Un jour à Gensokyo

Le Soleil était déjà haut en cette fin mars. La végétation reprenait lentement ses droits. Le Château de la Montagne venait d’être terminé. Il était toujours aussi surpris par la rapidité des travaux lorsqu’ils sont confiés à des yokais, notamment les tengus et les kappas.

La salle principale, la plus grande, celle où siégeait le trône et où il devait rendre la justice, était totalement terminée. La salle luxueusement décorée devait inspirer l’admiration chez ceux qui y étaient invités. Juste derrière cette pièce, il y avait la salle où Tom recevait ses conseillers. 

Ce jour-là, autour de la table rectangulaire, il y avait Temna le chef des tengus, Nitori nommée depuis peu Second Ingénieur de l’Empire et représentante des kappas, Miko responsable du Village des humains et d’Eientei, et Kanako qu’il avait persuadé de continuer de propager la foi afin de maintenir un semblant d’ordre. Il espérait que d’inclure ses anciens adversaires dans son «gouvernement» permettrait de faire avancer les choses plus rapidement, malgré le fait qu’il savait qu’il y avait un fort ressentiment de la part d’un certain nombre de ses conseillers. De plus, l’absence prolonger de Mima ne l’aidait pas à calmer la situation. 

Au début de la séance, il se leva et déclara :

-Mes chers amis, nous allons commencer aujourd’hui à fonder le futur Gensokyo, puis se rassit.

-M’ouais… marmonna Kanako.

-Par quoi on commence ? J’attends vos analyses et vos déclarations, continua-t-il.

-Mon Empereur, il faudrait songer à s’occuper du village des humains. L’agitation règne toujours et la force n’est pas la meilleure réponse, dit Miko après s’être levée et avant de se rassoir.

-Fort bien. Voilà une première piste. Nous avons privilégiés la montagne ces derniers temps, il est effectivement temps qu’on s’en occupe. Oui Nitori ?

-Je viens vous remettre les contestations des kappas, dit-elle avant de lui remettre une série de documents. Nous ne pouvons plus supporter la charge de travail que vous nous imposer, les délais sont trop courts et les conditions de travails trop durs.

-Je vois… dit-il avant de sortir un livre de sa poche et de le poser sur la table. «En politique, le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal.» Machiavel. Vous devriez en prendre de la graine. Je comprends que les kappas souffrent et cela je ne le voudrais pas mais c’est nécessaire. Je suis pragmatique désormais. Pour faire la paix et la justice, il faut faire la guerre et l’arbitraire durant un certain temps s’il le faut.

-M’ouais… marmonna de nouveau la déesse, se faisant remarquer par Tom.

-Il semble que tout le monde ne soit pas d’accord. Dans ce cas, la prochaine séance aura pour thème ce poi… commença-t-il avant qu’un garde n’arrive et lui chuchote à l’oreille. Quoi ?! Elle est là ?! Excusez-moi mais la séance est levée. Dit-il avant de quitter la pièce précipitamment, laissant les autres perplexes.

Il marcha rapidement vers une salle située sur le côté du bâtiment. Il y entra et vit Mima, ravie. Elle était accompagnée par deux autres créatures. La première ressemblait à une sorte d’ange avec six ailes garnit de plumes blanches comme la mort et une très longue chevelure aux teintes bleutées. En la voyant, il la reconnu sans difficulté et sentit une sorte de pincement au cœur. La seconde avait des yeux rouges, des cheveux noirs, portait un ruban rouge dans ceux-ci et portait à la ceinture un grand sabre japonais. Ses habits se composaient d’une robe rouge avec des ornements blancs et des manches grises. Au milieu du font, elle avait une corne rouge sang.

-Tom, je suis venue chercher ce qui vous aviez demandé. Voici le Makai avec Dame Sariel et les Enfers avec Dame Konngara. 

-Fort bien Mima. Elles vont bien nous aider mais comment t’as réussi à les faire venir et travailler pour moi ?

-J’ai négocié avec Hecatia pour les Enfers et avec Sariel directement pour le Makai. Les deux partis obtiendront des contreparties en échanges de leurs soutiens.

-Quels genres de contreparties ? Demanda-t-il l’air suspicieux.

-Rien de bien méchant, rassura l’esprit maléfique.

-Bien…

-Mais il y a plus que cela.

-Comment ?

-Regardez ! Dit Mima avant d’ouvrir la porte, dévoilant une armée de démons originaires du Makai comme des Enfers.

-Mima… commença Tom, ahurit par cela. Qu’as-tu fait ? Des démons… en si grand nombre…

-Pas d’inquiétude. J’ai pris seulement ceux qui obéirait et qui ressemble un minimum aux êtres vivant ici. Il ne s’agit pas des êtres les plus démoniaques, si c’est que vous craignez.

-Fort bien… Mima, j’ai bien fait de te faire confiance.

A cette réponse Mima esquissa un sourire de satisfaction alors que Tom allait retourner dans ses appartements.

-Mais je ne suis pas assez idiot pour le faire aveuglément… pensa-t-il.

Quelques heures plus tard, Tom et Mima étaient en train de discutés dans la salle du conseil sur le plan d’attaque pour vaincre Reimu. Tom pensait qu’il fallait mieux trouver un moyen de disperser les forces adversaires afin de les vaincre séparément. L’esprit pensait quant à elle qu’il fallait les attaquer par surprise, de nuits de préférence alors qu’elles sont toutes ensemble afin de les avoir d’un seul coup. Chacun argumenta sur son plan. Les esprits s’échauffèrent. Le calme de Mima, qu’il avait vu depuis son ralliement était en train de s’effriter. Elle le menaça soudainement. Tom se tut puis se retourna, marcha vers un coffre qu’il ouvrit, sous l’œil intrigué de Mima.

-Ma chère… je sais que tu peux être très dangereuse. C’est pourquoi j’ai gardé ça au cas-où.

Il sortit une sorte de petite maison. Mima en voyant ça recula. Elle comprit que c’était un hokora, semblable à celui où elle fut enfermée. Cependant, elle retrouva rapidement son calme et lui parla avec un sourire menaçant.

-Tu ne sais pas comment faire pour m’enfermer, je n’ai rien à craindre.

-On verra… tu sais que je suis capable de beaucoup de chose… Tu devrais te méfier.

Mima s’interrogea sur ce qu’il venait de dire. Il n’avait pas faux quand il disait être capable de réaliser beaucoup de chose mais savait-il enfermer un esprit dans un réceptacle ? Elle se le demandait.

A ce moment, un yokai entra dans la pièce. Il tomba au sol et l’arrosa de son propre sang. Tom fonça le voir alors que Mima restait plus en retrait. Le yokai était grièvement blessé. Les doigts de sa main gauche donnaient l’impression qu’ils avaient fondue. Une grande partie de son corps était brulé, non par le feu mais par la magie. De son visage, on pouvait à peine le reconnaitre. Son œil droit avait disparu alors que son nez était brisé et tordu. Une trace longeait le long de sa joue gauche. Il respirait avec difficulté. Ils pensèrent que les dégâts n’étaient pas uniquement externes mais que les organes internes étaient proche de l’état de la bouillie. Les yokais récupèrent bien des blessures physiques, cependant il y a des limites, se disait Tom. L’être à demi-mourant murmura des paroles.

-La… yokai des… fl..eurs…

-Comment ça ? demanda Tom.

-C’est moi, dit Mima

-Comment ça ?!

-C’est moi qui les ait envoyés pour qu’ils recrutent Yuuka Kazami.

-Yuuka… combien il y en avait ? 

-J’en ai chargé un groupe de cinq.

-Et il n’en reste plus qu’un… Mima… occupe-toi de le sauver. Demain, je vais m’occuper personnellement d’elle.