Touhou Side story : La Deuxième Guerre

Chapitre 17 : Des visages oubliés 1/2

2865 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 26/02/2020 23:11

Une dizaine de minutes après mon réveil, notre groupe continua d’avancer dans ce long couloir situé derrière la salle des machines où se situait Daisuke Takeda.


Mes amies étaient à l'affût du moindre piège qui pourrait nous être tendu. Le charpentier de l'Équipage Amakusa était peut-être mort, mais il n'était pas impossible d'autres obstacles inattendu puisse nous barrer la route, des obstacles autant létaux que le lieu de notre dernier combat.


De mon côté, je sentais toujours l'aura de K.A au bout du corridor, cette fois-ci, la confrontation semblait inévitable. Néanmoins, j'étais confiante : avec Minako pour m'épauler en cas de mauvaise situation, j'avais tous les atouts en main pour vaincre celui m'ayant fait connaître l'Enfer beaucoup trop longtemps. Toutefois, le mystère autour de sa véritable identité ne m'avait pas quitté l'esprit une seule seconde depuis la fin de notre dernier combat tout à l'heure.


Il faudrait que je trouve un moyen de briser son masque avant de mettre fin à ses agissements.


Nous n'étions plus très loin de notre prochain ennemi. Une porte de même envergure que la Salle des Machines était visible depuis quelques secondes. J'eus alors un plan d'attaque en tête que je fis part à Yukari :


"Si cet homme masqué se trouve vraiment derrière la porte, je m'occuperais d'attirer son attention, profitez-en pour continuer d'avancer, le temps nous est comptés !


-Comme tu veux, évite juste de laisser ta seconde personnalité prendre le dessus, compris ?


-Tout se passera bien Yukari, vous pouvez compter sur moi !"


Nous étions arrivées à la porte. Sans plus attendre, je fis apparaître un orbe Yin Yang qui détruisit la solide entrée. Nous continuâmes notre course, mais à notre surprise, K.A ne se trouvait pas en face de nous. À la place, il y avait ce mystérieux scientifique présent lorsque je fut prisonnière du navire.


“Soyez les bienvenues dans mon laboratoire mesdames, laissez-moi vous présenter mon nouveau cobaye” salua-t-il


Soudain, Minako m’alerta :


“Ce lieu… Je le reconnais ! C’est ici que j’ai été ressuscitée ! C’est ce scientifique qui a conçu la machine où j’avais repris connaissance !”


Je décidai de couper court aux présentations en préparant un autre orbe dans ma main tout en fonçant sur Tatsumi. Il n’avait néanmoins toujours pas effacé son sourire au visage. Je n’étais qu’à quelques centimètres de lui porter mon coup lorsque je l’entendis prononcer cette simple phrase :


“Occupe-toi d’elle, et assure toi de bien faire ton travail cette fois-ci !”


Venant de nulle part, un poing se planta dans ma mâchoire. Le coup était si puissant qu’il me propulsa dans l’une des portes du laboratoire qui se brisa. Je fut projeté à terre, hors de la salle, contre un des murs.


J’en étais sonnée, ma vision était trouble et mon dos était sévèrement touché, bien qu’il ne fut miraculeusement pas en miettes. J’en crachais quelques petites flaques de sang, mon crâne me faisait souffrir, et je ne pouvais respirer que très difficilement.

“Seika ! Rien de trop cassé ? demanda Minako angoissée


-Ça pourrait... aller mieux... mais ça va, je suis encore vivante, je n'ai… pas fais assez attention à son aura !!”


Alors que ma vue redevint nette, je me rendis compte du lieu où je me trouvais : c’était une immense salle, assez haute pour voler. Le terrain était composé de sable où gisaient des restes mécaniques de Cyber-Daisuke. Quant au mur, il était rempli d’armes blanches en tout genre, cela pouvait aller du simple tantō aux armes lourdes.


“Nom d’un chien, où est-ce qu’il m’a encore envoyé !!?


-Dans ma salle d’entraînement, Fille du traître !”


Je sentis alors son aura s’approcher de moi, lentement, mais sûrement. Cette présence qui m’était devenu familière, je pouvais ressentir sa particularité maléfique s’intensifier à chacun de ses pas, à telle point que j’ignorais si j’aurais été capable de ne pas en être effrayée sans mon entraînement de prêtresse Hakurei.


On dirait qu’il n’est plus le même au niveau de sa puissance, pour qu’il m’envoie valser aussi loin… Cela n’aurait pas un lien avec son aura ? Arg, je ne sais pas…


“Qui est cet homme ? demanda ma grand-mère


-Il s’agit du fumier ayant exécuté mon père, puis ma mère, aux côtés de l’Équipage Amakusa !


-Je vois. Dans ce cas, vainc-le pour que l’on puisse rejoindre les autres rapidement !”


Durant son avancée, K.A. attira deux katanas de la pièce vers lui :


"Je me suis lassé des robots de Daisuke et j'ai furieusement envie de te combattre à ta puissance maximale, mais pour ce faire, une seule solution m’est envisageable : te torturer jusqu'à ce que tu craques !


-Désolée de te décevoir, mais cela ne se passera pas comme la dernière fois !


-Ooooh tu en es si sûr bâtarde ?" Me répondit-il, narquois


Tout à coup, le sable au sol commença à s'élever avant de tournoyer autour de moi, je ne vis plus rien, si ce n'est son aura s'approchant vers moi à une vitesse exponentielle.


Il va tenter une attaque frontale. Il ne semble pas connaître mes pouvoirs de manipulation de gravité. Je devrais garder cela en réserve pour l'utiliser à mon avantage le moment venu. J’ai une idée !


Juste avant sa probable arrivée, je posai un sceau explosif au sol avant de faire un bond en arrière en passant au travers du tourbillon. Je fis plisser mes yeux dans l’espoir que ma vue ne soit pas gênée par des grains de sable en sortant de là.

Je vis brusquement l’explosion de mon sceau éjecter le sable tourbillonnant partout dans la salle. Par réflexe, je mis mon bras sur mes yeux afin de me cacher la vue, lorsque j’entendis des bruits métalliques venant de derrière moi. En me retournant, je vis qu'il s’agissait de plusieurs armes accrochés au mur, envoyés comme des flèches sur moi. En urgence, je sortai quelque sceaux explosifs avant de les envoyer : ils firent éclater les projectiles.


Je pensais être tranquille pour quelques secondes, cependant, j’avais oublié l’aura de mon ennemi qui se trouvait d’ores et déjà devant moi au moment de me retourner. Il tenta de me planter ses armes dans mes épaules. En réponse à cela, je fermai mon poing en visant ses côtes. Nos coups furent portés simultanément. De mon côté, je pus propulser mon adversaire contre le mur qui lâcha ses armes, bien que ces dernières me faisaient subir une douleur comparable à des coups de poignards.


J’ai progressé depuis la dernière fois… C’est à moi de dominer le combat cette fois-ci !


K.A. semblait sonné. Il était enfoncé dans le mur, mais se dégagea avec quelques difficultés un moment plus tard, en me lançant :


“Tu en as de la force pour une bâtarde, même pour ce que j’appelle un échauffement. Avant de te faire perdre tes moyens, je vais te faire l’honneur de me présenter, prends cela comme une félicitation d'être arrivée aussi loin.”


“L’honneur de me présenter” ? Comme si j’en avais quelque chose à faire ! me dis-je en retirant dans la douleur les lames plantées en moi


“Lorsque ton père nous a trahi et s’est allié avec cette saleté de prêtresse Hakurei il y a 20 ans de cela, il a tué ma mère, la plus puissante et pure des divinités. Depuis ce jour, je me suis juré de me venger de la lignée Hakurei en faisant connaître l’Enfer à chacun de ses membres jusqu’à ce que mort s’en suive ! Mon nom est Kibō Amakusa, Fils de la Yokai-Dieu Katsu Amakusa !”


“Le fils de Katsu Amakusa ? Impossible ! Comment aurait-elle eu un fils ? S’exclama Minako


-Quelque chose ne va pas ! Si je me souviens bien, Maman m’avait dit que le nom de Yokai de Papa était Kibō Amakusa !


-Attends deux secondes, ton père était un Yokai, qui plus est le fils de Katsu Amakusa !!? Comment ça ?


-Pas totalement, c'est trop long à t'expliquer, mais pour faire simple, la personne qui se trouve en face de nous se fait passer pour mon père, son aura et sa voix ne sont absolument pas les mêmes comparées à lui !


-Je n'y comprends rien ! Mais l'heure n'est plus à la réflexion."


Je soulignai alors à mon ennemi, plus qu'irritée :


"En plus d'avoir tué mon père, tu t'amuses à te faire passer pour ce qu'il était… Tu es pitoyable !


Lorsqu'il m'entendit dire ces paroles, un court moment de silence s'en suivit. Il ricana silencieusement, puis ses ricanements se transformèrent au bout de quelques secondes en éclats de rires bruyants.


"Il te manque une case ma parole ! Celle-là, on ne me l'a jamais faite ! Adrian Nakamura, le traître, fils de Sa Sainteté ? Tu ne manques pas d'humour pour une bâtarde ! Pour te remercier de m'avoir fait rire, voici un autre souvenir !"


Me dit-il en m'envoyant un sac dans mes mains. Je sentis quelque chose de visqueux à l'intérieur, quelque chose qui me dégoûtait tellement, que je n'eut presque pas le courage de l'ouvrir. Lorsque je découvris le contenu, mon esprit en était détruit : il s'agissait d'un cœur humain desséché.


Kibō me demanda en riant quelque chose qui allait éveiller une haine enfouie en moi :


"Il te plaît le cœur de ton félon de père ? J'ai voulu te le garder en réserve. Toutefois, concernant les corps entiers de tes parents, ils ont été mis au fourneau comme le reste des déchets de "l'Avenger" !"


À ce moment-là, la cadence du battement de mon cœur commença à s'intensifier comme jamais. Ce qu'il venait de dire était de trop pour moi.


Il a osé comparer mes parents à l'ordure qu'il est !!? Il ne s'en sortira jamais vivant ! Je vais… Je vais…


Une voix se fit retentir dans ma tête, celle de mon père agonisant et me demandant de l'aider. Une folie meurtrière s'éveilla en moi.


De plus, j'entendis la mauvaise moi, revenue de plus bel avec ma haine et ma rancœur, me chuchoter à l'oreille :


"Tu veux lui faire ravaler ses mots ? C'est le moment idéal pour l'étriper !!!".


Tout en tenant le cœur de mon père dans ma main, je fonçai directement sur Kibō qui riait aux éclats. Il se prit mon autre main fermé dans ses côtes. Il s'en retrouva propulsé une fois de plus contre le mur.


Néanmoins, il eut le temps de pointer toutes les armes accrochées de la salle vers moi avant de me les lancer. Ayant remarqué cela, je fis stopper ces derniers à quelques centimètres de moi. Ma colère et ma haine me firent les tordre avant de les réduire en miettes.


Assistant à ce spectacle inattendu, mon adversaire ne perdit plus une seconde de plus, et commença à voler très rapidement partout dans la pièce. Il espérait sans doute pouvoir m'attaquer sans que je ne puisse voir ses mouvements. Ce fut là sa plus grave erreur.


En effet, j'étais maintenant habituée à sa vitesse de mouvement. Au moment où tenta de me donner un coup en se jetant sur moi, j'eus le temps de l'attraper par le masque avant de le traîner violemment le long des murs de la salle, enfonçant sa tête dedans.


"C'est ça Seika ! Fait-lui souffrir le martyr ! Je n'aurais peut-être pas à prendre les commandes pour cette fois !" Me félicita ma mauvaise personnalité


Kibō était à présent affaibli, son destin se tenait plus que dans le creux de ma seule main utilisée pour ce combat. Pressée de la voir mort, je décidais de lâcher sa tête avant de préparer l'orbe yin yang le plus puissant que je puisse matérialiser. Les hurlements dans ma tête ne s'étaient toujours pas éclipsés.


Maintenant, tu va mourir et regretter amèrement tout le mal que tu m'a fait subir !


L'orbe yin yang était prêt. Sans hésiter une seule seconde, je lançais mon attaque qui brisa en mille morceaux le masque de mon némésis. C’est à ce moment-là que les hurlements s'étaient soudainement arrêtés, bien que je pouvais toujours sentir l'aura de mon opposant aussi faible fut-elle.


"Seika… il est encore vivant, décapite-le avec sa propre arme !" Me murmura à plusieurs reprises ma mauvaise partie.


Sans en être conscient, j’étais presque devenu celle que je refusais d’être pendant longtemps.


Je fis attirer un des katanas de Kibō vers moi, un de ces mêmes katana qui avait été utilisé pour me poignarder légèrement au niveau de mes épaules.


Une fois l'arme en main, je fis un bond sur mon ennemi, hurlant ma rancœur, tout en tenant l'arme le long de sa gorge pour l'enfoncer jusqu'à ce qu'il touche le sol.


"Finis-le Seika ! Finis-le et notre vengeance sera en grande partie accomplie !"


J'étais sur le point de commettre l'irréparable lorsque j'entendis ma victime parler et m'appeler par mon prénom :


"Sei…ka…"


Il s'agissait d'une des deux voix ayant hanté mes rêves ces derniers mois. La voix de mon ennemi avait changé à cet instant en une voix bien familière. Je reconnus immédiatement son visage.


"Non… Impossible… un tel monstre ne peut pas être lui ! Qu’est-ce que tu attends Seika !!? Il doit mourir, tu m’entends !!? Pourquoi tu ne l’achèves pas ?! S’écria ma mauvaise partie qui était en train de perdre ses moyens.

-Tu as oublié qui il était n’est-ce pas ? Dois-je te rappeler que c’est en partie pour lui que tu t’es éveillée en moi ?


-Oui… Mais il t’a fait souffrir le martyr ! Traumatisé tant physiquement que psychologiquement. Ce monstre mérite de-


-Ce n’est pas à toi d’en décider ! Ce corps m’a toujours appartenu et ce n'est pas prêt de changer !


-Tes émotions m’appartiennent pourtant, j’ai arrêté de compter le nombre de fois où je te l’ai démontré. De toutes manières, quoi que tu fasses, ta survie et ta puissance dépendent de moi ! ricana la mauvaise Seika.


-Plus maintenant… Je n’ai plus besoin de toi pour vaincre le reste de l’Équipage Amakusa seule ! J’ai mené ce combat sans avoir recours à ton aide. Désormais, tu n’es plus qu’une simple cicatrice qui ne sera plus visible avec le temps. lui dis-je dans le plus grand des calmes.


-NON ! TU AS BESOIN DE MOI !! QUE SERAIS-JE SANS TA-


-DISPARAIS ET NE REVIENS JAMAIS !


Après avoir passée des mois à me tourmenter, elle s’était enfin tue définitivement. Toute cette haine, toute cette rancœur, toute cette violence accumulée envers cette personne s’était volatilisée, envolée telle un château de cartes face au vent.


En regardant celui que j’avais blessé, je ne pus empêcher mes larmes de couler à flots. En jetant mon arme, je me rendis compte que l’organe que je tenais depuis tout à l’heure dans l’une de mes mains n’était qu’en réalité une pierre.


“Seika ! Tu m’entends !!? Pourquoi tu ne m’a pas répondue !!? Qu’est-ce qui t’es arrivée !!?” me hurla Minako que je n’avais plus entendue depuis le début de ma folie meurtrière


Au lieu de lui répondre, je pris la victime dans mes bras, cette dernière m’avait déjà reconnu. Pour être honnête, cet homme aurait deviné mon visage entre mille. Il respirait difficilement :


“Pardonne-moi Seika… Je t’ai fait tellement souffrir...


-Je m’en fiche !! On a tous cru que tu étais mort… Mais maintenant, je suis si heureuse de te revoir… Papa… lui rétorquais-je en sanglotant


-Seika… dit il avant de s’évanouir”


Bien qu’haletant très difficilement, je connaissais bien mon père. Il a déjà survécu à bien pire que cela. Je posai doucement mon père à terre, avant de sécher mes larmes, car mon combat contre Tatsumi ne faisait que commencer.


-Repose toi maintenant… Je dois aller aider les autres… Je reviendrais te chercher quand ce sera fini ! Je te le promets !”


J’ignore ce qui lui est arrivé, mais ce qui est certain, c'est que ce foutu scientifique s’est amusé à lui faire subir un lavage de cerveau intégral tellement violent que je n'ai reconnue ni son aura, ni sa voix ! Il va payer pour ce qu’il a osé nous faire !



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