La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)
Chapitre 16
La famille
Alors que Marisa et Mamizou exterminaient les derniers yokais, cette première vit Tom aider une autre femme. Elle décida d’aller voir ce qu’il était en train de se tramer. À ce moment, Tom était ahuri par la révélation de Sarah. Elle s’excusa de l’avoir chamboulé mais elle n’arrivait pas à croire elle-même que son oncle était encore vivant, après autant d’années où il avait disparu. Quelqu’un toucha l’épaule du jeune homme qui se retourna lentement. Il fit face alors à Marisa qui semblait inquiète, d’autant plus quand elle vit le visage de l’homme qu’elle aimait. Il s’effondra presque sur elle et elle dut le prendre dans ses bras. La magicienne lui demandait ce qui n’allait pas, angoissée par ce qu’il lui arrivait. Sa peur profonde de le perdre se réactiva. Mamizou arriva alors et posa sa main sur l’épaule de l’amoureuse. C’est alors que la jeune femme sauvée par Tom poussa un cri d’effroi. Il la regarda et la vit pointer du doigt la tanuki qui n’avait pas encore fait disparaître sa queue. Alors qu’il était encore dans les bras de celle qu’il aimait, il rassura sa nièce qui était plus âgée que lui. Marisa demanda alors à la tanuki ce qu’il était en train de lui arriver. Celle-ci se voulut rassurante, en lui expliquant qu’il avait simplement libéré sa force intérieure pendant le combat.
À ces mots, elle s’inquiéta, pensant revivre les événements qui ont failli conduire à la destruction de Gensokyo et à la mort de Tom. Elle se voulut encore plus rassurante en lui disant que ce n’était pas toute à fait ça. Elle lui dit que la destruction du yokai de Tom avait laissé des traces, comme ses yeux jaunes, il avait ainsi la capacité de puiser au fond de lui les restes magiques de la créature qui l’habitait, ce qui sur un plan technique le faisait presque devenir un yokai. Cependant, il semblait que ce processus soit temporaire et épuisant pour lui, d’autant plus que c’était la première fois qu’il l’utilisait. Cela ne rassura que partiellement l’apprentie magicienne.
Dans le même temps, Sarah ne comprenait pas le moindre mot qu’elles employaient mais elle s’inquiétait pour son oncle, et sauveur. Elle aida Marisa à le relever et décidèrent de l’installer un peu à l’écart. Mamizou regarda alors autour d’elle, une partie du quartier était ruinée et il y avait des dizaines de corps de yokais étendu au sol, les autres s’étant échappés. C’est alors qu’elle vit le dernier fuyard. Elle alla le chercher et l’immobilisa en le plaquant contre le sol. Elle exigea des réponses. La créature, grièvement blessée ne se fit pas prier. Il répondit que leur chef les avait rassemblés pour saccager le quartier. Elle exigea davantage d’informations. Il raconta qu’il ne savait pas pourquoi ils allaient saccager ce quartier en particulier et non pas un autre, que c’était la volonté de leur chef. Elle relâcha son emprise et le laissa partir.
Pendant ce temps, Marisa et Sarah avaient déposé le jeune homme contre un mur et le laissèrent respirer un peu. Alors qu’il reprenait son souffle il questionna sa nièce.
– Quelle âge avez- … as-tu ?
– J’ai 26 ans.
– Tu es plus vieille que moi…
– Mais… c’est pas possible ! Tu avais une vingtaine d’année lors de ta disparition.
– Il s’est passé des choses… un peu fantastique… tu as dû en voir un peu là.
– De quoi tu parles ?
– Rien… juste de là où je vis maintenant.
– Tu vis où ? Je dois prévenir la famille et…
– NON !
– Quoi ?
– Ne préviens personne !
– Mais… pourquoi ?
– Nous sommes en 2045 ? demanda le jeune homme.
– Bah oui, pourquoi ?
– Et j’ai 21 ans.
– Tu les fais oui… mais comment…
– Justement, cela ne doit pas se savoir.
– Tu ne vas pas me dire que t’as voyagé dans le temps quand même…
– …
– Si ?
– …
– Mais… COMMENT ?!
– Je ne sais pas moi-même. C’est pour cela que je dois trouver un moyen de retourner dans le passé, là où j’ai disparu.
– Mademoiselle Hays ? demanda la tanuki redevenue humaine.
– Oui ?
– Puis-je vous parler ?
– Heu… oui.
Les deux personnes s’éloignèrent alors que Tom reprenait ses forces sous le regard inquisiteur de Marisa, inquiète de ses paroles.
– Que se passe…
– Tu vas repartir chez toi ?!
– Pas si fort… évidemment que non mais je devais trouver quelque chose à lui dire pour ne pas prévenir mes connaissances.
– Tu comptes rester à Gensokyo ? Avec moi ?
– Évidemment ma chérie. Je t’aime plus que tout.
Il l’embrassa sur le front et lui demanda un peu d’aide pour se relever.
Il marcha alors sur quelques mètres avant de retrouver son équilibre et la remercia avant d’aller vers les deux autres. Une fois à leur niveau la tanuki se retourna vers lui et lui dit qu’il fallait partir avant que la police n’arrive. Il acquiesça et se retourna vers Marisa. Cependant, Sarah ne voulait pas que son oncle qu’elle n’avait jamais connu disparaisse de nouveau comme ça. Elle leur demanda si elle pouvait venir avec eux, du moins, partager un bout de route avec eux. Le visage de Tom se tourna alors vers la tanuki de Sado. Celle-ci acquiesça. Il se retourna alors vers sa nièce et lui répondit qu’ils acceptaient. Elle en fut ravie.
Rapidement, ils étaient en marche pour la gare, se mêlant à la foule et tâchant de rester inaperçus. Durant la marche, il lui demanda ce qu’elle faisait dans la vie. Elle répondit qu’elle était avocate internationale et qu’elle avait une affaire très difficile au Japon et qu’elle avait dû y aménager pour quelques mois, le temps que l’affaire se termine. Elle parla ensuite d’elle, de sa famille et de nombreuses autres choses. Sa facilité à s’exprimer de sujets aussi divers impressionna alors le jeune homme mais il savait qu’il n’avait jamais dû la rencontrer et même avoir connaissance de son existence. Il savait que sa promesse de lui donner l’oncle qu’elle n’avait jamais ne pourrait jamais se réaliser.
Il s’arrêta sur place quand elle parla de son père et de sa mère, de leur rencontre. Une rencontre placée sous le deuil de celui-ci, causé par la disparition de son demi-frère. Tom savait pertinemment qu’elle n’aurait jamais l’oncle dont elle parlait. Son existence étant conditionnée par le deuil de son père, provoquée par la disparition de son oncle. Il lui parla alors de sciences et l’absence de réponse de la part de la jeune femme répondit à ses interrogations : elle n’avait pas de notions très poussées en sciences et encore moins en science-fiction. Dans un sens, cela le rassura de savoir qu’elle ne se doutait pas qu’il ne puisse pas tenir sa promesse de revenir pour être l’oncle qui lui a manqué.
Il revint à la réalité. Marisa le regardait d’un air bizarre.
– Qu’y a-t-il ?
– Rien, t’avais l’air d’être ailleurs.
– J’étais… perdu dans mes pensées… où est…
– Sarah ? Elle est déjà repartie, elle avait besoin de se reposer.
– Fort bien…
– Tom, tu sais que quand on rentrera chez nous, elle n’existera plus, lui annonça Mamizou.
– Car elle ne sera pas encore conçue… je le sais… Et son existence ne pourra avoir lieu qu’avec ma disparition…
– Tu le sais, c’est donc pas la peine de continuer à en parler.
– Il faut que je l’oublie…
– Pour ton bien, oui.
– Mon chéri ?
– Marisa ?
– Tu n’as jamais parlé de ta famille.
– Je n’aime pas parler de ça.
– Tes parents sont morts dans un accident de voiture et t’y as survécu, c’est bien ça ?
– Comment tu le sais ?! s’énerva-t-il.
– Tu ne dois pas supporter ce fardeau tout seul.
– Il y a des choses qui ne concernent que moi. Et mon ancienne vie en fait partie. En arrivant ici, j’ai laissé cette vie derrière moi.
– Mais là, c’est ton avenir qui te rattrape, ajouta la malicieuse tanuki.
– « Le temps ferme toutes les blessures, même s'il ne nous épargne pas quelques cicatrices », ajouta Tom.
– Ce n’est pas de toi ça, affirma Mamizou.
– C’est d’un auteur français.
Alors qu’ils reprirent le train, les écrans à l’intérieur de celui se mirent à diffuser des nouvelles alarmantes qui choquèrent tous les voyageurs.
« En ce moment même, la ville entière est attaquée par des créatures inconnues. On comptabiliserait déjà des centaines de morts. On nous signale que des individus se seraient battus contre ces créatures dans les quartiers de Shibuya et au Yasukuni-jinja. »