Touhou Side story : La Deuxième Guerre
Quelques dizaines de minutes plus tard, après avoir enfilé la tenue de prêtresse que m'avait donnée Yukari, Marisa et moi-même partîmes vers la montagne des Yokais en empruntant la voie des airs, dans le but de trouver des personnes prête à affronter l'Équipage Amakusa.
Durant notre vol, plusieurs questions me restaient en tête, et ce, malgré les explications de Yukari :
Comment aborder le sujet de l'Équipage Amakusa auprès des Kappas ? Ils l'ont peut-être oublié ce qu'ils étaient, cette histoire date d'il y a plus de 600 ans après tout... Et puis où trouver la ou les personnes ayant aidé le camp de Yukari à ce moment-là ?
Ayant remarqué mon manque de concentration en vol, Marisa m'interpella :
"Si t'as peur de n'pas pouvoir convaincre les kappas de se battre dans notre camp Seika, j'en connais une qui pourrait peut-être nous filer un coup de main.
-Une ? Lui demandais-je étonnée
-Ouep ! Par contre, cela fait des années que je ne lui aie pas parlé, mais elle a tendance à traîner dans l'entrée de la Vallée de Genbu comme à son habitude."
Nous devrions sûrement la trouver en priorité ! Je ne me suis jamais aventurée dans la Montagne des Yokai, par conséquent, je n'ai jamais vu de Kappa de mes yeux. Quant aux Tengus qui cohabitent dans la montagne avec eux, je n'en connais qu'une seule avec qui je m'entends bien, même si Maman la trouvait quelquefois plutôt intrusive. En parlant d'elle, je sens son aura de plus en plus proche. Mais on n'a pas le temps pour se faire interviewer, je ne suis pas vraiment d'humeur, après ce qui m'est arrivé...
En effet, je sentais son aura s'approcher, cependant, quelque chose n'allait pas : elle était largement plus faible que d'habitude, cela ne voulait dire qu'une seule chose : elle était dans un mauvais état.
Sans perdre une seule seconde, je m'arrêtais soudainement en prévenant Marisa :
"Je sens l'aura Madame Shameimaru dans les parages, elle semble dans un état plus que négatif !
-Aya est mal en point ? Dans quel pétrin s'est-elle encore mis pour son journal ?" Soupira la magicienne
Aya Shameimaru est une tengu qui publie quotidiennement son journal nommé Bunbunmaru. Bien que je m'amusais à lire son journal chaque jour, ce dernier était loin d'être apprécié de tout le monde : en effet, malgré l'exactitude de son quotidien concernant les dernières nouvelles, Madame Shameimaru ne manquait pas une occasion de se mettre grandement en avant dans ses articles, un peu trop même ! De plus, beaucoup de personnes dont ma mère ne supportait que très moyennement sont côté intrusif lorsqu'elle essayait de l'interviewer concernant les incidents qu'elle venait de résoudre. Néanmoins, je m'entendais plutôt bien avec elle lorsqu'elle rendait visite à Marisa à l'époque où cette dernière me gardait lors d'incident majeure. Aujourd'hui, je discute rapidement, mais souvent avec elle lorsqu'elle me vend son journal.
"On va aller l'aider, où sens-tu son aura Seika ? Me demanda-t-elle d'un ton ferme
-Une centaine de mètres en dessous de nous, elle est très largement moins rapide qu'à son habitude, sinon, mon aura l'aurait détecté que très difficilement.
-C'est vrai qu'elle a l'habitude d'aller à la vitesse d'une bourrasque lorsqu'elle se balade. Il a dû lui arriver quelque chose de grave. Ne perdons pas plus de temps, cherchons-la ! Dit elle alors en scrutant aux alentours tout en baissant son altitude.
Suivant Marisa tout en regardant autour de moi, je vis sortir soudainement des nuages une silhouette blanche vêtu d'une courte jupe noir, volant à l'aide de petites ailes sombre. Ces dernières battaient très difficilement, je pouvais sentir que cette silhouette était à bout de souffle et pouvait tomber d'une cinquantaine de mètres à tout moment.
Elle est là ! Et elle semble grièvement blessée au niveau des ailes. Nous devons la soutenir avant qu'elle ne tombe d'une chute mortelle !
Je prévenu immédiatement Marisa en me dirigeant vers la journaliste :
"Elle est ici, vient vite, Marisa ! Madame Shameimaru !!!! Rien de cassé ?"
Lorsqu'elle se retourna vers moi, elle arbora un sourire de réjouissance :
"S-Seika ? Ouf, contente de voir enfin une personne amicale dans les parages !
-Dans les parages ? Il s'est passé quoi, Aya ? Demanda la magicienne m'ayant rejoint.
À ce moment-là, Aya, épuisée, faillit perdre connaissance et était sur le point d'entamer une chute libre et fatale. Marisa la rattrapa de justesse et fit de la place sur son balai. Aya reprit rapidement connaissance et essaya de répondre avec le peu de force qui lui restait :
-J-J'ai vu un scoop... Un énorme scoop... Qui pourrait potentiellement faire décoller ma carrière et prouver ma théorie d'il y a 20 ans...
-Un scoop ? De quoi parlez-vous ? Lui demandais-je inquiète.
-Hier soir... En cherchant un bon sujet pour mon prochain Bunbunmaru, j'ai essayé d'interroger ta mère Seika... Mais je suis tombé sur ce navire flottant dans le ciel... Ils m'ont envoyé des sortes d'engins volant s'adaptant à mon allure... Je m'en suis sortie, mais leurs projectiles ont grièvement touché mes ailes..."
À ce moment-là, une bonne partie de mes souvenirs d'hier soir ressurgirent de mon esprit, comme des flash-back d'événements traumatisant.
Je commençais alors à respirer difficilement en pensant :
Oh Non ! Elle aurait croisé la route de l'"Avenger", le vaisseau-amiral de ces fumiers ? Je dois savoir où ils se trouvent !
Ayant remarqué ma profonde respiration, Marisa posa sa main sur mon dos afin de me calmer, et de m'apaiser temporairement. Je demandai alors à l'éditorialiste avec une voix légèrement tremblante :
"Vous parliez d'une théorie "d'il y a 20 ans", laquelle ?
C'est à ce moment-là que Madame Shameimaru fouilla dans son sac. Elle tremblait légèrement des bras. Au bout d'une vingtaine de secondes de recherches, elle sortit un journal et me le tendit.
"Je te l'offre, c'est un incident qu'avait résolu ta mère, il y a de cela 20 ans."
En prenant cette vieille édition du Bunbunmaru, je me mis à lire rapidement le titre de la Une ainsi que les premières phrases :
RÉVÉLATIONS SUR L'ORIGINE DE LA MYSTÉRIEUSE PLUIE DE MÉTÉORE
Comme chaque habitant de Gensokyo l'a ressentie hier soir, une pluie de météores s'est abattu sur un très large périmètre. De la Montagne des Yokais au Village des Humains, il y eu de nombreuses victimes, blessés, ou bien disparue. Cependant, votre journaliste préférée Aya Shameimaru est allée scruter, malgré le danger mortel, l'origine de cette catastrophe apocalyptique. J'y ai découvert quelque chose de sensationnel ! Une Yokai aux habits étranges (voir photo ci-dessus), volait en altitude, non loin de la forêt où se trouve le Manoir du Démon Écarlate. Elle se battait avec acharnement contre la Prêtresse Hakurei, Marisa Kirisame, Yukari Yakumo ainsi qu'une mystérieuse personne.
Vers 23 heures, la Yokai invoqua un immense géant de pierre à partir des météores qu'elle avait sûrement contrôlée auparavant (ce qui expliquerait l'étrange disparition de ces derniers peu après leur impact). Tous furent vaincus par cette Yokai à la puissance quasi-divine. C'est alors, qu'une mystérieuse personne se mit en travers de la route de la menace et la combattit. De mon côté, j'ai photographié de près les moindres détails de cet affrontement épique. Esquivant les coups des deux camps (n'ayant apparemment pas noté ma présence), j'ai pu vous photographier, en exclusivité, les trente minutes de combat acharné que se sont livré les deux opposants (voir page 5).
Au final, la mystérieuse personne a vaincu la Yokai sur sa statue de pierre. C'est à ce moment-là que je me pris accidentellement une des roches composant ce titan, après avoir glorieusement accompli ma tâche de journaliste. Lorsque j'ai repris mes esprits, le lendemain matin, je me suis retrouvée non loin du silencieux champ de bataille, sans la moindre trace de la mystérieuse personne, ayant combattu la Yokai.
J'ai mon hypothèse concernant cette Yokai ayant menacé Gensokyo et ayant vaincu sans la moindre difficulté, la prêtresse, la magicienne ainsi que la Yokai des Frontières ! S'il s'agissait de la Yokai-Dieu, celui du Mythe? Cela poserait plusieurs questions : était-elle la seule à avoir été ramenée ici ? Ou d'autre menaces, tout aussi dangereuses, apparaîtront prochainement, ou bien dans quelques années ?
Les photos de cet article étaient... peu communes. Comme racontée par Madame Shameimaru ce jour-là, une femme était présente sur une immense figure de pierre avec des sortes vêtements impériaux. Sur les quelques photos des pages suivantes, je pouvais remarquer l'étendue des dégâts qu'avait causés cette "pluie de météores". Des maisons étaient largement endommagées par le probable passage des amas rocheux, tandis que d'autres brûlaient. Des personnes étaient dehors, et la terreur se lisait dans leur visage, une terreur de voir leur foyer réduit en poussière, de voir leurs souvenirs de ces habitations anéantis. À cette vision de cette panique générale, je ne fut qu'intimidé par la puissance que détenait cette Yokai volante qui était assez puissante pour créer un désordre sans pareille chez les humains.
Ça a dû être comme une apocalypse pour eux, il n'ont dû rien comprendre de ce qui se tramait plus loin, du combat que menait ma mère.
J'étais dans mes pensées jusqu'au moment où un bruit lointain, mais bien distinct se fit retentir dans le ciel : il s'agissait d'un bruit mécanique.
Lorsqu'elle entendit ce son, Aya commença à être prise d'une panique que je n'avais jamais constatée chez elle auparavant. Elle hurla :
"FUYEZ !!! ILS ARRIVENT !
-C'est quoi ce bru-WOAH ! s'écria Marisa avant d'esquiver ce qui semblait être des tirs magiques venant de nulle part.
Des objets volant passèrent à une immense vitesse. Néanmoins, j'ai pu observer l'entièreté de cette entité. Il ne s'agissait pas de personnes, mais de machines que je n'avais jamais vues auparavant. On aurait dit des oiseaux fabriqués entièrement en fer, et ce, malgré le fait que leurs ailes et le reste du corps restaient parfaitement immobiles.
"C-c'est eux ! Ils m'ont poursuivie et m'ont blessée aux ailes. Il faut fuir sinon nous allons tous y passer ! s'alarma la tengu
Madame Shameimaru ne peut pas voler à son allure. Tant pis ! Je n'aime pas ce genre de situation, mais je n'ai pas le choix si on veut maximiser nos chances de s'en sortir ! Ça fera partie de l'entraînement !
-Marisa ! Amène-la vers Yukari, je m'occupe de ces engins ! On se retrouve à la montagne !
-Mais attends ! Tu viens à peine de commencer ta formation ! Me souligna-t-elle alors, légèrement inquiète
-J'ai des sceaux en réserve que m'a passé Yukari juste avant de partir, ça suffira pour détruire ces choses !"
Marisa eut alors un sourire discret, comme un air de déjà-vu lui était passée par la tête.
-Tâche à ne pas te faire avoir, on compte tous sur toi là-dessus !"
Comme si j'allais me laisser faire ! Sur le coup, elle semble avoir oublié que je me suis entraînée pendant des années au vol avec elle ! Allez, allons combattre !
La première chose m'étant venu à l'esprit, était d'analyser la manière dont ces engins tiraient leur puissance de feu. Cependant, il y avait une chose que j'avais notée lors de leur premier passage : j'avais senti une aura émanant de l'un de ces objets volants, comme si une chose vivante se trouvait à l'intérieur et dirigeait cette machine.
Si quelqu'un dirige un de ces objets volants, qui sont les êtres dirigeant les autres ?
En repensant à ce mystère, je revis l'escadron arriver au loin, me tirant une salve de tir magique.
Plus le temps pour réfléchir !
Déterminée, à couvrir la fuite de Marisa et de Madame Shameimaru, je pris dans ma main des sceaux explosifs avant de foncer droit sur le groupe volant. Bien qu'excessivement nombreux, je n'eus aucun mal à esquiver les tirs me ciblant.
On dirait que les nombreuses années d'entraînement au vol avec Marisa ont payé !
Parmi les machines faisant feu sur moi, il y en avait un qui se distinguait des autres de par sa taille, sa couleur rouge éclatante, et surtout, ce fichu même emblème, celui que je partageais avec mes pires ennemis. Je sentis également la seule aura, celle ressentie lors du premier passage.
J'ai trouvé le seul être vivant de l'escadrille, on dirait bien ! Je vais commencer par l'exploser, son emblème m'irrite la vue maintenant !
Je n'étais qu'à quelques centimètres de poser mon sceau sur la machine, lorsque je sentis une accélération exponentielle de l'escadron, ce qui me fit rater ma cible et perturba mon vol. En effet, le souffle à leur passage était tel que mon équilibre dans les airs en fut gravement chamboulé.
Nom d'un chien, c'était quoi cette accélération, on aurait dit la vitesse de Madame Shameimaru et puis... trente secondes ! La journaliste avait bien prétendu se faire poursuivre par ces machines... qui ont maintenant adopté sa vitesse... tout comme ces samouraïs dans la forêt de bambous. Ça voudrait dire que... Tout s'explique ! Ces avions sont dirigés par ces mêmes entités, qui ont la capacité d'analyser et d'adopter la vitesse et les réflexes de leurs adversaires. Dans ce cas, de qui émanait cette aura que je viens de sentir ?
N'ayant compris que partiellement cette énigme, une idée me vint en tête soudainement :
S'ils vont à la même vitesse que la tengu, ils auront un mal immense à tourner. Il est temps de tenter quelque chose !
Je sortis alors 5 sceaux explosif, avant de voir l'escadron revenir de plus bel.
Ils sont plus lents ! Ils vont sûrement tenter le même coup ! Si mon plan marche, ma cible devrait exploser en vol avant de s'écraser quelque part !
Le groupe volant s'approchait à une grande vitesse. Le meneur espérait sans doute pouvoir me percuter violemment en adoptant la vitesse de la journaliste au bon moment. Du moins, ce fut ma théorie de son prochain coup.
Je n'étais qu'à une centaine de mètres des machines aériennes, lorsque j'entendis un sourd vrombissement émanant de ces derniers. Cette fois le doute n'était plus permis, ils comptaient m'atteindre à la vitesse de pointe de Madame Shameimaru.
C'est le moment !
Je lâchais soudainement les sceaux dans les airs. Ces derniers eurent à peine le temps de flotter qu'ils se collèrent à l'engin que je suspectais d'être le leader de l'escadrille qui s'était élancé à une vitesse comparable à celui d'une violente tempête.
De mon côté, je profitais de l'infime seconde qui m'était accordée pour baisser mon altitude afin de voler quelques mètres en dessous des machines s'étant lancés tel le son suivant un éclair.
Je sentis le souffle des engins volants sur mes cheveux, dans un bruit assourdissant qui se fit brusquement interrompre par une explosion. J'eus à peine le temps de me retourner que je ne vis de mes ennemis que de la fumée descendant vers la terre ferme.
Bingo ! Ça a marché ! Maintenant, il faut retrouver l'endroit du crash pour faire parler la seule personne de cette escouade. Il sait sûrement où se trouve l'Avenger !
Ayant cette pensée parasite en tête, je suivis le tracé des fumées. Ils semblaient s'être globalement tous crashés au même endroit. Un endroit que je ne connaissais que de nom, mais qui se trouvait au pied de la montagne des yokais : La Vallée de Genbu, le territoire des kappas !