The Legend of Zelda : Le dernier Cataclysme
Note de l’auteur : J’ai récemment beaucoup changé le type de la fic. C’était de base en déviation, mais le problème c’est qu’il ne s’agit absolument pas d’une déviation et je l’avais un peu mis par dépit car paumé par tous ces termes de jargon technique de fanfiqueur qui m’était alors inconnu. En fait mon projet avec cette fic, c’est de faire d’une certaine manière mon propre jeu Zelda, en reprenant les thèmes classiques du jeu mais à ma sauce. Tant que j’y suis, il est aussi probable que le nom de la fic change de manière cette fois ci définitive, vous voilà prévenu.
Sinon je risque d’avoir un petit temps d’inactivité pour 2 raisons : la reprise des cours, et surtout ma participation au défi de janvier-février du forum qui va me faire écrire une autre fic (beaucoup plus courte je vous rassure) en parallèle de celle-ci. Et comme c’est dans un temps limité, c’est elle que je risque de travailler en priorité. Bref, n’hésite pas à la lire quand ce sera dispo, et si ça vous intéresse je publierais une annonce sur le forum en temps voulu (ce sera probablement sur Hollow Knight)
(petit édit plusieurs mois après le défi : mon projet n’a jamais vu le jour :/ )
***
À peine arrivé dans les quartiers principaux, Link apercevait déjà tout pleins de gens du palais s’affairer. Les soldats notamment escortaient diverses membres de la cours afin de les interroger ou au contraire les maintenir sous protection. Les événements de la veille chamboulaient toute l’organisation ce qui avait davantage précipité le départ des deux élus. La ville entière avait été prévenue de la désormais glorieuse mission royale et les habitants aussi commençaient à se masser dans les rues de Bourg Hyrule. Link avait reçu son sac de voyage avec notamment des provisions et le strict minimum pour dormir et se repérer dehors, ce qui était déjà un luxe au vu du périple prévu. Link avait bien évidemment tout son arsenal cette fois-ci : une très bonne épée, son bouclier et un arc. Il était d’ailleurs assez gêné quand il avait reçu ce dernier : Orco ne lui avait jamais montré comment en utiliser un, il lui faudra apprendre par lui-même. Mais il n’en était pas inquiet, le jeune homme aurait probablement le temps de s’entrainer durant son voyage.
Aux écuries, les serviteurs aussi étaient agités, un vrai branle-bas de combat matinal. Link partit retrouver Epona. La brave bête avait été amenée jusqu’ici peu après son arrivé et il ne l’avait pas revu depuis. Epona était maintenant brossée et on lui avait harnaché une belle selle de voyage. Le serviteur qui s’en était occupé avait d’ailleurs porté plainte, il n’était pas passé loin de se faire piétiner par la farouche jument. Link emmena Epona hors des écuries et attendit Zelda qui ne tarda pas, elle aussi déjà en tenue de voyage et armée d’un sabre. Effectivement, la princesse avait reçu les bases en escrime et auto-défense pour justement contrer les tentatives d’assassinat comme la veille. Malheureusement, acquérir les bases ne suffisaient pas toujours face à un autre ennemi intelligent, et c’est là que l’expérience d’un vrai combat était enrichissante, expérience que n’avait pas encore eu la jeune princesse. Zelda prit son cheval et se mit en selle tout comme Link.
« - Prêt à affronter Hyrule ? lui demanda cette dernière.
- Les monstres oui. La foule non.
- On n’aura pas à s’en soucier longtemps. J’ai hâte de retourner sur la plaine. Mon père m’y emmenait parfois, mais toujours avec une grande escorte de garde. Cette fois-ci, je serai moins entouré.
- Pressons-nous alors. Je n’ai jamais aimé les adieux déchirants, et il n’y a rien à faire de plus ici.
- Tout à fait d’accord. Le château ne va pas me manquer de suite.
Link se demandait pourquoi la princesse avait l’air de se sentir aussi mal entre ces grands murs de pierre. Dans son cas, Toal lui rappelait un traumatisme encore présent. Mais dans le cas de Zelda, il n’avait aucune idée de ce qu’elle aurait pu vivre et qui lui donnait cette envie pressante de partir.
Une fois parvenu dans la cité, un triomphe leur fut donné. La foule présente partout sur les trottoirs acclamait les deux jeunes gens. Des fanions avaient été dressés, des encouragements criés, il y avait même une petite troupe de musiciens venus célébrer ce futur succès avec une douce et guillerette mélodie. Les habitants étaient tous heureux et sûrs de la victoire de leurs jeunes élus, aucun pessimisme ne se décelait dans leurs regards. Link avait reçu une nouvelle leçon de vie : le peuple a une entière confiance en ces héros, et cette confiance était peut-être bien la plus dangereuse des armes. À Link et Zelda de ne décevoir personne.
Après ce bain de foule, ils arrivèrent enfin devant la grande porte où un large passage avait été laissé pour les besoins de circulation. La Plaine était proche, ce désert de verdure appelait Link une fois de plus. Mais il n’était plus seul dorénavant. Ils entrèrent en ce lieu apaisant et se dirigèrent vers le nord-est. Première escale prévue sur le village de Cocorico, après ce sera la fin des terres hylienne et ils seront livrés à eux même sur la Montagne de la Mort.
Plusieurs heures s’étaient écoulées. Le début du voyage fut silencieux, et les deux jeunes gens s’en contentaient. Ce silence était quelques fois interrompu par les bruits de la plaine : le vent caressant l’herbe, la foulée régulière des chevaux qu’ils montaient... L’endroit mettait les sens de Link en éveil, que ce soit l’odeur de la verdure humidifié, ou bien encore la vue admirable qu’il avait sur tout le royaume depuis cet emplacement. Les nuages menaçants n’étaient plus et le cœur d’Hyrule rayonnait plus que jamais. Le paysage et les sensations procurés étaient agréables, mais malgré tous les bruits de la plaine ne parvenait pas à couvrir le lourd silence qui se maintenait. Ce fut finalement la princesse qui se décida à rompre ce moment de calme :
« - C’est encore mieux que tout ce que j’ai pu imaginer. Ce lieu est apaisant quand on n’y est pas escorté. »
Zelda rayonnait. Ses grands yeux curieux se posaient partout autour d’elle, elle admirait la flore, les insectes, les oiseaux. C’était comme si elle regardait le monde pour la première fois, elle semblait revivre.
« - C’est pourtant ce que je suis censé être.
- Tu es cependant bien moins envahissant que tous ces gardes du palais. Ce que je veux dire par là, c’est que je préfère encore me promener avec une personne de mon âge plutôt que dix soldats grincheux.
- Serait-ce un compliment ? fit remarquer Link qui était d’humeur taquine. Vous avez tout de même l’air d’oublier un détail, ce n’est pas tout à fait une promenade, c’est plutôt un périple.
- Il y a quelque chose de grisant dans le fait de se lancer à l’inconnu. Je prends ça comme une balade de santé comparé à la vie de palais. »
Link avait rapidement remarqué chez la princesse une grande soif de découverte. Elle voyait la quête comme une escapade plus qu’un pèlerinage pour réveiller ses pouvoirs.
« - Vous ne direz plus ça après plusieurs mois passé dans la nature j’en suis sûr. Je ne suis pas un grand vagabond, mais le peu de voyage que j’ai fait ont tous été fatigant. Je suis quand même d’accord avec vous sur un point, on ne s’ennuiera pas. En-tout-cas pas quand on sera attaqué par des monstres ou en train d’échapper à d’autres catastrophes diverses, car le monde ne manque pas de ressource pour surprendre.
- C’est vrai qu’il nous faudra être plus concentré quand un danger sera proche. Mais tout de même, tu n’es pas le chevalier le plus jovial que je connaisse. Toujours droit et concentré, dit-elle en imitant la position de Link sur son cheval qui sans s’en rendre compte était extrêmement tendu.
« - Moi, quelqu’un de pessimiste et peu sympathique, lui répondit le jeune homme faussement vexé. Si je puis me permettre princesse…
- Mais allez-y messire Link, permettez-vous.
- Il me semble que c’est bien vous qui parliez d’un ton sec à environ tous les gens de la cour tentant d’engager une discussion avec vous.
- J’évite d’accorder ma confiance à n’importe qui. La preuve en est qu’hier même, en tentant d’engager une discussion civilisée, on a tenté de m’assassiner.
- Vous marquez un point sur ce coup-là.
- Comme toujours. Je suis la prêtresse d’Hyrule, je suis censé avoir réponse à tout. »
Une ombre passa rapidement sur son visage, ce que le jeune élu releva. Zelda montrait de nouvelles facettes de sa personnalité, elle faisait des efforts manifeste, ce que Link appréciait. Mais il se doutait qu’elle avait dû vivre une enfance assez difficile, et elle lui en parlera quand elle s’en sentira prête. Ils ne se connaissaient pas depuis très longtemps, mais le jeune homme était certains que cette quête commune créerait des liens.
Le crépuscule commençait lentement, mais sûrement à se profiler. Zelda et Link savaient qu’il leur faudrait dormir dehors pour la nuit. Ils venaient d’arriver proche d’un vieux pont en pierre séparant la Plaine d’Hyrule au reste du monde, mais Cocorico se localisait encore à une dizaine de kilomètres, caché derrière une pente assez brusque. Des zones plus montagneuses et rocailleuses apparaissaient déjà, et encore plus loin la Montagne de la Mort, tellement haute quelle était visible de n’importe quel lieu du royaume.
Proche du pont, un vieux pommier s’y était épanouis, et c’est sous ses branchages que les deux jeunes gens décidèrent de dresser leur tente qui consistait en un simple drap assez ample ainsi que des piquets. En bref un abri de fortune, mais très portable. Son avantage était surtout qu’elle avait été cousue avec un tissu très spécial car imperméable. Une fois la tente prête, ils cherchèrent une nouvelle occupation avant la nuit. Link prit son arc et son carquois afin de profiter des dernières minutes de soleil pour s’entraîner. Une fois dans un endroit plat et dégagé, il chercha une cible et se fixa comme objectif de toucher un tronc d’arbre à quelques mètres de lui. Il leva son bras, mit du temps à réussir à encocher la flèche, banda l’arc et rata totalement sa cible. Voyant la mine déconfite de son partenaire de voyage, Zelda intervint :
« - Tu n’as pas appris à tirer à l’arc ?
- C’est donc si flagrant que ça ?
- Oui, ça l’est. Mais je n’étais pas plus adroite que toi à mes premiers cours.
- Alors en plus des cours d’escrime, vous êtes aussi bonne archère ? Il y a des jours où je me demande si je suis vraiment si utile que ça au royaume.
- C’était une initiative d’Impa. Elle a convaincu mon père que le meilleur moyen de me protéger était de m’apprendre à me défendre, et je lui en serais toujours reconnaissante. Puisque tu es encore un débutant en archerie, je veux bien te donner quelques conseils.
- Je ne refuse jamais les recommandations d’une personne expérimentée.
Zelda s’approcha de Link et lui montra d’abord les différentes parties de l’arc. Ensuite, elle lui demanda de mettre la flèche. Link s’exécuta, se mit de profil, réussi un peu plus rapidement à encocher la flèche et attendit. La princesse recorrigea sa posture non sans quelques difficultés. Puis elle lui ordonna de se mettre en position de tir. À nouveau Link s’exécuta et à nouveau la princesse lui montra comment se positionner. Cette fois-ci il y eut une difficulté supplémentaire : gardez l’arc bandé en continue pendant que Zelda lui montrait comment se mettre faisait mal au bras de Link. Enfin, il visa et tira… avant de voir la flèche s’écraser à quelques mètres de l’arbre.
« - Pourquoi fait tu donc cette tête ? Ta flèche est plus proche du tronc qu’avant.
- J’imagine qu’il n’y a pas de solution magique. Il faut que je m’entraine encore plus.
- Exactement. Alors réarme ton arc et continue de tirer jusqu’à ce que tu touches le tronc. »
Le jeune homme eut quelques galères à se remettre en position de tir, mais ces mouvements se fluidifiaient. Après douze essais infructueux, une flèche s’enfonça avec force en plein milieu du tronc. Link, content de sa performance, partit reprendre ses flèches avec un demi-sourire de satisfaction. Fin de son entrainement pour la journée, la nuit était enfin tombée.
« - Tu as un talent manifeste pour les armes, ta vitesse de progression est bien plus élevée que la mienne.
- Il s’agit effectivement de l’une de mes qualités. Mon maitre d’armes était très doué. »
Pour la première fois, le jeune élu parvint à faire mention à Orco sans que sa poitrine ne s’enserre. Il était bien évidemment loin de faire son deuil, mais ses progrès à ce niveau-là aussi étaient manifestes.
« - Si cela vous intéresse aussi princesse, je peux vous donner quelques cours d’escrime. Se sera en quelques sortes notre manière de nous préparer aux futures épreuves qui nous attendent.
- Si nous trouvons du temps durant notre voyage, se sera avec plaisir.
Link s’installa lourdement sur le sol. Il ne s’était pas exercer des heures, néanmoins ses bras étaient légèrement endoloris. Les deux jeunes gens allumèrent un petit feu de camp, et après quoi composèrent un repas avec les quelques ressources qu’ils avaient sur eux, c’est-à-dire des fruits secs ainsi qu’un biscuit salé et très consistant. Zelda se sentait quelque peu fatiguée de cette première journée de voyage et partit se coucher très rapidement. Quant au jeune homme, il profita un peu de la vue. Le ciel était dégagé et l’air frais. Il s’installa dans l’herbe et attendit que le feu commence à faiblir pour partir se coucher dans la tente lui aussi, heureux de cette journée où il avait presque réussi à oublier qu’il était un rescapé de son village, et le héros aux grandes responsabilités.