’écoulait à flot.

La créature tourna alors la tête et les fixa. Elle ouvrit la gueule et sa langue s’excita. Un nouveau tir eut lieu. La balle traversa le front de l’abomination et ressortit à l’arrière du crâne, entrainant la chose dans une chute en arrière.

Alors qu’ils regardèrent la chose se décomposer, il tenta de la rassurer.

 

– C’est… une abomination… les âmes ne devraient pas être…

– C’est fini pour lui…

– Je suis désolé, j’ai failli à mon devoir, je me suis laissé envahir par la peur.

– Ça va aller, c’est normal d’avoir peur et puis tu n’es pas une jedi, dit-il sur un trait d’humour afin de détendre l’atmosphère.

 – Un quoi ?

– Laisse tomber. Voyons s’il y a des survivants puis filons.

 

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