«Explique-moi la Vie.»

Chapitre 8 : Ryuu

1594 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 11/11/2015 18:46

Des lumières blanches s’agitaient sous mes yeux, et j’essayais de les attraper mais sans succès. Ca devait être un nouveau jeu. Alors que j’y étais presque, je senti une étreinte me saisir brusquement le bras et j’ai laissé échapper un glapissement. Quelque chose me redressa, et lorsqu’elle m’agita par les épaules, j’ai réussi à reconnaître mon papa. J’ai essayé de lui faire un câlin, mais il m’a lâché, me laissant retomber sur ce qui semblait être le sol. Je comprends pas pourquoi il veut jamais me faire de câlin, il m’aime aussi, non ?

                             

Me sentant un peu triste, je ne vis pas de suite Twitch qui couinait à mes côtés. Il m’a mordu la main et je me suis alors penché vers lui, en lui chuchotant :

« Ben alors, qu’est-ce qu’il y a, mon petit rat ? »

 

Il semblait vraiment effrayé, mais moi, je savais pas pourquoi. Du coup je l’ai pris dans mes mains pour lui faire un bisou, je crois qu’il aime bien ça. Mais c’est bizarre quand même : d’habitude il me mord pas aussi fort.

 

Quelque chose me mit alors debout, mettant fin à mes interrogations. Cependant j’avais aucune force dans les jambes, et je manquais de m’écraser sur le sol. J’entendis vaguement quelqu’un grommeler, mais peu m’importait car mon Twitch venait de grimper dans ma poche. On me poussa vers une autre salle, tout en m’empêchant de tomber.

 

Je me souvenais pas être sorti de la grande salle auparavant, j’ai peur. Me retournant sans trop savoir pourquoi, j’entraperçus mon papa, ce qui me rasséréna. Il faut que je lui fasse plaisir, me suis-je donc répété, pour me calmer.

 

Au bout d’un petit moment, on est arrivé dans une grande salle qui m’éblouit. Elle était toute blanche, ça me rappelait la neige dont m’avait parlé mon papa. Du coup, c’est une salle amie, comme ma maison de l’autre salle !

 

La personne qui me soutenait à moitié me plaça au centre, et je suis resté debout même si j’étais déjà crevé. Mon papa s’approcha alors de moi, avec une de ses mains dans sa veste. Je tendis les bras, l’air interrogateur, et il me dit doucement :

« Ryuu, viens me faire un câlin. Ne me quitte pas des yeux, pour rien au monde. »

 

Je suis empli d’émotion. Mon papa venait de me demander un câlin ! Et comme il me l’a demandé, je ne le quitterais des yeux pour rien au monde. J’ai donc hoché vigoureusement la tête et tendu les bras. Ce qu’il est grand… Il se pencha légèrement, me saisissant l’épaule d’une main. Moi, je regardais ses yeux. Gris clair, tout vides, mais comme c’est lui j’ai décidément de tout de suite les aimer !

 

Je me laissais tranquillement absorber par ce gris clair, lorsque je sentis une onde de choc suivit d’une douleur indescriptible qui semblait me transpercer le ventre. La pression sur mon épaule s’intensifia, qui stoppa mon hoquet de surprise. J’entendis à peine une voix dure :

« Ne bouge pas. Ne dis rien. Regarde mes yeux. »

 

Elle ressemblait à mon papa, mais comme ses yeux ne changeaient pas d’expression, j’en ai conclu que j’avais rêvé. Mais… La douleur… Elle me fait mal. J’avais envie de lui dire que j’avais trop mal… Non, impossible… Il m’avait dit de ne pas parler, ni de bouger. Rassemblant tout mon courage, je n’ai pas vacillé.

 

Les ondes de douleurs se répétaient interminablement, et moi, je regardais les yeux de mon papa. Ils ne bougeaient pas, donc c’était un rêve.

 

Je sentais quand même un truc bizarre qui sortait de mon ventre. Portant timidement la main dont l’épaule n’était pas immobilisée par mon papa, j’ai senti quelque chose de mouillé. Je tentais d’articuler :

« Pa-Papa… »

 

Ses yeux changèrent alors brusquement de couleur, comme s’il y avait des éclairs qui en sortaient, et il me jeta violemment au sol. Il cria :

« Mais tu vas le sortir, oui ?? »

 

Stupéfait, je suis tombé et en redressant la tête, je vis une mare rouge qui m’entourait. Là, j’avais vraiment peur, même si mon papa était là. En relevant la tête, je le vis braquer sur moi une sorte de lame, comme pour couper des choses. Il l’a brandit au dessus de ma tête, alors que la douleur me chantait dans les oreilles.

 

Je sentis alors une déchirure au bas du dos, et mes yeux me brûlèrent. J’entendis mon papa qui cria de colère, et effrayé, j’ai fermé les yeux tout en me protégeant de mes mains.

 

Des cris de surprise et d’horreur se firent entendre, ainsi qu’un affreux //CRAC// et un bruit d’eau qui tombait. Quelque chose me tomba dessus et lorsque je l’ai repoussé j’ai reconnu mon papa… Transpercé par une sorte de queue de rat… Qui sortait de moi ! Le secouant, j’ai gémi :

« Papa… J’ai eu si peur… Mais c’est quoi cette chose ? »

 

Aucune réponse. Une étrange sensation me glaça tout entier.

« Papa… ? »

 

Regardant tout autour de moi, je vis des gens stupéfaits qui me regardaient. J’ai voulu me relever, pour aller leur demander ce qu’il s’était passé mais cette étrange chose qui traversait mon papa m’en empêcha. J’ai mis un certain temps à l’enlever, mais c’était pas grave car ça sentait bon. C’est peut-être ça la fraise, dont un des hommes m’avait parlé un jour ?

 

Après m’être remis debout, je me suis quand même retourné vers mon papa. Mais pourquoi ne bougeait-il pas… ? J’avais toujours mal, et tenir debout me coûtait cher. Me rasseyant, je lui ai pris la main –glacée bizarrement, et lui ai demandé d’une voix tremblante :

« Mais papa… Aller quoi, réponds moi, arrête de dormir… »

 

Une autre paire de main m’attrapa brusquement par la peau du cou, et m’a plaqué contre un mur. J’entendis une voix rageuse, qui me hurla dans les oreilles, alors que l’air me manquait :

« TU N’ES QU’UN MONSTRE !! TU L’AS TUE, CHOSE IMMONDE !!! »

 

Gigotant, effrayé, je comprenais pas pourquoi il me criait dessus. Et puis j’ai tué personne, moi, tuer c’est enlever la vie. J’ai pas tué mon papa, moi. Il est totalement cinglé. J’ai voulu le lui dire, mais la pression s’intensifia. Je voyais des étoiles et ne contrôlait plus rien…

 

Soudain, tout cessa. L’étreinte se desserra et j’ai pu à nouveau voir correctement. Mais… Le monsieur qui me tenait, il n’avait plus de tête. Cette scène me fit hurler de peur et je me suis mis à courir, ne prêtant plus attention à la douleur.

 

La porte se referma alors que j’arrivais à sa hauteur, et un rayon m’a comme transpercé la tête.

 

Le monde s’est éteint.

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