Un jour à Gensokyo

Chapitre 142 : Un nouvel ennemi et le dernier espoir

1239 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 29/03/2021 21:33

Il marcha dans la neige, seul. Le jour se levait à peine. Une légère brume matinale noyait les alentours. Il ressentait une violente douleur dans la poitrine. Il y posa sa main gauche et se pencha légèrement. Il respira avec difficulté, un filet de sang coulant du coin de ses lèvres. Il entendit une voix. Une sorte d’écho venant de très loin mais qui se rapprochait. Il sentit un souffle chaud dans le dos. Il se retourna brusquement, le sabre à la main. Il n’y avait personne. Il entendit des murmures venant de partout dans la forêt. Celle-ci semblait soudainement plus menaçante. La brume s’était épaissie. Les tiges de bambous remuaient légèrement au passage du vent. Sa main gauche le fit soudainement souffrir. Il se la tint alors qu’il tombait à genoux. Des marques noires ondulèrent sur sa peau. Au bout de ses doigts, ses ongles se transformèrent en griffes. Les poils sur son bras s’allongèrent. 

La douleur cessa d’un coup. Il regarda sa main, elle était normale. Il se releva mais il entendit un murmure, celui-ci lui disait de faire attention puis le bruit disparut. Il reprit sa marche, encore perturbé par ce qu’il venait de lui arriver.


Il s’apprêtait à quitter la forêt. Il sentit une présence, puis une seconde, puis une troisième avant que celles-ci ne disparaissent. Il dégaina sa lame lentement sans faire de gestes brusques. Il entendit un sifflement venant de la brume. Il sauta sur le côté. Une tige de bambou située derrière lui tomba, tranchée nette. Il se releva, en position de garde. Il appela les personnes présentes. Il n’eut comme seul réponse un sifflement provenant de derrière lui. Un violent choc eut lieu.

Un morceau de sabre tomba dans la neige, suivit de la poignée et de ce qui restait de la lame. Il se dit que la lame de son agresseur n’était pas particulièrement solide. Il vit plusieurs hommes, habillés comme des ninjas, l’entourer. Ils étaient une petite dizaine, certains avaient un sabre entre les mains, d’autres possédaient des saïs ou d’autres armes que l’on attribuait aux ninjas, d’après lui.

Plusieurs d’entre eux foncèrent sur le jeune homme. Il para les coups, projeta des orbes d’énergies qui rejetèrent ses assaillants. Les autres lui envoyèrent des kunai ou des couteaux. L’un d’eux lui érafla le ventre, laissant couler un filet de sang. Il regarda le responsable. Celui-ci recula d’un pas. L’un des agresseurs donna un coup vertical sur le côté gauche de Tom. La lame s’arrêta nette. Il tourna la tête dans la direction de ce combattant, celui-ci recula d’un pas, effrayé par ce qu’il venait de voir. Le «jeune homme» venait de stopper le sabre en le pinçant entre l’index et le majeur de sa main gauche. Il afficha un sourire carnassier. Ses yeux étaient jaunes.

Il relâcha l’arme du ninja qui tomba dans la neige. Il se jeta sur ses assaillants. Il donna simultanément des coups avec son sabre, avec ses poings, ses pieds, sa tête et avec des attaques magiques. Le sang coula abondamment ce matin-là. 


Il laissa les ninjas fuirent alors que certains ne pouvaient même plus marcher. La part bienveillante et humaine de Tom contrôlait toujours en partie le corps. Il tomba sur un document, tâché de sang. Il le déplia et lu l’ordre qu’ils avaient reçu : éliminer Tom.

Il allait éclater de colère quand il vit le nom de l’expéditeur, «…». Il la rangea dans sa poche et marcha d’un pas décidé vers la personne qui pourrait le renseigner.


Il se faufila en toute discrétion dans le village. Il marcha rapidement vers la demeure de son amie. Il frappa à la porte. Elle ouvrit. Elle le reconnut. Il lui demanda de ne rien dire et de lui permettre d’entrer et de monter à l’étage. Quelques instants plus tard, elle ferma la porte de son bureau. Tom lui donna la lettre et lui demanda si elle connaissait cette organisation.


-Cela me rappelle quelque chose. Dit-elle en allant fouiller dans ses papiers.

-Il ne doit pas y avoir beaucoup d’organisations en Gensokyo qui emploient et employaient des ninjas. Dit Tom sur un ton sarcastique afin de se détendre.

-Des ninjas ? Vraiment ? Où ? Dans la Forêt des Bambous ? 

-Ouais…

-Hmmm… Ah ! J’ai trouvé !

-Qu’est-ce ?

-Le «L’Ordre Nouveau», une organisation datant du XIVe siècle. Elle cherchait à anéantir les yokai. Il me semblait qu’elle avait disparu aujourd’hui.

-Elle est de nouveau d’actualité. Je pense que cette organisation est responsable de ce qui se passe en ce moment dans le village. Elle tente de lever une armée composée de tous les habitants.

-Pour exterminer les yokai. Mais pourquoi maintenant ?

-Yukari… murmura-t-il. L’équilibre… Reimu… Hmmm… A moins que… Akyuu ?

-Oui ?

-Je pense savoir pourquoi maintenant… et j’en suis la cause.

-Pourquoi ?! demanda-t-elle, totalement surprise.

-J’ai rompu l’équilibre de Gensokyo. Le Ying et le Yang. Les humains et les yokai. Reimu pour les humains et Yukari pour les yokai. En tuant Yukari, j’ai rompu l’équilibre… renforçant les humains, notamment ceux qui souhaitent l’extermination.

-Tom…

-Je suis le seul responsable… Tout est de ma faute…

-Que vas-tu faire ?

-Théoriquement, il faudrait rétablir l’équilibre. Soit en tuant… Reimu… Non, hors de question. Il faut affaiblir les humains, c’est tout… Sinon… il faut remplacer Yukari. Un être suffisamment puissant pour…

-Qu’est-ce qui t’arrives ?

-Moi ?

-Quoi ?

-Et si… et si le fait que je sois possédé par un yokai si puissant que je ne peux pas résister soit pour cette raison. Il s’est manifesté à la fin du combat. Ce pourrait-il que je doive devenir un yokai et remplacer Yukari afin de rétablir l’équilibre ?

-Tom… je connais un remède pour te soigner. Dit Akyuu.

-Comment ça ?

-Keine m’a parlé de ton cas.

-Quel est ce remède ?

-C’est un remède très rare, à base du sang de Ryūjin.

-Du sang de qui ?

-Le dieu dragon des mers.

-…


Tom eut le souffle coupé. Après quelques instants, il finit par lui demander «Comment as-tu eu ça ?»


-C’est une histoire qui lie notre famille aux dieux. Son sang peut être un remède car il purifie l’âme.

-Il me le faut !

-Je te l’apporterai le plus tôt possible. Cependant, il va considérablement t’affaiblir car ta partie yokai détient une grande partie des tes pouvoirs.

-Merci Akyuu. De mon côté, je dois combattre ce groupuscule afin qu’il ne puisse plus nuire. 


Après l’avoir remerciée, il quitta le village, soulagé. Désormais, il se savait une chance de rester humain, ce qui lui permettrait de protéger l’équilibre, en commençant par arrêter «…».


Dans un monde lointain, une kitsune pensait.

-Dame Yukari. Mademoiselle Reimu. Mais l’équilibre ne peut être réalisé que par une nette séparation entre les deux…


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