Un jour à Gensokyo

Chapitre 121 : Au cœur des ténèbres de Gensokyo

1219 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 30/01/2021 22:03

Un jeune homme marcha péniblement à travers la forêt, le corps blessé mais moins que son esprit, brisé. Il se tenait le flanc et respirait avec force. Quand il se posa sous un arbre, il pensa que son heure était peut-être venu. Le jeune homme laissa le tissu imbibé de sang tomber au sol et leva la tête vers le ciel. Il entendit un bruit venant de l’autre côté de l’arbre et se déplaça lentement afin de voir qui était là. Le grand blessé ne trouva personne, excepté un mouchoir. Tom se demanda si son intuition était la bonne mais il décida de le poser sur sa plaie et recommença de marcher.

 

Il quitta la Forêt des yokai proprement dite pour arriver dans un petit bois juxtaposer à celle-ci. C’était un des lieues de contacts entre les yokai de la forêt et les humains, les lieux où ils apportaient des offrandes aux yokai en échange de ne pas les attaquer. Cependant, celui-ci ne servait pas à ça, il se trouvait trop loin du village et nécessitait de contourner la forêt par le sud. Cette zone était peu connue car peu explorée. Malgré sa petite taille, l’endroit demeurait très dangereux.

Il vit entre les arbres, une cabane, faite en rondin de bois et de petite taille. Celle-ci semblait habitée car une légère lueur sortait de la porte entre-ouverte. Tom se demanda qui pouvait habiter ici, en plein territoire yokai. Il s’avança prudemment. Alors qu’il n’était qu’à quelques mètres de la porte, il entendit un étrange bruit qui ressemblait à un bruit de mastication. Il posa sa main tremblante sur la poignée et la poussa légèrement sans faire de bruit. Le spectacle qu’il vit le figea sur place. Une créature habillée en noire était en train de dévorer le corps d’une personne. La tête de celle-ci glissa d’entre les mains de la créature et roula sur le côté, le visage en partie dévoré. La créature en noire commença légèrement à tourner la tête vers Tom. Son œil rouge avait la pupille contracté, une grande partie de son visage était recouvert de sang et un morceau de chair dégoulinait de sa gueule garnie de crocs.

Tom recula d’un pas mais son second pied semblait figé sur place. La créature qui n’était d’autre que Rumia se leva, s’essuya la bouche avec sa manche puis marcha vers lui avec un sourire malsain. Il poussa un terrible cri puis fuit. Il courut dans la forêt pendant une période qui semblait s’étirer, il avait l’impression que la moindre ombre était un yokai le poursuivant, cela lui fit remonter à la surface le moment de son arrivé en Gensokyo. Il ne revint à lui qu’après avoir trébucher sur une grosse pierre qui sortait du sol. Il fut intrigué par sa forme et tout en se relevant il comprit qu’il s’agissait d’une tombe. Il dégagea la mousse accumulée dessus et put lire un nom : Rin Satsuki. Après avoir découvert l’identité du propriétaire de la tombe, il marcha d’un pas rapide jusqu’à une dépression dans le sol couvert en partie par des feuillages. Il s’y allongea, espérant qu’elle ne l’avait pas suivi. Il se soigna avec le peu qu’il avait sur lui puis se mit en position du fœtus, avant de commencer à pleurer. Il sentait que ses nerfs venaient de craquer, en moins de quelques heures, il venait de découvrir un visage de Gensokyo qu’il ne voulait pas voir : sa face sombre.

La neige commença à tomber, un léger manteau blanc se réinstalla encore pour quelques heures. Tom ne cessait de penser à tous les éléments de sa vie jusqu’à l’instant où tout a basculé. Ses sens étaient à l’affut du moindre bruit, de la moindre vibration, de la moindre odeur. Il entendit au loin ce qui ressemblait au bruit d’un chariot qu’on poussait, une forte odeur de soufre se déplaçait dans l’air et la température s’élevait avant de retomber au-fur-et-à-mesure que le bruit du chariot s’éloignait. Il pensait que c’était pour lui le chariot mais se souvint du pauvre malheureux qui semblait avoir la soixantaine et dont il ne devait plus rester grand-chose. Malgré les angoisses, il s’endormit.

 

Son sommeil fut mouvementé, pleins de cauchemars. Il rêva d’un grand conflit, plongeant Gensokyo dans la mort et la destruction. Il vit Marisa étendue sur l’herbe, ensanglantée alors que lui se trouvait dans le ciel. Il voulut aller la sauver mais il resta bloquer sur place, incapable de bouger. Il pouvait juste voir que la mort et la destruction qui se termina par une violente explosion suivit d’un champignon atomique qui finit par l’éblouir. Quand il revint à lui, le jeune homme se retrouva au milieu d’une terre volcanique. Il pensa aux Enfers mais il y avait un ciel au-dessus de lui. Il vit le chapeau de Marisa accrocher à un arbuste mort. Tom tomba à genoux, le regard tourné vers le sol et pleura. Une voix se fit entendre face à lui, il releva la tête et vit Yukari. Elle lui déclara que Gensokyo avait disparu et qu’il en était le responsable. Il se releva et refusa de la croire avant de l’accuser. Elle rétorqua qu’elle ne voulait pas la destruction de la terre des illusions. Il lui demanda pourquoi c’était de sa faute. Elle répondit que sa mission était de sauver Gensokyo des ténèbres.

Il se réveilla en sueur dans une flaque d’eau, la neige ayant partiellement fondue. Il s’extirpa de sa cachette et marcha vers la direction de sa demeure. Cependant, une force invisible et puissante le retint dans ce lieu comme s’il n’avait pas terminé quelque chose. Il baissa la tête, ferma les yeux et se concentra. Les feuilles commencèrent à tourner autour de lui alors qu’il dirigea les paumes de ses mains vers le ciel. Il contracta ses doigts et les dispersa. Il releva la tête et rouvrit les yeux, devenus jaunes avec des pupilles à fentes verticales. Il esquissa un sourire sadique. Il marcha vers la cabane en bois où Rumia se trouvait.

Quand il y arriva, la cabane était ensanglantée, sur les murs intérieurs étaient attachées divers outils tranchants, au fond de la cabane, il y avait une grande table où des restes de viandes étaient posés. Il s’approcha de ceux-ci et récita un sutra. A ce moment, la yokai des ténèbres entra à son tour, surprenant Tom, celle-ci fut d’autant plus surprise de le voir ici. Il fit un geste de la main et la porte se ferma et se verrouilla. Il s’approcha lentement vers elle, le regard porté sur elle. Un cri terrible fut poussé puis le calme revint sur la forêt.

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