Un jour à Gensokyo
Chapitre 135 : Le mystérieux corps manquant
1194 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 08/03/2021 21:08
Une soirée de fin janvier. Un manoir prêt de la route. Une clôture récemment installée, un majestueux porche. Un jardin japonais partiellement entretenu. Une forge dans un coin, le lieu de vie au centre. Cela faisait longtemps qu’il n’était pas revenu chez lui. Son chat noir aux yeux bleus l’attendait sur le perron de la porte. Il inséra la clé dans la serrure et ouvra puis entra. La maison était telle qu’il l’avait laissé. Il ramassa le courrier puis monta par l’escalier situé au fond du couloir puis alla jusqu’à son bureau. Il s’installa dans son fauteuil et regarda le courrier, zappant le journal d’Aya et autres «publicités». Il trouva cependant une lettre. Il l’ouvrit et en sortit la feuille avant de la lire.
Mon cher Tom,
Je regrette les évènements qui se sont passés récemment. Nul ne pouvait contenir la colère grandissante des habitants face à cet état de fait. La jeune fille est sortie de son inconscience à l’heure tardive où j’écris ses lignes.
Une rumeur s’est mise à circuler dans le village. Le corps d’un habitant aurait été retrouvé, longtemps après sa disparition. Mais quelque chose cloche.
Les funérailles se dérouleront au cimetière du Temple de Myouren d’ici quelques jours.
J’espère te voir à l’enterrement, j’ai besoin de te parler.
Keine Kawashima
Tom s’enfonça dans son fauteuil. Il était pensif, regardant du coin de l’œil, la date de la cérémonie. Il vit que c’était pour le lendemain en début de soirée. Il se leva et alla préparer ses affaires pour l’occasion.
Le lendemain. Il était caché dans un arbre, assez éloigné de la foule. Divers membres influents du village racontèrent des oraisons funèbres, parfois rappelant combien il est dangereux de sortir seul. Il regarda de loin la cérémonie japonaise, la mise en terre de l’urne contenant les cendres dans le caveau familial puis les prières l’élevant haut dans le ciel, entrainant les senteurs d’encens.
Keine s’était un peu éloignée de la foule, espérant voir le jeune homme. Il l’appela du haut de sa branche. Elle lui conseilla de discuter chez elle. Elle rentra suivit par Tom qui s’était dissimilé dans les coins pour éviter d’être repéré par les quelques humains restant au village. Il lui demanda pourquoi elle voulait le voir.
-Tom, je voulais pour commencer m’excuser de ne pas t’avoir défendu quand tu en avais besoin. Dit-elle avec honte.
-Je sais, tu as fait ce qui te semblait bien, répondit-il avec gentillesse. Pourquoi m’as-tu fait venir ?
-Des rumeurs circulent.
-Lesquelles ?
-Il aurait été dévoré par des yokai et les restes auraient été retrouvés près du Manoir.
-Quoi ?! Il repensa alors à ce terrible accident qui eut lieu au manoir. Tu sais ce qu’il l’aurait tué ?
-Le corps a été inhumé avant que j’ai pu y jeter un œil. Mais il y a un problème…
-Quel problème ?
-Les cendres qu’on vient d’enterrer… ne sont pas d’origine humaine.
-Explique-toi.
-L’histoire de ces cendres appartienne à un animal. De plus, le jeune homme a disparu peu de temps après l’émeute au village et ta tentative d’exécution. Tout le monde croyait qu’il avait disparu. Mais la cérémonie de quarante-neuf jours a commencée dès le lendemain.
-C’est quoi cette cérémonie ? Mais pourquoi ils feraient ça ?
-C’est comme ça qu’on enterre ici. On place l’urne contenant les restes du mort sur un autel pendant quarante-neuf jours. Des prières sont adressées le troisième, septième, vingt-et-unième et quarante-neuvième jour.
-Je ne savais pas.
-Le problème est que cette cérémonie a commencé dès le lendemain de sa disparition.
-Il allait vers où ?
-D’après des témoignages, il allait vers le Lac Brumeux.
-Peut-être que…
-Qu’y a-t-il ?
-Je pense… je suis allé me reposer chez la vampire à ce moment. Un drame s’est produit. Un humain fut tué. Personne n’avait compris pourquoi et comment il pouvait être ici…
-Il n’y a pas d’autres disparitions d’habitants avant ou après celui-ci… Se pourrait-il qu’il soit allé au manoir ? se demanda-t-elle.
-Mais pourquoi ?
-Franchement, je n’en sais rien.
-Fort bien…
-Tom, tu ferais mieux de repartir mais fait attention à toi. Ce qui s’est passé n’est pas normal, il se passe quelque chose dans le village. Je vais tenter de trouver de mon côté.
-Merci Keine.
Tom s’en alla sans un bruit, retournant à son manoir, ne cessant de penser à ce qu’avait dit son amie. Pourquoi enterrer des cendres à la place de l’homme? Comment savent-ils qu’il est mort s’ils n’ont pas retrouvé son cadavre ? Et pourquoi l’enterré si vite ? Il se souvint des oraisons, parfois d’une grande violence à l’encontre des yokai. Il se demanda quelle aurait été le but de tout ceci.
Une fois suffisamment loin du village, il s’envola vers son domicile. Il faisait froid et la neige recouvrait tout Gensokyo. Il vola rapidement et bas, espérant ne pas attirer l’attention. Il était assez inquiet par rapport à ce qu’il se passait dans le village et la tournure que prenait les évènements. Une guerre ouverte entre les yokai et les humains n’étaient plus impossible. Il avait l’impression que l’équilibre en Gensokyo fut rompu. Il se disait que cela ne pouvait pas être l’œuvre de Yukari, elle était morte, et puis, elle défendrait les yokai et ne soulèverait pas les humains contre eux. Une force inconnue menaçait la paix en Gensokyo. Il se disait qu’il était de son devoir de découvrir la vérité et de propager la justice.
Il se posa devant chez lui et découvrit que la porte avait été forcée. Il dégaina sa courte lame qu’il porte toujours avec lui et entra sans faire un bruit. Il alluma les bougies du couloir par un geste de la main. Il marcha dans le couloir et entendit des bruits venant de l’étage supérieur. Il avança prudemment vers l’escalier puis commença à monter. Il vit de la lumière être émis depuis son bureau. Il se colla contre le mur, à côté de la porte de son bureau, entrouverte. Il regarda et vit une personne en train de fouiller dans ses papiers. Tom entra et surpris le cambrioleur. Celui-ci lui lança une poignée de kunai avant de sauter par la fenêtre en la fracassant. Le jeune homme regarda par celle-ci et ne vit plus son mystérieux visiteur nocturne. Il ferma toutes les fenêtres et les verrouilla. Il se disait que toute cette affaire était bien étrange.