Le Convoi de la dernière chance (Vol. 1.)

Chapitre 4 : Chapitre 3 : le supermarché

Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/11/2016 20:08

Voici le chapitre 3 tant attendu. Un grand merci à Cornelune pour la bêta-lecture de ce chapitre.

Chapitre 3 : Le supermarché.

La route qu’empruntait le convoi traversa un bois puis déboucha à nouveau dans une vaste plaine agricole. La terre n’étant plus travaillée depuis un moment, les mauvaises herbes avaient repris leurs droits.
Driss se rabattit sur le bas-côté et s’arrêta, les autres véhicules l’imitèrent. Il sortit du véhicule et fut imité aussitôt par Tara et Eugène. Sa femme s’empara du fusil d’assaut et le regard déterminé qu’elle lui jeta lorsqu’il ouvrit la bouche pour protester l’enjoignit au silence.
Le policier se contenta de récupérer sa bonne vieille hachette à l’instar d’Eugene. Ce dernier pouffa de rire devant la mine penaude de l’homme privé de son arme favorite par sa femme.
Banon descendit de son camion pour inspecter l’avant de celui-ci et grimaça de dégoût. Driss se rendit à l’avant de sa voiture, le corps était toujours collé au capot. Il étouffa un haut-le-cœur et fit signe aux autres de ne pas s’approcher avant d’aller chercher une pelle dans le camion.
Le policier s’en empara et retourna devant sa voiture. Cette fois, le haut-le-cœur fut trop violent et il se pencha au-dessus du fossé en vomissant.
Lorsque son estomac eut finit de protester, il prit son courage à demain et décolla le cadavre. La tâche et l’odeur lui retournèrent l’estomac et il régurgita à nouveau ce qu’il avait dans l’estomac dès que sa besogne fut finie.
Tara regardait ailleurs et il l’en remercia secrètement, il se sentait stupide de n’avoir pu se retenir. Eugene arriva à son secours et poussa la chose méconnaissable dans le fossé.
Driss inspecta l’avant de sa voiture : il était moins poisseux que celui du camion de Banon mais il allait falloir nettoyer tout ça, la carrosserie ne semblait pas porter de traces des collisions mais un phare était cassé.

-Nous allons devoir nettoyer chaque véhicule de ces traces sanglantes, lança-t-il sans s’adresser à qui que ce soit en particulier. Nous ne savons pas quel genre de maladies ces choses peuvent bien trimballer en plus du mal qui les maintient en vie.

-Je suis d’accord, lui répondit Eugene. Mais il faut avouer que l’odeur dégagée par le processus pourrait nous être utile pour tenir à l’écart ces créatures.

-Bien, nous aviserons au prochain cours d’eau que nous croiserons.  Maintenant allons voir les autres !

-Allez-y ! Je reste près de la voiture et je fais le guet,  lâcha Tara.

Le policier remonta donc la file de véhicules arrêtés en compagnie du basketteur. Ils étaient tous là et leurs occupants respectifs confirmèrent à leur passage que personne ne manquait à l’appel.
Les deux compagnons s’arrêtèrent donc au véhicule de Brad. Ce dernier était étendu sur la banquette arrière. Ted se trouvait assit à l’extrémité de celle-ci  et examinait la plaie.
Celle-ci avait un sale aspect mais ne faisait plus que suinter, l’électricien était blanc comme un linge.

-La morsure n’est pas très profonde, commenta le médecin. Par contre, il est clairement contaminé et la blessure ne se refermera pas. Il a déjà de la fièvre.

-Ne me laissez pas devenir l’un d’entre eux, dit le blessé d’un ton suppliant.

-Ne t’en fais pas pour ça, tenta de le rassurer Driss en posant une main réconfortante sur le bras du blessé.

-On repart, faites passer le mot ! lança-t-il à qui pouvait l’entendre.

Le policier retourna à son véhicule et rembarqua, Tara l’imita.

-Qu’est ce qui est arrivé à Brad ? lui demanda-t-elle lorsque le convoi fut à nouveau en route. Il avait une blessure au cou lorsque vous êtes sorti de la pharmacie, que s’est-il donc passé ?

-Il s’est passé qu’on a trop relâché notre vigilance et Brad a été mordu, lâcha Driss en gardant les yeux rivés sur la route.

Il sentit que sa femme se tendait et qu’elle lui jetait un regard empli de sévérité mais il ne voulait pas l’affronter.

-Vous êtes vraiment des irresponsables ! dit-elle d’une voix où perçait clairement la colère.

Le policier ne tentant pas de se défendre, elle reprit.

-Vous savez parfaitement que le danger nous guette partout dans ce monde désormais. Et pourtant vous vous comportez comme des imbéciles ! Comment veux-tu nous protéger moi et Jill si tu n’es pas capable de protéger les autres membres du groupe correctement !

-Tara…

-Non ne me réponds rien. Ça vaut mieux, je pourrais t’en coller une pour ta stupidité, le coupa-t-elle abruptement. Tu es le chef du groupe et tu dois veiller à ce que chacun reste toujours sur ses gardes ! Maintenant tu vas assumer l’entière responsabilité de ce qui vient de se passer et ne compte plus sur moi pour rester en retrait. Si tu n’es pas capable de nous protéger, je le ferai.

Driss comprenait la réaction de sa femme et préféra garder le silence, il ne voulait pas aggraver son cas puisqu’il savait qu’elle avait parfaitement raison : il ne s’était pas montré à la hauteur ces derniers jours et ils se retrouvaient avec un membre infecté qui aurait pu ne pas l’être.
Il sentait toujours sur lui le regard lourd de reproche de Tara mais devina que le gros de l’orage était passé.
La suite du trajet se passa sans incident notable, ils roulaient à vive allure sur une large route vierge de carcasses de voitures.
Après quinze minutes de voyage, ils furent contraints de s’arrêter : une vaste zone industrielle s’ouvrait devant eux. Des entrepôts, des stations essences, des supermarchés et autres jalonnaient la route droit devant.
Ils auraient pu continuer sans s’arrêter si deux chars et trois humvees, véhicules militaires de combat légers servant au transport de troupe, surmontés de mitrailleuses n’avaient pas barré la route.
Deux des humvees barraient la route, les deux chars étaient répartis de part et d’autre de ceux-ci, sur le bas-côté. Le troisième humvee était garé dans le fossé.
Des sacs de sable et des barbelés complétaient le barrage. Driss scruta les alentours : aucun militaire n’était en vue, les véhicules semblaient abandonnés et plusieurs cadavres boursouflés se décomposaient devant le barrage.
Driss ouvrit la portière mais Tara l’arrêta dans son élan en le retenant par le bras. Elle sortit de la voiture avec le fusil d’assaut et fit signe à Eugene de la suivre, Banon et Judy vinrent compléter le groupe de reconnaissance et emportèrent des sacs avec eux.
Le policier se retourna et adressa un sourire qui se voulait rassurant à sa fille, celle-ci ne sembla pas convaincue du tout par sa tentative et se contenta de fixer le groupe qui s’avançait vers les blindés.
Banon vérifia l’intérieur de ceux-ci en arrivant à leur niveau et les autres les contournèrent.

Le camionneur fouilla méticuleusement les véhicules, il sembla discuter et  répondre brièvement à des personnes situées de l’autre côté du barrage.
Visiblement tous s’étaient mis à fouiller les engins. Banon exhiba fièrement un M16 et des cartouchières dans sa direction avant de retourner à son inspection.
Le camionneur se retourna une nouvelle fois et brandit avec un sourire carnassier quelque chose qu’il tenait serré dans son poing. L’objet lui semblait rond et métallique.
Driss comprit qu’il s’agissait d’une grenade. Banon enfourna plusieurs armes, chargeurs et dénicha des boites dans lesquelles il disposa plusieurs grenades.
Lorsque le groupe eut inspecté les environs immédiats du barrage, il revint vers le convoi. Ils avaient remplit deux sacs en comptant celui de Banon et arboraient des M16 ainsi que d’autres armes militaires.
Tara s’arrêta au niveau de la voiture et retint Banon qui se dirigeait déjà vers son camion afin d’y ranger leur récolte.
Le policier fut forcé de constater que sa femme avait correctement géré la mission d’inspection, elle avait même pensé à leur faire récupérer des armes et des munitions. Il doutait cependant de l’utilité des grenades dénichées par Banon en combat rapproché.

-Va chercher Jim et rapproche ton camion, on va dégager le barrage, lui ordonna-t-elle. Eugene va me chercher Rob et Ethan. On va avoir besoin d’eux pour dégager les barbelés et les sacs de sable.

Banon s’exécuta et le camion passa devant lui deux minutes plus tard. Tous les hommes qui avaient été désignés s’attelèrent au dégagement de la route pendant que Tara et Judy montaient la garde.
Ils repoussèrent prudemment les sections de fils barbelés dans le fossé pour commencer puis ils démontèrent le mur de sacs de sable et les jetèrent sur le bas-côté.
Lorsqu’ils eurent libéré un espace suffisamment grand, Banon monta dans son camion et lui fit faire demi-tour de façon à présenter la plate-forme arrière du côté du barrage.
Dès que le camionneur eut exécuté la manœuvre, les membres du groupe déroulèrent un long câble métallique qu’ils avaient récupéré quelque temps plus tôt.
Ils attachèrent une extrémité à une barre située à l’avant du premier humvee et l’autre à l’arrière du camion, autour d’une barre métallique située sous la plate-forme.
Banon tracta ainsi prudemment le premier humvee, ce qui eut pour effet de le faire pivoter et de dégager un espace entre les deux véhicules.
La manœuvre fut donc répétée pour le deuxième et à la fin de celle-ci un passage amplement suffisant avait été libéré.
Lorsque la corde eut été remballée, Banon ramena le camion à sa place initiale et chacun remonta dans son véhicule.
Tara remonta à sa place et Driss lui passa la main dans le dos et l’embrassa sur la joue pour lui montrer qu’il était fière de l’avoir comme femme, elle se laissa faire. Eugene rembarqua également.

-Eh bien tu vois que ta femme peut faire aussi bien, lui dit-elle avec un petit sourire. A l’avenir j’aimerais que tu me fasses autant confiance qu’aujourd’hui pour gérer le groupe, continua-t-elle en durcissant le ton. Tu es le chef mais je suis ta femme et je suis aussi capable que toi comme tu as pu le constater, ne l’oublie jamais.

-Je crois avoir retenu la leçon, lui répondit-il sérieusement. Je dois reconnaître que je n’ai pas assuré ces derniers temps et que j’ai sous-estimé le danger… Que je t’ai sous-estimée… ajouta-t-il sans pouvoir faire disparaître la pointe de regret perçant dans sa voix.

-Je comprends ce qui t’a poussé à le faire, mais j’aimerais m’impliquer davantage dorénavant et je suis sûre que les autres femmes le désirent aussi. L’incident d’il y a quelques semaines avaient changé beaucoup de choses dans le rapport avec les femmes du groupe mais je crois qu’il est temps de changer ça.

-Eh bien, il te faut comprendre que perdre une dizaine de personnes de cette façon peut nous faire douter quand même, reprit-il.

-Je te le concède mais cela fait un moment et tu sais bien que les responsables ne sont plus là, lui reprocha-t-elle.

-Eh bien, il reste toujours Lydia, rétorqua le policier.

-Lydia n’est en rien responsable de tout cela et tu le sais ! lui répondit-elle d’un ton ferme. C’était un accident, elle a paniqué. Tu as eu tort de lui retirer son poste de sniper du groupe ainsi que son arme car elle nous a maintes fois démontré à quel point elle était douée.

-Peut-être mais elle a quand même descendu un des nôtres dans l’histoire et je ne sais pas si je peux à nouveau lui faire confiance, se défendit-il.

-Je te signale que l’histoire a été enterrée il y a un moment et qu’elle regrette profondément ce qui s’est passé, contra sa femme. Cela aurait pu arriver à n’importe qui, toi y compris, lâcha-t-elle en durcissant le ton.

-Driss, je suis d’accord avec Tara : on a besoin de tous les tireurs possibles et Lydia se débrouille foutrement bien, intervint Eugene en sortant du silence. De plus je crois que tu en fais trop au sujet de cette fameuse histoire, il faut aller de l’avant.

-Très bien, je rends les armes, soupira-t-il. Vous rendrez son fusil à Lydia mais si un incident similaire se produit, tu assumeras l’entière responsabilité de celui-ci, conclut-il en jetant un regard noir à sa femme.

-Parfait, répondit-elle avec un air de défi. Cependant, tu l’as empêchée de pratiquer pendant un moment. Il va falloir qu’elle reprenne l’entrainement avant de reprendre définitivement son poste.

-Eh bien je m’occuperai de cela ! dit le policier d’un ton exaspéré. Bon maintenant que ceci est réglé, on peut repartir sinon les autres vont s’inquiéter, conclut Driss en démarrant.

-Ah les femmes… déplora Eugene d’un ton taquin en posant une main amicale sur l’épaule de Driss.

-Ouch ! lâcha-t-il en recevant une tape de la part de Tara. Tu devrais mieux tenir ta femme sinon tu vas te retrouver à faire la cuisine pour le groupe et à faire la lessive ! plaisanta-t-il avant de recevoir un coup dans les bijoux de famille.

Driss sourit en tournant la tête vers sa femme mais son regard l’effaça et il se contenta de pouffer de rire. Son rire s’arrêta immédiatement lorsqu’il sentit un petit coup de poing dans l’épaule.
Il se retourna et fut surpris de voir que c’était sa fille qui l’avait tapé, elle avait un air si sérieux qu’il ne put se retenir de sourire. L’amusement se peignit sur les traits de Tara et elle décocha un petit sourire à son homme.

-Eh bien, elle prend déjà la cause des femmes très à cœur cette petite, commenta Eugene hilare.

Le convoi franchit le barrage et pénétra dans la zone d’activité.
Visiblement, les militaires avaient tenu à défendre le mieux possible cette zone car ils durent contourner des piles de sacs de sable ainsi que des rouleaux de barbelés. Ils dépassèrent également plusieurs cadavres de soldats et de civils. Quelques zombies dont certains portaient l’uniforme rôdaient çà et là mais en ordre dispersé.
Au moment de franchir une intersection, Driss pila : un peu plus loin se trouvait une station de lavage. C’était l’idéal pour nettoyer les voitures du convoi, si le circuit électrique était encore en service et que la citerne contenait encore de l’eau bien entendu.
Le fait que le premier point puisse être vérifié relevait plutôt de la science-fiction mais il leur fallait tout de même tenter quelque chose.
Il y avait la possibilité de laver six véhicules sous les trois abris de la station, les véhicules seraient donc nettoyés tour à tour pour ceux qui en avaient besoin.
L’inspection des environs arracha un petit sourire au policier : un transformateur se trouvait juste en face de la station et un imposant camion militaire bâché était garé juste à côté.
 Un humvee abandonné était garé en travers de l’entrée mais ne gênait pas le passage. Les véhicules se garèrent donc et les occupants en descendirent.
Ils instaurèrent une garde et Driss appela Eugene, Brad, Judy et Ethan auprès de lui.

-On va aller jusqu’au transformateur pour voir ce qu’on peut faire, expliqua-t-il. Judy tu nous couvriras lorsque nous serons à l’extérieur. Ce camion militaire m’intrigue…

Le groupe traversa la route en se dirigeant vers le transformateur et le camion. Aucun zombie n’était visible aux alentours.
Lorsqu’ils furent à sa hauteur, ils inspectèrent sous le camion afin de vérifier qu’aucune mauvaise surprise ne se dissimulait à cet endroit.
Judy se plaça ensuite en faction pendant que les hommes défaisaient les attaches de la bâche. Dès que cela fut fait, ils tirèrent celle-ci et la mirent à terre.

-Un groupe électrogène de l’armée, s’exclama Brad en s’approchant du véhicule et en commençant son inspection.

L’électricien en fit le tour et bidouilla un peu.

-Il est opérationnel, commenta Brad. Les militaires n’ont pas eu le temps de s’en servir ou n’ont pas voulu. Je vais vérifier les installations du transformateur et si elles sont correctes je pense que nous pourrons rétablir le courant dans la zone. Enfin, jusqu’à ce que tout le combustible ait brûlé.

-Parfait ! répondit Driss. Je te laisse faire.

L’électricien s’éloigna et entra dans le petit bâtiment carré abritant le transformateur dont la porte n’avait pas été verrouillée.
Le regard de Driss fut attiré par des cadavres dans un état de décomposition très avancé. Il y en avait cinq et tous étaient visiblement des soldats.
Il s’approcha doucement et un détail attira son attention : ils avaient tous leurs armes en mains et la boîte crânienne défoncée.
Le policier grimaça : ces soldats s’étaient visiblement suicidés ou entretués. Ils n’étaient pas les seuls à avoir décidé de passer de l’autre côté de cette façon, le policier ne le savait que trop bien.
Lorsque la situation avait dégénéré, beaucoup de membres des forces de sécurité avaient quitté leurs positions pour retourner dans leurs familles et s’assurer qu’elles étaient en sécurité.
La majorité de ceux qui étaient resté avait fini par se décourager devant la gravité des événements et par perdre espoir, ceux-ci avaient donc préféré se donner la mort ou se faire aider.
Driss n’avait pas vu ce genre de scènes de ses propres yeux mais quelques survivants rencontrés au cours de leurs péripéties y avaient assisté et lui avaient raconté.
Ces défections, si on pouvait appeler cela ainsi, avaient précipité la chute du monde dans le chaos.

Le policier s’éloigna de sa découverte macabre revint à la surveillance des environs. Brad revint quelques minutes plus tard et leur fit signe que l’endroit était en état.
L’électricien réclama l’assistance d’Ethan et ils s’occupèrent de connecter le groupe électrogène monté sur le camion au transformateur en tirant des câbles.
Dès qu’ils furent sûrs que tout était prêt, ils lancèrent la machine. Celle-ci démarra difficilement et ils durent s’y reprendre à plusieurs fois afin de la faire fonctionner.
Driss fit signe aux membres du groupe restés au niveau des véhicules que tout était ok. Les plus proches s’emparèrent des karchers et s’attelèrent au nettoyage des véhicules.
Les autres s’étaient écartés de façon à se trouver hors de portée des projections. Il y avait de toute évidence encore pas mal d’eau dans la citerne alimentant la station et le policier remercia le réseau électrique qui n’avait pas lâché après autant de temps sans entretien.
Ce ne fut qu’au bout de quelques minutes que Driss s’alerta : le groupe électrogène émettait un intense bruit de ferraille et cela risquait bien d’amener tous les zombies de la région dans leur direction.
Cependant, cela pouvait représenter un avantage de le laisser s’ils comptaient explorer plus en avant la zone afin de se ravitailler.
Lorsque le capot des premiers véhicules fut lavé ils firent avancer les autres. Le policier fit signe à ceux qui l’accompagnaient de retourner vers le convoi.
Ils rejoignirent ceux qui s’étaient écartés, Banon en faisait partie et l’interpella.

-Je n’ai pas eu le temps de te le dire jusque-là mais vu que c’est l’occasion… commença le camionneur. Il faut que je me ravitaille en essence et que l’on se réapprovisionne en nourriture.

-J’y pensais justement, lui répondit Driss. Tous les véhicules ont sûrement besoin de faire le plein et vu qu’il y a sûrement un supermarché dans le coin, il serait impensable de ne pas aller le visiter.

-Parfait alors… conclut Banon d’une voix hésitante.

-Si tu as d’autres choses à me dire, vas-y, l’encouragea Driss.

Le camionneur jeta un coup d’œil rapide autour de lui avant de l’amener un peu à l’écart et de reprendre.

-C’est au sujet de Brad, dit-il d’un air gêné et se massant la tempe. Qu’est-ce que tu comptes faire ?

-Ce que je compte faire ? Rien… riposta Driss. Brad va encore très bien et se trouve encore être tout à fait humain.

-Mais… tenta Banon.

-Il n’y a pas de mais, Banon, le coupa le policier en tentant de ne pas céder à l’énervement qui le gagna soudain. Il n’est pas question de le tuer tout de suite, nous nous occuperons de son cas à son décès. Je vais le faire surveiller jour et nuit si c’est cela qui te chagrine. Tant que je serais chef, il n’y aura pas d’exécution sommaire. Fin de la discussion, conclut-il en revenant vers le groupe.

Il passa à côté de Tara, celle-ci le retint par le bras.

-Que te voulait Banon pour t’emmener ainsi à l’écart, s’enquit-elle.

-Oh rien, il voulait seulement me confier des problèmes personnels, éluda-t-il. Rien de grave, rassure-toi.

-Très bien, conclut sa femme d’un air peu convaincu en le relâchant.

Les dernières voitures passèrent sous les jets et Driss informa tout le monde de la suite des événements.
Quelques zombies avaient atteint le groupe électrogène et grognaient autour. Le fait que les zombies de la zone se concentrent ici était plutôt une bonne chose pour la suite des opérations mais il leur faudrait rester vigilant.
Quelques groupes de créatures arrivaient par la route et se massaient autour des grillages séparant la station de nettoyage des autres magasins. Ces dernières ne semblaient pas vouloir contourner l’obstacle et se contentaient de tenter d’avancer en direction du bruit en se cognant contre.
Les zombies se dirigeant vers la machine ne semblaient pas faire attention à eux et c’était mieux comme ça.
Driss fit donc signe à tout le monde de remonter en voiture. Il fit également passer le mot selon lequel chacun devait se mettre à la suite de l’autre sans faire attention à l’agencement habituel de la colonne.
Le convoi se remit en marche sans que l’ordre habituel des voitures ne soit respecté, le danger était trop proche pour se permettre de perdre du temps ainsi.
Ils se dirigèrent au hasard dans la zone en slalomant entre les quelques groupes de créatures se dirigeant vers le groupe électrogène.
Quelques-uns des zombies se tournèrent vers eux lorsqu’ils passèrent à côté et tendirent les bras mais continuaient tout de même d’avancer en direction du bruit continu.
Les feux tricolores étaient à nouveau en marche mais ils ne les respectèrent pas. Pourquoi l’auraient-ils fait après tout ?

Driss put apercevoir de nombreux véhicules civils garés sur les bas-côtés à mesure qu’ils s’enfonçaient dans la zone d’activité. La présence de bagages sur les toits de ceux-ci et les coffres remplis témoignaient que des personnes avaient tenté de se réfugier ici, sous la protection de l’armée.
Celle-ci avait visiblement, et tout à fait logiquement, considéré l’endroit comme vital et à défendre à tout prix.
Après quelques minutes, ils finirent par arriver en vue d’un vaste supermarché comprenant une station essence.
Plusieurs blindés et camions de transport autour desquels étaient dispersés des cadavres de soldats et de civils parsemaient le parking, deux hélicoptères militaires aux côtés desquels se trouvaient des piles de caisses y étaient même abandonnés.
Des nids de mitrailleuses aménagés avec des sacs de sable gardaient l’entrée du centre commercial. Des zombies dont la majorité semblait être des militaires déambulaient dans l’espace de stationnement.
Le policier s’arrêta à l’entrée du Parking et descendit de voiture avec sa hache en faisant signe à Eugene de le suivre, Tara ne tenta pas de le retenir.
Il alla ensuite chercher Banon et Judy ainsi que Rob et Kim.

-Il faut nettoyer le parking avant de faire ce que nous avons à faire, s’expliqua-t-il. Il faut cependant le faire sans nos armes à feu. On se disperse par groupe de deux et on élimine cette racaille.

Les autres acquiescèrent et ils se mirent au boulot, Driss faisant équipe avec Kim. L’ancienne strip-teaseuse était très mobile et s’était révélée très douée avec des armes blanches, elle était équipée d’un sabre qu’elle avait trouvé dans une armurerie abandonnée.
La jeune asiatique était plutôt séduisante et portait des affaires généralement moulantes, elle avait dû rendre bien des hommes fous de désirs dans les clubs de Strip-Tease où elle travaillait avant.
Elle entretenait désormais une relation assez intime avec Ted, une relation plus charnelle qu’autre chose d’après les rumeurs mais ceci ne le regardait pas.
Ils arrivèrent au niveau des premiers zombies et s’en débarrassèrent sans trop de difficulté. Driss veillait à ce que chaque coup de sa hache soit définitif et Kim semblait danser avec son sabre.
Les mouvements qu’elle effectuait avec étaient mesurés et efficaces, elle ne dépensait pas plus d’énergie que nécessaire et ses longs cheveux bruns volaient autour d’elle. Une beauté mortelle semblait l’auréoler et hypnotiser les zombies qui tombaient sous sa lame.
Les autres groupes se débrouillèrent très bien et le parking fut nettoyé dans les cinq minutes qui suivirent le début de l’affrontement.
Tous revinrent vers le convoi, le policier avait un peu mal à l’épaule suite à un faux mouvement au moment d’achever un zombie. Cela n’était pas grave mais il devait faire attention à ce genre de choses car il risquait de se retrouver gravement handicapé dans des situations bien pires.
Ils amenèrent les voitures au niveau des pompes et procédèrent au ravitaillement sous un ciel menaçant.

-Veillez à remplir au maximum les réservoirs ! leur lança Driss. Chérie ! lança-t-il ensuite à sa femme.

-Qu’y a-t-il ? s’informa-t-elle.

-Il faut que tu prennes un groupe de cinq personnes avec toi et que tu ailles fouiller les camions et les caisses afin de voir si on ne peut pas récupérer des choses là-dedans.

-Très bien ! lâcha-t-elle simplement. Je te laisse gérer le ravitaillement.

-Merci, ajouta-t-il en l’enlaçant et en lui déposant un petit baiser dans le cou.

Un sifflement admiratif le fit se retourner : Brad les observait avec un grand sourire.

-Ben quoi, grogna l’électricien. On s’occupe comme on peut…

Tara se sépara de Driss et alla rassembler un petit groupe composé de Jim, Ethan, Lydia, Leslie et Kim.
Pendant que sa femme s’éloignait avec son groupe pour remplir sa mission, le policier supervisa la fin du plein d’essence puis il dirigea les véhicules jusqu’au niveau des nids de mitrailleuses où ils s’arrêtèrent.
Les gouttes de pluie qui se mirent à tomber ravivèrent l’attention du policier. Quelque chose n’allait plus : le bruit lointain produit par le générateur s’était tu. Il n’y avait donc plus de courant, il regarda en direction des feux tricolores : ceux-ci étaient de nouveau éteints.
Driss s’arma d’une lampe de poche en prévision de l’exploration de la galerie marchande et prit un fusil d’assaut en plus de sa hache.
Les membres du groupe qui n’avaient pas été réquisitionnés par Tara se rassemblèrent autour de lui.

-Eugene, Banon, Judy, vous venez avec moi, dit-il d’une voix calme. Les autres vous vous abritez dans les véhicules.

-Papa ! lança une petite voix que le policier reconnut comme celle de sa fille.

-Oui ma chérie ? répondit-il à l’intéressée.

-Est-ce que tu pourrais me ramener des jouets ? demanda-t-elle timidement.

-Bien sûr ! Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? s’enquit le policier d’une voix douce.

-Je ne sais pas, une poupée ou une peluche… voire les deux, ajouta-t-elle un grand sourire.

-Très bien, je verrais ce que je peux te trouver, en attendant sois sage, conclut-il en l’embrassant tendrement sur le front.

Jill sourit et fila aussitôt auprès de Sam.

-Si tu pouvais trouver quelque chose pour mon garçon aussi… lui glissa discrètement Rob. Je sais que ça lui ferait plaisir d’avoir de nouveaux joujoux.

-Pas de problème, lui répondit-il avec un clin d’œil. Que tout le monde soit vigilant et dis à Tara de m’envoyer quelques personnes une fois qu’elle aura fini !

Le policier se tourna ensuite vers ses compagnons d’exploration qui s’étaient rassemblés en silence derrière lui avec leur équipement. Il repéra des caddies qui traînaient un peu loin contre un mur et partit en direction de ceux-ci en compagnie des autres.

-Il reste sûrement des zombies dans le supermarché, déclara Driss. Restez tous sur vos gardes et évitez de visiter un magasin seul, le mieux c’est que nous restions tous ensemble en permanence. Maintenant que chacun prenne un caddie, nous y entasserons tout ce dont nous aurons besoin.

-Consignes habituelles au niveau des armes ? voulut s’informer Banon.

-Consignes habituelles, confirma Driss. On n’utilise les armes à feu qu’en dernier recours.

Lorsque chacun eut son caddie, ils retournèrent à l’entrée. Les mitrailleuses étaient toujours à leurs places sur les sacs de sable et une certaine quantité de douilles vides jonchaient le sol à leur niveau.
Le courant étant coupé, les portes automatiques ne risquaient pas de s’ouvrir. Ils se servirent donc de leurs caddies comme bélier et achevèrent de détruire les vitres avec leurs armes.
Ils débouchèrent dans une vaste allée. Le plafond était une verrière, la visibilité était donc parfaite. Les commerces se situaient le long de celle-ci et étaient répartis sur deux étages, des plantes autrefois vertes égayaient les lieux, une petite fontaine dont l’eau était maintenant croupie et dans laquelle baignait un cadavre trônait au centre de l’allée.
Le groupe parcourut toute la galerie ainsi que les allées adjacentes afin de repérer les magasins les plus intéressants. Des corps en décomposition gisaient çà et là.
Des impacts de balles décoraient les murs par endroits. Les gens qui s’étaient réfugiés ici s’étaient visiblement défendus sauvagement. Les quelques zombies qu’ils rencontrèrent ne firent pas long feu.
 Ils croisèrent à leur grande surprise des lapins et d’autres petits mammifères qui semblaient avoir élu domicile dans l’endroit. Ils comprirent leur provenance lorsqu’ils arrivèrent à un autre point d’entrée : les portes de celle-ci avaient été jetées à bas et fracassées à partir de l’extérieur.
Driss et son groupe trouvèrent enfin un vaste magasin d’alimentation jouxtant un magasin de jouets. Les volets métalliques des magasins n’avaient pas été abaissés.
Ils pénétrèrent donc dans le supermarché en poussant leurs caddies devant eux. Ils les laissèrent au niveau des caisses et se dispersèrent par petits groupes afin de sécuriser les lieux.
Des fenêtres situées à mi-hauteur laissaient largement passer la lumière, leurs lampes n’étaient donc pas utiles.

Ils avancèrent prudemment au milieu des rayons en repérant ce dont ils pourraient avoir besoin. La forte odeur de pourriture régnant dans le magasin les poussait à se méfier encore plus et mettait leurs nerfs à rude épreuve.
De nombreux sacs et sachets de nourriture avaient été éventrés et répandaient leur contenu au sol.
Ils tombèrent finalement sur un groupe de zombies occupés à manger ce que Driss identifia comme étant des lapins. Ceux-ci se mirent à gronder lorsque Driss et son groupe s’approchèrent, ils les achevèrent en leur fracassant la boîte crânienne.
Ils firent d’autres rencontres du même genre avec des créatures un peu plus vivaces mais la purge du magasin ne leur posa pas trop de problèmes.
Lorsqu’ils furent sûrs d’avoir parcouru tout le magasin, ils revinrent aux caisses et s’emparèrent de leurs caddies.
Le policier et ses compagnons ramassèrent tout ce qu’ils purent : boîtes de conserves, aliments déshydratés, biscuits et autres. Ils n’oublièrent ni le café, ni le sucre et prirent même du thé pour varier les plaisirs.
Lorsque les caddies furent pleins à ras-bord, Driss donna le signe du départ. Ils franchirent à nouveau les caisses et sortirent du magasin mais le policier les arrêta.

-Il faut que nous visitions également ce magasin, déclara le policier en désignant la boutique de jouets. Eugene, tu viens avec moi et les autres vous surveillez les chariots.

-Pas d’problèmes, répondit Judy.

Driss pénétra dans le magasin suivi par Eugene. Ils avancèrent en guettant le moindre bruit suspect. L’endroit était aussi lumineux que le supermarché grâce aux fenêtres et Driss se sentait plus à l’aise de ne pas avoir à utiliser sa lampe, il avait les mains plus libres.
Le policier attrapa un grand sac en plastique au niveau des caisses afin d’y mettre ses trouvailles. Il déambula dans les rayons de jouets en tout genre.
La vue de plusieurs d’entre eux firent remonter de vieux souvenirs en lui. Il arriva dans le rayon des produits dérivés des films Star Wars, ces films avaient quasiment bercés son enfance. Il se demanda s’il pourrait les revoir un jour.
Il surprit Eugene dans le rayon suivant en train de jouer avec une poupée GI Joe. Celui-ci reposa immédiatement la poupée en s’éclaircissant la gorge dès qu’il sentit le regard de Driss sur lui.
Le policier ne put s’empêcher de sourire. Il arriva finalement dans un rayon où étaient alignées de petites voitures.
Driss en choisit quelques-unes qui avaient l’air plus solides que les autres pour Sam. Eugene fit irruption dans son dos avec la poupée GI-Joe et la lui glissa dans le sac.

-Hum... C’est pour Sam… se justifia-t-il.

-Mouais, je veux bien te croire... lui répondit-il d’un ton moqueur.

Le basketteur grommela une réponse que le policier ne comprit pas et s’éloigna. Driss arriva dans le rayon des peluches. Il en repéra plusieurs mais choisit un adorable petit lapin en peluche blanc ainsi qu’un grand ours brun aux grands yeux suppliants pour Jill.
Il fut surpris qu’il n’y ait aucun zombie ni aucun cadavres dans le magasin.
Il aperçut un rayon entier de poupées au détour d’une allée et s’y engagea. Il vit tout de suite un petit poupon très mignon qui ne demandait qu’à être adopté et s’en saisit.
Au même moment quelque chose lui tomba violemment dessus, il lâcha le poupon et s’effondra sous le poids de l’objet. Il sentit d’autres chocs sur lui et crut que le ciel lui tombait sur la tête.
Un bruit guttural et une sensation de morsure au niveau du poignet lui fit comprendre qu’il ne s’agissait pas d’un objet mais bien d’un zombie. Il tourna la tête du côté où se trouvait la créature : il s’agissait d’une petite fille aux longs cheveux roux crasseux. La masse chevelue masquait son visage et elle lui mordait sauvagement le poignet.
Le policier n’eut pas le temps d’aller plus loin dans ses observations car l’étagère d’où avait sauté la chose émit un craquement sinistre et bascula vers lui.
Il réussit tout juste à extraire son poignet de la gueule de la chose en lui envoyant un bon coup de pied dans la face avant de se retrouver enseveli et écrasé par le rayon tout entier.
Il suffoqua violemment lorsque celui-ci s’abattit sur lui, par chance sa tenue antiémeute le protégea.
Driss pesta : il était maintenant coincé et immobilisé sous plusieurs kilos de matériel et une ridicule poupée à l’effigie d’une petite fille le contemplait stupidement, allongée sur la vitre de son casque qui s’était abaissée sous le choc.
Il sentit du mouvement à l’endroit où se trouvait la fille zombie et sentit le poids de l’étagère augmenter. C’est alors que le visage angélique de la poupée se déroba de son champ de vision et laissa place au visage hideux de la fillette.
Celle-ci écrasa la tête de la poupée et se pencha vers lui, un filet de bave mêlé à du sang étoila sa vue. Il était immobilisé et ne pouvait pas bouger un seul membre.

-Eugene !! Ramène ton cul !! Vite !!! s’égosilla-t-il désespérément.

La fillette redressa brusquement la tête et Driss sentit qu’elle s’apprêtait à mordre.

-Eugene !!! hurla-t-il à nouveau complètement paniqué.

Il y eut un claquement et la tête de la fille explosa, le corps fut projeté hors de sa vision.
Eugene apparut alors et se pencha prudemment au-dessus de lui. Le policier soupira de soulagement et ferma les yeux une seconde.

-Tu vas bien ? s’informa le basketteur.

-Ouais je crois, grogna Driss. Pourrais-tu me sortir de là s’il te plaît, je ne compte pas passer la nuit là-dessous…

Eugene s’employa à le dégager et après cinq minutes il était à nouveau libre. Il avait mal partout mais il regarda immédiatement l’état de son poignet. Le tissu avait férocement été labouré mais il n’y avait aucune morsure visible.

-Tu peux te relever, lui demanda son ami en lui tendant une main secourable.

-Je pense… lui répondit-il en agrippant la main.

Son ami le remit sur pied sans encombre et c’est à ce moment-là que Tara fit irruption avec son groupe. Elle contempla le rayon dévasté et l’état de son mari.
Le policier détourna honteusement les yeux et vit le poupon qu’il avait laissé tomber : il était intact et propre, il le ramassa.

-Que s’est-il passé ? On a entendu crier ! s’enquit Tara d’une voix où perçait l’inquiétude.

-Ton mari s’est fait une nouvelle amie, ils ont chahuté un peu et joué à la poupée, répondit Eugene hilare.

Tara jeta un regard noir à Eugene qui fit taire son éclat de rire et se jeta dans les bras de Driss, elle vérifia qu’il n’avait rien, releva la visière de son casque et l’embrassa.
Le policier se sentit quelque peu déstabilisé par cette réaction mais décida de profiter de l’instant.

-Excuse-moi… lâcha-t-il simplement lorsqu’ils se séparèrent.

-Je t’excuse… souffla-t-elle.

Elle offrit de l’aider à rejoindre la sortie et il accepta en sentant que son corps était trop douloureux pour qu’il puisse y arriver seul.
Le groupe regagna donc le parking. Judy marchait à côté du couple, un peu en avant, en discutant avec Banon.
Au moment où ils franchirent le seuil et se dirigèrent vers les camions, une détonation retentit.
Judy fut projetée en arrière et atterrit au milieu des sacs de sable d’un des nids de mitrailleuse sous le regard médusé de ses compagnons.

 

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