La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)
Chapitre 8
La traversée
Le soleil était en train de se coucher. Ils étaient au sanctuaire Hakurei. Reimu n’était guère emballée par le départ de tant de personnes pour l’autre côté. Alors que les autres discutèrent entre elles, elle alla voir Yukari qui observait le coucher depuis le torii.
– Que veux-tu me demander ? demanda la yokai.
– Où vas-tu les envoyer ? répliqua Reimu.
– Sache que créer une brèche entre la Terre des Illusion et le Monde Extérieur n’est pas « si facile ».
– Que veux-tu dire ?
– Je vais les envoyer là où un passage existe déjà.
– C’est possible ça ?
– Oui. Je ne suis pas la seule à disposer de ces pouvoirs, dit-elle en créant une petite brèche.
Elle y mit sa main et récupéra une tasse de thé. Reimu se gratta la tête, tentant de savoir où elle voulait en venir.
– Et le rapport avec le Dieu-dragon ?
– Il est de l’autre côté et on sait que les humains ne l’auront jamais découvert.
– Ne l’auront jamais…. Cela veut dire quoi ?!
– Juste que le temps et l’espace sont deux notions variables.
– …
– Enfin, pourquoi te parlerais-je de cela, tu n’y comprendrais rien.
– Répète pour voir ! menaça la miko.
– L’aube et le crépuscule sont les moments les plus favorables pour cela.
– Pourquoi ?
– Tu ne comprendrais pas.
– Je vais te…
– Reimu, ton rôle, comme celui de ta famille est primordial pour Gensokyo, tu le sais, dit-elle en l’attrapant par les épaules.
– Oui et ?!
– Depuis la création de la Grande Barrière, je veille sur ces terres. Et dans un certain sens… j’ai veillé sur ta famille.
– Et alors ?
– Fait ton travail et je ferais le mien.
– J’y compte bien.
Pendant ce temps, Olivier inspecta ses affaires, il ignorait combien de temps ils passeraient là-bas et où ils iraient. Marisa arriva et lui demanda s’il savait où était Tom. Lui-même ignorait où pouvait être son ami. Il regarda alors vers le torii où les deux personnes discutèrent. Il lui demanda de quoi elles pouvaient parler. Marisa répondit qu’elle ne savait rien mais que cela devait concerner la barrière. Olivier fronça alors les sourcils, réfléchissant à l’avenir. Malgré une certaine joie qui lui est apparue au fils des semaines qui étaient passées après la fin de l’incident, il restait constamment sur ses gardes et prêt à tout. Ce soudain revirement de caractère que Marisa pouvait voir devant elle la surprenait. Elle devina qu’il cachait tout ce qu’il pouvait dans une joie et une façon de vivre décontractée.
Soudain, il vit Youmu s’avancer vers eux. Elle demanda à son tour s’ils savaient où se trouvait Tom. Il répondit qu’ils l’ignorèrent. Cela interrogea la demi-humaine. Elle savait qu’il n’était pas du genre à être en retard, surtout depuis qu’il avait commencé ses « entraînements » qui firent suite à sa défaite. Le jeune humain l’interrogea sur ses « entraînements ». Elle répondit que cela consistait principalement en méditation et en contrôle de soi, en ajoutant qu’un lieu comme le Royaume des Morts était idéal pour cela. Il lui demanda pourquoi il méditait tant. Elle soupira, exaspérer par une question qu’elle considérait idiote.
– Il n’arrivait pas à se contrôler. Ses émotions, ses sentiments se mêlent à la magie, très puissante en lui et peuvent lui faire péter les plombs.
– Et redevenir ce qu’il était…
– Théoriquement, non. Le mal en lui a été exorcisé. Cependant, des crises, il peut en faire.
– Tu l’entraînes encore au sabre ?
– Oui… dit-elle d’un air peu ravi.
– Il y a un problème ?
– Suite à l’incident, sa puissance, sa force, sa vitesse, en fait, tout a été considérablement amoindri. C’est à croire que la chose en lui le boostait.
– Il est si mauvais que ça ?
– On ne peut pas dire ça… mais c’est vrai que maintenant… il n’est plus un guerrier invincible.
– Je le sais ça, répondit Olivier.
– Il est devenu très technique, à défaut de compter sur sa puissance.
– Il arrive à te battre ? demanda Marisa.
– S’il arrive à me piéger, il peut. Sinon, c’est peine perdue.
Yukari appela tout le monde. Chacun et chacune s’exécutèrent et allèrent la voir.
– Bien, il manque encore Tom. Il va donc falloir l’attendre.
– On va où ? demanda Olivier.
– Je vous envoie à Tokyo.
Mamizou et Sanae sourirent indépendamment l’une de l’autre alors qu’Olivier était un peu rassuré.
– En tout cas, il va falloir que vous évitiez de vous faire remarquer ! annonça Reimu.
– Il faut éviter que les gens découvrent l’existence de Gensokyo, poursuivit la yokai des frontières.
– Pour moi, pas de problème mais pour certaines… annonça la tanuki.
– J’ai l’habitude de me déguiser pour passer inaperçu, protesta Reisen.
– Je pensais à une certaine jeune demi-humaine…
– C’est vrai, comment tu vas faire, pour ta partie spectre ? demanda Olivier.
– Il n’est pas forcé de rester près de moi et puis, en ville, il doit y avoir mille choses plus extravagantes. Les gens ne le remarqueront pas. Il nous suivra de loin.
– Et pour les tenues ? demanda le jeune homme.
– Rien à craindre, on en changera rapidement là-bas.
Soudain, une voix se fit entendre derrière elle.
– Vous allez bien ?
Tout le monde se retourna et vit le jeune homme brun, aux yeux jaunes et portant un jean bleu déchiré par endroit, un t-shirt bleu et une veste bleu foncé. Il souriait alors qu’il était sous le torii, le soleil dans le dos. Son visage exprimait une certaine forme de sérénité. Il passa sa main dans ses cheveux, l’air également gêné d’être à la bourre pour le départ pour son monde d’origine. Sur ses côtés, il portait son sabre enchanté et une courte lame, lointain cadeau de Kaguya pour le remercier de l’avoir sauvée. Dans son dos, il portait un sac rempli d’affaires nécessaire pour le voyage et le séjour qu’il passerait là-bas. Il fit un pas en direction de ses amies alors qu’Olivier se détacha de celles-ci et marcha d’un pas rapide vers lui.
– Tu es en retard, où étais-tu ?!
– J’avais des choses à régler.
– Et quoi ?!
– Des choses sans importance. On va y aller ?
Yukari regarda le soleil se coucher et afficha un sourire.
– Il est grand temps de partir. Le Monde Extérieur vous attend.
– On y va, répondit Tom.
La yokai des frontières se tint juste devant l’autel du sanctuaire et ouvrit une brèche. Reimu se disait qu’il était plus simple d’utiliser la voie traditionnelle pour accéder au Monde Extérieur mais la yokai était d’avis qu’il fallait un voyage direct pour Tokyo. Elle tendit son ombrelle devant elle et concentra son énergie. L’extrémité de l’objet se mit à légèrement briller. Elle dessina un trait dans les airs avec. Presque immédiatement après, une brèche se forma. Celle-ci était décorée de nœuds rouges aux extrémités et d’yeux à l’intérieur sur un fond violet.
Tom, Olivier, Marisa, Sakuya, Youmu, Reisen, Sanae et Mamizou y entrèrent, disparaissant de la Terre des Illusions pour poser le pied dans le Monde Extérieur.
C’était le cœur de la nuit, les lampadaires brillaient d’un blanc éclatant. La verdure n’était plus face aux assauts combinés du froid et de la baisse de luminosité. Les arbres perdaient leurs feuilles. Personne ne se promenait au cœur de la nuit.
Sans un bruit, une brèche s’ouvrit progressivement. Le lampadaire situé au-dessus commença à clignoter, rapidement suivit par de plus en plus d’autres. Une légère brise se leva, soufflant l’herbe. Le passage grandit de secondes en secondes avant qu’il ne s’ouvre totalement. Tom, Olivier et Marisa furent les premiers à sortir. Leurs visions durent s’habituer à la pénombre des lieux alors que les autres sortirent à leur tour.
Ils regardèrent autour d’eux. Ceux venant du Monde Extérieur reconnurent un parc mais il était bien plus moderne que ce qu’il avait l’habitude de voir.
– Bon… commença Tom, on est donc à Tokyo ?
– Normalement, répondit Sanae.
Derrière eux, la brèche se referma et les lampadaires retrouvèrent leur lueur éblouissante.
– Il est quelle heure ? demanda Olivier.
– C’est vrai que quand on était parti, il faisait encore jour, répliqua Sakuya.
Reisen leva les yeux au ciel et elle s’interrogea.
– Il y a un problème ? demanda Youmu.
– Quand on était parti, c’était la pleine lune. Là, c’est le dernier croissant.
– Effectivement, c’est bizarre, répondit Olivier.
Soudain, ils entendirent du bruit venant non loin de là.
Ils se cachèrent derrière les buissons et observèrent ce qu’il se passait. Un bruit de roulement se fit entendre. Un rai de lumière traversa la pénombre, irradiant la zone. Il pouvait voir une forme vaguement humanoïde mais sur roue avec une sorte de phare sur le sommet. La chose inspecta la zone puis repartie avec uniquement le bruit des roues.
Sanae devina de quoi il s’agissait : un robot.
Olivier restait perplexe.
Les autres ne savaient pas trop quoi penser exceptée Mamizou qui semblait perdue aux fonds de ses pensées.
Soudain, alors que Tom sortit de sa cachette, pensant que le robot était loin, un autre arriva, flashant le jeune homme avec le rayon de lumière. Il recula de plusieurs pas avant que l’engin ne lui parle.
– En vertu du règlement 3-3-3-A, il est strictement interdit de se trouver dans le parc une fois celui-ci fermé. Veuillez ne pas vous opposer à votre arrestation.
– Arrestation ?!