La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)
Chapitre 9 : Chapitre 9 Un monde robotisé
1973 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 12/01/2025 21:51
Chapitre 9
Un monde robotisé
Des bruits s’élevèrent dans un parc de Tokyo. Des bruits de pas de plus en plus rapprochés. Un jeune homme sauta au-dessus d’une haie, poursuivit par une série de drones armée de neutralisants. Il se retourna et vit les engins fondre sur lui, prêt à attaquer. Il dégaina son sabre et l’envoya sur le plus proche. Celui-ci fut traversé de part en part par l’arme et s’écrasa au sol alors qu’il continuait de fuir les cinq autres drones. Il courut, regardant autour de lui. Il changea brusquement de direction, accéléra et sauta, les deux mains en l’air. Il s’agrippa à une branche, monta dessus, tendit le bras droit vers les véhicules qui s’immobilisèrent, ajustant leur lentille rouge. Soudain, cinq faisceaux apparurent sur le corps du jeune homme, il était en joue.
– Menace neutralisée dans 5… 4…3…2…1…
Une pluie d’orbes s’abattit sur les engins qui volèrent en éclats multiples et qui se dispersèrent sur une vaste zone.
– Tom, tu vas bien ?! S’écria la voix de son ami.
– Grâce à toi, répondit-il en sautant et en allant récupérer son arme.
– Des drones ? La dernière fois que j’étais venu à Tokyo il n’y en avait pas.
– C’est bizarre…
– Vous voilà ! S’écria la voix de la Sélénite.
– Reisen ? Qu’est-ce… commença Tom avant de se faire attraper par la lapine et cacher dans un buisson.
Trois nouveaux drones patrouillèrent dans la zone, détectant les débris. Une lumière verte illumina le sommet de l’un d’eux, puis du second et enfin du troisième. Rapidement, on vit à travers tout le parc, des points verts s’illuminer.
– Ils ont donné l’alerte, nous devons partir d’ici.
– Où sont les autres ?
– La tanuki nous a donnés rendez-vous ailleurs.
Les trois personnes se glissèrent lentement dans les buissons, tentant de limiter leur mouvement et leur bruit.
À l’instant où ils allèrent le quitter pour passer dans celui d’en face, les robots sur roue passèrent dans l’allée. Ils avaient les deux « bras » dirigés vers l’avant et armés de fléchettes. Le sommet était illuminé par une lumière verte. Reisen se concentra, fixa le rebord de l’œil rouge de l’engin. Les bras du robot tombèrent, l’avant du buste suivit puis son œil devint bleu nuit.
La lapine se releva, malgré l’incompréhension d’Olivier. Elle marcha vers l’engin dont la « tête » s’était tournée vers elle. Elle continuait de le fixer. L’appareil se releva et reprit une attitude paisible avant de partir ailleurs.
Olivier et Tom la rejoignirent et ce premier resta bouche bée. Il lui demanda comment elle avait fait pour manipuler le robot.
– Je manipule les ondes, le plus souvent cérébrales. C’est un robot, il a beaucoup d’ondes autour de lui. Je l’ai manipulé. Je lui ai fait croire que la menace était neutralisée, ainsi, l’information sera envoyée aux autres et on sera plus tranquille.
– Astucieux, répondit Tom.
– Heu… je le savais, protesta le blondinet, je ne savais juste pas que tu pouvais influencer sur les ondes de robots.
Cela l’amusa de voir son « élève » protester de la sorte. Cependant, elle entendit un bruit qu’aucun des deux autres n’avait entendu.
– On nous observe.
– Mais qui ? demanda le jeune brun.
Une queue marron sortit du buisson.
– C’est Mamizou… déclara Tom.
– Vous voilà, on n’a pas le temps de traîner, d’autres robots ont débarqué.
Les autres suivirent alors la tanuki et rejoignirent le reste du groupe situé près d’une entrée. Marisa commençait à s’inquiéter de ne pas voir revenir l’homme qu’elle aimait. Cependant, ce fut Sanae qui attira son attention. Elle montrait au loin, une patrouille de robots semblable à des policiers.
– Nous devons quitter le parc très vite, dit-elle.
– On va passer au-dessus de la barrière ? demanda Youmu.
– Oui mais ne volons pas plus loin après, il ne faut pas se faire repérer.
Ils s’exécutèrent, s’envolant pour franchir la barrière, à l’exception d’Olivier qui l’escalada. Malheureusement, la patrouille arriva et la lumière l’éclaira alors qu’il posa les pieds au sol. Le reste du groupe eut juste le temps de se cacher dans un recoin d’un bâtiment.
Le robot baissa l’intensité de la lumière afin de ne plus l’éblouir. Une voix presque humaine se fit entendre.
– On nous a signalé la présence d’intrus dans le parc. Les auriez-vous vus ? demanda la chose dont la tête était quasi-humaine et dont l’expression affichait la colère.
– Heu… oui, ils m’ont renversé en sautant de là, dit-il en indiquant la barrière.
– Bien. Veuillez décliner votre identité.
– Heu… oui… Olivier Marc…français…
– Olivier Marc… analyse…
Pendant quelques instants, un léger bruit fut émis du robot qui ne cessait de le fixer de ses « yeux ».
– Analyse terminé. Bien le bonsoir Olivier Marc.
– Heu… merci, vous de me même…
Le robot repartit, laissant le jeune homme abasourdi. Il vit ses amis lui faire des signes de loin et il les rejoignit. Il leur dit qu’il ne savait pas pourquoi cela s’était bien passé.
Là, Tom se mit à sourire bêtement. Légèrement outré, Olivier l’attrapa par l’épaule et lui demanda non courtoisement de lui dire ce qu’il sait. Il regarda Reisen et lui dit qu’elle l’a aussi manipulé. Il relâcha sa prise et se dirigea vers la Sélénite afin de la remercier.
Cependant, Mamizou les prévint.
– Cela a bien failli mal se passer. Il va falloir faire attention. Reisen, met ton chapeau, il ne faut pas qu’on sache que t’es une lapine. Youmu, occupe-toi de lui, dit-elle en montrant du doigt la moitié fantôme de la Konpaku.
Chacune s’exécuta puis elle annonça comment cela allait se passer.
– Nous allons devoir être discrets. Chacun et chacune d’entre vous ne devra utiliser ses pouvoirs qu’en cas de nécessité extrême, ce qui ne devrait pas arriver. Ce monde ignore même l’existence de la magie et se consacre à la science. Sanae, tu connais les grandes villes mieux que moi.
– Heu… oui. Si nous sommes discrets, rien ne se passera. Les humains de ce monde ne peuvent détecter notre empreinte magique et aucune machine ne le fait.
– Olivier, tu connais aussi le Japon ? demanda la tanuki.
– Oui, j’y suis allé souvent. Je sais me débrouiller.
– Bien. Notre objectif est de retrouver le Dieu-Dragon.
– Il n’est probablement pas en ville, répliqua Tom.
– C’est une certitude mais il nous faudra le plus d’indice possible afin de le retrouver, répondit Mamizou.
– Il faudra donc aller dans les quartiers anciens.
– Tu as tout compris.
– Fort bien… mais je dois te prévenir, il y a quelque chose de pas net ici.
– Et comment le sais-tu ? demanda la yokai sur un ton hautain.
– Je le sens, c’est tout.
– Tu n’es qu’un humain, tu dois te tromper. On va y aller.
– Fort bien… grommela Tom.
Le groupe se mit en marche alors que le jeune humain resta légèrement en retrait. Marisa alla le voir et lui demanda ce qui n’allait pas.
– J’ai… un très mauvais pressentiment. Je me demande si… Yukari ne nous a pas attirés dans un piège.
– Mais pourquoi ?
– Il y a certainement plus que le Dieu-Dragon… j’ignore quoi mais je sens quelque chose…
– Tom, on va rester sur nos gardes et rien ne se passera. On y va.
– Tu n’es même pas prête pour un peu d’action ? Cela ne te ressemble pas, s’étonna le jeune homme.
– Je dois prendre soin de toi. Depuis le moment où tu as failli y passer, je sais que t’es fragile. Je dois te protéger.
– Je ne suis pas si faible que cela ! protesta-t-il.
– Ecoute, combien de fois on s’est battu ?
– Heu…
– Combien de fois tu as gagné ?
– Heu…
– Depuis ton rétablissement, jamais. Tu n’es plus invincible, je m’inquiète pour toi.
– Marisa ! Arrêt de dire que je suis faible ! Je sais me battre !
– Tu sais peut-être utiliser la magie et te battre au sabre mais as-tu déjà ressenti la magie en toi ?
– Quoi ?
– Un humain qui manipule suffisamment la magie à la possibilité de devenir un magicien. Mais à ce moment-là, il ressent également la magie autour de lui et en lui.
– Tu… la ressens ?
– Oui, depuis pas mal de temps. Tu sais que devenir magicienne ne m’intéresse pas.
– Je le sais.
– Il n’y a que deux choses je veux : apprendre le plus possible et …
– Je le sais.
– Tu sais ?
– Moi aussi, je veux t’aimer pour toujours. Moi aussi j’apprendrai. Je sais désormais que la puissance et le contrôle de la magie s’acquièrent après des années d’exercices.
Soudain, un intrus les dérangea.
– Tom, Marisa, on doit y aller, vous le savez bien, on a une mission à réussir, surtout toi, déclara la lapine.
– On arrive, répondit le jeune.
Les trois rejoignirent le groupe et marchèrent dans une ville quasiment déserte. Sanae ne comprenait pas comment c’était possible. La nuit, Tokyo était toujours animée. Mais là, personne, juste quelques robots qui les saluèrent quand ils passèrent devant eux. Ils avaient l’impression que le monde n’était peuplé que de robots et que les humains avaient disparu. Sanae commença alors à s’emporter, parlant d’une société où les robots on prit le pouvoir sur les humains. Olivier soupira et disait qu’elle avait une imagination beaucoup trop abondante et qu’elle avait regardé beaucoup trop de films quand elle était encore dans ce monde. Cependant, la réflexion de la miko interrogea le jeune homme au sabre. Le grand nombre de robots et leur degré de sophistication étaient étranges. Il s’était passé quelque chose durant leur voyage, à moins que cela ne soit un acte de Yukari. Il se mettait à douter de la yokai qui les avait envoyés dans ce monde et commença à réfléchir afin de trouver les véritables motifs de la créature.
Cependant, ils croisèrent enfin un humain. Il marchait rapidement et était emmitouflé dans ses vêtements, se dépêchant de rentrer chez lui. Sa tenue interrogea le groupe. C’est alors que Mamizou leur déclara qu’ils allaient passer cette nuit et les prochaines dans un endroit qu’elle connaissait.
Ils marchèrent presque une heure dans la nuit avant d’arriver dans une étroite ruelle. De part et d’autre, des immeubles ultras modernes et d’une taille titanesque. Au fond, il y avait une sorte de cour entourée de petites bâtisses sortant d’une autre époque. Sur la devanture de l’une d’elles, il était écrit « Tokyo Ancien Hôtel ».
Mamizou déclara qu’ils étaient arrivés.