Mon Sorceleur : au-delà du jeu

Chapitre 8 : Stratégies de la Frustration et le Plan de Bataille

780 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a environ 1 mois

Geralt était parti. Évaporé comme un bonbon à la menthe dans la bouche d'un gamin.

 

Me laissant là, assise sur ce lit de fortune, le cœur battant la chamade et le cerveau en mode "erreur 404 : Sorceleur non disponible pour cause de trop grande discipline".

 

J'avais l'impression de tenir la notice d'un meuble IKEA monté à l'envers : toutes les pièces étaient là, mais rien ne s'assemblait comme je le voulais. 


Ce "pas maintenant" de sa part résonnait. Ce n'était pas un rejet. C'était juste... Geralt. 


Et apparemment, Geralt était aussi simple qu'une formule de mécanique quantique appliquée à la métaphysique

.

Je me levai, les muscles endoloris, mais l'esprit étrangement revigoré par cette nouvelle dynamique. La frustration, c'est comme le piment : ça pique, mais ça réveille. 


Il traçait une ligne ? Très bien. Je la tracerai aussi. Mais la mienne serait en pointillés, avec des petits cœurs et des flèches qui pointaient vers sa personne. Bon, peut-être pas les petits cœurs. Mais l'intention était là.


En sortant de la pièce, le couloir de Kaer Morhen était aussi accueillant qu'un donjon sans carte. Mais l'odeur du pain grillé (ou quelque chose qui s'y apparentait) m'attira vers la grande salle.

Vesemir était déjà là, penché sur une carte recouverte de taches suspectes, probablement des restes de petit-déjeuner. Il avait l'air moins amusé que la veille.


"Ah, la voilà," grommela-t-il sans lever les yeux de sa carte. "Geralt est déjà dehors. Il a tracé le wyvern. Apparemment, il était particulièrement... indisposé." Il me jeta un regard en coin. "Je ne sais pas si c'était le monstre, ou si son lit n'était pas assez confortable cette nuit."


Je sentis mes joues s'enflammer. "Je... j'ai très bien dormi, Maître Vesemir," mentis-je, un peu trop vite. "Et son lit était... rustique." J'essayais de rester digne, mais je devais ressembler à une tomate trop mûre.


Vesemir ricana. "Rustique, c'est un mot. Bref. On a un problème avec une bête dans les environs. Une Arachas, il semblerait. Compliqué. Et vos 'connaissances' pourraient être utiles."


Mes "connaissances". Ma seule connaissance réelle, c'était le wiki du jeu et ma collection de goodies. "Euh... une Arachas... c'est... une créature... de la forêt ?", demandai-je, brillante.


Vesemir leva un sourcil, manifestement pas impressionné. "Exact. Intéressante observation. Ce sont des chasseuses solitaires. Elle aurait fait pas mal de victimes" Il désigna un point sur la carte. "Geralt partira demain matin. Il aura besoin de toi."


Mon cœur fit un bond. Partir avec lui. Seuls. Dans la forêt. C'était la meilleure ou la pire, nouvelle de la journée. Le parfait mélange de tension, de danger et de potentiel romantique désespérément lent.

Je pouvais déjà imaginer les scènes : le campement sous les étoiles, le feu crépitant, moi tentant de lui faire avouer ses sentiments... et lui qui répondrait par un simple "Hmm" ou un grognement.


"Bien sûr, Maître Vesemir," dis-je, essayant de masquer mon excitation coupable sous un air studieux. "Je ferai de mon mieux."


Il hocha la tête. "Bon. Prépare-toi. Et essaie de ne pas trop le distraire avec tes... Théories sur son univers. Il est déjà assez ronchon comme ça."


Je lui offris mon plus innocent des sourires. "Moi ? Distraire Geralt ? Jamais !" Mon cerveau, lui, était déjà en train de concocter une liste de sujets de conversation absolument non distrayants.

Comme, la vie amoureuse des Sorceleurs, ou les effets à long terme de la mutation sur la libido. Des sujets très professionnels, évidemment.


La journée passa entre des leçons de survie de base (qui se résumaient à "reste derrière Geralt et ne touche à rien"), l'étude des herbes (toutes avaient l'air mortelles) et l'observation de Vesemir qui, par intermittence, me lançait des regards suspicieux.

Je savais que ma présence et mes 'fantasmes' étaient un sujet de discussion silencieux entre les Sorceleurs.


Quand le soir tomba, je retournai à la chambre de Geralt. Il n'était pas là. C'était sa tactique pour éviter la conversation, j'en étais sûre. Mais je pouvais sentir son odeur. L'odeur du danger, de la force, et d'une frustration latente qui, je l'espérais, n'était pas que la mienne.


Demain, j'allais me lancer dans une chasse. Pas seulement celle de L'Arachas, mais celle, bien plus complexe et excitante, de percer l'armure du Loup Blanc. Et cette fois, je n'avais pas l'intention de dormir sagement sur le sol.


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