Touhou Side story : La Deuxième Guerre
Suite à l'explosion ayant réduit à néant la Prêtresse Hakurei masquée, j'avais perdu connaissance. Je n'avais strictement aucune idée de ce qu'il allait advenir de moi-même, ou bien de la Coalition Nakamura. Néanmoins, je sentis quelqu'un me porter sur son épaule. Étant inconsciente, je ne pouvais pas ressentir l'aura de cette personne. J'entendis cependant dans mes pensées une voix que je n'avais pas entendue depuis bien longtemps :
"J'ai mal… je souffre tellement…"
Cette voix n'était pas celle de n'importe qui, il s'agissait de mon défunt père.
Papa ? Non ! Ce n'est que le fruit de mon imagination, j'ai vu sa tête rouler hors d'un sac avec celle de Maman. Cette enflure de K.A lui a fait subir le martyr et à déshonoré sa mémoire. Je le vaincrais, tout comme j'ai vaincu son alliée masquée ! Il verra ce qu'il verra !
Je finis par ouvrir les yeux. Je n'étais pas à l'extérieur au niveau du Lac Brumeux, mais bien en intérieur. Cet endroit ne semblait absolument pas être le Manoir de Madame Scarlet.
"Où… suis-je ?
-Dans "l'Avenger" Seika Hakurei !
Je reconnus immédiatement cette voix hautaine et inquisitrice. Rien que le fait de repenser à cette personne me mit un goût amer dans la bouche, ainsi qu'une lutte épineuse pour ne pas laisser ma colère et ma haine prendre le dessus. Cet homme était la principale cause de l'Enfer psychologique que j'avais vécu.
Je me levai, avant de me rendre compte que j'étais dans une sorte de cachot, derrière des barreaux de fer, enchaînée aux mains et aux pieds. Devant moi, il y avait K.A, assis à sa manière. Il n'était pas encapuchonné, mais sa tête était entièrement recouverte de son masque m'empêchant d'avoir la moindre idée de sa véritable identité. Quant à son aura, il était toujours aussi sombre que la dernière fois.
J'eus comme premier réflexe d'utiliser mon pouvoir pour me libérer en faisant attirer les chaînons qui me liaient au mur vers moi, dans le but de me mouvoir plus facilement. Toutefois, je n'eus pas assez de forces. Je les avais utilisées suite à mon précédent combat. K.A me regarda et me dis d'un ton moqueur :
"Inutile petite, tu risques plus de te faire mal qu'autre chose. Ton combat contre notre camarade t'as entièrement affaiblie !"
Ça me fait mal de le reconnaître, mais il marque un point ! Je suis épuisée, et j'ignore ce qu'il se passe ! Je dois mettre ma rancœur envers lui de côté et rester calme pour ne pas laisser passer la moindre chance d'échappatoire.
-Que s'est-il passé ?
-Tu t'es effondrée suite à ton combat, je t'ai donc récupéré jusqu'à l'Avenger. À l'heure qu'il est, tes amies doivent être épuisées pour avoir combattu sans arrêt pendant toute une journée des vagues incessantes de Cyber-Daisuke qui signeront leur fin !"
Non… Ce n'est pas possible ! Elles n'ont pas encore perdu ! Elles viendront tôt ou tard ici pour tenter de me sortir de là et elles y risquent gros ! C'est pour cela que je dois absolument m'échapper de l'Avenger avant qu'elles n'aient le temps de le faire.
Soudain, un homme habillé en scientifique arriva dans la salle. Il semblait sérieux et commença à résumer la situation à mon ennemi juré :
"Les 100 derniers Daisuke en réserve ont été envoyés ! Tu es demandé pour l'exécution de notre jeune captive, ordre de la Capitaine Nakagawa !
La Capitaine Nakagawa… C'est elle la vraie responsable derrière l'Équipage Amakusa ainsi que le meurtre de mes parents ! Elle a donc prévu de me tuer… Que faire pour me sortir de là ?
K.A. ne bougea pas d'un seul pouce, comme s'il n'avait pas entendu ce que lui avait demandé ce mystérieux scientifique :
"Je refuse, je ne suis pas un bourreau sans cervelle ! Si vous voulez me la faire exécuter, ce sera dans un combat à mort, où elle sera à sa pleine puissance, comme la dernière fois !
Il eut juste le temps de finir sa phrase que le scientifique fronça les sourcils et commença à dire d'un ton sévère :
-Décidément, tu refuses d'écouter mes ordres, ne me forces pas la main ! Dois-je une fois de plus te rappeler que celui qui commande après notre chef, c'est moi ? Ton crâne à l'air de l'avoir oublié !"
À ce moment-là, je vis une scène qui marqua mon esprit un bon moment : aux mots de cet homme, K.A se tenu le masque en essayant de l'enlever, comme s'il subissait un mal indescriptible au niveau de sa tête. Il se mit à terre et se tordit de douleur. Malgré ma rancœur infinie envers lui, je ne pouvais ressentir que de la pitié à ses hurlements. Au bout d'une vingtaine de secondes, K.A se releva tant bien que mal, respirant profondément :
"C… Comme vous le voudrez… Seigneur Chishiki…"
Seigneur Chishiki ? C'est donc lui qui a créé cette fausse Prêtresse Hakurei ? Je dois… Aïe !
Je sentis soudainement une piqûre au niveau de mon cou. Le scientifique m'avait lancé quelque chose. Lorsque je retirai cette chose, je me rendis compte qu'il s'agissait d'une sorte de seringue avec une aiguille aussi fine que du papier. Ma vision devint trouble.
Qu.. qu'est-ce que… c'est ? Je ne sens plus… mes jambes…
"Il s'agit d'une simple drogue te faisant plonger dans un profond sommeil durant une quinzaine de minutes, le temps de t'expédier vers le lieu de ton exécution."
Non… Je ne me laisserais pas…
Je m'effondrai une fois de plus à terre. Allais-je être exécutée, ou bien m'en sortirais-je ? Je n'avais pas de réponse à ces questions, du moins jusqu'au moment où une nouvelle option vint à moi :
"Tu comptes sérieusement laisser ces chiens nous tuer ? Tu es pitoyable ! Tu as désormais ce dernier choix : soit tu attends d'être abattue comme un mouton, soit tu me laisses prendre le contrôle de ton corps et t'assurer en même temps une survie garantie !"
Il s'agissait de ma mauvaise partie, toujours aussi mécontente de mon choix de la contenir. Néanmoins, je ne pouvais pas ignorer son offre au vu de la situation :
Elle a raison en soi, il y a des très fortes chances que je sois trop loin pour mes amies, alors autant tenter quitte ou double. Mais si Marisa et les autres arrivent à temps pour me sauver, est-ce qu'elle va s'en prendre à elle ? Que faire ?
La mauvaise Seika reprit :
"Tu tiens tellement que cela à rejoindre nos parents de la même manière ?"
À ce moment-là, elle me fit subir une nouvelle vision d'horreur : je vis ma tête tomber et rouler avant de la voir écrasée par une énorme masse de pierre. Ayant plus qu'assez de ces visions, j'ouvris les yeux avant de me rendre compte que j'étais dans une immense salle.
J'étais sur le ventre, immobilisée au sol par K.A. probablement. Je ne pouvais pas lever la tête pour remarquer l'endroit où j'étais. Soudain, j'entendis cette voix rieuse :
"Enfin ! J'ai attendu 17 ans pour ce moment ! J'ai demandé à Tatsumi de te faire endormir jusqu'à maintenant. Il serait dommage de ne pas lire sur ton visage le désespoir, juste avant d’être décapitée en étant consciente !"
Je reconnus cette voix, bien que je ne l'avais entendu qu'une seule fois : il s'agissait de Goken Nakagawa, la capitaine du navire où je me situais. Elle était non loin de moi, prête apparemment à tout pour assister à ma mise à mort. Elle poursuivit :
"Seika Hakurei, je te laisse cinq secondes pour exprimer tes dernières paroles avant que notre homme ne tranche ta tête ! 5 !"
Tant pis ! Je dois laisser le contrôle à ma mauvaise partie, sinon je suis foutu ! Tentons-le tout pour le tout !
J'étais sur le point de repenser à ma colère et haine, quand soudain, j'entendis un coup se porter sur mon bourreau suivit d’un bruit sourd. Je sentis immédiatement la pression sur mon dos se relâcher. La première chose que je vis en me relevant fut K.A enfoncé dans un mur de la salle, probablement assommé. La seconde chose fut Goken Nakagawa, assise et stupéfaite par la scène que je n'avais pas vue. La dernière chose, la plus surprenante, était la personne ayant asséné un gros coup à K.A : il s'agissait de celle qui fut la Prêtresse Hakurei masquée. En effet, ses vêtements étaient les même que cette dernière.
Ok… On peut m'expliquer ce qui vient de se passer ?
Goken stupéfaite et sur les nerfs vociféra :
“Toi ici !!? Impossible, cette chienne t'a vaincue ce matin !!!
-Désolé de te dire cela, mais je suis plus coriace que ça, j’ignore ce que vous aviez en tête en me ressuscitant, mais jamais je ne vous laisserais faire du mal à Reimu !
Elle me prend pour… Maman ? Si c’est bien à moi qu’elle fait référence, elle se trompe légèrement de personne. Quelle galère, je ne comprends plus rien ! Si ce n’est pas une création de Tatsumi, qui est-elle réellement ?
Goken répondit à cette personne :
-Tu crois sérieusement pouvoir nous faire face seule ? Tu étais largement plus puissante sous notre contrôle ! De toute manière, que tu la sauves ou non, Yukari à d’ores et déjà perdue cette guerre ! Dans 12 heures, Le Canon Requiem sera enfin à sa pleine puissance et fera de nouveau feu en rasant de la carte le Village des Humains ainsi que ce qu’il reste du Manoir du Démon Écarlate !
-Le Canon Requiem ?
-Si tu ne sais pas ce que c’est, demandes-donc à cette jeune fille : elle a sans doute vu cette arme détruire son sanctuaire, bien qu’elle ne fut qu’à 10 % de sa puissance maximale !
À ce moment précis, j’eus en tête ces visions traumatisantes du passé : le moment où j’ai vu le lieu où j’ai grandie anéantie, le sacrifice de ma mère pour me sauver. Je me rendis compte que la puissance de cette arme ne devait en aucun cas être utilisée à son maximum.
Constatant ma sombre expression, la prêtresse Hakurei lâcha un regard noir sur la capitaine :
-Ordure, tu l’a vraiment fait ! Je reviendrais avant la fin de ce décompte pour te sceller ! Mais pour l’instant, il y a plus important !”
Soudain, un portail dimensionnel s'ouvrit. Marisa et Yukari en sortirent. La magicienne me fit signe :
"SEIKA, PAR ICI ! VITE !"
Les renforts sont enfin arrivés ! Tirons-nous de là et rapidement !
J'entendis Goken, irritée comme jamais hurlant :
"TU N'IRA NULLE PART !!!"
Tout à coup, Marisa me poussa violemment vers le portail. J'entendis à ce moment-là comme une lame poignardant quelque chose. Lorsque je me mis dos au portail pour constater ce qui s'était passé, j'eus une vision horrifique. En effet, Marisa fut transpercée à l'abdomen par ce qui semblait être des flammes d'une couleur aussi sombre que les desseins de son utilisatrice. Ces dernières furent retirées quelques instants plus tard.
"Tsk ! Tant pis, je ne l'aurais pas eu." Marmonna Goken, dont la rage s'était en partie apaisée.
Non… Non ! Tant pis si mon sauvetage est compromis. Je dois aider Marisa à tout prix !
J'étais près de m'éloigner du portail pour aller l'aider, lorsque Yukari m'agrippa le bras, me menant loin de celle qui s'était sacrifiée pour que je ne subisse pas ce coup mortel. Une fois de plus, je fus dans l'incapacité de sauver une des personnes qui m'était le plus cher au monde. J'eus de douloureux regrets. J'étais sur le toit du Manoir du Démon Écarlate, lorsque je revis le portail se fermer, me séparant définitivement de Marisa.
La première chose que je fis fut de prendre Yukari par le col, ma tristesse était immense, tout comme ma colère : j'avais perdue le dernier être que je considérais comme ma famille.
"QU'EST-CE QUI T'AS PRIT D'ABANDONNER MARISA À SON SORT ?!!
-Calme-toi Seika. Marisa est avec nous !
-Qu'est-ce que tu veux dire par…
Une main me tapota sur le dos. En me retournant, je vis celle m'ayant sauvée d'un bien triste sort. Elle portait Marisa sur son épaule.
-Marisa !
-Elle est encore vivante ! Mais je ne sais pour combien de temps encore. Me répondit la prêtresse.
Ouf, finalement, nous ne l'avons pas abandonné. Je dois la remercier du fond du cœur, mais avant cela, il me reste quelque chose à savoir.
La prêtresse Hakurei poursuivit :
"Reimu, je me doute que tu dois avoir des questions quant aux raisons pour lesquelles on m'a ramené à la vie. Mais avant cela, tu dois m'expliquer ce qu'il s'est passé durant le temps où j'étais-
-Je t'arrête tout de suite Minako, ce n'est pas Reimu, mais sa fille, Seika Hakurei ! Interrompit Yukari légèrement gênée.
Minako ? Comment Yukari peut la connaître ?
Remarquant mon air indécis, Yukari me donna une explication qui me laissa bouche bée :
"Tu ne l'as jamais connue, mais il s'agit de ta grand-mère, Minako Hakurei, la prédécesseure de ta mère.
C-Comment !? Ma grand-mère ? Cette affaire est en train d'atteindre un niveau de complexité au-delà de mon imagination décidément !