Les enfants de Bordeciel

Chapitre 23 : Ustengrav

3526 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 14/02/2025 00:16

Chapitre 23 : Ustengrav

Le vent sifflait entre les pins, mordant la peau exposée et soulevant des volutes de neige poudreuse qui dansaient brièvement avant de retomber au sol. Hunfen resserra son manteau autour de lui en jetant un regard inquiet vers Lydia. Ils s’étaient arrêtés derrière un rocher pour observer le camp impérial installé un peu plus loin, entre les troncs noueux et les marécages glacés. Le sentier qu’ils empruntaient longeait la lisière du marais de Morthal, bordé par la forêt du Clos. L’odeur stagnante de l’eau croupie pourtant à moitié gelée montait en vagues, entremêlée de relents de terre humide. Le craquement d’une branche sous son pied résonna plus fort qu’il ne l’aurait voulu, et Hunfen eut l’impression que quelque chose l’observait depuis l’obscurité mouvante du marais.

« On va les contourner, à bonne distance », murmura Lydia, l’œil scrutateur.

Hunfen hocha la tête sans protester. Il comprenait son hésitation : mieux valait éviter toute rencontre avec les soldats de l’Empire, même si cela allongeait leur route : mieux valait ne pas perdre de temps à répondre à d’indiscrètes questions. Pourtant, alors qu’ils s’enfonçaient dans la forêt, contournant prudemment le camp, le jeune garçon sentit un pincement au creux du ventre. Et si Hadvar était là, quelque part, assis près d’un feu, quelque victuaille brûlante entre les mains ? Il ne l’avait pas revu depuis Rivebois et ignorait ce qu’il était devenu.

Le détour se fit dans un silence prudent, à travers les pins enneigés, Lydia surveillant continuellement la direction du camp pour s’assurer de l’absence de tout éclaireur. Une fois de retour sur le sentier, elle observa son protégé, qui continuait de jeter des coups d’œil réguliers en arrière.

« Ça te tracasse ? demanda Lydia, remarquant son silence. On est assez loin pour ne pas être vus.

— Non, je me demandais juste si Hadvar est dans ce camp, souffla Hunfen en fixant le sommet des tentes. C’est un soldat de la légion et… il m’a sauvé, à Helgen. »

Lydia marqua un temps d’arrêt, puis posa une main sur son épaule.

« Peut-être, mais on ne peut pas prendre le risque de vérifier. »

Hunfen acquiesça, mais un goût amer lui resta en bouche. Hadvar, Ralof… L’Empire et les Sombrages… encore et toujours cette guerre. Il baissa la tête et suivit Lydia alors qu’ils s’enfonçaient plus profondément dans la forêt.

La guerrière jeta un coup d’œil derrière eux, s’assurant qu’ils n’avaient pas été repérés. Jetant un coup d’œil au jeune garçon, elle commenta :

« Avec ce vent glacial, on était presque mieux à Morthal ! »

Hunfen jeta un regard dubitatif vers elle avant de simplement répondre, d’un air catégorique :

« Non.

— Il y avait un feu de cheminée et un toit au-dessus de nos têtes, argumenta la jeune femme en dissimulant mal un sourire. De la soupe chaude, c’était pas le luxe, mais c’était toujours mieux que maintenant !

— Ouais ! Sauf qu’à Morthal c’était… moche, répliqua vivement Hunfen en plissant le nez. Les gens ne parlaient pas ! les maisons avaient l’air de tomber en ruine ! Même l’auberge, on aurait dit qu’elle allait s’effondrer ! Il faisait froid, c’était humide, et ça sentait le moisi ! Et en plus on s’est fait casser les oreilles par cet orque qui se prend pour un barde ! Et j’ai même cru voir un fantôme du côté de la maison brûlée. »

Lydia ne put retenir un pouffèrent.

« Tu exagères, rétorqua-t-elle en secouant la tête.

— Pas du tout ! Même la neige était bizarre là-bas, toute fondue et marronnasse. Pas comme ici ! »

Comme pour appuyer ses dires, Il donna un coup de pied dans la poudreuse immaculée qui recouvrait le sol, soulevant un petit nuage de flocons. Il ne savait pas vraiment expliquer pourquoi, mais malgré le froid mordant et la fatigue du voyage, il se sentait mieux ici, loin de tout, que dans n’importe quelle ville. Bordeciel était rude, mais c’était ainsi qu’il l’aimait.

Lydia souffla du nez, amusée, puis reprit leur marche en direction d’Ustengrav.

« Bah, de toute façon, on ne s’y arrêtera plus de sitôt. On pourra prendre directement un chariot pour Blancherive en revenant ! »

Hunfen en était soulagé, mais une ombre passa néanmoins sur son visage à l’évocation de Blancherive. Malgré la difficulté du voyage, il était heureux d’être reparti à l’aventure, loin des murs étouffants de Fort-Dragon. Il n’avait jamais aimé rester enfermé trop longtemps, et ces derniers jours à Blancherive lui avaient semblé interminables.

Lydia sembla capter son silence et lui jeta un regard en coin.

« Fort-Dragon te manque déjà ?

— Pas vraiment, répondit-il en laissant échapper un petit rire amer. Il marqua une pause, cherchant ses mots, avant d’ajouter : « … C’était pas horrible, mais j’aurais mieux aimé loger ailleurs. »

Lydia haussa un sourcil et attendit qu’il poursuive.

« Ils voulaient pas que je sorte du palais, expliqua-t-il en haussant les épaules. Trop dangereux, soi-disant. C’était comme si j’étais un prisonnier… »

Il lança un caillou devant lui et l’observa rouler dans la neige avant de soupirer.

« J’avais un lit dans l’aile des serviteurs, et c’était pas si mal, je suppose. Les domestiques étaient gentils, et au moins, j’avais quelque chose à faire. J’aidais un peu, j’allumais les feux, je donnais un coup de main aux cuisines… Mais j’étais coincé ! Même à l’orphelinat… »

Il marqua une pause, hésitant à révéler la suite à Lydia. Finalement, il reprit, affichant un sourire en coin :

« Eh ben, on arrivait à sortir en douce. »

Lydia hocha la tête avec un petit sourire compatissant. Elle comprenait. Lui, un gamin habitué à courir les routes avec son père, se retrouver enfermé dans un palais, ça devait être un cauchemar.

« Et puis, à Fort-Dragon, comme enfants, il n’y a que moi et ceux du Jarl… » grogna-t-il.

Lydia pouffa en devinant la suite.

« Frothar passe son temps à essayer de se battre avec moi ! Il appelle ça un ‘noble affrontement Nordique’. Il dit que je refuse parce que je suis un lâche ! Mais j’avais peur que… tu sais… »

Il désigna sa gorge de son index. « Je ne voulais pas lui crier dessus sans faire exprès.

— Mieux vaut éviter, en effet », acquiesça Lydia avec un regard entendu.

Hunfen haussa les épaules avant de reprendre, un brin agacé : « Et puis il y a Dagny. Elle croit qu’elle est la reine de Bordeciel. Tout le monde doit lui obéir, sinon elle pique une crise et menace de dire à son père que tu l’as regardée de travers. » Il prit une voix haut perchée et minauda : « “Oh, mais mon père est le Jarl, je peux tout avoir ! Je veux une nouvelle robe, je veux ce collier, et toi, va me chercher de l’eau !” »

Lydia se mordit lèvre pour maîtriser son hilarité. « J’imagine que vous ne vous appréciez pas trop. »

Hunfen roula des yeux. « Ah ça non ! Elle ne supportait pas que je sois dans le palais. Elle disait que je sentais le fumier, que je venais de la rue et que je n’avais rien à faire dans la même pièce qu’elle. Une fois elle est venue jusqu’en cuisine, et j’ai bien failli lui renverser de la soupe dessus, juste pour voir si elle pouvait continuer à parler en étant toute trempée ! »

Cette fois, Lydia ne put s’empêcher d’éclater de rire. « Et qu’est-ce qui t’a retenu ? »

« Le cuisinier était à côté » avoua-t-il avec une moue.

Lydia secoua la tête, amusée. « Sage décision. Il t’aurait sûrement fait récurer les casseroles jusqu’à la fin des temps. Et le petit Nelkir, il est du genre à donner des ordres, lui aussi ? »

Hunfen hésita un instant, puis secoua la tête.

« Non… Lui, il s’en fiche de tout. Il traîne souvent tout seul dans les couloirs et il passe son temps à dire des choses bizarres. On dirait qu’il déteste absolument tout le monde. »

Lydia fronça légèrement les sourcils. « Des choses bizarres ? »

« Je sais pas… Il parle comme un vieux… Il n’arrêtait pas de marmonner des choses sur son père, sur les gardes, sur les invités du palais. Même Dagny et Frothar, on dirait qu’il ne les supporte pas. » Hunfen jeta un regard vers Lydia avant de reprendre : « Une fois, il m’a dit que son père était un menteur et que si j’étais malin, je me sauverais de Fort-Dragon avant qu’il ne soit trop tard. »

Hunfen eut une moue pensive, puis reprit : « Mais lui au moins, il ne venait pas m’embêter. Il me disait juste des choses comme ça, comme s’il savait des secrets que personne d’autre ne savait. Une autre fois, quand Frothar voulait encore se battre avec moi, Nelkir est passé à côté et a juste dit : ‘Tu ferais mieux d’arrêter de jouer au guerrier, Frothar. Peu importe combien tu tapes fort, tu finiras écrasé sous les bottes de plus puissants que toi, ou trahi par tes meilleurs amis.’ Et puis il est reparti, comme si de rien n’était. Mais bon, il me laissait tranquille. Pas comme Frothar ou Dagny. »

Il souffla dans ses mains pour les réchauffer avant de continuer : « En tout cas, je préfère être ici. Même si on marche depuis des heures, même si j’ai froid aux pieds, c’est mieux que d’être coincé là-bas ! »

Lydia lui adressa un regard compréhensif. «Oui… Tu es fait pour l’aventure, pas pour être enfermé entre quatre murs. »

Hunfen acquiesça, mais un silence flottant s’installa entre eux. Il baissa les yeux sur la neige qui crissait sous ses bottes, perdu dans ses pensées. Il aurait voulu que son père soit là. Ce genre de voyage, c’était ce qu’ils faisaient ensemble, avant… avant qu’il disparaisse.

Il inspira profondément et leva les yeux vers la forêt enneigée qui s’étendait devant eux. Il ne voulait pas penser au pire, mais… cela faisait si longtemps.

Voyant son trouble, Lydia ne dit rien et se contenta de poser brièvement une main sur son épaule avant de reprendre la marche. Hunfen lui emboîta le pas, laissant ses pensées dériver au rythme du vent sifflant entre les arbres.

oOo

Le tertre funéraire d’Ustengrav apparut enfin devant eux, émergeant de la forêt tel un vestige oublié du temps. Une brume glaciale s’élevait paresseusement du sol, s’entremêlant aux pierres grises et moussues qui formaient l’entrée du sanctuaire. Les ruines se dressaient dans le silence oppressant de la vallée, à la fois majestueuses et sinistres.

Hunfen leva les yeux vers les immenses piliers marqués par le temps, sentant un frisson d’excitation parcourir son échine. C’était l’un des plus grands tertres qu’il ait jamais vus. Il avait déjà exploré quelques tombes dans ses voyages avec son père, mais jamais un site aussi impressionnant.

Lydia jeta un regard méfiant autour d’eux avant de poser une main sur la poignée de son épée.

« Nous devons rester vigilants, prévint-elle. Le Jarl nous avait prévenus : ce lieu a ses gardiens. »

Hunfen hocha la tête et suivit sa protectrice à l’intérieur. L’air changea instantanément en pénétrant le tombeau. Une odeur de pierre humide et de poussière ancienne flottait dans l’atmosphère. De larges escaliers descendaient vers un vaste hall souterrain, où des alcôves abritaient des sarcophages de pierre.

« C’est immense… » souffla Hunfen en scrutant l’obscurité.

Lydia s’arrêta pour observer les alentours. L’intérieur était encore plus vaste que l’extérieur ne le laissait deviner, et il était évident que ce lieu s’enfonçait bien plus profondément sous terre.

« — Quelqu’un est déjà passé par ici, remarqua-t-elle en désignant des cadavres de draugr éparpillés au sol. Les gardiens ont été dérangés. »

Hunfen s’approcha prudemment d’un squelette effondré contre une colonne. Sa cage thoracique était brisée et son crâne fendu. Pourtant, quelque chose le dérangeait. Il posa la main sur la pierre froide et ressentit un frisson parcourir ses doigts. Décidément, il n’aimait pas ça. À côté, Lydia observait les cadavres avec attention. Puis, comme pour confirmer les craintes de l’enfant, l’un des draugr allongés au sol se mit à trembler légèrement. Ses doigts osseux griffèrent la pierre, et ses orbites vides s’illuminèrent d’une lueur glaciale.

« Ils se régénèrent… murmura Lydia. C’est la magie du tertre. Elle leur permet de revenir lentement à la vie. »

Hunfen recula d’un pas alors que d’autres cadavres bougeaient à leur tour. Des os se reformaient, des chairs desséchées se ressoudaient. Ce qui, un instant plus tôt, n’était que des restes sans vie, se releva soudainement dans un grognement guttural.

« Ils sont encore faibles ! lança Lydia en dégainant son épée. Il faut les achever avant qu’ils n’aient recouvré toute leur force ! »

Les draugr fondirent sur eux. Hunfen esquiva un premier coup maladroit d’un squelette à moitié régénéré, puis leva sa dague pour parer l’attaque d’un second. Lydia, elle, s’élança avec rapidité et abattit son épée sur le premier draugr encore chancelant, lui fendant le crâne d’un seul coup.

Hunfen se retrouva rapidement cerné. L’un des draugr leva une épée rouillée pour l’abattre sur lui. Un souvenir qui ne lui appartenait pas s’imposa à lui dans un flash. Le dragon anonyme, celui de Faillaise. Il savait faire fi des attaques de ses dominants. Par réflexe, l’enfant cria :

« FEIM ! »

Son corps devint immédiatement éthéré, sa chair translucide comme un mirage. L’épée du draugr passa à travers lui sans lui infliger la moindre blessure.

Hunfen sentit une étrange légèreté l’envahir. Il était toujours là, mais intouchable, comme un spectre flottant dans le monde des vivants. Il observa ses mains avec stupéfaction. Elles étaient translucides.

Mais il n’avait guère le temps de s’émerveiller. Son état éthéré n’allait probablement pas durer, et il voulait en profiter. Un sourire malicieux aux lèvres, il recula habilement, traversant un pilier comme s’il n’existait pas, puis se plaça derrière un draugr occupé à attaquer Lydia. Soudain, il sentit à nouveau la fraîcheur de l’air sur sa peau. L’effet du Thu’um s’était estompé ; il était redevenu solide. Dans un mouvement rapide, il arma son bras et planta sa dague dans le dos du draugr. La créature lâcha un râle d’agonie avant de s’effondrer.

« Bien joué ! » lança Lydia en repoussant un dernier squelette d’un coup de bouclier. Mais un bruit sourd retentit derrière eux. Un sarcophage situé au fond de la salle s’ouvrit brusquement, projetant des éclats de pierre au sol. Une silhouette massive en émergea lentement.

Hunfen sentit son souffle se couper en voyant l’être se dresser devant eux. Ce draugr là n’était pas comme les autres. Sa peau momifiée était couverte d’anciennes gravures, et ses yeux brillaient d’une lueur bleutée intense. Il portait un casque orné et une lourde hache nordique. D’un râle guttural, il envoya une bordée d’invectives dont le jeune Nordique, bien qu’il n’en comprît pas les mots, n’eut aucun mal à saisir le sens général. Le draugr sembla remplir des poumons dont il n’était plus doté depuis longtemps et poussa une exclamation que l’enfant, cette fois, comprit parfaitement :

« Fus ! »

La vague de force semblait plus faible que la sienne, mais fut néanmoins suffisante pour faire chanceler Lydia. Hunfen resta un instant immobile, estomaqué.

« Il utilise le Thu’um ! » s’exclama-t-il finalement.

Le draugr chargea, sa hache levée. L’enfant serra les dents. S’il voulait jouer à ce petit jeu, il allait être servi !

« Fus Ro ! »

Sa propre vague de force frappa le draugr de plein fouet, le faisant basculer en arrière et s’étaler au sol. Pourtant, il se redressa en titubant et ouvrit la bouche une nouvelle fois.

Un troisième mot fut ajouté, mais Hunfen n’eut pas le temps de le saisir. Une explosion de puissance retentit, le projetant en arrière. Il roula sur le sol, sonné.

« Qu’est-ce que c’était que ce mot ? » grogna-t-il en se redressant péniblement.

Lydia ne lui laissa pas le temps d’y réfléchir. Elle lança son épée sur le draugr, qui para de son bouclier. Hunfen serra les poings. Il ne voulait pas s’avouer vaincu. Il lui restait des atouts. Il dégaina à nouveau sa lame et prononça :

« Wuld ! »

Son corps fut projeté en avant à une vitesse fulgurante. En un instant, il traversa la salle et, s’aidant de son élan, frappa le draugr de toute sa force, lui enfonçant sa lame en plein thorax. La créature grogna avant de s’effondrer définitivement.

Un silence lourd tomba sur la pièce. Hunfen haletait, le cœur battant à tout rompre.

« Tu vas bien ? » demanda Lydia en s’approchant.

Il hocha la tête, essuyant son front couvert de sueur.

« Qui était-il… ?, s’interrogea-t-il à voix haute. Il maîtrise le Thu’um ! Un ancien parleur, un disciple de Jurgen Parlevent ? »

Mais ils n’avaient pas le temps de s’attarder. Le tertre allait tôt ou tard finir par ranimer ses gardiens. Ils descendirent dans la dernière salle du sanctuaire, où reposait le corps du premier Parleur.

Mais, sur le piédestal qui dominait le sarcophage, il n’y avait pas de corne. À la place, une simple note avait été laissée là.

Lydia s’en approcha, méfiante, et lut à voix haute :

« “Enfant De Dragon, je dois vous parler urgemment. Louez la mansarde à l’auberge du Géant endormi à Rivebois et je vous y retrouverai -- Un ami.” »

Hunfen sentit une frustration sourde l’envahir. Ils avaient traversé tout ça… pour rien ? Et qui était cet ami ? Comment savait-il pour la corne ? N’était-il pas le seul Enfant-de-Dragon, contrairement à ce que les grises-barbes lui avaient dit ? Était-ce un tour de ces disciples de Miraak, pour le retour de leur maître ?

« Eh bien, quelqu’un nous a devancés, constata Lydia en soupirant.

— Il faut partir tout de suite pour Rivebois !, s’exclama vivement Hufen. Je sais où c’est ! Je connais du monde là-bas ! Je pourrai faire voir ma dague à Alvor ! Peut-être que Hardar ou Ralof seront de passage ! Même l’aubergiste, je sais qui c’est ! »

Mais Lydia croisa les bras.

« Du calme, jeune homme. Ça pourrait être un piège. Mieux vaut passer par Blancherive pour avertir le Jarl.

— Et s’ils me coincent encore à Fort-Dragon ? Grommela le jeune garçon. Non merci ! »

Lydia soupira, mais elle comprenait ses craintes.

— Allez, je ferai en sorte que ça n’arrive pas. Mais Balgruuf doit être mis au courant. Et puis, Blancherive est sur le chemin de Rivebois de toutes façons. Mieux vaut s’y reposer. »

Hunfen baissa les yeux, frustré, mais n’argumenta pas. Leur route venait de prendre une nouvelle direction.

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