La vie n'est plus la même...
Une fois Daryl revenu, et ce dernier assis, un bruit provenant d’en face nous fit tous lever, pour découvrir avec stupeur quatre chiens, tous aussi maigres les uns que les autres, se dresser devant nous, l’air aussi mauvais qu’un troupeau de rôdeurs réunis. Leurs aboiements nous faisaient tous froid dans le dos, mais Daryl et Rick étaient prêts à se charger des animaux... Prêts mais devancés par Sasha qui se chargea de descendre les quatre bêtes tour à tour, mettant fin au bruit tellement pesant dans un silence qui nous faisait tellement de bien. Rick, bien résigné à faire face à ce qu’il venait de se passer, prit quelques branches derrière lui, et commençait déjà à tenter d’allumer un feu, pour y cuire les quatre chiens. Dépecés par Daryl, les animaux furent vite découpés pour être rôtis, faisant le bonheur des ventres affamés qui étaient déjà morts de faim, rien qu’à l’idée de dévorer enfin de la viande juteuse. Noah restait en arrière, tandis que Sasha revenait de la forêt, les bras chargés de bois. Elle resta un moment à discuter avec le jeune homme, mais la faim prenait le dessus, et leurs paroles ne se faisaient pas entendre à mes oreilles. Après un festin bien mérité, nous reprenions le chemin, toujours sous un soleil tapant, mais le ciel n’en disait pas autant. Chacun proposait de l’eau à quiconque se trouvait à côté, mais toutes les têtes refusèrent catégoriquement, y compris les nôtres à Shane et à moi. Daryl refit un tour en forêt, de nouveau seul, nous laissant de nouveau sur la route. Il lui fallut quelques longs instants avant de revenir, pour nous trouver tous fixés à un endroit bien précis, regardant au sol. Rick lui tendit une feuille, sur laquelle était écrit : « De la part d’un ami. » Chose qui nous faisait penser qu’un piège se tendait à l’horizon. Plusieurs bouteilles d’eau étaient soigneusement posées au sol, mais personne n’y touchait. Ordre de Rick qui se méfiait, et il avait bien raison.
Rick : On ne sait pas qui a laissé ça.
Eugène : C’est un piège, on a déjà donné. Mais là, pour une fois, j’aimerais croire que c’est un ami.
Michonne : Et si c’est pas le cas ? Qu’ils aient mis quelque chose dedans ?
Personne n’avait réagi, jusqu’à ce qu’Eugène prenne les devants, sous les regards choqués, et empoignant l’une des bouteilles qu’il s’empressa d’ouvrir.
Tara : Qu’est-ce que tu fous, mon pote ?
Eugène : Contrôle qualité.
Moi : EUGENE !
Ce dernier fut vite stoppé par Abraham qui donna un violent coup dans la bouteille, laissant l’eau s’éparpiller sur le sol. Sans un mot, il reprit sa place, laissant Rick parler.
Rick : On ne peut pas.
Eugène était gêné. Pas un mot, pas un bruit, pas un seul mouvement, pour laisser place à un grondement venant du ciel, nous faisant lever les têtes, et apercevoir un ciel de plus en plus noir, qui laissa place à une énorme pluie, qui fit vite notre joie à tous.
Moi : -à Shane- Je te l’avais dis. –souris-
Visages souriants, gens heureux, mais deux d’entre eux avaient un visage renfrogné. Embrassant tendrement mon homme sous la pluie qui calmait le feu de nos peaux, Glenn et Rick regardèrent au loin, quelque peu angoissés.
Rick : On bouge.
La petite Judith, terrorisée par l’orage, pleurait dans les bras de son frère, celui ci ne sachant pas quoi faire pour la calmer, mis à part la bercer.
Daryl : Il y a une grange.
HALLELUJAH ! Le messie a parlé.
Rick : Où ?
Aussitôt tous en route, laissant les bouteilles à leur place, Daryl nous mena vers une grange. La même que celle d’Hershel, à quelques détails prêt... celle ci n’était pas remplie de rôdeurs... Chacun entra, et fit une vérification. Au bout de quelques minutes, tout était sûr, sauf un grognement venant d’une petite pièce où Maggie se trouvait, mais la jeune femme y mit vite fin, froidement. Carol la rejoignit, et les deux femmes restèrent devant. La nuit arrivait enfin, nous permettant à tous de pouvoir enfin nous détendre un peu, tandis que l’orage éclatait encore dehors. Shane et moi étions allongés l’un contre l’autre à quelques mètres du feu, mais assez loin pour respecter l’intimité des autres conversations.
Shane : Ça va, ma puce ?
Moi : J’peux pas être aussi bien que maintenant.
Shane : Moi non plus, Mme Walsh.
Je riais en entendant mon nom de famille, car ce nom était le mien désormais.
Moi : J’aime toujours autant sentir tes bras autour de moi quand on s’endort le soir...
Le tonnerre me coupa en pleine phrase.
Shane : Pour rien au monde, je me séparerais de ça. Parce que tu es la plus belle chose qui me soit arrivé. Et parce que je t’aime, Athena Walsh.
Je me retournais pour lui faire face.
Moi : Moi aussi, je t’aime. Plus que je n’ai jamais aimé personne dans ma vie.
L’embrassant tendrement, je me retournais vers les autres, entendant un peu de leur conversation.
Rick : Mais il a prit ça très calmement. En disant qu’il était mort à la minute où il avait marché sur leur territoire. Chaque jour, il se réveillait, et se disait « Repose en paix. Maintenant lève-toi, et pars en guerre. » Et après quelques années prétendant être mort...
J’aurais cru entendre l’histoire d’Adam...
Rick : Il a survécu. C’est toute l’astuce, je crois. On fait ce qu’on doit et on vit. Mais peu importe ce qu’on trouve à DC, je sais que ce sera bien. Car c’est ainsi qu’on survit. On se dit alors... qu’on est les morts ambulants.
Les paroles de Rick m’avaient laissée subjuguée. Les morts ambulants... Voilà ce que nous étions... en quelques sortes...
Shane : Tu dors pas ?
Moi : Si... rendors toi, mon coeur...
Tous partis dormir, notre nuit prit enfin tout son sens. Pas un bruit, mis à part l’orage qui grondait furieusement dehors, faisant claquer les portes en plein milieu de la nuit. Réveillée par le bruit, je vis Daryl se tenir devant la porte, et bondir pour tenter de les empêcher de s’ouvrir. Un coup de tonnerre me fit voir les rôdeurs à l’extérieur, et sans réfléchir, je courrais vers lui pour l’aider du mieux possible. Vite rejoints par Abraham, Shane, Rick et tous les autres. Carl laissa sa petite soeur un peu plus loin, celle ci hurlant déjà de peur. Nous étions tous regroupés sur les portes qui battaient fortement, le poids des rôdeurs et le nôtre faisant une sorte de balance. Luttant de toutes nos forces pour résister à l’attaque, tout était déjà fini en quelques minutes. Mais le temps n’étant pas clément, nous étions tous parti directement nous recoucher. Blottie dans les bras de Shane, la nuit s’annonçait courte, mais réparatrice. Ouvrant les yeux, et voyant la petite Judith réveillée, et calme, dans les bras de son père, je ne faisais pas un bruit, laissant les autres profiter d’un repos bien mérité. Au loin, Daryl était déjà réveillé lui aussi, regardant à travers un trou dans le bois. Ce dernier fut rejoint par Maggie qui venait de se lever, et le rejoignait. Quelques minutes, et la jeune femme filait vers Sasha pour la réveiller, et les deux femmes sortirent hors de la grange. Daryl était encore là, ne quittant pas la petite source de lumière des yeux. Décidant de me lever pour lui tenir compagnie, j’évitais de réveiller Shane et allait m’asseoir à ses côtés.
Moi : Hey.
Daryl : -me regarde- Hey.
Moi : Je sais ce que tu dois ressentir, après tout ça... On a perdu beaucoup de gens...
Daryl : Beaucoup trop...
Moi : Beaucoup trop de gens. Mais faut se dire qu’ils sont tous dans un monde meilleur maintenant, et qu’ils sont fiers de nous, quoi que nous fassions.
Daryl ne disait rien, et me regardant, les yeux embués de larmes, me dit :
Daryl : Je suis désolé pour ton frère...
Je le regardais aussi, et posant ma tête sur son épaule, me mettait à pleurer discrètement également.
Moi : Et moi, je suis terriblement désolée que tu ais perdu Merle... Et Beth...