Un jour à Gensokyo

Chapitre 151 : De la pacification à une futur malédiction

1853 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 16/04/2021 22:20


Une ombre marchait au pied de la montagne des yokai, cherchant la Vallée Inexplorée, le lieu menant à la cachette des kappas, les derniers résidents libres du mont.

Peu de personne connaissaient l’emplacement précis du village des kappas mais beaucoup savaient par où il fallait chercher.


Il crapahuta le long de la ravine avant d’atteindre la rivière qui s’écoulait paisiblement. Peu de neige recouvrait le fond de la vallée, protégée par les épais feuillages des arbres qui la surplombaient. L’air était tempéré, le froid n’arrivait pas à descendre aussi bas et la chaleur dégagée par le volcan réchauffait les abords du ruisseau, donnant aux berges un aspect incroyable, verdoyantes toute l’année et riches de couleurs, d’odeurs et de saveurs.

Non loin de là, deux kappas étaient en train de discuter sur la meilleure façon d’agencer le mécanisme d’une horloge qui ne risquerait rien sous l’eau. L’ombre se faufila entre les plantes, s’approchant de manière furtive.


-Rivalis, tu crois vraiment qu’il suffit de mettre un simple cache d’étanchéité pour que cela marche ?! s’étonna l’une des créatures.

-Mais bien sûr ! C’est même ton père qui me l’a appris, lui répondit la seconde.

-Mon père n’aurait pas fait une erreur aussi grossière. 

-Tu es bien sûr, Fluminis ?

-Moi, je sais ce que je vais faire de vous… ajouta une voix venue de derrière eux.


Les deux créatures amphibies plongèrent. Fluminis disparut sous l’eau mais Rivalis n’arriva pas à faire de même. Sa patte arrière était prise par quelque chose, qui finit par la faire ressortir de l’eau. 

L’instant suivant, une courte lame lui était passé sous la gorge. Une voix douce et rassurante se fit entendre dans son oreille.


-Alors, ma chère. On va bien gentiment répondre à quelques-unes de mes questions… 

-Heu… murmura-t-elle alors qu’elle paniquait.

-Je ne savais pas que les kappas pouvaient utiliser ça, dit-il en lui retirant ses lunettes du nez.

-Que… que… que voulez-vous ?

-J’aimerai aller voir une amie kappa, pourrais-tu me dire comment accéder au village ?


Un vaste cratère, en grande partie fermé sur le dessus et recouverte de végétation, en partie inondé et relativement battit sur les terres émergés, tel était le refuge des kappas, leur village. Seules quelques ouvertures dans le plafond laissaient la lumière entrée. La berge remontait rapidement. La pente était raide et de nombreux ruisseaux s’écoulaient dans la cité. Sur l’eau, une sorte de port avait été battit, protégé par une tour, situé près du mur d’en face de la berge. Une poignée de kappa montait la garde et s’assurait qu’aucun étranger ne parvienne jusqu’ici.


-Troisième jour… vivement demain pour la relève… Se plaignit l’une d’elle.

-C’est vrai… il ne se passe jamais rien, répondit une autre.

-Au moins, cela me laisse du temps pour bricoler ça, répondit une troisième.

-Qu’est-ce ? demanda la première.

-C’est une montre humaine. Elle n’a pas résisté à l’eau et je cherche à la faire remarcher.

-Intéressant. 

-Bah… je vais faire un tour au pied de la tour, à plus. Dit la seconde avant de descendre. Vivement demain… qu’est-ce ?


Un ombre sortit de l’eau et s’abattit sur la créature.

Les autres, alertées par le bruit se mirent à descendre mais furent repousser par la personne qui montait.

Dans le village, une kappa se baladait, l’esprit dans ses plans quand on l’appela.


-Nitori !


La jeune kappa se retourna et vit une de ses amies courir vers elle.


-Comment vas-tu ? Pourquoi tu cours aussi vite ? lui demanda-t-elle.

-C’est terrible !

-Quoi ?!

-La tour, elle vient d’exploser !

-Comment ça ?!

-Suis-moi, dit-elle avant de courir, suivit par Nitori.


Les deux kappas accoururent vers le port où un grand nombre de kappa se trouvait déjà. Au loin, à l’emplacement de la tour, il ne restait plus qu’une ruine. Tous étaient inquiets.

Soudain, une colonne d’eau s’éleva dans la grotte, impressionnant l’assistance et les forçant à reculer. Quand l’eau retomba, elle dévoila une personne, Tom. Il descendit lentement puis posa le pied sur le ponton du port. Il continua de s’avancer jusqu’à la foule, qui s’écarta pour le laisser passer. Celle-ci semblait très inquiète et se demandait comment il avait fait pour arriver ici et qui il était.

Un kappa, habillé de manière plus élégante s’approcha de lui.


-Qui êtes-vous ? dit-il sur un ton menaçant.


Il tourna la tête vers la petite créature et esquissa un léger sourire.


-Celui qui te jetteras à terre… dit-il avec la plus grande simplicité avant de le prendre au niveau de l’épaule et de le jeter dans le port, situé à plusieurs dizaine de mètre de là avant de reprendre sa marche.


Un nouveau groupe arriva face à lui, ils étaient armée et accompagné d’une kappa, élégamment habillée.

Il projeta une rafale d’orbe sur eux, les projetant violemment contre les murs des maisons. Il la prit au niveau du col et la souleva avant de l’éclater contre un mur. Il reprit sa marche vers la maison la plus haute. A son passage, les habitants s’écartèrent. Les enfants furent rentrés par leurs parents. Quand il y arriva il trouva six kappas habillés différemment les uns des autres. Ceux-ci se prosternèrent devant lui et lui demandait de requérir à leur requête, celle de les épargner, eux et les autres kappas. Il s’avança vers eux et leur demanda de se relever. 


-Si vous acceptez de me rejoindre, vous serez non seulement épargnés mais pour participerez à la réalisation du futur Gensokyo.


Le groupe se releva et acceptèrent. Ils se dirigèrent vers le bâtiment qui surplombait tous les autres, accompagné de Tom. Dans la foule, on savait que la situation avait changé pour les kappas et cela inquiétait fortement Nitori.


Les jours passèrent sur la montagne. Tom et Mima discutaient des avancements du projet. C’est alors qu’un tengu vola jusqu’à eux.


-Seigneur Tom, une nouvelle importante !

-Laquelle ? demanda-t-il, l’air surpris.

-La première pierre va être posée d’un instant à l’autre, on vous attend, dit-elle avant de s’envoler.

-Le futur château ? questionna Mima.

-Plus que ça, mon palais.

-Pourquoi vous bâtir un palais ici, aussi près du sanctuaire ?

-Pour les surveiller et puis, ce temple est un lieu naturel pour réunir et unifier les habitants. Construire le centre du pouvoir ici, près du sommet en plus, ne fait qu’accroitre mon influence.

-Bien…


Les deux arrivèrent sur une zone plane, proche du lac du dieu du vent, non loin du Sanctuaire Moriya. Des ouvriers kappas et tengu s’afférèrent au moment où il arriva. Il s’approcha, seul, la laissant en retrait. Il prit la première pierre et la posa avant de déclarer «La vie humaine est une rosée passagère et seuls les actes fondés sur la pierre et inscrit dans les mémoires resteront pour les générations à venir. »


Il retourna auprès de Mima peu de temps après, la construction venait enfin de débuter. 

Soudain, une voix se fit entendre. Il ne se retourna même pas, sachant de qui il s’agissait et pour quelle raison elles étaient venues.


-Je sais pourquoi vous êtes là, répondit-il.

-Tom, je m’oppose à cette construction, dit la première.

-Et pourquoi ?

-Parce que nous nous y opposons, affirma la seconde.

-Vous savez comment cela s’est passé la dernière fois…

-Oui… murmurèrent-t-elles.

-Bien, ajouta Mima. Si vous désirez lui parler de vos problèmes, prenez un rendez-vous et il vous accueillera comme il se doit.

-Sale esprit… murmura la grande vêtue de rouge avant qu’elles ne partent.


Tom regardait vers le ciel inquiet, Mima le voyait très bien. Elle lui demanda ce qu’il n’allait pas. Il posa son regard sur l’esprit puis lui répondit qu’il avait peur, peur de la mort. Il regarda de nouveau le vaste ciel, aux étendues infinies. Il serra les poings. Mima pouvait ressentir la détresse parcourir le corps du jeune homme. Elle mit sa main sur l’épaule du jeune homme et lui raconta que celle qu’il le menaçait pouvait ne plus devenir une menace. Son affirmation le surpris. Il lui demanda plus d’explication. Elle esquissa un sourire et lui raconta qu’il avait la puissance nécessaire pour sceller le portail menant à son monde, l’empêchant de revenir dans le sien. Ses poings se desserrèrent et un sourire de satisfaction s’afficha sur son visage. Il posa sa main sur l’épaule de son alliée et lui demanda de la suivre. Ils s’envolèrent vers ce même ciel éternel.


-Mima, tu dois connaitre ma plus grande peur, dit-il durant le vol.

-Et pourquoi ça ? lui demanda l’esprit maléfique, surprise par cette déclaration.

-J’ai besoin que quelqu’un me comprenne… Et tu es la meilleure personne pour ça.

-Si tu le dis.

-Voilà… j’ai peur de… la mort.

-C’est très naturel pour les humains.

-Oui mais ma peur est beaucoup plus prononcée. Mes origines y sont pour quelque chose.

-Que veux-tu dire ?

-Je t’en parlerai une prochaine fois, voilà le portail.


Face à eux, la grande Barrière de la Vie et de la Mort s’étendait, invisible et infranchissable sauf en un point, la porte dressé devant eux. Quatre piliers de bois sortaient des nuages, une porte richement décorée entourée par un pentacle, tel fut le spectacle qu’elle vit. L’atmosphère était légère mais en même temps oppressante.

Elle vit son jeune maitre tendre le bras vers la grande porte qui commençait à s’entrouvrir. Il avait les yeux fermés et semblait drainer la magie environnante. Son aura ne cessa d’augmenter, grandissant sans cesse pour chaque seconde qui passait. Il rouvrit brutalement les yeux. De sa main, une puissante déflagration fut envoyée sur la porte. Un puissant flash de lumière eut lieu au moment où elle toucha sa cible. Mima ne put voir l’action se passer.

Quand la lueur devint supportable, la porte et le sceau avaient disparu. Seuls restaient les quatre piliers mais ceux-ci étaient couverts d’inscriptions noires. 

Mima se rapprocha de lui et lui demanda ce qu’il venait de faire.


-Je viens de sceller la Mort.


Mima le vit s’éloigner et afficha un étrange sourire.


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