Mon Sorceleur : au-delà du jeu
Chapitre 14 : Le Retour à Kaer Morhen et la Nuit de la Chaleur
3145 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour il y a 25 jours
Le voyage jusqu'à Kaer Morhen fut long et éprouvant, mais étrangement, il fut différent. Le silence entre Geralt et moi n'était plus un mur. C'était devenu un espace partagé, rempli d'une nouvelle tension, d'une intimité silencieuse qui me donnait des frissons.
Chaque fois que je trébuchais sur les sentiers montagneux, sa main était là, se tendant instinctivement, un contact bref, mais électrisant. Ses regards se posaient souvent sur moi, rapides et intenses, me faisant rougir. Même ses "Hmm" avaient pris une nouvelle musicalité.
J'aurais juré qu'il avait enfin activé un mode "tendresse subtile" qui était resté en veille pendant des décennies. Je me demandais si Vesemir avait une télécommande pour ça, cachée quelque part. Ou peut-être qu'il avait juste besoin d'une bonne nuit de sommeil, avec moi.
Nous avons enfin atteint la forteresse imposante de Kaer Morhen sous un ciel crépusculaire. La vue de ses murailles massives, à la fois austères et rassurantes, fut un soulagement immense. Vesemir nous attendait sur la cour, son visage buriné s'éclairant à notre vue.
"Geralt ! Enfin. J'ai commencé à m'inquiéter," dit le vieux Sorceleur, son regard s'attardant sur la blessure pansée de Geralt, puis sur moi. Une lueur de surprise passa dans ses yeux en me voyant à ses côtés, et un sourire à peine perceptible étira ses lèvres.
Geralt hocha la tête. "Griffon. Et Arachas." Il présenta les trophées qu'il avait sur son dos. "Luna a aidé."
Vesemir leva un sourcil, me gratifiant d'un nouveau regard, teinté de respect. "Vraiment ? Tu as du cran, petite."
Je me suis sentie rougir sous le compliment. "J'ai... j'ai fait ce que j'ai pu. Et je n'ai même pas crié quand l'araignée géante a perdu une patte. Presque. Juste un petit hoquet de terreur, rien de grave."
"Bien. Allez vous reposer. Il y a une tonne de travail qui vous attendent tous les deux demain," déclara Vesemir, ses yeux pétillants. Il jeta un regard significatif à Geralt. "Et peut-être qu'un bain chaud serait le bienvenu."
Geralt grogna, mais il n'y avait aucune irritation dans le son. Il se tourna vers moi. "Viens. Je t'accompagne".
On se dirigea vers sa chambre, j'entrai et oh quel plaisir de revoir un vrai lit !... Et, surprise, un grand tonneau en bois fumait doucement dans un coin, rempli d'eau chaude, à quelques pas du lit douillet recouvert de peaux.
Il y faisait un froid de canard, mais la perspective du bain et du lit, à portée de main, était le summum du luxe. Geralt posa mes affaires, puis se tourna vers moi.
"Le bain est prêt," dit-il simplement.
J'ai senti mes joues chauffer. L'idée de partager ce moment de détente avec lui, après ce que nous avions vécu, était à la fois excitante et intimidante. "Et votre blessure... ?"
"Elle tiendra," répondit-il, avec un "Hmm" qui, cette fois, résonnait de manière différente. Il y avait une douceur implicite, une acceptation que j'aie la priorité sur son bain. Je me disais que sa potion de soin avait dû avoir un effet secondaire "gentillesse" que personne ne documentait, ou alors c'était juste la perspective de me voir en maillot de bain médiéval. Faut dire, je suis du genre à rendre les gens un peu plus ouverts.
"Je reviens..., je... Je vais chercher des serviettes... Profite du bain" dit-il, la voix basse et perturber, me regardant, commençant à enlever ma tunique dos à lui.
"D'accord..." répond, dis-je. Il sortit de la chambre, entendant ses pas lourd et rapide s'éloigner.
Je me suis déshabillée rapidement, impatiente de me glisser dans cette chaleur bienfaisante. L'eau brûlait ma peau fatiguée, mais c'était une douleur agréable. J'ai fermé les yeux, sentant la saleté et la tension de ces jours s'en aller.
Alors que je me prélassais, la porte s'est ouverte doucement.
Geralt est entré. Il était déjà torse nu, ses muscles saillants sous la lumière vacillante du feu qui crépitait dans la cheminée. Sa blessure à l'Arachas était visible, mais elle semblait déjà se résorber.
Le voir là, dans cet environnement si emblématique, était surréel. Mon cerveau de fan-girl était en mode "alerte maximale", oscillant entre l'admiration pour son physique et la gêne de le voir déshabillé.
Les fiches techniques de ses abdos défilaient dans ma tête, avec une note en bas de page : "compatible avec tous les fantasmes, même les plus farfelus".
Il m'a regardée, ses yeux dorés traçant une ligne sur mon corps à travers la vapeur. Un léger sourire a étiré ses lèvres, à peine visible. "Tu as l'air plus... détendue. Moins tendue que face à un griffon. Tu as vu, la terreur ça ne rend pas sexy. Mais un bon bain, ça change tout, hein ?"
J'ai senti le rouge monter à mes joues. "C'est la première fois que je vois de l'eau chaude depuis des jours. Et je n'ai pas besoin d'un bouclier Quen pour ça, même si j'apprécie la protection. Mon corps te remercie."
Il a hoché la tête, posa les serviettes sur le lit, puis s'est glissé dans le tonneau. L'eau chaude l'a enveloppé, et il a soupiré de contentement. Il s'est assis en face de moi, nos jambes se touchant sous l'eau.
La proximité était intense, mais cette fois, il n'y avait plus de mur. Attendez... mais c'est la scène du début ! le moment où il est... Oh Bordel...
Me rapprochant de lui, mes mains, presque inconsciemment, se sont posées sur son torse musclé, traçant le chemin de ses cicatrices sous l'eau. Sa peau était chaude et ferme. Il a frissonné légèrement à mon contact.
"La blessure... ça va ?", ai-je demandé doucement, ma voix à peine audible.
Il a ouvert les yeux, son regard fixé sur les miens. "Mieux. Grâce à toi." Le compliment, simple et direct, m'a fait fondre.
Le silence s'est installé, un silence chargé d'une électricité palpable. Ses mains sont remontées pour se poser sur mes cuisses, ses pouces caressant lentement ma peau sous l'eau. Le contact était brûlant, une étincelle qui traversait tout mon corps. La température de l'eau semblait monter d'un cran.
"Tu es incroyable," ai-je murmuré, ma voix tremblante. "Vous êtes... euh... pas si bourru que ça, finalement. Il faudrait vous mettre à l'eau chaude plus souvent. Peut-être qu'on devrait installer un spa à Kaer Morhen."
Il s'est penché, son souffle chaud sur mes lèvres. "Geralt." C'était une invitation, un rappel de cette nouvelle intimité.
Et ses lèvres se sont posées sur les miennes.
Le baiser était sauvage, une libération de toute la frustration et de toute la retenue. Sa bouche a répondu à la mienne avec une faim vorace, ses mains me tirant brutalement plus près, nos corps se pressant l'un contre l'autre sous l'eau.
C'était un mélange enivrant de désir pur, de tendresse inattendue et de soulagement incandescent. Ses doigts se sont enfoncés dans mes cheveux, tirant légèrement, tandis que sa langue explorait ma bouche avec une audace que je n'aurais jamais soupçonnée.
Chaque caresse, chaque pression, était une promesse sans mots, une explosion de sensualité. La frustration, la peur, tout s'est envolé, remplacé par une chaleur torride et une connexion brûlante.
Dans un mouvement fluide et puissant, Geralt s'est redressé, me soulevant hors de l'eau avec lui sans rompre le baiser. Mes jambes se sont enroulées naturellement autour de sa taille, tandis que je me cramponnais à son cou.
L'eau s'est écoulée de nos corps, laissant des traînées scintillantes sur la pierre froide du sol jusqu'au lit voisin. Il m'a déposée doucement sur la paillasse recouverte de peaux, nos lèvres ne se quittant pas.
Le baiser s'est approfondi, l'urgence s'intensifiant. Nos mains s'exploraient avec une nouvelle ferveur, découvrant chaque courbe, chaque muscle. Les murmures se mêlaient aux souffles haletants.
Ses mains se sont perdues dans mes cheveux, les tirants faiblement. Les frissons parcouraient nos corps mouillés, la peau contre peau était une promesse tenue, un langage que les mots ne pouvaient pas traduire.
Geralt a embrassé mon cou, ma gorge, est descendu le long de ma poitrine, ses baisers brûlants laissant une traînée de chaleur. J'ai cambré le dos, mes doigts agrippant ses épaules, le guidant avec des gémissements étouffés.
La tension accumulée pendant des jours, des semaines, a explosé en une symphonie de sensations, un déferlement de désirs inassouvis. Chaque mouvement était un abandon, chaque souffle une invitation, jusqu'à ce que les derniers murmures se fondent dans un soupir commun de contentement.
La nuit s'annonçait longue, remplie de la découverte et de l'intimité, une nuit de dégel après des jours de tension. La romance, brute et vraie, avait enfin trouvé son chemin, même si j'étais sûre qu'il allait encore me demander un "Hmm" pour le petit déjeuner, ce qui me frustrerait juste assez pour lui donner envie de m'embrasser à nouveau sauvagement. Décidément, ce Sorceleur était une quête annexe plus complexe que prévu, mais oh combien gratifiante.
L'aube est venue doucement, comme une caresse timide sur les pierres froides de Kaer Morhen. Je me suis réveillée avec une sensation délicieuse de courbatures et un sourire idiot planté sur le visage.
La lumière grise filtrait par les étroite fenêtre, peignant la chambre d'une lueur intime. J'étais blottie contre Geralt, nos corps entrelacés sous les peaux de bête, l'air encore lourd des parfums de la nuit.
C'était la première fois depuis des jours que je me sentais réellement reposée, et ce n'était pas seulement le sommeil. C'était lui.
J'ai levé la tête pour le regarder. Ses yeux dorés étaient ouverts, me fixant, mais avec une douceur que je n'avais jamais vue. Le masque de Sorceleur était tombé. Il semblait... paisible. Comme si la nuit avait enfin dénoué tous les nœuds de tension qu'il portait.
"Bien dormi ?" J'ai murmuré, ma voix encore rauque de sommeil et de tendresse.
Un léger sourire a étiré ses lèvres, un sourire sincère et rare. "Hmm."
"Ce 'Hmm' a vraiment évolué," j'ai plaisanté, me blottissant un peu plus contre lui. "On dirait que la sauvagerie de la nuit a débloqué votre capacité à la communication. Ou au moins à des sourires plus... complets."
Il a grogné doucement, le son vibrant dans sa poitrine. "Moins froid."
"Ah oui, c'est ça. Le pragmatisme avant tout," j'ai rétorqué, mais sans malice. Sa main s'est resserrée sur ma taille, un geste qui contredisait ses mots.
Nous sommes restés ainsi un instant, le silence rempli de l'écho de la nuit passée. C'était un moment suspendu, fragile, et je savais qu'il était précieux avant que la réalité du monde de sorceleur ne reprenne ses droits. Mais cette fois, la réalité attendrait.
Sa main sur ma taille a commencé à caresser ma peau. Son regard s'est fait plus intense, ses yeux dorés se posant sur mes lèvres, puis sur mes yeux. Il n'y avait plus d'hésitation. La faim que j'avais vue dans la grotte, la nuit d'avant, est revenue, mêlée à une tendresse nouvelle.
"Luna," a-t-il murmuré, sa voix rauque, presque un souffle.
Il s'est penché, et ses lèvres ont trouvé les miennes dans un baiser lent et profond. Ce n'était pas la sauvagerie de la nuit précédente, mais une faim douce, une soif patiente.
Mes mains se sont glissées dans ses cheveux, ses doigts s'enroulant autour de ma taille, me tirant plus près encore. Le baiser s'est intensifié, nos corps se pressant l'un contre l'autre sous les peaux.
C'était une reconnexion, un rappel de la passion qui nous avait consumés quelques heures plus tôt.
Les murmures se sont mêlés aux souffles haletants. Ses mains ont exploré ma peau avec une délicatesse qui contrastait avec sa force, et chaque caresse ravivait les braises de la nuit. Je me suis cambrée sous ses touchers, le guidant sans un mot, mes gémissements répondant aux siens. Le monde extérieur, Kaer Morhen, les monstres, Vesemir – tout a disparu. Il n'y avait que nous, la chaleur de nos corps, et le langage universel de nos désirs.
Le soleil montait, mais le lit était un refuge. La nuit passée avait brisé une barrière, et cette matinée prouvait qu'elle ne se reconstruirait pas de sitôt. Le plaisir était mutuel, la tendresse palpable, et chaque étreinte était une promesse silencieuse de plus de ces moments volés.
Les premières lueurs de l'aube se sont estompées, laissant place à une matinée fraîche et claire à Kaer Morhen. Nous sommes restés un long moment blottis l'un contre l'autre, les murmures des autres Sorceleurs s'activant dans la forteresse commençant à nous parvenir.
Leurs pas résonnaient dans les couloirs, le cliquetis des épées s'affûtant et l'odeur du pain grillé remplaçant peu à peu celle de la cendre et du sang.
Je me suis étirée, un soupir de pur contentement m'échappant.
"Je crois que je pourrais m'habituer à ce genre de réveil. Zéro monstre, 100% Sorceleur. C'est mieux qu'un réveil qui chante, je vous le dis."
Geralt a grogné doucement, ses lèvres effleurant mon épaule. "Le travail nous attend."
"Oui, mais avant ça, un vrai petit-déjeuner. Pas juste de l'eau froide et des résidus de monstre dans les dents," ai-je répliqué, me retournant pour faire face à lui. Son regard s'est teinté d'amusement.
Il s'est levé le premier, ses mouvements fluides malgré la nuit. Le voir se vêtir, chaque geste précis et habituel, était une nouvelle forme d'intimité. J'ai observé ses muscles se tendre sous sa peau, les cicatrices qui racontaient des histoires que je ne connaissais pas encore.
"Tu comptes rester là toute la journée ?" a-t-il lancé, un sourire subtil effleurant ses lèvres tandis qu'il enfilait son plastron.
"Juste le temps de savourer l'instant," ai-je répondu, me levant à mon tour. L'air frais de la pièce m'a fait frissonner, je me suis rhabillé rapidement sous le regard intense de Geralt.
J'aurais parié que son regard disait : on recommence ? Round 3 ?. Il m'attrapa par la taille posa ses lèvres sur les miennes m'embrassant de nouveau.
Je pouvais sentir la tension qui remonter entre nous et le round 3 aller venir mais il stoppa le baiser langoureux et se retira lentement de son étreinte l'air frustré qui lui rappelle à ses devoirs.
Nous avons rejoint Vesemir et Eskel dans la salle principale, où un feu crépitait joyeusement. L'odeur du ragoût et du café (ou du moins, ce qui y ressemblait le plus) était alléchante. Lambert était déjà là, affûtant sa propre épée avec un air renfrogné habituel.
Vesemir a levé la tête à notre approche. Son regard a glissé de Geralt à moi, puis une lueur de satisfaction a passé dans ses yeux.
"Alors, la nuit fut... reposante, les jeunes loups ?" Il y avait un sous-entendu évident dans sa voix.
Geralt a juste grogné en réponse, s'asseyant et se servant une grande louche de ragoût. Mais une légère coloration est apparue sur ses joues, un détail que seul un œil attentif aurait pu remarquer.
Lambert a ricané. "Reposante, hein ? Vu la mine de Geralt, on dirait qu'il a enfin trouvé quelqu'un pour lui faire oublier les monstres. Ou pour lui en donner de nouveaux, mais d'un autre genre." Il m'a jeté un clin d'œil malicieux.
Je me suis sentie mes propres joues s'enflammer, mais j'ai décidé de jouer le jeu.
"Très reposante, merci Lambert. Kaer Morhen a un certain charme, surtout la chambre avec le bain. Et l'absence de hurleurs sous le lit, c'est un plus non négligeable. Et je peux vous assurer que Geralt est un excellent... euh... gardien de sommeil."
J'ai lancé un clin d'œil appuyé à Geralt, qui m'a gratifié d'un "Hmm" plus interrogateur cette fois, comme pour me demander de ne pas trop en dire.
Vesemir a souri, puis s'est tourné vers Geralt.
"Nous avons du travail. Des rapports de goules dans le nord. Pas une menace majeure, mais elles se multiplient. Et nous avons besoin de potions. Luna, si tu te sens d'attaque, tu pourrais m'aider avec l'herboristerie. Tu as l'air d'avoir une bonne mémoire pour ce genre de choses."
"Super !" ai-je dit, enthousiaste. "Tant qu'il n'y a pas d'explosions imprévues. Je ne suis pas sûre d'avoir le niveau de résistance d'un Sorceleur. J'ai déjà donné sur les arachnides géants, merci."
Geralt a croisé mon regard, un sourire à peine visible. "Je doute que Vesemir te laisse approcher des trucs qui explosent. Tu as trop de valeur." La phrase était prononcée d'un ton neutre, mais le message, pour moi, était clair.
L'après-midi s'est déroulé entre l'apprentissage des herbes avec Vesemir – une tâche plus complexe que je ne l'aurais cru – et l'observation fascinée de Geralt et Eskel s'entraînant dans la cour.
Voir Geralt se mouvoir avec une telle grâce, son épée un prolongement de son corps, me rappelait à quel point il était exceptionnel.
Quand la nuit est retombée sur Kaer Morhen, je me suis sentie épuisée, mais heureuse. J'ai retrouvé Geralt dans la salle principale. Il m'a regardée, et cette fois, il n'y a pas eu besoin de mots. Il a tendu la main, et je l'ai prise sans hésitation.
Nous sommes retournés dans sa chambre. Le feu crépitait dans la cheminée, le lit de peaux nous attendait. J'ai posé ma tête sur sa poitrine, écoutant le rythme de son cœur.
La journée avait été remplie d'apprentissages et d'échanges, mais la nuit promettait la reconnexion la plus profonde.
La barrière entre nous s'était effondrée la nuit précédente, et chaque minute passée avec lui ne faisait que confirmer que je ne voulais pas qu'elle se reconstruise.
Je ne savais pas ce que l'avenir nous réservait, mais pour l'instant, être là, avec lui, était tout ce qui comptait.
Décidément, ce Sorceleur était une quête annexe plus complexe que prévu, mais oh combien gratifiante.
Et je n'avais pas l'intention de la rater.