Un jour à Gensokyo
Tom avait l’esprit préoccupé. La guerre en Gensokyo était sur le point d’éclater, une guerre qui ne laissera que la mort et la destruction. Il se devait d’empêcher ça . Alors qu’il vola jusqu’au dojo de l’ermite Kasen Ibaraki, il la vit méditer sur un rocher surplombant la falaise. Il se posa et marcha doucement vers elle. Elle leva la main droite. Le jeune homme s’arrêta. Il entendit un bruit venant de la falaise. Il resta sur ses gardes. Kasen se leva et marcha vers le précipice. Tom tenta de la rattraper, il la vit tomber dans le vide. Alors qu’il ne s’était pas encore rendu compte de ce qui venait de se passer, un gigantesque aigle remonta de la falaise avec la jeune fille sur le dos. Il n’en croyait pas ses yeux. L’oiseau fit le tour de la montagne avant de revenir près du dojo et de se poser. L’ermite descendit alors de l’animal et alla lui parler.
-Tom, qu’est-ce que tu fais ici ? demanda-t-elle.
-Je suis venu chercher conseils. Répondit-il.
-Bien, suis-moi. Dit-elle avant de se diriger vers son dojo.
Ils s’installèrent dans une pièce à l’écart du reste du bâtiment qui ressemblait davantage à un zoo qu’à un dojo. Ils discutèrent des problèmes qui émanent du village des Humains. Il raconta leur tentative de l’exécuter et sa fuite avant de se taire. Elle le regarda, il avait l’air abattu. Elle lui répondit qu’elle savait ce qui s’était passé dans la forêt à ce moment-là. Des larmes coulèrent sur ses joues. Il ne cessa de répéter que ce n’est pas ce qu’il voulait, que la colère s’était emparée de lui. Elle posa son bras bandé sur son épaule afin de le réconforter. Elle lui demanda de se calmer et de lui parler de son combat contre Yukari. Il se ressaisit violement et se tint le ventre. Il grimaça de douleur. Il posa sa main droit sur la table ou était posé le thé et y planta des griffes qui se mirent à pousser. L’ermite se leva et se plaça derrière lui avant de lui serrer la nuque avec force. Le corps du jeune humain se crispa un instant avant de se détendre de nouveau. Il se calma et ses griffes se raccourcirent. Il se retourna et la remercia avant de lui demander ce qu’il venait de lui arriver. Elle répondit que l’esprit yokai qui résidait en lui venait de se réveiller par le souvenir du combat contre Yukari, le moment où celui-ci a pris le dessus. Il demanda comment elle pouvait être au courant de cela. Elle répondit que les oiseaux lui avaient racontée les séances d’entrainements qu’il avait passé avec Mokou. Elle lâcha prise avant de s’éloigner de lui. Il ne comprenait pas pourquoi il n’arrivait pas à maitriser cet esprit alors qu’il s’était entrainé avec Mokou. Elle répondit que l’esprit qu’il avait créé n’avait pas l’intention de rester au simple état d’esprit, il souhaitait qu’il devienne un yokai. Il ne comprenait pas vraiment ce qu’elle voulait dire. Il l’interrogea pour lui demander si cet esprit avait une conscience propre et voulait le remplacer ou si c’était autre chose. Elle fut étonnée par la complexité de la question. Elle se retourna vers lui et lui répondit.
-Cet esprit yokai est l’incarnation la plus perverse de tes vices ! Sa conscience fait partie de la tienne. Tes vices ont pris la forme de cet esprit. Celui-ci combat ton esprit, remplit de bontés et de vertus.
-Kasen… que dois-je faire ? demanda-t-il avec un ton suppliant.
-Tu dois combattre tes vices. Je vais t’apprendre à devenir une meilleure person… Commença-t-elle avant de se taire.
-Kasen… cela aurait pu marcher pour d’autre comme Reimu, dit-il sur un ton plaisantin. Mais moi… je suis déjà ainsi… j’aide mon prochain, non pas par obligation mais par devoir moral… je suis pratiquement naturellement bon… je suis une personne bienveillante à l’égard de tout le monde. Comment pourrais-je faire plus ?
-On peut toujours faire plus.
-Je ne souhaite pas devenir ermite... l’immortalité, à quoi cela sert si l’on ne peut pas le vivre avec les personnes qu’on aime ? Et puis, j’ai suffisamment de problèmes avec les shinigami et les yama pour éviter d’en rajouter…
-Tom… tu trouveras les réponses dans la méditation.
-Je ne vais pas passer plusieurs semaines sous un banian…
-Je ne pensais pas à aller jusque-là. Dit Kasen un peu amusée.
-Si nous devons méditer, qu’on le fasse. La guerre menace Gensokyo et je ne peux pas me permettre de perdre un instant. Je dois trouver la solution le plus vite possible… Dit-il tout en se levant et en marchant vers la grande salle du dojo, suivit de l’ermite.
Il s’assit en tailleur, face au soleil couchant. Il médita ainsi durant plusieurs heures, sous le regard attentif de l’ermite. Son esprit mena un combat contre l’esprit yokai qui tentait de prendre le contrôle.
La lutte mentale dura jusqu’aux premiers rayons du jour. Il ouvrit les yeux, se leva, marcha puis s’effondra sur le plancher. Il se réveilla dans un futon, Kasen lui faisait boire un peu de thé, mélangé à des herbes médicinales et d’autres purificatrices, rendant le thé totalement imbuvable. Il demanda comment il allait. Elle répondit qu’il avait mené un dur combat contre l’esprit maléfique. Il demanda s’il l’avait vaincu. Elle répondit que c’était peu probable étant donné qu’il est intégré à sa personne même. Elle rajouta que malgré tout, il l’avait affaibli. Il sourit.
Il se reposa quelques heures avant de repartir. Il remercia l’ermite de la montagne avant de s’envoler vers le Sanctuaire Moriya. Alors qu’elle vit Tom s’éloigner, elle sentit une présence derrière elle.
-Qu’est-ce que tu as vu ? demanda-t-elle sans être étonnée par la présence de cette personne.
-Beaucoup de choses. Tu l’as aidé à combattre sa part la plus maléfique. Répondit la personne qui venait d’arriver.
-Oui. C’est une personne bien.
-Je le sais. Beaucoup de monde le sait.
-Il se bat pour conserver sa bonté.
-Chaque âme tourmentée à son combat à mener.
-Tes supérieurs savent ce qui lui est arrivé dans ses incarnations précédentes ?
-Oui.
-Qu’est-ce qu’il a pu lui arriver ?
-Des choses peu avouables. Bon je dois y aller.
-Tu pars déjà ?
-Tu apprécies ma présence maintenant ? demanda la personne portant une grand faux avec un air amusé.
-Si on pouvait le surveiller afin que rien ne lui arrive, cela me tranquilliserait.
-Il y a des combats qu’on doit mener seul. Les siens sont pour bientôt…