Kami Stray Cat [Baji Keisuke x OC]
Peu avant Noël, Mitsuya vint sonner chez Baji.
– Salut mec, dit-il. Il faut qu'on parle.
Baji le fit entrer et tous les deux s'installèrent dans sa chambre. Baji agitait un bout de ficelle devant le nez de la fillette, qui jouait à essayer de l'attraper avec un sérieux imperturbable.
– De quoi tu veux qu'on parle ? Demanda Baji.
– Je crois que Chifuyu et Takemicchou préparent un truc en rapport avec Hakkai.
Hakkai avait fini par admettre qu'il était le petit frère du nouveau boss du Black Dragon. Il avait quitté le Toman après que Mitsuya soit allé parler avec son frère Taiju. Mitsuya n'avait pas apprécié le gars. C'était un homme violent qui terrifiait Hakkai.
– Je pense que tous les deux vont essayer de récupérer Hakkai, ajouta Mitsuya. Et comme Hakka était mon adjoint et que Chifuyu est le tien, je préférais venir t'en parler.
– Quels crétins ces deux-là, dit Baji. Toujours à se fourrer dans les ennuis.
Mitsuya se retint de lui dire qu'il était fait dans le même bois.
– Je n'ai pas la moindre idée de ce qu'ils vont faire, reprit Mitsuya. Ni de quand ils vont le faire. Mais ce qui est sûr, c'est que tous les deux ne font pas le poids face à Taiju Shiba.
– À ce point ? S'étonna Baji.
Il ne l'avait jamais rencontré.
– Ouais, c'est une brute. Et je pense qu'il cogne sur Hakkai et sur sa sœur aussi.
Baji leva les yeux pour voir s'il était sérieux.
– Et tu l'as laissé récupérer Hakkai ? Dit-il. Je suis pas loin de penser que Takemicchou et Chifuyu ont raison sur ce coup-là.
La fillette réussit à attraper le bout de ficelle et elle s'entortilla dedans, ravie.
– Ça me fait pas plus plaisir qu'à toi, rétorqua Mitsuya. Mais Hakkai a dit qu'il voulait s'en occuper lui et protéger sa petite sœur.
– Mouais. C'est quoi le plan alors ?
– On les garde à l'œil, dit Mitsuya. Et on se prépare à intervenir s'ils ont des ennuis. Mais discrètement, pour pas ruiner la trêve qu'on a conclue avec le Black Dragon.
– Tact et discrétion ? Dit Baji. Tout mon style. T'as raison d'être venu me voir.
Un instant, Mitsuya tiqua, puis il rigola.
– Je trouve que t'as changé mec, dit-il. Ça fait combien de temps que t'as pas brûlé de bagnoles ?
– Je manque de sommeil, répondit Baji. Mais attends que je retrouve la forme et tu vas voir !
Mitsuya regarda la gamine qui s'éclatait avec sa ficelle. Elle portait toujours le sweat de Baji, mais apparemment il était passé en machine et il n'avait plus de taches.
Il se leva.
– Je comprends mieux que tu l'imagines, dit-il.
Une fois que Mitsuya fut parti, Baji décida de tenter l'expérience qu'il avait en tête. Mitsuya avait raison sur un point, la gamine ne se salissait jamais et il n'avait pas le souvenir qu'elle ait besoin de manger non plus. Évidemment, elle piochait dans son assiette ou celle des autres chaque fois qu'elle en avait l'occasion. Elle avait aussi des aliments préférés et d'autres qu'elle détestait, mais Baji était persuadé qu'elle n'avait pas besoin de manger ou de se laver. Il avait décidé de lui donner un bain pour vérifier comment elle réagirait et aussi pour voir s'il pouvait découvrir quelle sorte de créature elle était.
Il avait juste oublié un détail qui avait son importance. Les chats n'aimaient pas l'eau.
À peine vit-elle la baignoire remplie de mousse, qu'elle commença à lui escalader le visage à coups de griffes. Baji l'attrapa par la peau du dos et il la ramena devant lui.
– Mais arrête ton cirque ! C'est que de l'eau tu vas pas mourir hein !
La fillette ne l'écoutait pas. Les crocs sortis, elle donnait des coups de griffes dans tous les sens pour essayer de se libérer. Baji la regarda un instant, puis il décida de laisser tomber. Il n'eut pas le temps de la lâcher, elle réussit à se dégager en lui mordant le bras et disparut hors de la salle de bain à toute vitesse.
Stupéfait, Baji la regarda filer ventre à terre en se massant le poignet où elle avait enfoncé ses crocs.
Durant les jours qui suivirent, elle resta obstinément perchée en haut d'un meuble et refusa de l'approcher. Finalement, son expérience avait peut-être eu du bon, il y avait gagné un peu de paix.