Le Convoi de la dernière chance (Vol. 1.)
Un grand merci à Gaia et à Almark pour la bêta-lecture !
Chapitre 7 : Captifs.
Tara laissa Driss dans le salon et monta s’occuper des préparatifs de départ. Celui-ci aperçu Jill courir à la suite de sa mère accompagnée par Sam, ils avaient donc pu atteindre la cave. Il ne put retenir un soupir de soulagement.
-Nous partons maintenant ! lança le policier à l’assistance. Il faut que tout soit plié et rangé dans le camion et les voitures au plus vite, faites passer le mot ! Que les blessés se fassent soigner maintenant.
Le groupe qui s’était formé autour des personnes précédemment allongées au sol se dispersa pour participer au rangement ce qui lui permit de se glisser jusqu’à eux.
Il n’y avait plus qu’un blessé aux mains de Ted : Rodolph.
-Rien de grave, j’espère ? s’enquit Driss.
-Non, les blessés que l’on a eu n’ont que des blessures superficielles et notre cher ami Rodolph a pris une balle au niveau de l’aisselle, il s’en sortira aisément, lui répondit le médecin avec un sourire rassurant en finissant le bandage qu’il était en train de faire au vieil homme.
-Elle m’a frappée quand j’arrivais à la cave avec les gosses, commenta ce dernier d’un air penaud. Ne t’en fais pas, ils se sont enfermés tout seul lorsque je leur ai fait signe que c’était trop dangereux de bouger à nouveau.
-Pourtant il y avait des personnes de notre bord par terre tout à l’heure, s’étonna Driss qui pensait alors que quelqu’un avait été touché sérieusement.
-En effet, intervint le docteur. J’ai trouvé mieux que les blessés s’allongent en attendant que je puisse m’occuper d’eux, cela permet d’éviter les mauvaises chutes en cas de malaise, se justifia-t-il. On a eu beaucoup de chance, tout le monde va bien.
-Eh bien parfait, veille à ce que les derniers blessés soient soignés avant que l’on ne reparte, conclut le policier en s’éloignant pour aider.
Le groupe fut prêt en trois quart d’heure, tout fut rangé dans le camion et les véhicules. Rob et Kim qui avaient refusés de se faire soigner dans un premier temps acceptèrent finalement avant le redémarrage du convoi.
Pendant ce temps, Driss convoqua Eugene et Ethan puis les entraîna à l’écart du groupe.
-Je pense que nous devrions brûler cette maison afin que les gens ne puissent plus s’y réfugier au risque d’être pris au piège par la bande d’assassin qui a juré notre perte, s’expliqua le policier.
-J’approuve, répondit Eugène en se tournant vers les autres qui acquiescèrent d’un signe de tête.
-Bien, lâcha simplement Driss en retour. Allons-y !
Il entraîna ses camarades à sa suite et ils vérifièrent au passage s’ils avaient vraiment pris tout le nécessaire puis ils s’emparèrent chacun d’une longue branche au bout de laquelle ils avaient enroulés de vieux draps et rideaux irrécupérables.
Ils les appliquèrent ensuite sur tout ce qui pouvait s’enflammer en veillant à ne pas s’enfermer dans un cercle de feu. Le policier jeta sa torche dans la réserve de bois située dans la cave et ils sortirent en jetant les dernières torches sur le parquet sec se situant au niveau des escaliers.
De petites flammèches et beaucoup de fumée provenaient du salon et de la cave lorsqu’ils furent dehors. Le feu n’allait pas tarder à gagner en proportions, il leur fallait donc se mettre en route dans les plus brefs délais.
Driss vérifia que personne ne manquait à l’appel puis monta dans sa voiture et reprit la tête du convoi.
Banon reprit sa position juste derrière lui et la petite colonne de véhicules se mit en branle. Le policier jeta un dernier coup d’œil dans son rétroviseur alors que la maison disparaissait derrière les arbres : de grandes flammes s’élevaient désormais du rez-de-chaussée.
La route s’ouvrait une nouvelle fois à eux, avec toutes les embûches et le lot de catastrophes qu’elle leur réservait.
Le convoi n’avait pas fait deux kilomètres lorsque Driss déclencha ses feux de détresse et s’arrêta sur le bas-côté : plusieurs véhicules étaient garés le long de la route devant eux.
Il s’agissait d’imposants véhicules militaires rectangulaires possédant six roues. Des tourelles abritant des mitrailleuses se situaient sur le toit des véhicules mais c’était l’ornement de ceux-ci qui avait éveillé la suspicion de Driss.
De longues tiges métalliques sur lesquelles étaient empalées des choses aux contours indistincts à cette distance se situaient sur les toits des véhicules. Il n’avait jamais vu de véhicules militaires ainsi équipés et même s’il n’y connaissait pas grand-chose, ceci n’avait rien de réglementaire.
Le policier fit signe à sa femme de le suivre avec son arme et à Eugene de rester à la voiture avec Jill.
Lorsqu’il fut sorti, il fit un geste en direction de Banon pour l’inciter à les suivre puis ils s’avancèrent tous les trois vers les véhicules avec prudence.
Plus il se rapprochait, plus le policier sentait que sa théorie au sujet de la présence de ces blindés à cet endroit s’affirmait en même temps qu’une odeur de décomposition avancée.
Lorsqu’ils furent assez prêts, le chef put détailler précisément du regard les véhicules de tête: des traces écarlates étalées de façon à dessiner des crucifix étaient dessinées sur la carrosserie des blindés et de nombreuses plaques métalliques avaient été ajoutées au niveau des fenêtres.
En ce qui concernait ce qui avait été planté sur les piques, le constat était bien plus horrible : il s’agissait de restes humains pourrissants à l’air libre.
La vue des croix avait suffi à l’en convaincre mais le reste avait parfaitement étayé l’évidence : les blindés appartenaient aux Rédempteurs qui les avaient attaqués.
Ces gens devaient vraiment être malades pour en être arrivé à ce genre de choses. Ces fanatiques de la dernière heure ne reculeraient devant rien pour leur faire la peau, le policier n’en doutait pas une seule seconde.
Il fit signe à Tara et Banon de bien regarder aux alentours et commença à remonter la colonne de véhicules. Il y en avait sept, tous équipés de la même façon.
Driss s’approcha de l’avant dernier blindé et regarda à l’intérieur. Il distingua des lance-roquettes avec leurs recharges ainsi que plusieurs caisses de munitions et de grenades.
Le cœur du policier se serra : ces gens étaient bien trop équipés et ils avaient eu beaucoup de chance que ceux-ci aient été bien trop sûrs d’eux pendant la première attaque. Ils ne pouvaient cependant pas compter là-dessus pour la suivante car il ne faisait pas de doutes qu’ils ne feraient pas la même erreur deux fois.
Il fallait partir le plus loin possible au plus vite mais abandonner toutes ces munitions lui semblait stupide.
Le chef tenta d’actionner la poignée de la porte arrière du véhicule mais celle-ci refusa de bouger : elle était verrouillée.
Il courut vers les autres véhicules et retenta, il n’y avait rien à faire. Les portières avaient été soigneusement fermées.
Driss se tourna vers sa compagne et Banon puis haussa des épaules avant de revenir vers au pas de course.
-Les véhicules sont bourrés de munitions en tout genre mais il n’est pas possible de s’introduire à l’intérieur, leur lança-t-il en les dépassants. Je propose que nous ne perdions pas plus de temps ici et que nous partions en vitesse.
-Bonne idée, commenta Tara qui s’était lancé à sa suite avec Banon.
Ils embarquèrent rapidement et démarrèrent aussitôt.
-Alors ? s’informa Eugene.
-Ce sont les véhicules des gens qui ont tenté de nous faire la peau tout à l’heure, l’informa le policier. Empêche ma fille de les regarder lorsqu’on va arriver à leur hauteur, la décoration n’est pas jolie à voir…
Le convoi dépassa les blindés à toute allure. Driss eut un pincement au cœur à l’idée de les laisser ainsi, ils auraient pu en récupérer un voir deux ou simplement se servir en munitions. Dans les deux cas, il se serait senti mieux car il ne voyait vraiment pas comment ils s’en sortiraient s’ils rencontraient les copains des propriétaires sur la route.
Les seules tourelles de mitrailleuses pouvaient suffire à les tailler en pièces.
-Nous devons rejoindre la nationale au plus vite, lâcha le policier à l’attention de sa femme en lui fourrant dans les bras la carte routière se trouvant sur le tableau de bord. Il faut que tu me guides de façon à ce que nous puissions la rejoindre au plus vite sachant que nous devons nous trouver un peu au sud du point numéro deux que nous avons repéré sur la carte.
-Bien mon chéri… soupira celle-ci en la prenant en main et en la dépliant. Mais il serait plus facile pour moi de te guider si tu t’arrêtais un peu car si nous sommes en mouvement permanent cela ne va pas m’aider à trouver notre itinéraire.
- Je compte sur toi… J’ai confiance, tu vas très bien t’en sortir, lui dit-il sans quitter des yeux la route.
-Ne sois pas si hypocrite… grogna-t-elle en se plongeant dans la contemplation de la carte.
Ils croisèrent quelques zombies épars alors qu’ils roulaient à toute allure, cette route était relativement bien dégagée. Ils ne croisèrent qu’une voiture accidentée ou abandonnée dans le fossé au bord de la route.
Ce furent les panneaux qui les ramenèrent tous sur la nationale en fin de compte, Tara avait alors abandonné depuis longtemps sa bataille avec la carte et s’était assoupie.
Driss ne pouvait lui en vouloir, ils allaient sûrement vivre de durs moments. Il était donc indispensable qu’elle puisse se reposer un peu.
Un certain soulagement commençait tout de même à le gagner puisqu’ils n’avaient relevé aucun signe de la présence de leurs ennemis ni de leurs activités.
Ils augmentèrent l’allure sur la nationale après avoir vérifié qu’ils se trouvaient dans la bonne direction. Le convoi suivait parfaitement l’allure et aucun appel de phares n’avaient été échangé pour signaler un quelconque problème.
Cependant, la tension qui commençait à quitter l’esprit du policier revint soudain : le soleil touchait l’horizon.
Il avait été tellement préoccupé par leur itinéraire et les Rédempteurs qu’il n’avait pas prêté attention au temps qui s’écoulait.
Il réfléchit rapidement car il fallait mettre le plus de distance possible avec ceux qui avaient décidé de les éliminer mais les conducteurs et le groupe avait besoin de repos. De plus, rouler de nuit était très imprudent dans ce nouveau monde et le moindre accident ou obstacle à leur progression pouvait les mettre en grave danger très rapidement.
Driss regarda les alentours en ralentissant. Il sentit la main de sa femme presser son bras, elle s’était réveillée et sentait son inquiétude. Il tourna la tête vers elle.
-Qu’est-ce qui ne va pas ? voulut-elle savoir.
-Il faut que l’on s’arrête, la nuit tombe… commenta le policier. Cependant, je ne sais pas s’il est prudent de s’arrêter dans la région… Nos ennemis pourraient bien nous rattraper…
-En effet, repartit-elle. En ce qui me concerne, je pense que nous n’avons pas vraiment le choix de toute façon…. rouler la nuit …
-Alors nous allons nous arrêter ici, conclut-t-il. Nous n’avons pas croisé beaucoup de créatures dans le coin, nous ne serons donc pas trop embêtés…
Il déclencha ses feux de détresse et ralentit doucement avant de s’arrêter au bord de la route.
-Eugene ! Avertis les autres que nous allons passer la nuit ici ! ordonna-t-il à son ami lorsqu’ils furent à l’arrêt. Dis-leur que personne ne doit sortir, nous ne dresserons pas de camps. Chacun dormira dans sa voiture, je veux qu’une personne par véhicule monte la garde cette nuit. Cette règle ne s’applique pas à Banon qui est tout seul dans son camion bien évidemment.
-Bien chef, et pour le repas ? s’enquit le basketteur.
-Je vais remonter la colonne et distribuer des boites, il n’y aura pas non plus de repas chaud, éluda le policier. Il n’est pas question que nous donnions un point de repère à ceux qui nous poursuivent… se justifia-t-il.
-Très bien, termina Eugene en sortant de la voiture avec son arme et en filant faire passer le message.
Driss se pencha vers sa femme et lui vola un baiser avant de se tourner vers sa fille : celle-ci dormait profondément, elle n’avait été réveillée ni par l’arrêt du monospace, ni par les ordres.
-Cette journée a été sacrément éprouvante on dirait, commenta-t-il en revenant en s’intéressant de nouveau à sa femme.
-Elle l’a été pour tout le monde, reprit-elle en lui souriant.
Elle tendit la main et lui caressa doucement la joue. Il attrapa celle-ci et la serra doucement avant d’y déposer un autre baiser, ce qui eut pour effet d’arracher un nouveau sourire à Tara.
Il la relâcha, récupéra son casque et son fusil, sortit puis alla fouiller dans le coffre. Il en retira plusieurs couvertures qu’il alla tendre à son épouse avant de s’éloigner.
L’obscurité était presque complètement tombée, il se dirigea vers le camion et fit signe à Banon de descendre. Celui-ci s’exécuta.
-Il me faut de l’aide pour apporter la nourriture à tout le monde, s’expliqua-t-il.
-Pas de problèmes, c’est toi le chef… grommela le camionneur.
Ils récupérèrent le nombre de boites nécessaire pour nourrir tout le monde ainsi que des biscuits et répartirent le tout suivant le nombre d’occupants de chaque véhicule.
Le policier garda les trois dernières pour ceux de sa voiture et la rejoignit pendant que Banon remontait dans son camion.
Ils mangèrent tous en silence, dans le noir. Ensuite chacun s’emmitoufla dans ses couvertures, sauf Jill qui avait mangé comme ça.
-Je prends le premier tour de garde, chuchota-t-il. Ce sera ton tour après Eugene.
-Okay Boss … murmura l’intéressé d’une voix ensommeillée.
Il faisait vraiment très sombre, la lune était cachée par les nuages. Ils ne verraient donc pas les intrus avant de les entendre. Cela inquiétait un peu le policier mais si personne ne faisait de bêtises cette nuit, il n’y avait pas de raisons qu’ils puissent être embêtés par les zombies.
Son tour de garde fut très calme, il jetait de temps en temps un œil à sa femme et à sa fille toutes deux endormies.
Il souriait alors bêtement tout seul et il fut content que personne ne puisse le voir dans ces moments. Lorsqu’il ne se dispersait pas ainsi, il réfléchissait à l’avenir du groupe, à la route à suivre et à leur stratégie au cas où ils tomberaient sur leurs poursuivants.
Il regarda sa montre et jugea que l’heure était venue de réveiller Eugene, il ne pouvait pas tenir plus longtemps de toutes façons.
Il dut secouer un moment son ami avant de parvenir à le réveiller et lorsque ce fut le cas, il le regretta : il eut droit à un coup de poing magistral en pleine figure qui lui fit cogner la tête contre le pare-brise. Par chance, ce dernier ne céda pas.
Il se cramponna le visage en étouffant des jurons, le basketteur ne l’avait pas raté.
-Pardon, s’excusa le concerné en chuchotant. Tu m’as fait peur, j’ai cru qu’une de ces merdes me bouffait pendant mon sommeil…
-C’est bon n’en rajoute pas, murmura le policier en tentant de contrôler sa colère et en se renfonçant dans son siège.
Il se laissa emporter dans le sommeil en tentant de s’endormir malgré la douleur qui lui ravageait la joue gauche. Il parvint finalement à s’endormir.
La nuit fut courte car le lever du soleil le tira de ses rêves agités. Il décida immédiatement qu’il était temps de se remettre en route.
Driss se tourna vers Eugene qui eut un air gêné.
-Encore toutes mes excuses pour cette nuit, chuchota ce dernier. Dis pas à ta femme ce que je t’ai fait, elle me tuerait.
-Non t’en fais pas, grimaça Driss en tentant de sourire malgré la douleur. J’aurais agi pareil en ces circonstances, j’aurai peut-être du te parler en même temps mais je ne voulais réveiller personne.
Il vérifia ensuite l’heure sur sa montre et déposa un baiser sur les lèvres de sa femme afin de la tirer de son sommeil. Au bout du troisième, elle se réveilla et répondit en l’enlaçant avant d’ouvrir les yeux.
-Bonjour, murmura-t-elle en souriant.
-Salut, je dois aller réveiller les autres. Prends tes précautions et veille à ce que Jill et Eugene fassent de même.
-Eh mais je suis pas votre bébé ! protesta l’intéressé.
Tara pouffa de rire et Jill se réveilla en sursautant.
-Je vous laisse temporairement, lança le policier en sortant du monospace.
Il prit soin de toquer à la portière de chaque véhicule en appelant les gens à l’intérieur afin de réveiller tout le monde et de donner les instructions au passage. Il revint ensuite au camion où il attrapa plusieurs paquets de biscuits qu’il distribua.
Lorsqu’il eut finit, il retourna à sa voiture avec deux paquets de gâteaux qu’il livra avant de partir se soulager.
Driss s’éloigna à une distance raisonnable des véhicules et fit ce qu’il avait à faire avant de revenir. Il s’installa au volant et vérifia que Banon était à sa place, ce dernier se trouvait derrière le volant.
Le policier déclencha ses warnings et vit que le camionneur faisait de même, le signal allait remonter de véhicules en véhicules jusqu’en queue de colonne. Il attendit donc que le routier lui fit l’appel de phare correspondant au signal du départ en retour.
Après dix minutes d’attente, le signal attendu arriva enfin. Driss démarra donc selon la procédure habituelle et le convoi repartit.
Ils roulaient depuis un petit moment au milieu d’une grande plaine vallonnée et jalonnée par quelques bosquets d’arbres lorsqu’un vrombissement croissant parvint à ses oreilles. Cela ressemblait au bruit produit par un moteur d’avion de tourisme.
Le policier ralentit en essayant d’apercevoir la source du bruit. C’est alors qu’un avion les survola en rase-motte, il venait de la gauche.
Il s’agissait d’un vieux biplan anciennement utilisé dans l’agriculture pour l’épandage de produits insecticides. Driss resta interloqué quelques secondes, il n’avait pas vu d’avions en vol depuis des mois.
L’appareil continua un moment son chemin puis fit demi-tour et revint vers eux en volant à très basse altitude. Le chef enclencha immédiatement ses warnings et freina, il n’aimait pas du tout le comportement du pilote de l’appareil.
-Sortez et courrez dans le fossé ! cria-t-il lorsqu’ils furent complètement à l’arrêt.
Il ouvrit immédiatement sa portière et sortit avec son arme en marquant un léger temps d’arrêt pour vérifier que les autres l’imitaient puis alla se jeter dans le fossé. Le vrombissement était devenu assourdissant et alors qu’il sautait, le crépitement d’une arme automatique déchira l’air.
Il entendit de multiples impacts et espéra de tout son cœur que tout le monde s’en était tiré vivant alors que l’avion passait dans un bruit assourdissant auquel s’ajoutait le bruit de la mitrailleuse lourde.
Eugene le rejoignit, l’air hagard.
-Elles sont en sécurité, le rassura le basketteur. J’ai été retardé car ma ceinture s’est montrée récalcitrante…
Le vrombissement s’éloignait, Driss passa la tête hors du fossé. Un spectacle de désolation l’accueillit : sa voiture était criblée d’impacts de balles, le pare-brise était explosé et de la fumée s’échappait du moteur. Le camion n’était pas dans un meilleur état et visiblement les véhicules qui le suivaient non plus. Une colonne de flamme lui indiqua que l’un d’entre eux avait pris feu.
L’avion était en train de virer, sans doute pour porter un nouveau coup.
-Tout le monde va bien ? hurla Driss.
Plusieurs voix répondirent par l’affirmatif mais le policier ne pouvait savoir si tout le monde était vraiment sain et sauf.
Il empoigna solidement son fusil et aligna l’avion qui se rapprochait rapidement, Eugene fit de même. Il ouvrit le feu au même moment que l’avion. Il devina plusieurs impacts sur la coque, le biplan possédait une seule place et aucune mitrailleuse n’était visible. Celle-ci devait donc se trouver dans le nez de l’aéronef.
D’autres armes répondirent et de la fumée s’échappa du moteur de l’avion alors que Driss suivait la progression de l’avion en tirant au coup par coup. Le biplan passa à sa verticale, son monospace n’encaissa pas les tirs et prit feu.
Le policier put distinguer sur la carlingue verte de l’appareil, une croix rouge écarlate : cet appareil appartenait aux Rédempteurs.
Un double déclic ramena l’attention de Driss vers son arme. Le chargeur était désormais vide et il n’en avait pas d’autres. L’aéronef vira une nouvelle fois et se réaligna directement sur le fossé dans lequel il se trouvait pour effectuer un énième passage.
Il s’apprêtait à sortir du fossé pour courir se mettre à l’abri lorsque le claquement d’un coup de fusil retentit non loin derrière lui.
L’avion sembla tanguer un peu alors qu’il se rapprochait toujours puis partit sur la droite du fossé en perdant rapidement de l’altitude avant de s’écraser dans un bruit assourdissant accompagnée d’une gerbe de feu.
Il se tourna vers la personne arrivée providentiellement : il s’agissait de Lydia, elle brandissait encore son fusil de précision et affichait un masque de haine.
-Ce fils de pute a eu Tom, cracha-t-elle en abaissant son arme avant de fondre en larme.
Eugene s’approcha immédiatement et l’enlaça pendant que le policier s’élançait hors de son retranchement en appelant sa femme.
Il contourna en courant sa voiture en flammes et se jeta dans l’autre fossé. Elle s’y trouvait en compagnie de Jill. Il se jeta sur elles et les serra dans ses bras en remerciant Dieu de ne pas les lui avoir enlevées.
Il se releva ensuite et les pris par la main afin de les entraîner à sa suite. Il en fut empêcher par une nouvelle explosion qui fit trembler le sol, il les plaqua au sol avec lui. Une intense chaleur envahit leur refuge puis s’estompa.
Driss regarda en direction de la route : son véhicule avait explosé et il n’y avait plus qu’une carcasse noircie en feu.
Il enjoignit sa femme et sa fille à se redresser et ils sortirent du fossé. Le policier se tourna en direction du lieu du crash de l’aéronef : le feu dévorait ce qu’il restait du biplan.
Leurs ennemis avait donc également des moyens aériens, il s’agissait sans doute d’un appareil de reconnaissance. Ils devaient désormais s’attendre à voir débarquer leurs poursuivants à tout instant.
-Rassemblement ! Je veux un état des pertes matérielles et humaines ! s’époumona-t-il en avançant vers la queue du convoi.
Les survivants sortirent des fossés et le rejoignirent au fur et à mesure, les véhicules étaient désormais totalement inutilisable et le camion perdait de l’essence d’après ce que Driss avait pu sentir en passant à côté.
Les véhicules étaient criblés de balles, des morceaux de goudron avaient même été arrachés de la route par la force d’impact des projectiles.
Le policier partit quitta la route et rassembla tout le monde dans la plaine à distance raisonnable des véhicules car l’un d’eux pouvait encore prendre feu ou exploser.
Il jeta un rapide coup d’œil aux survivants : personne ne semblait manquer en dehors de Tom.
-Tout le monde est indemne ? interrogea le chef du groupe. Je veux dire en dehors de Tom…
Il obtint des hochements de tête affirmatifs en réponse mais cela ne le consolait que très peu. Ils avaient tenté de faire ce qu’il fallait pour éviter que ce dernier ne meure du froid, c’était la raison pour laquelle ils descendaient vers le sud en renonçant à Washington. Désormais, il n’était plus parmi eux, il ne le connaissait pas très bien mais il avait du chagrin pour Lydia.
-Que lui est-il arrivé ? tenta-t-il.
-Il n’a pas réussi à sortir à temps, il a été trop lent… Il a été déchiqueté dans l’explosion de notre voiture, lui répondit-t-elle en baissant la tête pour écraser quelques larmes.
-Je suis désolé… reprit-t-il avec tristesse. Cependant, avant de penser à son triste sort, il est indispensable que nous pensions au nôtre car je pense que vous l’avez déjà constaté : nous n’avons plus de véhicules en état de marche et nous sommes désormais à la merci de tous nos ennemis… Je propose que nous progressions à travers la plaine et les collines afin de limiter les chances de rencontrer les poursuivants. Nous nous installerons dans le premier refuge venu afin de faire le point.
-Je suis d’accord ! approuva Eugene.
-Moi aussi ! lança Rob.
-Bien, vous avez dix minutes pour récupérer ce que vous pouvez dans les véhicules les moins endommagés. Ne vous approchez pas de ceux laissant échapper de la fumée ou autour desquels règne une odeur d’essence, avertit Driss.
Les affaires furent rassemblées très vite, ils n’avaient pas pu récupérer grand-chose. Il leur faudrait donc trouver un abri rapidement.
Ils marchèrent vers les collines et ce fut lorsqu’ils atteignirent le sommet de la plus proche qu’ils entendirent les grondements distants de plusieurs moteurs provenant de la route.
Le policier scruta la nationale dans la direction des bruits et distingua une importante colonne de blindés fonçant droits vers le convoi.
Vu l’exposition du groupe, il ne faisait aucun doute qu’ils avaient été repérés. Il attrapa Tara par le bras lorsqu’ils eurent dépassé la crête.
-Il faut que tu continues avec le groupe, lui dit-t-il précipitamment. Tu vas mener tout le monde jusqu’au bois au sommet de la colline là-bas, ajouta-t-il en désignant l’endroit du doigt. Ils ne devraient pas voir votre progression depuis la route, une fois là-bas continuez tout droit vers le prochain bosquet. Je vais rester pour assurer l’arrière-garde…
-Je reste également, lâcha Banon.
-Et moi j’ai un compte à régler avec ces personnes donc je reste aussi, lança Lydia.
-Driss tu ne peux pas me faire ça… protesta Tara. Tu viens avec nous ou je reste avec toi.
-Je suis désolé chérie mais il faut que l’un de nous deux s’occupe de Jill, je vous rejoins dès que possible. Je te le promet, jura-t-il en embrassant rapidement sa femme. Pars maintenant !
Celle-ci ouvrit la bouche pour protester mais renonça devant l’air grave de son mari et continua son chemin au pas de course avec les autres.
Le policier rampa jusqu’au sommet, il avait une vue sur l’ensemble du convoi. Les blindés étaient presque arrivés : il s’agissait de véhicules similaires à ceux qu’ils avaient vus au bord de la route en prenant la fuite. Ils arboraient tous la fameuse croix et les piques, il s’agissait, sans doute possible, des Rédempteurs.
Banon et Lydia le rejoignirent et se mirent en position de tir à ses côtés. La colonne s’arrêta à quelques mètres du convoi et plusieurs personnes portant des cagoules ainsi que des fusils d’assaut remontèrent vers la dernière voiture, les blindés les suivaient à distance respectable.
D’autres rédempteurs descendirent des véhicules et rejoignirent le groupe d’éclaireurs. Ils discutèrent un moment puis pointèrent l’endroit où se trouvaient le policier et ses compagnons avant de s’avancer vers eux en éventail.
Ils ne devaient pas savoir qu’ils étaient attendus car, autrement, ils auraient demandé à les véhicules de soutient d’ouvrir le feu à titre préventif.
Pour Driss, il s’agissait là de cibles en or et ils ne pouvaient raisonnablement pas les laisser avancer ainsi. Il attendit donc quelques instants avant de faire signe à ses camarades de se tenir prêt puis aligna un des hommes qui semblait commander le groupe de reconnaissance.
Les blindés ne quittèrent pas la route à la suite des hommes mais leurs tourelles menaçante se tournèrent et pointèrent en direction de l’endroit où le policier se trouvait.
Leurs ennemis avançaient prudemment dans leur direction, aux aguets. Driss savait que ceux-ci ne pourraient les voir qu’au dernier moment mais aussi qu’il leur faudrait battre en retraite sur l’autre versant de la colline après leur première rafale pour se mettre à l’abri des tourelles.
Le doigt du policier se posa sur la gâchette et celui-ci se concentra sur sa cible.
-Tirez puis reculez, chuchota-t-il.
Il ouvrit le feu. Une gerbe de sang se dégagea de sa cible qui fut projetée en arrière. Il en aligna un deuxième et tira également, il fit mouche puis il se releva et courut vers le bas de la colline avant de s’allonger à mi- pente. Ses camarades l’avaient bien suivi.
Leurs adversaires ripostèrent et des gerbes de terres furent soulevées en haut de la colline. Au fracas des armes s’ajouta le bruit des mitrailleuses présentes dans les tourelles.
Banon et Lydia se repositionnèrent non loin de lui, Driss se retourna dans la direction où il avait envoyé sa femme et le reste du groupe : il n’y avait aucune trace d’eux. Cela le soulagea et il espéra que tout le monde progresserait rapidement et se mettrait hors de portée de leurs poursuivants au plus vite.
Il lui restait à retenir le plus longtemps possible les assaillants, il doutait de survivre à cette bataille mais s’il pouvait permettre à sa famille se tirer de ce mauvais pas alors tant mieux.
Les Rédempteurs apparurent au sommet de la colline, le policier les accueillis d’une rafale. L’un des assaillants s’effondra et fut rapidement par trois autres.
Les survivants s’allongèrent. Ils étaient désormais hors de vue mais ils ne cherchèrent pas à ouvrirent le feu. Ceci intrigua Driss, ils étaient pourtant exposés et on pouvait facilement les descendre malgré la présence de hautes herbes.
Alors qu’il allait faire signe à ses compagnons de se déplacer lorsque plusieurs grenades fumigènes tombèrent à proximité en crachant une fumée verte.
Un brouillard verdâtre les enveloppa rapidement. Le policier se releva en retenant sa respiration mais finit par suffoquer. Il tomba à genoux, sentant sa conscience flancher dangereusement et constata que ses compagnons ne s’en tiraient pas mieux.
Driss roula au sol, ces gens étaient décidément trop bien équipés. Il sombra dans l’inconscience. Quelque chose lui fit ouvrir les yeux pendant un court moment : des mains l’immobilisaient au sol et une personne portant un masque à gaz le surplombait. L’obscurité l’aspira de nouveau.
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Tara avait suivi les instructions de son mari mais aurait donné cher pour revenir en arrière. Le fait que les tirs aient cessés brusquement lui faisait envisager le pire.
S’il s’en sortait, elle lui ferait payer cher le fait de l’avoir mis dans une situation pareille. Elle était vraiment résolue à lui faire sentir sa colère mais elle souhaitait avant tout qu’il surgisse brusquement en queue de peloton en lui annonçant de bonnes nouvelles, en lui disant que ce silence subit avait pour signification l’élimination de la colonne adverse.
Cependant, quelque chose au fond d’elle lui disait qu’elle ne le reverrait sans doute plus. Il était impossible qu’ils s’en soient tirés à trois contre tous.
Elle sentit une larme perler au bord de ses yeux, elle l’écrasa immédiatement. La jeune femme devait d’abord penser à mettre ceux qui restaient en vie en sécurité avant de s’apitoyer sur le sort de son conjoint ainsi que du sien. Il fallait qu’elle continue pour que Jill ne se retrouve pas seule, elle ne pouvait que donner raison à Driss sur ce point : il fallait qu’un d’entre eux reste avec elle.
Tara se concentra de nouveau sur la marche à suivre, plusieurs zombies qui rôdaient dans les environs se dirigèrent vers leur groupe.
Une main se posa sur son épaule, elle se retourna et tomba quasiment nez à nez avec Eugene.
-Tout va bien se passer, la rassura-t-il. Driss est un dur à cuire, il reviendra.
-Merci, le remercia-t-elle d’un ton neutre. Mais il est inutile de me donner de faux espoirs…
-Je te propose que l’on revienne sur nos pas lorsque le groupe sera à l’abri, tenta-t-il. Nous saurons ainsi s’ils sont morts.
-C’est une idée… répondit-t-elle en tentant de ne pas se laisser aveugler par l’espoir qui revenait. J’y réfléchirai …
Rob, Jim et Ethan étaient partis à la rencontre des zombies et les affrontaient. Eugene se précipita à leur secours et les aida à mettre fin au combat.
Le groupe continua son cheminement. Ils arrivèrent en vue d’une petite maison à un étage isolée mais une route passait à proximité et Tara jugea que c’est là que l’on commencerait par les chercher mais elle tenait à explorer cette maison afin de voir s’ils ne pourraient pas récupérer quelques bricoles au passage.
Un petit muret délimitait un petit jardin et longeait la route, le portail donnait directement sur celle-ci.
Elle mena donc le groupe jusqu’à la maison mais le grondement de plusieurs moteurs les surpris alors qu’ils s’apprêtaient à entrer dans la propriété.
Tara tenta de distinguer les véhicules qui approchaient par la route mais le relief vallonné masquait les arrivants. Ce qui était sûr c’est qu’il ne s’agissait pas des mêmes personnes que Driss avait affronté puisque les bruits venaient de la direction opposée.
-Filez vous cacher dans la maison, lança-t-elle au reste du groupe en se plaquant derrière le muret bordant la route. Soyez prudent, elle est peut-être encore habitée.
Eugene se joignit à elle, ils avaient tous deux leurs fusils armés et prêts à être utilisés et se mirent à guetter les véhicules grâce au son.
Ceux-ci ralentirent en arrivant à leur hauteur et s’arrêtèrent.
-Fouillez-moi cette maison ! cria un homme avec autorité. Embarquez tout ce que vous pouvez !
La jeune femme retint sa respiration, il n’était pas question de les laisser entrer dans la maison mais elle ignorait la composition de ce groupe et leur équipement. Elle entendit des bruits de pas précipités et s’apprêta à tirer.
Elle n’en eut pas l’occasion car un groupe d’une dizaine de personnes en treillis militaire et casque de combat fit irruption dans le jardin au moment même où le contact froid du canon d’un fusil d’assaut lui picota la nuque.
-Lâchez votre arme et levez-vous ! ordonna d’un ton ferme une voix au-dessus de sa tête.
Tara s’exécuta, au moindre mouvement elle allait se faire abattre et cela ne servirait à rien. Les soldats les tenaient en joue, elle et Eugene. D’autres tinrent en joue les fenêtres de la maison.
-Nous avons deux des vôtres en otage ! cria quelqu’un via un haut-parleur. Nous n’hésiterons pas à les abattre si vous ne vous rendez pas immédiatement en laissant vos armes à l’intérieur !
Tara tourna légèrement la tête : Eugene avait également le canon d’un fusil pointé sur la tempe. Le soldat qui la tenait en joue de derrière le muret accentua la pression du canon de l’arme pour lui faire tourner la tête dans l’autre sens.
La réponse à l’injonction de celui qui devait être le chef du peloton ne se fit pas attendre : tout le monde sortit de la maison avec les mains sur la tête pour se rendre aux hommes armés.
Tara avait du mal à faire le point car elle n’avait pas vu de soldats depuis bien longtemps, il était donc totalement surréaliste que ces gens en soient.
Tous les membres du groupe furent menottés par les nouveaux venus, y compris Tara et Eugene. Le cœur de la jeune femme se serra lorsqu’elle se souvint que les Rédempteurs possédaient eux aussi du matériel militaire.
La personne qui la tenait en joue la fit enfin pivoter sur elle-même. Elle se retrouva face à trois imposants 4x4 : ceux-ci étaient de couleur noire et possédaient une large plateforme arrière. Une mitrailleuse avait été montée sur le toit de l’habitacle de chacun et le servant de celle-ci se tenait debout dans la plateforme. Il n’y avait aucun dessin sanglant à l’effigie de crucifix visibles sur les carrosseries de ces véhicules.
Qui étaient donc ces gens ? Qu’allaient-t-ils donc leur arriver ? Toutes ces questions tournèrent dans la tête de Tara alors qu’on les faisait monter sur les plateformes arrières en compagnie des pseudo-soldats.
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Driss ouvrit un œil. Il était couché sur une surface froide et était ballotté de droite à gauche. Ses mains étaient attachées mais on ne lui avait pas enlevé sa tenue antiémeute.
Une lumière rougeâtre provenant d’une unique ampoule encastrée dans le plafond l’enveloppait et le son continu et étouffé d’un moteur parvenait à ses oreilles.
Une personne cagoulée se pencha au-dessus de lui et plusieurs visages apparurent dans son champ de vision en même temps.
-Alors t’es réveillé sale chien ? cracha l’homme. Tu as de la chance, on est presque arrivés.
Sur ces mots, le véhicule ralentit et s’arrêta. Il y eut des éclats de voix à l’extérieur puis ils redémarrèrent pour s’arrêter quelques secondes plus tard. Il y eut du mouvement autour de lui et quelqu’un ouvrit les portes, la lumière du jour envahie l’habitacle et on le traîna dehors en le tirant par les épaules.
Il fut violemment remis debout et put avoir un aperçu de l’endroit où on l’avait amené. Une longue avenue s’étendait devant lui, bordée par des maisons aux boiseries blanches possédant chacune un petit jardin. Plusieurs blindés étaient garés le long de celle-ci.
Le policier aperçut Lydia et Banon un peu plus loin, sous bonne garde. En se tournant, légèrement il distingua un haut mur fait de bric et de broc de toute évidence ainsi qu’une porte grillagée.
Il y avait un nombre important de personnes armées autour de lui, il était inutile de penser à pouvoir s’échapper facilement mais il allait falloir y réfléchir sérieusement car il doutait qu’on les laisse partir vivants de cet endroit.
Le canon d’une arme s’enfonçant dans ses côtés l’incita à se mettre en marche en direction du centre du village.
-Vous allez maintenant goûter à notre hospitalité, ricana un des hommes qui l’escortait.
Driss sentit son cœur se serrer et repensa à sa femme et à sa fille, il ne les reverrait sans doute pas dans cette vie. Il ne lui restait qu’à espérer qu’elles s’en soient mieux tirées que lui.