Un jour à Gensokyo

Chapitre 162 : Monde des rêves et féériques

1812 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 28/04/2021 22:58

Tout était calme ce jour-là. Tom était sur son trône et recevait la visite de ses «sujets». Il rendait une justice qui étonna son bras droit, Mima. Elle vit une véritable volonté de droiture. Ses décisions étaient murement réfléchies et il pensait à mettre par écrit un code de lois. Il se révéla austère et dur mais choisissant toujours une voie d’une grande justesse. Il n’y avait que quelques litiges jusque-là mais l’esprit maléfique était impressionné. Son regard, d’une grande violence lors de ses confrontations, devenait calme et réfléchit, presque sage lors des jugements. Elle pensait qu’elle aurait plus de mal à le manipuler que prévu. 

La vie à la cour était sobre, juste les décorations donnaient l’idée de la puissance de l’empereur. Lui-même, quoique richement vêtu, portait toujours des vêtements simples en dessous. «C’est car je les aime», disait-il. Les banquets étaient annoncés à la population et tous pouvaient venir en profiter. Les «élites» qui constituaient son entourage et ses conseillers n’étaient que peu privilégiés. 

Progressivement, l’inquiétude entourant cette personne redescendit. Les tengus et les kappas furent les premiers à ouvrir un dialogue avec les humains au sein du palais impérial. Les discussions afin de réconcilier humains et yokais avançaient. Elles seraient encore longues et nombreuses mais il espérait voir ce Gensokyo qu’il souhaitait tant.


Ce jour-là, deux gardes yokais lui ramenèrent une prisonnière. Il discutait avec Mima sur la meilleure façon d’industrialiser la montagne. On le prévint. Il ordonna qu’on lui amène la prisonnière, une «espionne» selon les dire. 

En voyant la personne, il poussa un cri d’étonnement.


-Maribel ?!

-Hmmm ? s’interrogea l’esprit à ses côtés.

-Voici l’espionne, annonça son geôlier. 

-Heuuu… soupira la concernée, visiblement à bout de force.

-Maribel ? Garde, allez lui chercher à boire ! Ordonna Tom.

-Toi ? Mais… c’est toi ?! s’écria la jeune femme qui reprenait un peu ses forces après avoir bu de l’eau fraiche.

-Oui, c’est moi, tu m’as reconnue ?

-Mais… qu’est-ce qui s’est passé ? demanda la jeune Hearn.

-Je suis devenu Empereur. Je suis en train de faire régner la paix en Gensokyo.

-Ah bon ?

-Pourquoi tu dis ça ?

-J’ai vu des humains, des yokais. Ils travaillaient durement. Ils étaient fatigués, ils n’en pouvaient plus. 

-Un empire a besoin de ressources, surtout quand il a d’aussi vastes projets que les miens.

-Tu les tues à la tâche ? s’inquiéta l’humaine.

-Non. Je fais en sorte qu’il y ait des roulements. 

-Tu les opprimes.

-QUOI ?! Hurla-t-il en se levant. JE T’INDERTIS DE PROFERER DE TELLES CALOMNIES !

-Ressaisis-toi ! Tu les opprimes ! Ils ne sont pas fait pour vivre ainsi, ni comme dans notre monde.

-SILEEENCE !!! C’est assez ! Gardes, conduisez-là dans la prison. Un petit tour lui fera comprendre qu’on ne me contredit pas de la sorte.


Tom ne la regarda même pas être emmenée. Mima n’était guère surprise. Il ne supportait pas être contredit. Il écoutait les conseils mais prenait seul les décisions, et elles étaient irrévocables. La personne qui venait le contredire subissait sa colère. Akyuu connut ce sort : Elle fut consignée à résidence, sous la surveillance d’une garde. De nombreuses fées, qui s’amusèrent, notamment à faire des graffitis sur les portraits officiels de l’Empereur, qui étaient en train d’être installé un peu partout, furent durement punies. Nombreuses durent travailler dans une usine à la lisière de la forêt. Sakuya porta ses plaintes contre lui, en son nom alors que tous savaient que c’étaient en ceux des habitants du manoir. Quand elle quitta le palais, elle ne semblait pas dans son assiette, le regard vide. Durant un moment, Kanako connu également le sort réservé à ceux dont l’opinion déviait de celle établit par l’Empereur. Suwako la remplaça durant quelques séances de conseils avant qu’elle ne réintègre sa place.

Mima observait tous les jours ce double comportement, à la fois paternaliste et cruel. Dans son dos, on lui donna de nombreux surnoms aux sens cachés : le Patriarche de Gensokyo ou Yamagaido, le Guide de la montagne.


Mima accompagna le geôlier et sa prisonnière jusqu’au manoir. Elle souhaitait en effet aller voir comment allaient les autres prisonniers. 

Elle ne fut pas déçue.

De nombreux gardes de l’Empereur et un grand nombre d’esprits maléfiques surveillaient les lieux. Les personnes passant trop près étaient automatiquement enfermées durant quelques jours. La propriétaire du lieu ne pouvait plus quitter l’enceinte de la résidence sans autorisation impériale. La gardienne, Meiling, n’occupait plus cette fonction. Elle se contentait de continuer à faire le jardinage. La magicienne, Patchouli, était sous la surveillance étroite de Tom. Il venait régulièrement ou la faisait venir pour qu’il discute de magie, sa soif de connaissance et de pouvoirs permettant de mieux contrôler ne pouvaient être rassasiés. La servante du manoir n’était plus la même. Elle était constamment dans la lune et souvent malade. Patchouli ayant eu l’interdiction de l’ausculter. La petite Flandre était plus que jamais enfermée dans sa chambre. 

Mima arriva avec la nouvelle arrivante. La reconstruction dut aux dégâts provoqués par Tom était lente, les moyens étant dirigés autres parts. 

Le sous-sol était devenu une vaste prison. Il y avait de nombreuses créatures et parmi celle-ci, il y avait le corbeau à trois pattes de Komeiji, Utsuho, sans son canon et sa cape, enchainée par les poignées au mur.

Une cellule s’ouvrit et la prisonnière fut conduite à l’intérieur avant d’y être enfermée. Elle supplia Mima qui fut la dernière à partir. Elle se retourna fixa le regard de la prisonnière avant de reprendre sa marche.


Non loin de là, deux fées s’amusèrent. Du moins, l’une d’elle. Elle s’entraina au tir sur l’un des portraits de l’Empereur posé dans un petit sanctuaire dédié à celui-ci. La seconde regardait de droite à gauche, inquiète de se faire repérer. Elle supplia son amie de ne pas faire ça. 

-J’vais te montrer que ze suis la plus forte ! Dit-elle rapidement avant de tirer un éclat de glace droit sur le portrait, à une distance d’une centaine de mètre.

L’éclat transperça la toile et la fit tomber. Deux tengus passant par-là, accompagnés par un groupe d’esprits maléfiques les repérèrent. Elles furent rapidement arrêter avant d’être conduite au palais, la puissance de la fée pourrait intéresser l’Empereur, celle-ci s’étant bien défendue lors de son arrestation.


Tom était dans son jardin quand elles furent amenées devant lui. Il les reconnu : Cirno et son amie Daiyousei. Il était heureux d’avoir une très bonne mémoire et de se souvenir des noms des personnes qu’il rencontrait. Il ordonna qu’on conduise la fée aux ailes dorées dans «l’usine des fées», un camp de travail. Cirno tenta de s’y opposer, en vain. Elle fut plaquée au sol. Il s’approcha d’elle.


-Ma pauvre petite… tu sais, tu pourrais aider ton amie voire toutes les fées.

-Lâchez-moi ! s’écria lé fée en tentant de se débattre.

-Cirno, je te propose quelque chose.

-Grrr… Gggrrrhh !

-CIRNO ! Cria-t-il ce qui immobilisa la fée.

-Heu…

-Tu vas travailler pour moi ! Non en tant qu’ouvrière mais en tant que «perturbatrice». Tu vas aller sur un chemin, accompagnée de quelques esprits maléfiques et tu vas empêcher Reimu de se ravitailler. Si tu ne le fais pas, ton amie et les autres risquent de le regretter…


Il ordonna aux gardes de les laisser seuls. Ils s’exécutèrent. Tom et la fée des glaces marchèrent alors le long d’un bassin. L’esprit maléfique ne pouvait entendre ce qu’ils se racontaient. 

Ils se rapprochèrent du bâtiment et redevinrent audible à la seule autre personne encore présente.


-Ze… je… je vais le faire… hésita-t-elle.

-Cirno, fait ton travail maintenant.

-Oui ! Dit-elle avant de s’envoler, accompagner d’esprits maléfiques.


Mima regardait la scène et se demandait pourquoi il faisait confiance à cette fée. Elle pensait qu’il faisait une grossière erreur en faisant cela.


Dans la cellule de Maribel, le calme régnait. Elle avait pleuré toute la journée, ne sachant plus comment faire. Elle avait tenté d’utiliser son pouvoir mais il ne marchait pas. Elle était désespérée, pensant qu’elle ne pourrait jamais revoir son amie Renko et son monde et qu’elle resterait prisonnière ici. Elle était recroquevillée sur elle-même, la tête blottit contre les genoux, assise dans un coin. Trois des quatre surfaces étaient constituées de mur en briques rouge sombre, la quatrième étant les barreaux. Il n’y avait aucun moyen de s’échapper. 

Dans l’obscurité partielle du lieu, elle entendit un chuchotement. Redressant la tête, un objet brillant à terre attira son attention, une clé. Elle alla la chercher et vit que c’était celle qui avait été utilisé pour l’enfermer. Maribel ne comprenait pas comment cela pouvait être possible. Mais ne perdant pas un instant, elle ouvrit la serrure avec celle-ci avant de marcher rapidement mais silencieusement vers la sortit. 

En arrivant dans le hall, elle vit un garde effectué sa ronde. Elle se dirigea vers la porte mais à cet instant, Mima émergea de l’escalier menant de la bibliothèque, un livre dans les mains. Elle surprit l’évadée et la menaça, ordonnant de se rendre. Elle pointa sa main vers la jeune femme qui tomba à la renverse et disparut dans le sol. Elle se dirigea rapidement vers le lieu où elle avait disparu et ne vit rien d’autre que le carrelage. Elle lui avait semblé voir une sorte d’ouverture dans le sol. L’esprit maléfique se demandait si c’était elle qui avait fait ça.


Dans son palais, Tom vit également que quelque chose avait disparu. Sur son présentoir où il examinait jour après jour les secrets du grimoire d’Alice, il n’y avait plus ce fameux livre mais une lettre signée de Maribel Hearn, lui suppliant d’arrêter sa folie.


Laisser un commentaire ?