Un jour à Gensokyo

Chapitre 138 : Une inquiétude grandissante

1115 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 14/03/2021 21:30

La neige commença à tomber. Le sol en était recouvert. De fines plaques de glace flottaient sur le lac du sanctuaire. Tom se posa devant l’entrée et marcha jusqu’à l’urne à offrande. Il fit sonner une petite clochette. La prêtresse, Sanae Kochiya, arriva les bras chargés de linge à étendre. Elle fut étonnée de sa venue. Elle posa sa corvée à faire puis se dirigea vers lui. Il avait l’air fatigué, l’air un peu absent. Elle l’invita à entrer. Il sourit puis accepta.

 

Quelques instants plus tard, Tom était assis à une table basse, attendant que la prêtresse revienne avec le thé. L’une des portes coulissantes s’ouvrit. Les deux déesses, Suwako Moriya et Kanako Yasaka, entrèrent et se joignirent au jeune invité après que chacun se soit salué. La prêtresse entra, s’étonnant que les deux déesses aient rejoint le jeune humain. Tom était fatigué mais ravi d’être ici, la nuit commençait à tomber et il ne désirait pas rentrer durant la nuit et par le froid qui s’annonçait.


-Pourquoi es-tu arrivé ici ? demanda la déesse aux grenouilles. T’aurais pu aller au manoir en contrebas, elles t’auraient bien accueilli.

-J’aurais pu, effectivement, dit le jeune humain. Mais je suis un peu en froid contre les habitants du manoir en ce moment.

-Ah bon ? Pourquoi ?

-Un peu de thé ? demanda Sanae.

-Oui, merci bien. Répondit-il.

-Tu n’as pas l’air d’être très en forme. Dit la déesse maitresse des lieux avec un ton soupçonneux.

-J’ai passé plusieurs heures à méditer sur un rocher au dojo de Kasen. Cela est assez fatiguant…

-Oui, je le devine.

-Et vous aussi vous n’avez pas l’air d’être dans votre assiette. Dit-il à la déesse qui venait de lui parler.

-En ce moment, je dors mal. Rien de grave. Mentit la déesse, ne voulant pas révéler que le jeune homme en face de lui était l’objet de ses cauchemars.

-Les fidèles sont nombreux dernièrement ? demanda-t-il.

-Oh oui, ils sont très nombreux, et ce, depuis que tu as illuminé le ciel. Raconta Sanae.

-Ah oui…

-Ton combat contre la Yokai. Soupira Kanako.

-Oui…

-Tu l’as tuée ?

-Je le pense, dit-il. Qu’est-ce ? demanda-t-il en montrant une lettre que venait de sortir Sanae de sa manche avant de la donner à la déesse en rouge.

-C’est une lettre des tengu. La situation au village est en train de dégénérer. Ils sont prêts à mener une guerre contre les yokai.

-Cela explique la raison de la baisse du nombre d’humains venant prier au temple et l’augmentation de ceux des yokai. Déduisit la déesse à l’étrange chapeau.

-Je le sais, révéla Tom. Je dois m’occuper de ce problème.

-Ils ont déjà tenté de vous pendre, dit Kanako. Si vous y retournez, vous ne survivrez pas.

-Que dois-je faire alors ?! s’insurgea-t-il. Dois-je laisser faire et voir Gensokyo être rougi par le sang ? continua-t-il, laissant place au silence.

-Tu trouveras une solution. Dit Sanae en rompant le silence.

-Dans le village, une force hostile aux yokai existe, les grenouilles me l’ont dite. Révéla Suwako.

-Je pense exactement la même chose. De fausses funérailles, une colère qui monte, l’organisation d’une guerre… Il se prépare quelque chose de plus profond… Pensa-t-il.

-Tom. Demanda Kanako avec fermeté.

-Oui ?

-Tu dois régler ce conflit avant qu’il n’ait lieu.

-Mais est-ce que j’y arriverais ?

-L’équilibre en Gensokyo est sur le point de se rompre. Tu es le seul à pouvoir l’empêcher.

-Pourquoi moi ? se plaignit-il. Pourquoi pas demander cela à Reimu ? ou à Marisa ? Voire même à Sanae ?

-Aucunes d’elles n’étaient si proche des habitants que toi. Tu y as des amis. Et tu…

-Je ne suis pas autant rattaché aux yokai qu’elles ? Les habitants croient le contraire…

-Sanae.

-Oui dame Yasaka ?

-Conduit notre invité à sa chambre. Demanda-t-elle alors que l’intéressé était surpris par sa réaction.

-Bien. Répondit-elle en se relevant puis en s’inclinant légèrement avant de lui demander de bien vouloir la suivre.

 

Elle l’accompagna jusqu’à une pièce peu meublée. Elle étendit le futon et prépara la chambre. Tom était perdu dans ses pensées, ne sachant plus quoi penser de la situation. Les grandes déesses de la montagne portaient leurs espoirs sur lui. Il avait peur de ne pas réussir. Il craignait que la fin de Gensokyo ne soit proche : une grande guerre où humains et yokai se massacreraient.

Il s’allongea dans le lit et ferma ses lourdes paupières. Son corps était trop frêle pour pouvoir tenir ce monde sur ses épaules. Tous ses combats pour un pays où chacun pourrait vivre une vie paisible sans craindre des attaques d’un autre seraient réduits à néant s’il échouait. Il réfléchissait à ce qui pourrait réussir là où il avait échoué. Il sentit du plus profond de son âme, une force se réveillée. Il savait maitriser son esprit yokai mais à la différence des fois précédentes, il ne tentait pas de prendre le contrôle de son corps. Il lui murmura des choses à peine audibles. Il se concentra et le renvoya au silence. Une idée germa dans sa tête. La seule autorité de Gensokyo restait la prêtresse du Sanctuaire Hakurei. Cependant, elle manquait à ses obligations. Lui-même disposait d’une puissance presque aussi forte que les siens mais pas de son pouvoir alors qu’il pouvait plus le mériter. Un léger sourire inquiétant s’afficha sur son visage. Son œil gauche prit une teinte plus jaune que d’habitude.

 

Le lendemain, dès les premiers rayons, il s’envola pour sa demeure, sous le regard inquiet de Kanako.

-Il est le seul espoir ? demanda Suwako qui arriva juste derrière elle.

-Je le crains. Répondit la déesse de la montagne.

-J’ai senti une étrange force émanant de sa chambre durant la nuit.

-J’ai senti une force aussi, une ancienne force.

-Je n’en avais pas senti de pareille depuis notre dernier grand combat. Raconta la déesse de l’eau.

-Oui… je pense que la source des problèmes en Gensokyo émane de lui.

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