Tomb Raider, une survivante est née

Chapitre 7

1928 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 13/04/2020 15:14

Ça y est, j'y suis. Me voilà face au manoir de mon enfance, pensa Lara. Est-ce que je pensais y retourner un jour ? Non, je ne crois pas. Tant de souvenirs, tant de choses qui m'évoquent mon passé.


Tout est restés quasiment à l'identique ici. Je ne pense pas qu'Ana est laissée cela par nostalgie, plutôt par désintérêt.


Le nombre d'aventures que j'ai pu vivre dans ces lieux... C'était agréable, l'insouciance, la joie, l'amour. Je me souviens des oiseaux chantant dans les arbres, de l'eau claire de la fontaine, qui me rafraîchissait, du soleil, qui réchauffait ma peau. Étonnement, il y avait toujours du soleil dans mes souvenirs.


Flanquée de Sam et de Roth, l'esprit emplit de nostalgie, Lara ouvrit avec effort les lourdes portes qui permettaient d'entrer à l'intérieur du bâtiment, elles donnaient sur un grand salon à étage.

Le rez-de-chaussée était empêtré de vieilleries, d'objets historiques et de caisses de déménagement, le chaos qui y régnait ne permettait pas d'observer la beauté et le raffinement des lieux.

Lara entreprit ensuite de monter les marches du massif escalier, qui permettait d'accéder à l'étage.

Se remémorant avec exactitude l'emplacement des pièces du manoir, la jeune femme ouvrit une porte et s'engouffra dans une nouvelle salle.

Sam, légèrement en retrait, découvrait avec émerveillement chaque pouce des lieux que Lara empruntait, tandis que Roth, plus familier du bâtiment, se contentait d'attendre en bas.

Continuant le long du couloir, Lara finit par pénétrer dans une petite pièce sombre, se contorsionnant pour passer la porte bloquée par des monticules de caisses.

L'obscurité la rebutant un peu, Sam ne la suivit pas, mais son regard fut attiré par autre chose, une porte au fond du couloir, une porte que Lara semblait avoir omis de voir, peut être volontairement, mais Sam sentit que Lara n'avait pas oubliée cette porte par désintérêt, il y avait autre chose.

Tiraillée entre le respect qu'elle devait avoir d'un lieu dont elle n'était pas familière et une infinie curiosité, Sam opta pour la seconde option.

Elle se dirigea sans tarder vers la porte, fit attention que Lara ne revienne pas subitement puis entra.

À première vue, il s'agissait d'un bureau. Mais pas un bureau ordinaire, de nombreux éléments rappelaient à Sam, qu'elle se trouvait dans un manoir qui avait vu passé sûrement autant d'hiver, que l'Abbaye de Westminster elle-même. Une statue de sir Lancelot du Lac, fièrement dressée sur la gauche, ou bien encore des poutres de bois apparentes, courant le long des murs, en étaient des illustrations parfaites.


Son regard s'arrêta tout d'un coup sur un meuble placé au milieu de la pièce, Sam y découvrit plusieurs dictaphones, posés de façon ordonnés. Comme pour se convaincre elle-même, Sam pensa :

C'est trop intime, je ne devrais pas.


Étouffant un cri de rage, Sam prit tout de même le premier appareil, le mot « brisé » écrit dessus et l'alluma.



« Je suis sonné. J'essaie à tout prix de contenir la douleur qui me submerge.

L'avion d’Amélia... S'est écrasé dans les montagnes. Elle est morte seule, dans la neige, attendant que je la retrouve. Oh non, pas elle. Je ne peux pas l'accepter. »


À la suite de ces quelques paroles, Sam coupa le passage et tomba sur un autre enregistrement.


« Depuis qu’Amélia est partie, le manoir n'est plus pareil. L'obscurité a envahi les pièces. Le calme qui y règne m'est insupportable. Si Lara est trop jeune pour comprendre ce qui s'est passé, elle sent que les choses ont changées. Elle n'a demandé sa mère qu'une seule fois. J'ai bien peur que ma réaction l'ait effrayée.

Au cours des mois à venir, Winston va m'être d'une aide précieuse pour s'occuper d'elle.

Je n'ai jamais réalisé à quel point un homme pouvait être anéanti par le chagrin. Je suis ravagé au plus profond de moi. Je sais que je ne peux pas fuir la douleur, mais je vais tout faire pour l'éviter. Tant que je serai en vie, l’aile ouest restera verrouillée. Tout restera exactement comme Amélia l'a laissée.

Peut-être qu'un jour, Lara y trouvera les réponses à ses questions. »


Reposant le dictaphone, Sam s'empara d'un autre appareil « Dernière confession ».


« Mon amour,

Le silence et le calme sont revenus. Même après la folie et le chaos de l'accident, je continue à m'émerveiller devant la beauté de ces montagnes. Je comprends que tu aies été attiré par cette magie environnante. Sache que...Je ne souffre pas. Je suis juste... Profondément triste. Triste de ne plus revoir ton sourire... De ne jamais connaître la magnifique femme que va devenir notre fille. 65

J'ai tant de choses à vous dire, mais je suis épuisée. Le soleil se couche. Le froid de la nuit va m'envahir. Je sais que bientôt, je m'endormirai pour probablement ne jamais me réveiller dans ce monde. J'ai peur, Richard. Qu'y a-t-il après ? Tu sais que la foi et moi, ça a toujours fait deux. Alors je m'accroche à la tienne. Je tiendrai autant que je peux, mon amour. Sois le père que Lara mérite. Je continuerai à vivre à travers elle. »


Éplorée, Sam éteignit l'appareil et le reposa sur le meuble.


— Comment Lara a-t-elle pu survivre à tout ça ? À une telle affliction ? Chaque jour doit être une peine pour elle.


Apparaissant subitement dans le bureau, Roth répliqua :

— Lara est quelqu'un de très fort, elle a du hériter ça de son père, je pense. Il était passionné et avait une grande obsession pour ses idées, c'est ce qui a du le sauver à la mort d'Amélia. Pour Lara, c'est un peu la même chose, elle a les mêmes défauts et les mêmes qualités que Richard. Malheureusement, Lara a tellement peu connue sa mère, qu'elle n'a aucun de ses traits de caractères qui auraient pu contrebalancer l'influence de Richard.


— Elle a l'air de beaucoup tenir à toi en revanche, ça se voit à son regard. C'est bien que tu sois là pour elle.


— Oui... C'est vrai, mais... balbutia Sam, de peur que Roth n'ait découvert la nature de leur relation.


Avant que Sam ne puisse continuer sa phrase, la voix de Lara retentit :

— Venez voir, j'ai trouvé quelque chose ! Je suis dans la chambre forte, près des caves !


Face à l'incertitude de Sam sur la direction à prendre, Roth lui fit un signe de tête pour qu'elle le suive :

— C'est en bas.


Sam et Roth passèrent tout d'abord par la même étroite passe que Lara, puis ils trouvèrent un escalier sombre, qui, après l'avoir descendu, les menèrent aux caves et de la, à la chambre forte de Richard, là où il entreposait les résultats de ses nombreuses recherches.

Même si elle ne voulait rien en dire à Lara, Sam, encore sous le choc des enregistrements des dictaphones, se précipita vers elle pour la prendre dans ses bras, les yeux larmoyants.

Étonnée, Lara ne sut pas comment réagir, mais Roth, curieux des possibles découvertes de Lara, brisa ce moment de compassion :

— Qu'est-ce que tu as trouvée ?


Un sentiment de fierté se lisait dans les yeux de Lara, de fierté et de soulagement. Elle ouvrit alors une grande boîte et y sortit différents éléments, de vieux parchemins, des cartes, une caméra et plusieurs cartes de sauvegardes, de nombreuses photos également.


— Je l'ai trouvée, je l'ai enfin trouvée, l'île du Yamatai, tout est là ! cria avec joie la jeune femme.


— C'est ça que tu cherchais ? Tu es venue ici pour ça ?


— Mais c'était l'île de mon père, il a passé sa vie à la chercher et à vouloir résoudre le mystère de la Reine solaire, Himiko, le monde scientifique a douté de lui et de ses travaux mais il avait raison, l'île existe bien !


— Je ne veux pas entamer ta joie avec mes doutes Lara, dit Roth en observant les nombreux papiers. Mais Richard n'avait pas l'air de disposer de preuves tangibles et...


— Je vais y aller, déclara Lara, concentrée sur les papiers, à la surprise de ses deux compagnons. Je dois y aller.


— Sur l'île du Yamatai ? Tu es sûr ? questionna Roth, abasourdit.


— Bien sûr, je dois achever l’œuvre de mon père et fouler de mes pieds cette île, c'est mon devoir. Peut-être qu'ainsi, je pourrais finir mon deuil.


Roth s'approcha de Lara et posa ses mains sur ses épaules.


— Tu sais que je serais prêt à t'aider dans ta quête Lara, affirma-t-il, avec le ton d'un père conseillant son enfant. En mémoire de ton père et de ta mère. Mais tu ne sais rien de cette île, tu n'as jamais navigué, tu n'as pas de bateau, pas d'équipage, pas d'expérience, que sais-je encore ?


Sûre d'elle, Lara commença à ranger ses précieux documents dans la caisse et ajouta :

— J'ai hérité de la fortune de ma belle-mère, l'équipage et le bateau ne sont pas un problème.


— Tu oublies que l'argent d'Ana est placé dans Barclays, jamais ils n'accepteront que tu partes pour le Yamatai.


— C'est mon argent désormais, j'en fais ce que bon me semble.


— Tu sais bien que c'est plus compliqué que cela Lara, il faut que tu agisses avec discernement. Tu es en pleine euphorie là, il faut réfléchir à ça la tête froide.


L'élan de Lara, coupée par ces paroles, la jeune femme s'assit sur une chaise pour réfléchir.


Cependant, sortant du silence, Sam, apparemment satisfaite de ce qu'elle allait dire, déclara :

— J'ai peut-être une solution pour t'aider Lara.


Face à l'émerveillement soudain de son amie, Sam poursuivit :

— Mes parents accepteront sûrement de financer l'expédition, ils ne me refusent rien.


Arborant un sourire radieux à la proposition de Sam, Lara ne put s'empêcher de s'approcher d'elle, jusqu'à lui porter un tendre et doux baiser sur les lèvres.

Heureuse d'aider son amie, Sam répondit au baiser avec passion, laissant ses mains parcourir les cheveux de Lara. Un bruit, néanmoins, coupa court à leurs fougues, c'était Roth, qui, gêné avait bousculé une chaise en voulant s'éloigner.

Les deux jeunes femmes, furent envahies par un sentiment de honte et ne surent pas comment s'expliquer.


Lara, néanmoins, finis par expliquer à Roth :

— En fait, notre relation avec Sam, a pris une tournure différente depuis peu.


Pantois, Roth ne répondit d'abord pas, puis il dit :

— Ne t'en fais pas. Je ne savais pas que tu étais... Enfin, tu vois ce que je veux dire ? Mais je suis content pour toi, c'est très bien qu'il y ait quelqu'un dans ta vie, vraiment.


Le serrant dans ses bras, Lara lui répondit :

— Je ne sais pas ce que je suis Roth, mais merci.


— Bon, commença Roth. Puisque tu as l'air décidée à y aller, que je te donne mon aval ou pas n'y changera rien. Le problème du financement est réglé, peut être devrions-nous alors commencer à la préparer cette expédition ?


Lara acquiesça et tous les trois sortirent de la chambre forte, pour retourner dans le grand salon.


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