La Légende du Phénix Bleu [Twilight Princess]

Chapitre 19 : Une mine infernale

4471 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 21/03/2021 16:23

Tout n'était que roche, métal et lave en fusion à l'intérieur de cette mine dans laquelle venaient d'accéder Link, Epon et Iria. La terre tremblait de temps en temps, faisant tomber des pierres du plafond, et la température du lieu était si élevée qu'elle donnait au trio l'horrible sensation de cuire sur place. Cette chaleur était encore plus désagréable pour la demi-zora qui haletait légèrement alors qu'elle suivait ses deux compagnons. Link, étant déjà venu dans cet endroit par le passé, connaissait plutôt bien l'environnement. C'était donc lui qui guidait les deux jeunes filles qui l'accompagnaient. Iria, elle, observait la lave en fusion avec une certaine peur. Elle était à la fois impressionnée par cet océan de feu et par les cascades de lave qui l'alimentaient, et effrayée à l'idée de tomber dedans si elle ne faisait pas attention.

 

« Restez sur vous gardes, conseilla alors Link pendant que la bande progressait peu à peu à travers la mine. La dernière fois que je suis venu ici, ça grouillait de monstres. Avec la présence de nos ennemis dans les parages, ça ne m'étonnerait pas d'en croiser encore plus. »

 

Le jeune homme avait raison. Ils devaient tous redoubler de prudence s'ils voulaient revenir de cette aventure en vie. C'est alors qu'une question vint à l'esprit d'Epon:

 

« Link... Est-ce que tu as une idée... d'où pourrait se cacher Gilgamesh... ? » demanda-t-elle d'une voix un peu trop haletante au goût des deux Toaliens, qui s'arrêtèrent de marcher, et se tournèrent vers elle d'un air un peu inquiet. La princesse des zoras semblait épuisée.

 

« Epon ? Ça va aller ? demanda Iria qui s'était rapprochée d'elle.

– Hum... fit alors Link en comprenant la raison de l'état de la bleue. Ton hybridité fait que tu n'es pas résistante à une chaleur aussi élevée, pas vrai ?

– Je vais bien... tenta de rassurer la princesse en fermant les yeux pour essayer de calmer sa respiration.

– Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de te laisser continuer, insista le blond à la tunique verte. Tu devrais retourner auprès des aînés Gorons et nous attendre. Avec Iria, nous pourrons nous débrouill... »

 

Avant qu'il n'ait eu le temps d'achever sa phrase, Epon s'était avancé vers lui et avait posé sa main sur son épaule, lui adressant un léger sourire.

 

« Je vais bien. Ne vous en faites pas pour moi. Par contre... Tu n'as pas répondu à ma question... »

 

Link demeura silencieux quelques secondes. Il n'était pas très enchanté à l'idée de laisser Epon s'aventurer plus loin dans cette mine. Il échangea un regard avec Iria, mais celle-ci haussa les épaules, ne sachant pas quoi dire pour dissuader la demi-zora de continuer. Après avoir poussé un léger soupir, le héros d'Hyrule se décida à répondre:

 

« Je n'ai pas d'idée précise. Il peut être n'importe où dans cette mine, tout comme Morock.

– J'espère que Morock va bien et qu'on ne le retrouvera pas trop tard comme ça a été le cas pour...

– Iria ! » l'interrompit Link pour la faire taire. Non ! Ils ne devaient pas penser à cette éventualité. Morock était le chef des Gorons. Ils n'avaient pas le droit de le laisser se faire tuer par leurs ennemis au même titre que le yéti et Matornia. L'adolescente avait baissé la tête en murmurant un « désolée », tandis qu'Epon observa les deux d'un air sérieux avant de reprendre la marche.

 

« Ne perdons pas de temps... Il faut arrêter Gilgamesh, et vite.

– Epon, attend ! » l'interpella Link. Mais la concernée continua de marcher tout en lui répondant:

« Arrête de t'en faire, Link... S'il faut s'inquiéter pour quelqu'un, ce n'est pas pour moi... »

 

Le jeune homme ne répondit pas. En y réfléchissant, il se rendit compte que l'hybride n'avait pas tort. Après tout, ils ne savaient pas comment allait Morock, et ignoraient si Gray était encore en vie suite à sa grave blessure. De plus, ce volcan mettait le peuple des Gorons, le village Cocorico et probablement toute la région d'Ordinn en danger de mort. Finalement, face à cet argument et surtout devant l'entêtement de la princesse aux cheveux bleus, Link se résigna à la suivre avec Iria.

 

Plusieurs longues minutes passèrent, pendant lesquelles les trois amis avait parcouru une petite partie de cette immense mine. Il avaient croisé quelques rares monstres tels que des chauves-souris enflammées ou des sortes de limaces en feu, qu'ils avaient éliminé rapidement. Sachant que leurs ennemis se trouvaient ici, cela était plutôt étrange de ne croiser que des créatures pas très dangereuses pour le moment.

 

Après avoir franchi une porte de pierre que Link avait soulevé, le trio accéda à une zone particulière de la mine. Ce n'était pas une grande salle, mais plutôt l'intérieur d'un cratère au fond duquel bouillonnait un gigantesque bassin de lave. On pouvait voir le ciel depuis ce lieu. Néanmoins, ce n'était pas pour autant qu'il y faisait plus frais. Debout sur une énorme plateforme en fer et en pierre, Link, Iria et Epon avaient la désagréable sensation d'être dans un four.

 

« C'est pas une mine ici, c'est carrément l'enfer... » murmura Iria qui venait de passer le dos de sa main sur son front afin d'essuyer les quelques gouttes de sueur qui y perlaient. Link, après avoir repéré une autre porte en contrebas de leur position, s'apprêtait à avancer. Mais la demi-Zora l'arrêta, à sa surprise et à celle de la Toalienne.

 

« Epon ? s'étonna le blond.

– Je ressens une présence par ici... » leur informa la bleue qui avait mis ses sens en alerte tout en observant autour d'elle. Ses deux compagnons, qui savaient qu'il fallait s'attendre à tout et à n'importe quoi de la part de leurs ennemis, se mirent en garde eux aussi. Mais soudain, Link remarqua une ombre au sol à proximité d'eux, et qui grossissait au fil des secondes. Il leva alors vivement la tête et vit quelque chose foncer droit vers eux.

 

« Attention ! » cria-t-il alors qu'il venait d'attraper Iria et Epon chacune par le poignet, avant de se mettre à courir en avant en les entraînant toutes les deux avec lui. Avant que les jeunes filles aient eu le temps de comprendre quoi que ce soit, un gros bruit métallique se fit entendre, et une violente secousse sismique s'ensuivit, manquant de faire tomber les trois jeunes gens. Ces derniers se retournèrent et le virent: Cet homme imposant à la peau foncée et à la tunique encapuchonnée blanche et verte, armé d'une gigantesque faux.

 

« Gilgamesh... » grogna Epon en s'armant de ses tonfas, tout comme Link qui avait dégainé son épée. Ledit Gilgamesh, après avoir atterri en posant un genou au sol, se releva et leur adressa un léger sourire.

 

« Comme on se retrouve, élue de Nayru et héros d'Hyrule ! Je vois que vous avez accepté mon invitation. »

 

Les deux concernés ne répondirent pas et demeurèrent sur leurs gardes, tout comme Iria qui se positionnait derrière eux. Toutefois, une seconde secousse, moins violente mais plus longue que la précédente, se fit ressentir. Et tous constatèrent avec effroi que la plateforme sur laquelle ils se tenaient debout s'enfonçait peu à peu dans la lave en fusion.

 

« Bon sang, qu'est-ce qui se passe encore ? râla Link.

– Il faut croire que Gilgamesh a eu une bonne raison d'apparaître comme il l'a fait... » en déduisit Epon sans lâcher l'élu de Lato du regard.

 

« Vu la hauteur de cette plateforme par rapport à cet océan de feu se trouvant juste en dessous de nous, reprit le faucheur, j'en déduis qu'il ne vous reste plus que deux minutes pour trouver un moyen de vous en sortir.

– Sale ordure ! » hurla le héros d'Hyrule en sortant son boomerang pour l'envoyer vers Gilgamesh. L'arme, qui avait invoqué une petite tornade en dessous d'elle, fonça vers lui dans le but de le prendre par surprise. Mais un sourire sournois se dessina sur les lèvres du faucheur avant qu'il ne disparaisse sous un nuage de poussière, au moment où le boomerang de Link l'avait touché.

 

« Merde, ce n'était qu'un autre clone de lui-même ! grogna Epon de frustration pendant que Link avait réceptionné son arme.

– Pourquoi ne vient-il donc pas nous affronter en face ? demande Iria qui arrivait de moins en moins à cerner cet individu.

– Je ne sais pas ce qu'il cherche à faire, répondit Link, mais il ne s'en tirera pas comme ça. Dépêchons-nous d'atteindre cette porte en bas, avant que cette fondation ne s'enfonce totalement dans la lave avec nous. »

 

Le trio se mit donc à courir. La plateforme s'étendait sur quelques niveaux inférieurs accessibles en empruntant des pentes descendantes, un peu à la manière d'un escalier. Link, Epon et Iria n'avaient pas beaucoup de temps et devaient vite atteindre cette fichue porte. Malheureusement pour eux, quelques agents du Crépuscule, un peu moins d'une dizaines, apparurent sur leur chemin, probablement dans l'unique but de les ralentir.

 

« Bon sang, c'est pas le moment de nous faire chier, là ! » s'écria Epon en fonçant vers l'une des créatures qui leur bouchait le passage afin lui asséner une multitude de coups avec ses dagues, le mettant rapidement hors d'état de nuire. Link, de son côté, prit d'assaut un second agent qui était sur le point de se jeter sur la princesse des zoras. Avec son bouclier, il para un coup de griffe du monstre, avant de passer à sa gauche et d'enfoncer son épée au niveau de son flanc, le blessant mortellement.

 

« On n'aura pas le temps de tous se les faire ! constata alors Link en voyant que la plateforme s'était presque totalement enfoncée dans la lave. Courez en les évitant ! »

 

Face à une telle situation critique, Epon et Iria écoutèrent et suivirent Link. Certains agents du Crépuscule les poursuivaient, pendant que d'autres essayaient de les attaquer lorsque le trio passait devant eux. Mais poussés par une folle envie de survivre, les trois compagnons parvenaient à les éviter tant bien que mal. Finalement, ils finirent par atteindre la fameuse porte que Link ouvrit précipitamment, et accédèrent à une autre section de la mine au moment où la plateforme sur laquelle ils étaient venait de sombrer dans le bassin de roches en fusion, avec les agents du Crépuscule.

 

Plusieurs minutes s'écoulèrent durant lesquelles les trois amis reprirent leur souffle. Tous trois haletaient après cette course contre la montre. Link s'était appuyé contre un mur, le regard rivé sur ce dernier. Iria s'était assise, les yeux fermés. Epon, elle, s'était carrément allongée au sol.

 

« C'est la première... et la dernière fois que je mets les pieds ici... parvint à dire Iria entre deux respirations.

– J'approuve complètement... enrichit l'élue de Nayru qui n'était pas disposée à se relever pour le moment.

– Si on survit à tout ça... parla à son tour Link, je ne suis pas contre un bon bain après...

– J'approuve aussi... » répliqua Epon, le regard posé sur le plafond de cette nouvelle zone. Il faisait toujours aussi chaud dans cette mine. Néanmoins, ils avait l'impression que la température n'était pas aussi élevée là où ils se trouvaient. Iria décida alors d'observer la zone dans laquelle ils venaient d'entrer et se releva tout à coup, visiblement surprise.

 

« Pour le bain, on n'aura pas à attendre longtemps. » dit-elle alors, à l'étonnement des deux autres qui s'étaient retournés ou redressés pour observer à leur tour. Contrairement à ce qu'ils avaient pu voir depuis leur arrivée dans cette mine, il n'y avait pas de lave en fusion dans cette grande salle. A l'inverse, le trio se retrouvait devant un immense bassin d'eau assez profond.

 

« J'avais complètement oublié qu'il y avait des coins comme ça dans cette mine ! » admit Link dont un certain soulagement pouvait se lire sur le visage, tant il avait un besoin vital de se rafraîchir. De son côté, Epon n'avait pas hésité. Après s'être remise debout, elle s'était précipitée vers l'étendue d'eau, et y plongea la tête la première. Le contact avec l'eau lui faisait un bien fou. Elle se sentait revivre grâce à elle. La jeune fille refit surface au bout d'une dizaine de secondes, et invita Link et Iria à venir la rejoindre, chose que le duo Toalien fit sans hésitation.

 

« C'est trop bon ! s'exclama Iria qui se sentait bien dans cette eau.

– Remercions les déesses d'avoir mis cette salle sur notre chemin ! » proposa le héros d'Hyrule en souriant. Hélas, ce moment de répit fut de courte durée. En effet, deux étranges créatures, pouvant prendre appui sur la surface de l'eau, sautillaient en leur direction comme des grenouilles. Toutes deux de couleur bleue, elles possédaient chacune un oeil et étaient pourvues de quatre pattes repliées. Elles ressemblaient à des araignées.

 

« C'est quoi ces trucs ? demanda Epon alors qu'elle venait d'invoquer un jet d'eau sur l'un d'entre-eux pour l'éloigner.

– Des tektites bleues... grogna Link en nageant vers la rive opposée à celle où ils se trouvaient quelques secondes plus tôt. Des monstres plutôt énervants. Tes jets d'eau ne leur feront rien, Epon. Le mieux à faire est de les combattre directement. »

 

Comprenant qu'ils ne pouvaient rien faire tant qu'ils baignaient dans l'eau, les trois amis se mirent à nager aussi vite qu'ils pouvaient pour atteindre la terre ferme avant que ces tektites ne les rattrapent. Link fut le premier à l'atteindre et à sortir du bassin. Epon, puis Iria devaient encore parcourir quelques mètres pour y arriver à leur tour. Mais tout à coup, quelque chose attrapa l'adolescente par la cheville et l'entraîna brusquement vers le fond de l'eau.

 

« Iria ?! » fit le blond vêtu de vert face à cela, tandis qu'Epon avait arrêté de nager pour chercher la Toalienne du regard. Mais soudain, quelque chose happa l'hybride par la taille et la plongea dans l'eau de la même manière. Link s'apprêtait à sauter dans l'eau dans le but d'aller aider les deux jeunes filles. Mais les tektites bleues avaient bondi dans sa direction pour l'attaquer. Le jeune homme esquiva en sautant en arrière. Mais alors qu'il venait de dégainer son épée pour combattre, il remarqua que trois autres créatures similaires étaient sur le point de l'attaquer par derrière.

 

« Bon sang ! Vous ne pouvez pas nous laisser tranquille ?! » grogna-t-il avant de tournoyer sur lui-même tout en frappant avec son épée afin de toucher simultanément les deux tektites les plus proches de lui. L'attaque était si puissante qu'elle les avait achevées sur le coup. Une autre de ces créatures sauta vers le blond, mais celui-ci esquiva en faisant un bond, cette fois sur le côté. Une autre l'attaqua de la même manière, mais Link parvenait toujours à esquiver. Néanmoins, malgré qu'il réussissait à éviter leurs attaques, les tektites, qui étaient étonnamment rapides, ne lui laissaient pas le temps de les attaquer. Entre-temps, le héros d'Hyrule jeta un coup d'oeil à l'étendue aqueuse non loin de lui, espérant revoir Epon et Iria refaire surface. Mais elles semblaient être toujours sous l'eau, probablement en train de se débattre de la chose qui les avaient entraînées au fond du bassin. Link comprit qu'il devait en finir au plus vite avec les tektites, afin d'aller aider ses amies. Effectuant un salto arrière pour s'éloigner un peu plus des trois créatures et tenant toujours son épée d'une main, il sortit son grappin et visa un tektite avec.

 

« Puisque vous voulez m'atteindre, venez ! » s'écria-t-il en enclenchant le mécanisme de son gadget. Le grappin, déployant derrière elle une longue chaîne, alla se planter dans la créature. Puis, la chaîne se rétracta très rapidement, entraînant ainsi le monstre jusqu'à Link qui planta ensuite son épée dans le corps du monstre, le tuant. Il répéta la même opération deux fois pour les deux tektites restantes. Une fois débarrassé d'elles, le jeune blond se tourna vers l'eau. Mais soudain, quelque chose en sortit brusquement et atterrit à quelques mètres de lui. À sa grande surprise, et également à son plus grand soulagement, c'était Epon tenant une Iria haletante dans ses bras. La demi-zora s'était probablement servie de ses pouvoirs pour se propulser ainsi hors de l'eau. Link accourut vers elles.

 

« Ça va aller ? leur demanda-t-il.

– Ça... va... » répondit Iria entre deux toux, pendant qu'Epon la déposait doucement au sol pour lui permettre de reprendre son souffle.

 

« Il y avait deux agents du Crépuscule sous l'eau, expliqua alors l'hybride aux cheveux bleus à Link.

– Des agents du Crépuscule ? s'étonna Link. Sous l'eau ? J'ignorais que ces créatures possédaient cette faculté...

– Je suis aussi surprise que toi, avoua l'élue de Nayru. Mais bon, plus de peur que de mal. On a réussi à s'en tirer. Et je constate que tu as réussi à te débarrasser de ces choses là, de ton côté. »

 

Ses yeux marrons se posa sur les cadavres des tektites au sol. C'est alors qu'une aura pourpre entoura ces monstres, avant de quitter leurs corps et de s'envoler vers le plafond de la salle à travers lequel elles passèrent.

 

« C'était quoi, ça ? demanda Link, stupéfait par un tel phénomène.

– J'ai déjà vu ce genre de truc au temple Sylvestre, raconta Epon en croisant les bras. Ces auras avaient ensuite pris possession de cadavres humains pour les transformer en monstres.

– Je vois... »

 

Link se remémora leur face à face avec Gilgamesh et ses complices aux ruines des Pics-Blancs. Cette aura de couleur pourpre était la même que celle qui avait entouré les corps du yéti et de Matornia, avant de les transformer en monstres tous les deux. À cette pensée, le jeune homme serra ses poings et ses dents. Il craignait que Morock ne connaisse le même sort.

 

« Link ? » l'interpella alors Epon, ce qui le tira de ses pensés. Le concerné la regarda pendant quelques secondes, avant de se tourner vers Iria afin de l'aider à se relever. Son regard se posa ensuite sur une porte non loin d'eux. Ils pouvaient continuer leur inspection de la mine en passant par-là.

 

« Ne perdons pas plus de temps, parla le héros d'Hyrule. Allons-y. »

 

Suivi par Iria et Epon, Link ouvrit la porte. La traversée de la mine Goron fut longue et éprouvante. Encore plus que l'ascension de la montagne de la mort. La température était si élevée qu'Epon avait failli s'évanouir à plusieurs reprises. Néanmoins, le trio tenait bon. S'entraidant lorsqu'il le fallait, les trois parvenaient à vaincre les monstres qu'ils croisaient, que ce soit des agents du Crépuscule, des chauves-souris enflammées, des bulblins, des bokoblins, et d'autres du même genre. Finalement, après maintes et maintes épreuves et batailles, Link, Iria et Epon parvinrent jusqu'à une immense porte de pierre. Le seul homme du groupe, qui se souvenait que trop bien de cette porte, actionna un mécanisme permettant de l'ouvrir. Un long couloir sombre et sinistre se dévoila devant le trio. C'était la seule partie de la mine qu'ils n'avaient pas encore visité. Ceux qu'ils recherchaient devaient forcément se trouver là. C'est alors qu'ils entendirent des bruits de lames s'entrechoquant.

 

« C'est quoi ce bruit ? demanda Iria. Vous entendez ?

– Des personnes sont en train de se battre. » en déduisit Epon. Link, qui en avait tiré la même conclusion, se mit à courir en faisant signe aux filles de le suivre. Ce couloir débouchait sur une très grande sale ronde, où plusieurs grands piliers en pierres étaient disposés en un grand cercle. Le trio pouvait remarquer que certains de ces piliers étaient brisés en morceaux. Néanmoins, il ne s'attarda pas sur ce détail. Les yeux de Link, Epon et Iria étaient rivés sur deux personnes qui semblaient livrer une lutte acharnée. L'un des deux était un imposant goron, tandis que l'autre se révélait être Gilgamesh.

 

« Morock ! » s'écria alors Link en s'armant de son arc pour tirer une flèche sur le faucheur qui esquiva en sautant en arrière, l'éloignant ainsi du goron. Celui-ci, qui se tenait l'épaule, observa les trois amis accourir jusqu'à lui avant de faire face à Gilgamesh.

 

« C'est toi, p'tit gars ? s'étonna le chef des Gorons. Je suis content de te rrevoirr !

– La joie est partagée, mon ami. » lui retourna Link en lui adressant un léger sourire. Il était soulagé. Lui et ses amies étaient parvenus à le retrouver à temps. Mais il fêterait ses retrouvailles avec Morock plus tard. Pour l'instant, il devait se concentrer sur Gilgamesh. Était-ce le vrai Gilgamesh qui leur faisait face, cette fois ? Ou est-ce qu'il s'agissait d'une autre de ses illusions ? L'élu de Lato leur adressa un léger sourire.

 

« Ma foi, je ne pensais pas que vous seriez parvenus jusqu'ici, parla-t-il.

– Gilgamesh... grogna alors Epon en pointant l'une de ses lames en direction du faucheur.

– Oh ? Mais c'est que ce cher petit phénix à l'air en colère ! se moqua l'homme à la capuche. Pourquoi ce geste ? Tu veux m'affronter ? Tu penses pouvoir m'arrêter ?

– C'est exactement ce que je pense, lui répondit la demi-Zora. Je ne sais pas ce que tu cherches à faire, et j'ignore ce que tu me veux, mais ne compte pas sur moi pour te laisser arriver à tes fins sans agir. »

 

C'est alors qu'un ricanement plutôt aigu résonna. Il ne venait pas de Gilgamesh. Les yeux de tout le monde se tournèrent vers le haut de l'une des colonnes de pierre. Envy se trouvait assis à son sommet et observait chaque membre du groupe de Link avec un sourire sournois.

 

« Toi ? fit Iria à sa vue.

– C'est incroyable comme vous êtes coriaces, vous trois ! C'est pas comme un certain homme vêtu tout en noir que j'ai réussi à vaincre en un coup. D'ailleurs, est-ce qu'il est encore en vie, lui ? »

 

Il avait posé cette question sur un ton moqueur dans le but de provoquer et d'énerver Link, Epon et Iria. Ces trois derniers froncèrent les sourcils mais ne prononcèrent aucun mot.

 

« Je suis prêt à parier cinq cents rubis qu'il est déjà mort, personnellement ! continua l'homme-démon. D'un côté, c'est un peu dommage ! Il était si séduisant et fort ! Mais ça fait quand-même un ennemi en moins. Si vous voulez, je peux vous envoyer le rejoindre. Qu'en pensez-vous, Gilgamesh ? Dois-je les tuer ? Les décapiter ? Leur arracher leur coeur de leur poitrine ? »

 

Sous le regard grave de Morock, Link, Epon et Iria demeuraient silencieux. Toutefois, leur colère était visible, presque palpable. Ils se retenaient tous trois de foncer vers Gilgamesh et Envy pour croiser le fer avec eux. Mais une telle précipitation les mettrait sans doute, eux et le chef des Gorons, en danger. L'être en pierre passa alors devant les plus jeunes, et observa Gilgamesh et Envy.

 

« Qui que vous soyez, et quelles que soient vos rraisons d'agirr pourr agirr ainsi, je ne vous laisserrai pas leur fairre du mal ! Et je ne vous laisserrai plus terrrrorriser mes frrèrres gorrons. Je vais vous fairre dégager de cette montagne en vitesse !

– De belle paroles pour un être aussi faible, rétorqua Gilgamesh. Ta fierté gorone n'a d'égale que ta stupidité, Morock.

– Entre quelqu'un qui cherche à sauver les siens et celui qui veut tout détruire pour une raison stupide, on pourrait se demander qui est le plus stupide dans cette salle ! » répliqua alors Link en sortant son épée et son bouclier. Mais cette phrase de sa part n'avait fait que provoquer un rire chez le faucheur et son acolyte.

 

« Vous ne savez même pas de quoi vous parlez, dit l'élu de Lato sur un ton assez amusé. Vous ignorez tout de mes motivations et de mes plans.

– Éclaire-nous donc sur le sujet ! lui proposa Iria.

– Si vous voulez un indice, intervint Envy qui avait pris son envol pour atterrir près du faucheur, Gilgamesh et moi-même ne sommes pas la plus grande menace pour Hyrule ! »

 

Son regard et celui de Gilgamesh se tournèrent de concert en direction d'Epon, qui affichait un air surpris. Elle avait compris qu'Envy faisait allusion à elle-même. Mais pourquoi ? Est-ce que cela avait un rapport avec le fameux phénix bleu en elle ?

 

« Je m'en tape que vous ne soyez pas la plus grande menace du royaume, confia Link. Vous avez tué le yéti et Matornia, sans compter tous les citoyens que vous avez assassiné pour les transformer en monstres. Et vous avez blessé Gray. Tout ça, je ne vous le pardonnerai jamais ! »

 

Il s'était mis en position de combat aux côtés de Morock, prêt à en découdre avec eux. Sans hésiter, Epon en avait fait de même sans rien dire, les yeux rivés sur le duo malfaisant. Iria, elle, n'avait pas d'autre choix que de rester un peu en arrière pour le moment. Néanmoins, elle se tenait prête à aider ses compagnons si besoin. En voyant cela, Gilgamesh fit tournoyer sa faux avant de se mettre en garde, tout comme Envy.

 

« Qu'il en soit donc ainsi. » répliqua-t-il alors qu'un combat les opposant était sur le point de débuter.


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