Un jour à Gensokyo

Chapitre 167 : Une discussion et un problème

1672 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 05/05/2021 22:08

Le soleil était déjà haut en cette journée d’avril. Cependant, nul bruit venant des entrainements de Reisen. Les fées dormaient dans les feuillages des arbres. Cirno dormait cependant au pied de celui-ci car elle avait décidé de monter la garde.

Le printemps arrivait, les fleurs faisaient leur réapparition. 


Le calme régnait en Gensokyo mais pas à l’intérieur du Sanctuaire Hakurei. Reimu avait organisé une réunion. Celle-ci comprenait elle-même, Sanae, Marisa, Alice, Reisen, Nitori, Aya et Koakuma. Elles devaient décider de la stratégie à adopter.


-Il est grand temps de passer à l’attaque ! Déclara ouvertement la miko.

-C’est une mauvaise idée, répondit calmement la lapine de la Lune.

-Et pourquoi ?! Demanda la première.

-Il a des renforts maintenant. Onis, démons, esprits maléfiques, yokais dont des tengus et des kappas. Tu comptes vraiment foncer tête baissé dans une armée et une forteresse ?

-Mais on ne va pas rester là à rien faire ! Continua la prêtresse des lieux.

Sanae, qui écoutait depuis peu, entra dans la salle avec le thé. Elle distribua les tasses à tout le monde dans un silence beaucoup trop forcé. Marisa brisa celui-ci.

-On pourrait délivrer d’autres habitants qui nous rejoindront par la suite.

-C’est ce qu’on a fait sans le vouloir. Mais cela reste une piste intéressante, déclara la commandante lapine.

-Qu’est-ce que tu fais ? demanda Aya à Nitori qui était en train de bricoler quelque chose.

-Rien, rien. Je répare ça, dit-elle en se concentrant davantage sur son objet que celui de la conversation.

-On a une représentante des kappas, une des tengus et de nombreuses fées. On pourrait commencer vraiment penser à une «communauté», dit la miko du sanctuaire de la montagne.

-Une communauté ? demanda Reisen.

-Oui, du style, «La communauté de la foi».


Marisa se mit à rire tombant même à la renverse. Personne ne comprenait d’où venait ce soudain éclat de rire. Reimu lui demanda, sur un ton peu sympathique, la raison de son effarement. 


-C’est simple…hi hi… Sanae, t’aurais pas piqué ça d’un livre ? lui demanda la magicienne «ordinaire».

-Heu… oui… comment tu sais ? demanda-t-elle timidement tout en rougissant.

-Je l’ai lu. Je l’ai pris chez Patch et… commença-t-elle avant que la démone, assistante de la magicienne du Manoir du Démon Ecarlate, ne se lève et pointe de son doigt accusateur. 

-Je savais bien que vous aviez volé les livres de mademoiselle Patchouli !

-Je ne les ai pas volés. Je les ai empruntés, se défendit-elle.

-C’est ça… murmura Reimu.


Après cette scène, le calme revint. La militaire tentait de contenir son emportement face au manque de sérieux présent dans la réunion. Finalement, Aya se leva, quitta la pièce, sous les regards interrogateurs des autres. Elle revint rapidement avec des photographies grands formats qu’elle posa sur la table.


-Qu’est-ce ? demanda Alice.

-Ce sont les photos des principaux points sous son contrôle, La montagne, le manoir, le village et Eientei.

-Elles vont nous fournir de précieux renseignements, ajouta la lapine qui en prit une et l’examina.

-A quoi cela va nous servir ? demanda Reimu, perplexe face aux photographies aériennes.

-On va pouvoir ainsi voir les défenses de l’adversaire, déclara Sanae, fière d’elle pour ce propos.

-Hein ? s’exclama la miko en rouge et blanc avant d’entendre un clic.

-Voilà ! C’est prêt ! Déclara la kappa qui tenait un objet au bout de ses deux bras.

-Qu’est-ce ? demanda Alice.

-C’est un annihilateur partiel de puissance magique, révéla-t-elle, fière d’elle.

-Un quoi ?! demanda Marisa, intéressée par l’objet.

-Tom m’avait demandé de fabriquer un appareil qui pourrait neutraliser la puissance magique de ses adversaires.

-Et pourquoi il est là ce truc ? demanda Reimu.

-Je pensais l’utiliser contre lui.

-C’est une idée très intéressante ça, dit Reisen.

-Comment ça marche ? questionna la tengu.

-Il suffit de tirer la corde là, ce qui va faire démarrer le moteur puis le lancer contre l’adversaire.

-On pourrait vaincre une armée entière avec ça ! S’exclama joyeusement Marisa.

-Heu… non. L’appareil a une portée très réduite et doit être rechargé après chaque utilisation. C’est une opération très longue et complexe, nécessitant d’importantes quantités de magies et de connaissances de la mécanique des fluides énergétiquement magique.

-Aie ma tête… se plaignit Reimu en se la tenant avec la main.

-C’est très compliqué, dit Nitori.


Un nouveau silence se posa, laissant aux esprits, parfois surchauffés, de se refroidir. Sanae en profita pour aller refaire du thé alors que Koakuma s’était levée et regardait autour de Marisa, afin de vérifier si elle ne cachait pas un objet appartenant à sa maitresse. 

Reimu entendit la porte s’écarter, elle vit la fée des glaces entrer, souhaitant également participer aux discussions. Elle soupira et l’invita à les rejoindre, ce qu’elle fit avec empressement, s’asseyant à côté de Marisa, de Nitori et en face de Koakuma. La magicienne en noire en blanc détourna le regard et le posa sur les mains d’Alice, assise en face d’elle alors qu’elle était en train de tenir une de ses poupées.

La miko aux cheveux verts revint avec le thé, en donna à tout le monde puis alla s’assoir à côté de la kappa et de Reisen, située au bout de la table et en face de la miko au mauvais caractère.


-On va pouvoir reprendre ? demanda la lapine.

-On fait donc quoi au final ? demanda la prêtresse du Sanctuaire Hakurei dont la patience était sur le point d’exploser.

-On va propager la vérité pour commencer. Aya, t’as rédigée un certains nombres d’articles sur les véritables politiques de Tom ?

-Oui, c’est fait. Heureusement que j’ai les fées pour m’aider à l’impression. Elle me manque beaucoup ma presse… se plaignit la tengu.

-Bien. Ensuite, il faudra les diffuser. Marisa et Aya, vous serez prêtes ?

-Ouais, répondit la première.

-Evidemment, ajouta la seconde.

-Très bien. Il va falloir également qu’on s’occupe de libérer des endroits. Des suggestions ?

-Oui, j’en ai une, dit une voix à l’entrée de la pièce.


Toutes se retournèrent vers elle, qui semblait pratiquement disparaitre dans la fumée de son kiseru. Elle portait de hautes chaussures et une bouteille de sake se balançant au niveau de sa ceinture. Dans le pas qu’elle fit, elles entendirent un bruit de grelot. Une gigantesque masse se dégagea de la fumée, il s’agissait d’une imposante queue comme celle d’un raton-laveur. Son visage finit par se dégager de l’épaisse fumée. Elle avait une gigantesque feuille sur la tête qui faisait office de chapeau et portait une petite paire de lunette sur le bout de son nez. Il ne fallut pas longtemps pour qu’elles se rendent compte que c’était elle.


-Mamizou ! s’exclamèrent en même temps Alice et Marisa.

-Et oui, répondit-elle.

-Pourquoi es-tu là ? demanda sur un ton peu sympathique la prêtresse du lieu.

-Je suis venue vous aider, dit-elle avant de s’approcher de la table. Je sais où il faut attaquer.

-Comment ça ? demanda Reisen.

-Le manoir de la vampiresse, l’actuelle prison d’un grand nombre de prisonnier de Tom.

-Il doit être bien gardé, lui rétorqua la militaire.

-Il faudra juste une diversion à proximité. Les renforts viendront de là.

-Pourquoi tu nous aides ? demanda la magicienne aux poupées.

-Je veux montrer à tous qui il est vraiment.

-Vraiment ? demanda Aya.

-Oui. Tom est une menace, notamment pour les youkais que je défends.

-Bien… je vais un peu sortir, dit Marisa avant de se lever, sous le regard interrogateur de Nitori.


Elle marcha tête baisser et quitta le bâtiment sans un bruit tandis que la tanuki annonça avoir laissé deux choses derrière le sanctuaire dont il fallait s’occuper.


La suite de la journée se passa entre les discussions afin d’élaborer la meilleure stratégie. Cependant, la magicienne humaine ne participait pas. Elle demeurait assise sur les marches, regardant vers l’horizon, vers la Montagne des Youkais, le Palais de l’Empereur. Ses pensées n’allaient que vers une seule personne, l’être qu’elle aimait, Tom. Une larme coula le long de sa joue quand on l’appela.


-Marisa ?

-Oh ! C’est toi ? Que viens-tu faire ici ? demanda-t-elle à Reimu.

-Je voulais savoir comment tu allais.

-Je…

-Tu pleures ? C’est pas tous les jours que ça arrive.

-Arrêtes de plaisanter… je pense à lui…

-Oh… désolé.

-Non, commença-t-elle avant de s’essuyer le nez avec le bras, ce n’est rien.

-Tu l’aimes encore ?

-Oui… je l’aime.

-…

-Tu ne peux pas comprendre, ce que cela fait d’aimer une personne qui est devenue la plus grande menace que Gensokyo ait connue…

Alors qu’elle laissa de nouveau couler ses larmes, Reimu s’assit à ses côtés et la prit dans ses bras, tentant de la réconforter.

-Marisa, si je dois l’exterminer pour de bon… je préfèrerais que tu ne sois pas là.

-On va résoudre cet incident comme les autres et tout rentrera dans l’ordre, dit-elle en opposition à la phrase de Reimu. Tout rentrera comme avant, je pourrais le retrouver, le laisser me prendre dans ses bras…

-Marisa, crois-tu qu’il soit encore possible de le sauver ?

-Je le crois.

-Je l’espère… je l’espère…


Laisser un commentaire ?