Un jour à Gensokyo
Chapitre 139 : Les questions d’un héros
1469 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 20/03/2021 21:55
A peine posa-t-il le pied sur son domaine qu’il entendit comme des battements de cœurs se propager dans les airs. Il se stoppa un bref instant, écoutant d’où venait ce son étrangement familier. Celui-ci se rapprocha. Tom se retourna et marcha lentement vers la porte de sa maison. Il pouvait sentir les vibrations dans l’air, la source n’était plus qu’à quelques mètres de lui. Il posa sa main sur la poignée, enfonça la clé dans la serrure puis tourna cette première avant de s’adresser à la personne derrière lui.
-On se rencontre rarement, non ? dit-il à cette personne.
-Je suis libre d’aller où je veux. C’est vrai, cela fait longtemps. Dit-elle avant de se poser au sol.
-La dernière fois, c’était lors de mon concert.
-Oui, il était super d’ailleurs, le meilleur que j’ai connu. J’attends le moment où je pourrais m’éclater pareil.
-Tu veux entrer ? Il fait froid dehors, même pour une batterie. Dit-il en plaisantant.
-J’arrive mais évite ce genre de blague, elles ne sont pas drôles. Dit-elle en lui passant devant juste après être entrée.
-Oui Raiko… dit-il l’air blasé.
-C’est sympathique chez toi. Dit-elle tout en se frayant un passage avec son tambour et ses cymbales dans le couloir avant d’arriver dans le salon.
-Oui, je sais.
-Donc, quoi de neuf ? dit-elle en se laissant tomber dans le fauteuil, ses instrument à côté d’elle, une cymbale entre les mains, en train de l’examiné.
-Je vis ma vie.
-Pareil.
-Tu es quelqu’un d’amusant. Dit Tom en riant légèrement.
-En quoi ?
-Tout le monde te supporte, même Reimu «l’impitoyable exterminatrice de yokai».
-Je ne dérange personne, je me contente d’être libre et de jouer de la musique.
-C’est une bonne chose.
-Hein ?
-J’ai rencontré tant de monde, dit-il en prenant appui sur le cadrant de la porte. Peu étaient aussi conciliant que toi. Humains, yokai, fantômes, esprits maléfiques, dieux, lunariens, … j’en ai rencontré tant… tant qui étaient d’une grande violence, cruauté, méchanceté, haine et j’en passe.
-Tu serais devenu philosophe ? C’est nouveau ça.
-Je me demande, si on te frappe, est-ce de la violence ou pas ? dit-il avec un sourire moqueur.
-Tom, ton humour est bien bas…
-J’aime bien ta tenue sinon.
-Merci de m’avoir permis de me réchauffer un peu, avec ce froid mes instruments sonnent différemment. Mais je vais devoir repartir. Si un jour, tu organises un nouveau concert, je serais présente.
-Je n’en doute pas. Dit-il en la voyant partir pour les cieux de Gensokyo.
L’horloge sonna midi. Tom mangeait avec son chat dans la salle à manger, située en face de la cuisine. Il se disait que c’était un bon moment pour aller voir Rinnosuke. Il termina son repas, laissant le grimoire ouvert qu’il lisait pendant qu’il mangeait.
Après avoir refermé la porte, il s’envola ver le Kourindou qu’il atteignit sans encombre.
Il se posa puis entra. La clochette sonna au passage du jeune homme. Il vit le propriétaire en train de lire un livre, accoudé à la table. Il leva légèrement les yeux, fit un léger geste de la main gauche puis se replongea dans sa lecture. Tom farfouilla parmi la quantité impressionnante d’objets. Il en dégagea quelques vêtements et les apporta au vendeur. Il demanda le prix. Kourin leva un œil, jeta un regard et déclara que cela coutait 25 000 yens. Il lui demanda de répéter. Rinnosuke posa son livre et déclara que l’ensemble des vêtements qu’il voulait coutait 25 000 yens. Le jeune homme protesta, se plaignant du prix très élevé de ces quelques vêtements. Le commerçant de Kourindou se leva, contourna la table et examina les vêtements. Il déclara que ce type de vêtement n’étaient pas produits en Gensokyo, qu’il venait du Monde Extérieur et qu’ils étaient rares. Tom continua de protester. Il commença à négocier le prix. Il tenta de baisser à 15 000 yens. Le vendeur déclara 24 000. Le jeune guerrier commença alors un long combat de négociation. 16 000 de la part du jeune homme, 23 500 de la part de l’ainé. 17 000, 23 000, 18 000, 22 500, 18 500, 22 000, 19 000, 21 500. Tom frappa violemment la table après cinq minutes de négociation et décida de payer ces vêtements pour 20 999 yens.
Alors qu’il s’apprêtait à partir, la main de Rinnosuke se posa sur son épaule. Il souhaitait lui parler. L’homme d’âge mûr s’assit dans sa chaise et commença à lui parler des nouvelles qu’il avait entendu parler.
-Tom… tu sais ce qui se passe au village ? Demanda-t-il avec inquiétude.
-La colère gronde. Les humains sont prêts à se battre.
-Pourquoi ?
-Il se passe quelque chose au village, je ne sais pas encore quoi.
-Pourquoi tu n’interviens pas directement ?
-Cela ne servira à rien. Entre le fait que je risque de me faire tuer, le risque que je les tue, il y a aussi le fait que cela ne suffira pas à les arrêter. Dit-il avant de se lever et de se diriger vers la porte.
-Attends ! Qu’est-ce que tu vas faire ?
-Chercher la réponse et sauver Gensokyo. Dit Tom avant de refermer la porte et de s’éloigner de la boutique.
Il marchait dans l’épaisse couche de neige, le regard tourné vers le bas et le chapeau vissé sur la tête. Il pensa, réfléchit sur ce qui ce qui se passait au village. Il ne trouvait pas d’explications. Il sentit que quelque chose de bizarre se passait. Il s’arrêta de marcher et écouta. Il n’entendit pas le moindre bruit. Il ressentait la désagréable sensation que quelqu’un l’espionnait. Il regarda dans les arbres. Il n’y vit rien. Il n’y entendit rien. Cependant, une odeur lui chatouilla le nez. C’était une sorte de mélange entre du café et de l’alcool. Il renifla l’odeur et commença à tourner en rond. Il s’éloigna de la sorte puis revint sur ses pas. L’odeur devenait de plus en plus présente. Il s’arrêta au pied d’un arbre. Il ferma les yeux et posa sa main droite sur la poignée de sa lame courte. Un puissant souffle fut émis au niveau de sa taille. Il avait le bras tendu, sa lame en main. Un grincement se fit entendre. Les feuilles de l’arbre s’agitèrent. L’arbre tomba d’un coup sur le côté gauche de Tom. Des plaintes furent émises depuis le feuillage. Il plongea sa main droite dedans, cherchant à tâtons. Il sentit un vêtement et tira de toutes ses forces. Il vit que c’était une fée portant des vêtements rouges et blancs, Sunny Milk. Il fut dépité de voir que c’était ces trois fées qui l’ennuyaient depuis un certain moment. Il pointa sa lame vers sa prise et la menaça.
-Tu voudrais finir comme cet arbre ? demanda-t-il avec un léger sourire inquiétant et un regard différent.
-Ah… ahhhh… ahhhhhhhh ! Cria la jeune fée avant que ses deux amies ne sortent.
-Relâche-là sinon… commença Luna Child avant de se faire interrompre par Tom dont le regard se faisait toujours plus inquiétant.
-Sinon quoi ? Tu vas m’attaquer ? Je vous ai fait mordre la poussière il y a longtemps. Aujourd’hui, cela serai pire…
-Heu… vous pourriez déposer notre amie ? demanda Star Sapphire avec hésitation et inquiétude.
-Oui, je le peux. Dit-il en affichant un sourire narquois avant de la projeter sur ses deux amies qui furent emportées.
Après l’avoir lancée, il poussa un terrible rire mais il s’arrêta net. Il se tint le front avec la main gauche avant de tomber à genoux dans la neige.
-Comment ? Comment ai-je pu faire ça ? Ce n’est pas moi ça ! Je n’aurai jamais fait… dit-il avant de regarder sa main droite, une marque noire était en train de se résorber. Ca… Je ne comprends pas. Je m’entraine pour pouvoir le maitriser mais rien n’y fait. Il est incontrôlable…. Pensa-t-il avant de s’envoler vers sa demeure.