Kami Stray Cat [Baji Keisuke x OC]
Ce soir-là, Baji resta longtemps réveillé, appuyé contre le montant de la fenêtre de sa chambre. Dehors il faisait froid et la neige avait commencé à tomber un peu plus tôt. Les flocons s'accumulaient sur la rambarde du balcon qui courait le long de sa chambre. Il ramena les yeux sur la gamine, endormie en travers de son lit, le sweat en vrac et la queue enroulée autour de sa jambe. Il vit une de ses oreilles bouger. Elle devait être en train de rêver. Baji était étonné de la vitesse à laquelle tout cela était devenu normal pour lui, pourtant une gamine à moitié chat que presque personne ne pouvait voir et qui restait scotchée à lui vingt-quatre heures sur vingt-quatre ça n'avait rien de normal. À force de chercher comment s'en débarrasser, il en avait oublié de se demander d'où elle venait et pourquoi elle était là. Elle était apparue lors de son séjour à l'hôpital, c'était tout ce qu'il savait.
Il retourna s'asseoir sur le bord de son lit.
– Hé, gamine...
Elle ne bougea pas et il lui chatouilla l'oreille. La fillette grimaça dans son sommeil, avant de se redresser en se frottant les yeux. Elle regarda autour d'elle et le vit. Baji reprit.
– Tu sais parler ? dit-il.
Elle se contenta de le regarder sans répondre.
– Tu es qui en fait ? Demanda-t-il.
La gamine ne répondit toujours pas. En fait, Baji réalisa qu'il ne l'avait jamais entendu dire un mot depuis qu'il la connaissait.
– Pourquoi tu es là ? Continua-t-il, comme s'il avait eu une réponse. Je suis qui moi, pour toi ? Et toi, tu es quoi exactement ?
Baji réalisa qu'il aurait dû lui poser ces questions depuis longtemps déjà. Pourquoi est-ce qu'il ne l'avait pas fait ?
Taromaru le regarda. Elle s'assit à genoux et attendit.
– Tu as sûrement une bonne raison d'être là, dit-il, pas vrai ? Pourquoi tu me le dis pas ? Tu peux pas parler ? Ou bien tu peux pas le dire ?
Il se gratta la tête. Pourquoi, chaque fois qu'il s'agissait de cette mioche, il avait l'impression d'évoluer comme dans un rêve ? Un peu comme s'il était à deux doigts de l'oublier, comme si son cerveau ne la voyait pas vraiment.
Elle ne dit toujours rien et il lui frotta la tête de la main.
– Allez, dit-il, c'est pas grave. Je trouverai les réponses tout seul !
Baji se souvint brusquement de la terreur qu'il avait ressentie lorsque Taiju Shiba l'avait frappée un peu plus tôt et il se passa la main sur la bouche. Il avait réellement cru qu'il l'avait tuée à ce moment-là. Pourquoi est-ce qu'il avait eu si peur, alors que de son propre aveu, il ne souhaitait qu'une chose, c'était qu'elle disparaisse ? Mais est-ce que c'était vraiment ce qu'il souhaitait d'ailleurs ? Il n'en était plus très sûr. Depuis quand avait-il commencé à s'inquiéter pour elle ? Est-ce que c'était vraiment de l'inquiétude ?
Il la regarda à nouveau, un peu perdu cette fois.
– Tu sais quoi, dit-il, on va faire un marché toi et moi.
Taromaru attendit, la tête penchée sur le côté, sans comprendre et Baji reprit.
– Ne te mets plus en danger comme tu l'as fait tout à l'heure, dit-il. En échange, moi je te protègerai si c'est nécessaire.
Taromaru ouvrit grand les yeux. Puis elle leva la main et lui tendit son petit doigt. Baji le serra avec le sien.
– Marché conclu ! Dit-il.