Un jour à Gensokyo

Chapitre 189 : Un dénouement tragique

3695 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 26/07/2021 22:14

Il faisait bon en ce début juillet. Une courte vague de chaleur venait de se terminer et les habitants de Gensokyo pouvaient pleinement profiter des activités en pleine air. 

D’un bout à l’autre de la contrée, des travaux furent opérées. Les anciennes institutions impériales étaient mortes et les structures étaient désormais laissées à l’abandon, ouvrant de vastes terrains de jeux pour les fées comme pour les enfants. Le palais impérial n’était plus qu’une ruine. La tour principale était effondrée sur sa base. Le couloir surplombant le vide était en ruine et les appartements de l’ancien empereur étaient dévastés. La tour des appartements était désormais la seule structure encore debout du pouvoir impérial et des rumeurs commencèrent à circuler à son sujet.

Au village des humains, Miko était désormais acclamée par la population. Dans le même temps, Byakuren, ne cherchant point la gloire, resta dans son temple, réparant avec ses disciples, les dégâts provoqués par le court règne de Tom.  

Un homme portant un large chapeau entra dans une boutique situé près de la Forêt de la Magie. Il salua le propriétaire qui le salua en retour. Cet homme était dans une profonde tristesse et il faisait part à son ami, propriétaire de la boutique dont la pancarte indiquait le nom : Kourindou.

Le sanctuaire de la montagne était en pleine reconstruction. Les kappas et les tengus aidèrent la miko et les déesses à reconstruire le lieu sacré et dévasté. Alors que la prêtresse aux cheveux verts s’arrêta et regarda vers l’horizon, elle poussa un soupir de sérénité avant de reprendre son travail.

Sur le lac, une fée batifola, effrayant poissons, batraciens et insectes en tous genres. Elle attrapa une grenouille et sourit. Une ombre apparut derrière elle. Elle se retourna et vit un gigantesque œil et une interminable langue. Effrayée, elle tomba à la renverse, dans l’eau. Suite à cela, un léger rire malicieux se fit entendre et une jeune fille tenant «la chose» fit un clin d’œil à la fée et lui tira la langue avant de s’enfuir.

Non loin de là, sur la rive, une jeune créature cornue se dora la pilule au soleil, buvant régulièrement à sa gourde violette. Une onde se dessina sur l’eau. Celle-ci se rapprocha du rivage. Une tête en sortie, elle regarda la créature allongée avant de replonger dans les profondeurs du lac.


Loin de là, par-delà la Forêt des bambous, Eintei était bien tranquille. Les lapins cessèrent de frapper le mochi dès qu’il commençait à faire trop chaud, désespérant Reisen. L’intérieur du centre était bien plus frais qu’à l’extérieur. Eirin préparait quelques médicaments alors que Kaguya lisait les dernières nouvelles dans un journal d’une certaine tengu qui avait recommencé à «exagérer» la réalité. Tewi semblait avoir disparu depuis le début de la matinée. 

Un patient s’agitait dans la pièce où il était installé. Il se réveilla et se releva soudainement. Il respira fort et rapidement comme s’il venait de sortir d’un terrible cauchemar. Après avoir repris son calme, il constata qu’il portait une sorte de cordelette au poignet qui passait au-dessus du mur. Il bougea son poignet, faisant bouger à son tour la petite corde avant de ne plus y prêter attention. Il regarda autour de lui et ne reconnut pas les lieux. Il bougea mais cela lui fit horriblement souffrir. Il regarda son torse et vit qu’il portait un immense bandage qui lui recouvrait toute la poitrine, fort douloureuse. Son dos aussi lui faisait souffrir. 

C’est alors que la paroi coulissa, laissant dévoiler la lapine fort bien habillée, portant un plateau contenant des médicaments. Son expression était assez sombre. Cela l’étonna. Elle posa le plateau à côté de lui puis s’excusa avant de repartir et lui dit que la médecin viendrait le voir le plus tôt possible. La réaction de Reisen l’étonna fortement. Il tenta de se souvenir pour qu’elle raison elle lui en voudrait. Une douleur lui pénétra alors le crane et il vit un flash. Il se tint sa tête douloureuse quand elle entra dans la pièce.


–On s’est réveillé finalement.

–Eirin ? Que m’est-il arrivé ?

–Je m’en serais doutée.

–Que se passe-t-il ? 

–De quoi te souviens-tu ? demanda la sélénite.

–La dernière chose que je me souviens c’est d’être monté sur une colline après avoir… tué… j’ai tué cet homme ! Celui qui cherchait à provoquer une guerre entre les humains et les youkais ! 

–Et puis ?

–Je suis monté sur la montagne et j’ai cru mourir… que s’est-il passé ?

–Je vois… 

–Que ce qui s’est passé ?


Le silence s’imposa dans la pièce avant qu’elle ne lui répondit.


–As-tu fais des cauchemars ? Des cauchemars qui te semblaient tellement réels que t’y croyais ?

–Heu… oui… je crois que j’en ai fait…

–Bien…

–Que m’est-il arrivé ?

–Tu as provoqué un incident…

–Et pas n’importe quel incident, ajouta une voix situé derrière la porte et qui apparut.

–Reimu ? Comment ça ?

–Il a vraiment oublié ? demanda-t-elle à la sélénite.

–Je crois bien.


La prêtresse d’Hakurei grommela avant de s’assoir en seiza devant lui.


–Que… que s’est-il passé ? demanda-t-il.

–Tu as provoqué le plus grave incident que Gensokyo n’ait jamais connu.

–Comment ça ?

–Un mal terrible s’est emparé de toi et il a fait ce qu’il voulait à partir de ton corps, répondit la médecin.

–Je croyais… rêver… J’ai cru que j’étais mort.

–Ce mal t’a sauvé puis il t’a mis en hibernation afin de prendre le contrôle de ton corps.

–Mais pourquoi moi ?

–Tu es pourvues d’une force et d’une magie très instable, et surtout, d’une trop grande naïveté. Il lui a été facile de te manipuler, répondit la miko.

–Mais… qu’ai-je fais ?

–Tu as dominé Gensokyo comme un tyran, instaurant ton «empire» et t’autoproclamant comme Empereur.

–Je… je…

–Tu as déclaré la guerre à tous ceux qui s’opposait à toi. Tu as fait de nombreuses victimes.

–C’est… non… Comment va Marisa ?

–Elle fait partie des victimes, annonça la médecin.

–Quoi ?! Non ! Non ! C’est impossible ! C’est pas possible !

–Elle est dans l’une des chambres depuis qu’on l’a amenée ici, on ignore si elle va se réveiller un jour.

–QUOI ?! Hurla-t-il en se relevant brusquement et en tentant de se diriger vers le couloir.


Il tomba lourdement avant l’ouverture mais il tentant de ramper, s’écriant son prénom. Reisen se saisit de lui et l’empêcha de continuer. Il se débattit de toutes ses forces, en vain, continuant de l’appeler et refusant d’y croire. Reimu posa sa main sur le front de Tom et le regarda.


–Lors de votre combat, tu as tenté de la tuer.

–Non… Non ! C’est pas vrai !

–Elle est dans le coma, comme tu l’étais. On ignore si elle va se réveiller.


Il relâcha toutes ses forces. Reisen le lâcha et il tomba face contre sol avant de pleurer.


–Pourquoi ? Pourquoi tout cela ?!


Eirin s’approcha et posa sa main sur son épaule. Il releva la tête, le visage en larme avant de le tourner vers Reimu.


–C’est toi qui m’as arrêté ?


Elle se contenta de hocher la tête.


–Pourquoi tu ne m’as pas tué alors ?!

–Je voulais le faire. J’aurais pu le faire. Mais… mais je t’ai vu… tu n’avais pas été avalé par la créature. Ton ami est arrivé. Il m’a supplié de te sauver, prétendant que c’était possible. J’ai… refusé… tes crimes devaient être payés par ta vie ! Tu as alors fermé les yeux et tu as souris, un sourire apaisé.

–T’aurais pu me tuer.

–J’avais l’intention… mais ton ami me supplia encore de t’épargner. Il m’a demandé de t’exorciser. Je savais que cela te tuerais surement aussi. J’ai regardé les autres. Sanae est venue. Elle m’a dit «Si tu veux le tuer, tue-le mais avant, libère son âme de cette créature : exorcise-le !»

–Tu m’as exorcisé ?

–J’ai préparé tous ce qui était nécessaire et je l’ai fait. Je savais que cela t’aurais tué.

–Mais pourquoi… je suis en vie ?

–Quand j’ai fait le rituel, tu étais mourant. Tout le monde croyait en ta mort.

–Sauf Marisa, rajouta Eirin.

–Marisa ?

–Oui… elle était encore capable de se déplacer. Alice l’aida à aller jusqu’à toi où elle pria durant toute la cérémonie, suppliant de prendre sa vie à la place de la sienne.

–Que s’est-il passé ?

–J’ai ressenti les kamis autour de nous. Ils ont accordé le souhait tant l’amour de Marisa était fort. Une partie de son énergie fut envoyée dans ton corps, la faisant sombrer dans le coma. Cependant, son énergie et la protection des kamis t’ont permis de survivre.

–Ma… Marisa… murmura-t-il en pleurant.

–Je suis… désolé… ajouta Reimu.

–Où est-elle ?! Lança-t-il en s’en prenant à la miko.

–Elle est dans une salle voisine, suivez-moi, annonça Eirin.


Tom se leva et marcha, avec difficulté jusqu’à la porte qu’il franchit avant d’être rejoint par la médecin qui lui ouvrit le chemin. Il traversa le couloir et s’arrêta à une porte située à quelques pas de là. Elle ouvrit le panneau, entrant avant qu’il ne rentre à son tour. Il la vit là, Marisa, grièvement blessée et inconsciente. Il se jeta à son chevet, pleurant et implorant la pitié des kamis.


–POURQUOI ?! Pourquoi elle ?! J’étais le responsable ! Pas elle…

–Tom, elle est inconsciente depuis son arrivée ici. Selon mon diagnostic, elle a souffert de très nombreuses blessures physiques mais c’est sa blessure spirituelle qui la maintient dans cet état. Dans un sens, cela l’a sauvée. 

–Comment ça ?

–Ces blessures physiques étaient si importantes qu’elle n’aurait pas pu tenir le temps que je m’en occupe…

–Fort… bien… Elle va se réveiller ?

–Je l’ignore. Vous étiez dans le même état et j’ignorais même si vous vous réveilleriez un jour. 

–Elle… je… je l’ai tuée… j’ai tué la femme que j’aime… dit-il agenouillé devant Marisa Kirisame.

–Elle n’est pas morte… mais j’ignore si elle reviendra…


Tom resta longtemps silencieux devant le corps de la jeune femme avant de se relever, de franchir le pas de la porte et de parcourir le couloir, ne faisant même pas attention à la personne qui vint en sens inverse. La jeune femme en kimono rouge et blanc se retourna et le vit quitter le lieu. Eirin la vue et l’appela : «Meira ?»

Il marcha au hasard avant de passer sous le porche du lieu et de le quitter, le regard hagard. Une ombre se faufila derrière lui.


–Eirin ?

–Oui Reimu ?

–Comment il va ?

–Le choc lui a été brutal.

–Tom…

–Un sacré cas…

–Effectivement… Pauvre Marisa… Se réveillera-t-…

–MADAME ! VENEZ VITE ! Hurla Reisen qui venait d’entrer dans la pièce précipitamment et à bout de souffle.

–Qu’il y a-t-il Reisen ?

–Marisa vient de se réveiller !

–Quoi ?! S’étonna Reimu.


Le jeune homme se retrouva près du village. Il y observa de loin et caché l’activité qui s’y passait. Il décida d’y entrer furtivement et accéda à la demeure de Keine.

Il n’y avait personne. Il prit alors un pinceau, de l’encre et des rouleaux, y passant tous le reste de la journée avec de disparaitre la nuit tombée. 


Il marcha longtemps sous le ciel étoilé. Un lieu dorénavant calme. Il parcourra les abords du lac avant de remonter vers sa demeure, son manoir laissé à l’abandon. Il entra par une fenêtre cassée et alluma les bougies, redécouvrant sa demeure qu’il avait laissée beaucoup trop longtemps. Un miaulement le surpris. Mais il reconnut son chat, ce sacré as de la disparition, Houdini, qui sortit d’un coin sombre de la pièce et qui vint vers lui. Il s’agenouilla et tendit la main. Il la sentit puis se laissa être caressé par la main de son maitre. Celui-ci se releva ensuite et parcourut le reste de sa demeure. Le chat lui passa devant et se retourna, comme s’il voulait que Tom le suive. Ils montèrent à l’étage et se dirigèrent vers la bibliothèque. Là, un grimoire était à terre, ouvert. Le chat s’assit dessus et miaula. Le jeune homme repoussa le chat du livre et le posa sur un pupitre avant de se retourner vers lui.


–Mon cher Houdini… tu vas finir par devenir un youkai si tu t’y mets… comme moi…

Miaou ?

–Mon petit chaton… tu sais te débrouiller seul… je suis désolé… Mais c’est fini de moi… dit-il avant de quitter la salle, descendre et repartir par là où était entré.


–Où est Tom ?

–Il est parti…

–Pourquoi ?!

–Il se sent coupable pour toi…

–Où est-il ?!

–On l’aurait vu partout en Gensokyo.


Une ombre se recueillit au sanctuaire. Il y déposa ses affaires, ne gardant qu’un simple tissu pour vêtements et laisser également un mot avant de se retirer. Une personne vivant au temple marcha et prit le papier.


–C’était Tom ?

–Oui…

–Qu’est-ce ?

–Son testament…


Chers habitants de Gensokyo,

Pour les crimes que j’ai commis, j’ai été puni. J’ai perdu tous ce qui avait le plus de valeur à mes yeux mais cela ne suffira jamais à purger ma peine. J’ai décidé d’y mettre un terme. Je vais me recueillir auprès de tous ces lieux dévastés. Ensuite, je disparaitrais pour toujours.

Tom


–TOOOOM ! S’écria-t-elle avant d’enfourcher son balai et de s’envoler.

–Aya… comment il t’a donné ça ? demanda la miko.

–Tout le monde en a reçu. Il les laisse partout où il passe.

–Il veut en finir ? Mais où ?

–Bah, le connaissant, il va vouloir une fin tragique… là où il est arrivé ?

–M’ouais…

–Dans la Forêt des Youkais.

–Probablement…

–Tom, tu n’es qu’un idiot ! Nous pouvons être de nouveau réunis et voilà que tu veux te tuer ! Tu es si stupide que ça ? Se demanda la magicienne humaine du haut de son balai, tentant de le retrouver.


Au niveau du sol, il pria une dernière fois devant la statue du Temple Myouren, se délestant des dernières affaires qu’il avait encore. Dans un coin de la pièce, Shou observa l’homme avant de décider d’aller le voir.


–Bonsoir Tom, que faites-vous ici à une heure aussi tardive ? demanda la youkai tigre dont la lanterne éclairait la pièce.

–C’est pratique pour lire dans le noir ce truc, répondit-il en affichant un sourire forcé.

–Tom ?

–Vous ne m’en voulez pas ? Pour le mal que j’ai fait ?

–Vous devriez savoir, vu le lieu où vous vous trouvez.

–Je vois… Shou ?

–Oui ?

–J’ai… je… laissez tomber…

–Qu’allez-vous faire ?

–Mettre un terme à cela…

–Vous suicidez ne changera rien.

–Je dois subir ma peine pour ce que j’ai fait… je me battais pour la justice… je dois l’accepter.


Il se releva, la remercia puis quitta le lieu alors que Byakuren entra, en ayant tout entendue.


C’était le cœur de la nuit, il était juste revêtu d’un simple vêtement de laine grossier. Il marcha, une capuche lui masquant le visage. Il s’arrêta devant les premiers arbres d’une forêt avant d’y pénétrer. 


–Tom ?


Il se retourna et vit la marionnettiste aux sept couleurs.


–Alice ? Que fais-tu ici ?

–J’ai eu vu de ce que tu voulais faire.

–Pourquoi tu es là ?

–Tu dois savoir que malgré ta mort, on continuera de te détester, de te haïr. Humains comme youkais.

–Ma mort leur permettra d’obtenir leur justice…

–Tu n’es qu’un idiot !

–Si tu le dis.


Tom passa à côté de la magicienne mais celle-ci lui répondit alors qu’il l’avait déjà dépassée.


–C’est de ta faute.

–Quoi ?

–Même si tu voudras minimiser ta responsabilité, elle est bien là. Tu étais possédé par quelque chose mais tu avais la force de le vaincre. Tu as vaincu des adversaires d’une force prodigieuse. Souviens-toi des combats que t’as mené.

–Qu’en sais-tu ?!

–Yukari, sa shikigami, la princesse fantôme, sa servante, Remilia ou… Shinki. Tu les as vaincues. Tu étais capable de vaincre ce mal en toi.

–Non ! J’ai essayé mais je n’ai pas réussi !

–Tu en es sur ? N’es-tu pas plutôt sur d’avoir voulu qu’il te contrôle ?

–Comment ça ?

–Tu avais la force de le battre mais tu t’es abandonné à lui. Tu es le seul responsable de ta déchéance et de la guerre en Gensokyo.

–Si… si… peut-être que… dans tous les cas, ma mort ne sera que la justice nécessaire !

–Je m’en fiche que tu meurs mais c’est lâche. Tu ferais mieux de payer pour ce que t’as fait.


Suite à ces paroles, Alice s’en alla, laissant Tom devant la forêt des Youkai.

Il marcha des heures durant, écoutant les moindres bruits de cette forêt hantée par des créatures effrayantes. Cependant, nulles créatures n’osaient s’approcher de lui. Toutes savaient qui il était et certains avaient subi sa tyrannie. Elles étaient effrayées à son passage.


–Quelle ironie… se disait-il, effrayer des youkais sur leur propre terrain… je suis vraiment devenu la pire des abominations…


Loin dans le ciel, Marisa tentait désespérément de le retrouver, sans succès. A chaque appel, de nouvelles larmes coulèrent. La jeune humaine follement amoureuse de lui ne pouvait pas croire à la mort de l’homme qu’elle aimait.

Entre deux feuillages, Tom vit une silhouette, ne se posant pas plus de question, il retourna et continua sa marche, toujours plus profond au cœur de la forêt.


Il marcha jusqu’au bout de la nuit. Il savait que d’ici peu le jour se lèverait. Il n’en pouvait plus. Il s’assit sous un cerisier, lui rappelant son arrivé. Il regarda vers le sol. Une chose attira son attention. Il marcha à quatre pas sur un mètre et le ramassa. Il esquissa un sourire en voyant l’objet dans sa main.


–L’histoire est un cycle éternel… murmura-t-il en regardant son téléphone qu’il avait perdu lors de son arrivé en Gensokyo.


Près de la forêt, Marisa aperçu une silhouette. Sa joie fut telle qu’elle se précipita ver celle-ci, croyant y voir l’être qu’elle aimait. Mais elle en arrivant au sol, elle vit que c’était son amie Alice. Déçue, elle lui demanda si elle ne l’avait pas vu.


–Marisa, Tom est parti dans la forêt pour mettre un terme à ces jours. Je pense d’ailleurs que c’est déjà fini de lui.

–Quoi ?! Comment ça ?! C’est pas possible ! Il va encore bien et je dois le retrouver ! Tom !


Marisa s’envola de nouveau, à la recherche de Tom alors que la magicienne soupira.


Le sourire amusé de Tom ne fut que renforcé.


–Un cycle éternel… c’est bien le cas… ajouta-t-il.


Une ombre se déplaça vers lui, se stoppant à mi-distance, restant une seconde sur ces gardes.


–Je savais bien que tu reviendrais ici… après tout, c’est ici qu’on s’est rencontré pour la première fois… pas vrai, Rumia ?


L’ombre s’éclaircit légèrement, lui permettant de distinguer les yeux rouges et les courts cheveux blonds de la youkai.


–Tu sais… l’histoire aurait été bien différente… 

–Pourquoi tu es là ?

–Pourquoi… pourquoi… je n’ai pas de réponse à ça… peut-être que je veux en finir… là où tout a commencé… sous ce cerisier…


L’ombre s’approcha d’un pas, puis de deux.


–Je sais ce que tu as en tête… j’ai combattu suffisamment de youkais pour le savoir…

–Je peux donc te manger ?

–Tu as toujours faim toi, c’est pas possible… Tue-moi… fait le vite qu’on en finisse…


L’ombre s’approcha de nouveau. La youkai des ténèbres afficha un profond sourire de satisfaction mélangé à de l’amusement. Au-fur-et-à-mesure qu’elle se rapprochait, l’ombre devint de plus en plus dense. Il se sentit apaisé, espérant juste que sa mort soit rapide et qu’il ne souffrirait pas trop. La sérénité se lisait dans son regard alors que les ténèbres commencèrent à le dévorer. Il sentait les mains de la youkai se saisir de son bras et remonter lentement alors qu’il disparaissait dans les ombres. Il poussa un soupir de soulagement en sentant le souffle de la créature dans son cou. Il ferma les yeux.


–Je suis prêt, qu’on en finisse…


Dans la forêt des youkais, des bruits se firent entendre dont celui d’un corps tombant au sol dans un épais feuillage. Le calme revint ensuite dans la forêt.


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