Jay'la et l'Histicide

Chapitre 10 : La Tablette de Boisnoir

3470 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a 2 mois

— Voyez-vous, tout semble indiquer qu’il existe un tunnel secret juste ici. Nous appelons cette salle l’antichambre sud. Elle jouxte la chambre principale de ce niveau. Cela concorde avec les descriptions mentionnées dans la Tablette de Boisnoir, mais notre géomètre s’est mis à soupçonner de lui-même son existence, à cause de la résonance acoustique de la salle. Je n’ai même pas eu besoin d’intervenir. Des sondages plus approfondis ont confirmé sa présence ce matin même. Nous ne perdrons pas de temps à le chercher, il faudra seulement l’ouvrir.


Assis sur des couvertures, Ardtman étala devant Jay’la des carnets et des carnets de notes et de plans. La khajiite lut tout cela en diagonale.


— Vous êtes absolument certain que la clé de la prison de Folfoliol se trouve dedans ?


Tout en parlant, Ardtman servit deux bols de ragoût fumant et en posa un à portée de main de Jay’la.


— Absolument certain : le nom de Cutlexecuh-Ta-Xolothl est confirmé dans le texte et la description de l’ensemble qui est fait correspond en tout point à l’ensemble chambre principale du troisième niveau et antichambre sud. Sauf si la traduction est erronée, j’engage ma réputation sur cette découverte. Mais elle ne l’est pas, n’est ce pas Teramzu ?


— Non, en effet monsieur Pierre-Sèche. Elle ne l’est pas, confirma Teramzu.


— Qu’est-ce que ça veut dire ? sursauta Cuiwen. Vous vous connaissez ? Et qu’est-ce ce que c’est que cette histoire de tablette ? Tu savais depuis le début pour le tunnel secret de Claudius ? Et…

 

Le tigre gronda.


— Adherakhii, laisse-la, siffla Jay’la. Ce n’est pas grave.


La tête du fauve recula de quelques centimètres. Il ne lâcha pas Cuiwen du regard pour autant.


Jay’la huma le ragoût d’un air soupçonneux. Elle plongea sa cuillère dans le brouet et le remua jusqu’à soulever chaque lardon, chaque morceau de pomme de terre, chaque grain de riz de sel. Du bout de la langue, elle lécha un minuscule échantillon qu’elle balada longuement dans sa bouche. La khajiite haussa les épaules et piocha une cuillerée un peu plus grosse, qu’elle goûta de même pendant plusieurs secondes. Satisfaite, elle entama enfin son bol pour de bon.


Ardtman engloutissait déjà le sien. Les hommes de main finissaient le leur et raclaient le fond de la marmite pour se partager ce qu’il en restait. Personne n’en proposa à Cuiwen. Xer poussa un gémissement. Un bandit dunmer achevait de nouer le bandage serré autour de son cou.


— Bien sûr qu’on se connait, dit Ardtman la bouche pleine. J’étudie les saxhleels et maître Teramzu fait référence en la matière.


— Mais vous avez communiqué ? s’étonna Cuiwen, franchement jalouse qu’il ait eu cet honneur avant elle. Pourquoi tu ne l’as pas dit plus tôt ?


— Parce que c’était un secret. Parce que j’ai vendu à Jay’la l’exclusivité de la découverte que cela promettait.


— Mais de quoi tu parles ? Pourquoi ?


— Pour l’argent. Des années d’études, des années d’efforts et de sacrifice, tout ça pour me crever à la tâche ne récolter qu’une vie de misère en récompense. Le goût de l’aventure et de la découverte ne me payera pas de retraite, si je suis encore en vie pour en profiter. Ça a commencé doucement, juste une fois pour payer des dettes que je n’étais pas en mesure de rembourser autrement. J’ai détourné quelques artefacts que mes créanciers étaient prêts à m’acheter. Personne ne s’en est rendu compte. C’était bien plus facile que ce que j’imaginais. Alors j’ai continué : tout plein de vestiges « égarés dans les archives » ou ayant souffert « d’erreurs de répertoire. » Mon réseau s’est élargi et parmi mes mes clients se trouvait une kahjiite de Rimen, prête a payer une fortune pour tout objet d’art et plus cher encore s’ils étaient, de prêt ou de loin, liés au sujet de l’alchimie.

Il y a bien cinq ans de cela, mon équipe a découvert une antique tablette saxhleel lors de fouilles à proximité de Gidéon. La tablette de Boisnoir, comme je l’ai surnommée, a aussitôt été « perdue lors du transport ». Mais pour déterminer sa valeur réelle, j’avais besoin de l’expertise et de la traduction d’un spécialiste. J’ai donc envoyé une copie du texte à Teramzu, prétextant une étude encore secrète pour lui demander de garder le silence.


Artdtman ponctuait chacune de ses phrases d’une cuillère de bouillon, qu’il mâchait tout en parlant. Mais il lui resait encore la moitié de son bol lorsque tout le monde eut terminé le sien. Jay’la se nettoya méticuleusement les babines et se remit debout d’un bond agile.


— Allons jeter un œil à ce fameux tunnel. Amenez les prisonniers et gardez vos armes à portée de main. Pierre-Sèche, passez devant. Teramzu, reste près de la kahjiite, je te pris. Cletus, comment va ta jambe ?


— Mieux, m’dame. La magie de Rhendon fait effet. Pis y m’la bandée et j’avions goulotté une potion. J’sens presque rien.


— Bien. Reste là pour surveiller l’entrée. Les autres, en avant.


Les bandits se mirent en mouvement. L’un d’eux attrapa le col de la chemise de Cuiwen et lui colla un coutelas au creux des reins. Elle obtempéra sans faire d’histoires. Devant elle, Xer subissait le même sort et Adherakhii se glissa en silence à leur côté. Sa longue queue frôlait leurs cuisses.


Guidé à travers les couloirs étroits et les escaliers glissants par la lumière de lanternes et des orbes lumineux que faisaient flotter devant eux quelques-uns des bandits adeptes de magie, le petit groupe s’enfonça dans les profondeurs de la pyramides. Ardtman tenait toujours son arbalète chargée, négligemment pointée vers le genoux de Cuiwen alors qu’il marchait près d’elle.


Comme si le couteau dans son dos ne suffisait pas…


Il continua son récit là où il l’avait laissé en suspens pendant le repas :


— Les informations écrites sur la Tablette de BoisNoir étaient encore plus précieuses que je ne l’avais imaginé : elles prouvaient que le laboratoire de Floranius Folfoliol existe encore quelque part, intact. Les Hists ne l’ont pas détruit, ils ne le pouvaient pas ! Ils l’ont seulement caché dans…


— Cutlexecuh-ta-Xolothl ? compris soudain Cuiwen. Impossible… La pyramide… C’est le laboratoire ?


— Non, non, bien sûr que non, la détrompa Ardtman. Dans un bosquet sacré secret. Tiens, ça sonne bien… Enfin, bref : dans un bosquet d’Hist, perdu dans les tréfonds du Marais-Noir. Mais ils étendent leurs racines jusqu'en dessous des fondations de Cutlexecuh-ta-Xolothl. Les prêtres argoniens, gardiens du mystère, communiaient avec eux. La tablette décrit une chambre clandestine où se trouve un genre de carte, ce n’est pas très clair, qui révèle l’invisible sentier qui mène au bosquet. Seulement, un problème se posait encore après que nous ayons découvert tout cela…


— Ah ?


— Eh bien, Cutlexecuh-ta-Xolothl avait disparu depuis des siècles, engloutis par les boues du Marais-Noir. Cette information ne valait donc rien. Pas plus que la tablette, ainsi que me le fit comprendre ma cliente lorsque j’essayais de la lui vendre.


— Mais le problème s’est résolu de lui-même lorsque le Marais l’a recraché l’an dernier.


— Exactement. Cutlexecuh-ta-Xolothl avait réapparu, disaient des chasseurs qui l’avaient vu de leurs yeux vus. La rumeur se répandait au fil des rivières de tribus en tribus, propagée par les pêcheurs, les voyageurs, de hameaux en villages jusqu’aux grandes villes et au delà des frontières : Leyawiin, la Cité Impériale et l’Université Arcanes. Il fallait être les premiers sur place, arriver avant les pilleurs de tombes. Une xanmeer inviolée depuis son abandon, c’est une aubaine. Mais moi, j’avais un intérêt tout personnel à remporter cette course. Je savais que j’y trouverais plus que de simples poteries et de vieilles statues. Je me suis porté volontaire et vu mon expérience de terrain, je n’ai eu aucun mal à obtenir la direction de l’expédition. D’un coup, d’un seul, la chance tournait. Je me suis hâté d’envoyer un courrier à Jay’la et nous sommes immédiatement tombés sur un accord : une fortune si je lui offrais Xolothl et puis encore si l’on y découvrait le chemin vers la cachette secrète de Folfoliol.


— Tout ça en vaut vraiment la peine ? Jaalih ? Uuwej ? Ils sont morts et tu es complice ! C’est allé trop loin.


— C’est de ta faute ! On aurait pu prendre la pyramide par surprise et neutraliser le reste de l'expédition sans effusion de sang mais il a fallu que tu t’en mêles, que tu les préviennes. Mais tu as raison sur un point : c’est allé trop loin et je ne peux plus reculer. Alors tais-toi. N’insiste pas.


Cuiwen se tut, mais seulement le temps de franchir un pan de couloirs affaissé pour lequel il fallait se courber en deux. Elle attaqua derechef aussitôt parvenue de l’autre côté, où l’attendait Ardtman avec son arbalète.


— Et moi ? Et les autres ? Qu’est-ce que toi et ta clique de bandits comptez faire de nous ? Tu crois que si l’on s’en sort vivant, on va garder le secret sur tes magouilles ? Jamais plus tu ne retravailleras à l’Université.


— Je ne compte pas y retourner. Vous vous en sortirez tous vivant si vous ne faites pas d’histoire, n’ayez crainte. Cela fait partie de mon arrangement avec Jay’la. Nous serons déjà loin lorsque vous serez libre et moi, je ne retournerais plus jamais à l’Université. Je prendrais ma retraite, les poches pleines, dans une jolie maison de campagne. En Val-Boisé, peut-être.


Ils arrivèrent dans l’antichambre sud, un espace circulaire dominé par les inquiétants bas-reliefs qui ornaient les murs. Des lézards et des serpents de pierre se tordaient au milieu de motifs végétaux et de formes abstraites anguleuses. Les yeux des créatures, incrustés de grenats sanguins brillaient sous l’éclat des lumières que jetaient les intrus qui se déployèrent dans la salle. Au centre de celle-ci, se trouvait un bassin rituel dont la margelle brisée gisait en fragment au fond de l’amas gluant de mousse, d’algues et de vases qui le comblaient jusqu'au bord. L’outillage éparpillé de Claudius Cole témoignait de l’interruption brutale du travail de la matinée. Son bâton magique gisait là, abandonné contre un mur. Les pioches, les pelles, le sextant, les brosses, les croquis, rien ne manquait. Seulement Claudius.


— Et Teramzu dans tout ça ? Pourquoi l’enlever ?


— C’est moi qui ai conseillé à Jay’la d’aller le consulter et de l’amener ici. La Tablette de Boisnoir dont je te parlais est une clé qui se combine aux épigraphes de la pyramide pour en ouvrir la chambre secrète. Sauf que Teramzu est seul spécialiste au monde à maîtriser le dialecte saxhleel éteint dans lequel ils sont écrits. Son aide est absolument nécessaire pour les traduire et poursuivre l’exploration.


L’antichambre sud peinait à les accueillir tout ce soudain petit monde. Même avec une bonne partie du groupe qui restait dans le couloir, ils se marchaient les uns sur les autres et piétinaient les trouvailles qui, posées sur un drap, attendaient le tri, le nettoyage et l’inventaire. L’un bandit que Cuiwen reconnu comme Rhendon, le dunmer qui avait soigné Xer et Cletus, s'agenouilla pour ramasser un long poignard d’obsidienne qu’il fourra dans sa poche après l’avoir examiné. Cuiwen lui décocha un regard assassin, mais n’osa rien dire.


Salamandre les rejoint :


— Les autres prisonniers sont bel et bien enfermés dans l’une des salles, bloqués derrière une porte de pierre. Ils sont furieux, mais inoffensifs : le mécanisme ne s’ouvre que de l’extérieur. Rien à craindre de leur part, mais j’ai laissé Martial au cas où comme sentinelle.


— Bien, bien, ronronna Jay’la.



Ardtman tapota l’un des bas-reliefs qui ornait le mur :


— Les premières analyses de Claudius l’ont amené à penser que le tunnel d'accès de la chambre secrète se trouvait de ce côté. Mais vous êtes arrivé avant d’en obtenir la confirmation et d’en ouvrir l'accès. Les inscriptions de la Tablette de Boisnoir précisent que l'accès est muré, mais si vous le voulez bien, nous pouvons sortir Claudius pour…


— Non, non, le coupa Salamandre. Si votre tunnel est là, on le découvrira. Dégagez le passage, les gars. Au travail.


Quelques bandits troquèrent leurs armes contre des pioches, des masses et des burins. Cuiwen étouffa un cri lorsque les outils attaquèrent les reliefs. Les serpents volèrent en éclats, les fougères tombèrent en poussière.


— Vous n’avez pas honte ? C’est un trésor inestimable !


Le son de sa voix s'étouffa dans le fracas de l’acier contre le roc. Les bourrins attaquaient les jointures des blocs massifs, se glissaient dans les fissures. Les bandits foulaient du pied les grenats arrachés.


Impuissante, Cuiwen ne pouvait que contempler la catastrophe.


Pourvu qu’ils ne trouvent rien… Pourvu que le tunnel n’existe pas.


Et pourtant… Ce vandalisme ne serait alors pas vain : le laboratoire secret de l'alchimiste impérial Floranius Folfoliol, perdu depuis le règne de Reman II ! Quelles merveilles pourrait-on y faire la découverte ? Quel prestige attendait qui en serait l’auteur ?  


Et puis… Comment réagiraient Jay’la si Ardtman se trompait ?


Cuiwen chassa ces noires pensées lorsque le concert de pioches et de masses se tut. Les bandits se relayaient pour déloger un bloc de la taille d’un tonneau en se servant de barres de fer comme levier. Ils s’invectivaient, poussaient des grognements et des jurons sous les aboiements secs de Salamandre.


Cuiwen reporta sa rancœur sur Ardtman :  


— Et si Teramzu ne coopère pas, tu vas le torturer ?


Ce fut Jay’la qui lui répondit :


— Oh non. Mais toi et l’autre argonien, oui : c’est bien pour cette raison que vous n’êtes pas enfermée avec vos collègues.


Elle s’était réfugiée contre le côté le plus éloigné de l'antichambre, pour surveiller les travaux le plus loin possible du tumulte. Un foulard de soie noué devant sa bouche protégeait sa respiration de la poussière soulevée par les travaux.


— Ne vous inquiétez pas, rassura Teramzu de sa voix traînante. Je coopérerai sans faire d’histoire. Il ne sera pas nécessaire de vous faire le moindre mal.


Cuiwen hocha la tête mécaniquement et contempla le trou que révéla la pierre géante une fois délogée. Ardtman ne mentait pas, finalement. Les ouvriers improvisés élargirent l’espace, descellèrent à coup de burin les blocs restants.


Contre son gré, le cœur de Cuiwen accéléra dans sa poitrine. L’ivresse de l’inconnu palpitait dans ses tempes une fois de plus.


Maudits bandits… Si seulement leur présence ne gâchait pas tout.


Ardtman s’agenouilla à l’entrée du tunnel. La curiosité de Cuiwen l’emporta. Elle s’approcha à son tour pour regarder au fond, hypnotisée. Ses doigts tâtonnèrent pour agripper une torche, qu’elle jeta dans les profondeurs obscures.  


La flamme décrivit une courbe dans le vide qui révéla un long corridor étroit, tapissé de champignons dans lequel s'enfonçait un interminable escalier aux marches de pierres. Il descendait plus plus loin et plus profondément que ne pouvait porter le regard.


— C’est merveilleux… Regardez cette architecture ! À en juger les techniques de maçonnerie, ce corridor est plus ancien que la pyramide elle-même d’au moins deux cents ans…


— Je pense que le culte de Xolothl s’est développé peu à peu sur l’emplacement d’un lieu sacré préexistant. Cette fameuse chambre secrète ne devait être au départ qu’un sanctuaire isolé, agrandis au fil des siècles, par-dessus lequel est venu ensuite se construire la pyramide.


Cuiwen ne s’était pas rendu compte que Teramzu s’était approché lui aussi pour glisser sa tête dans le trou. Ses yeux vides balayaient la pénombre sans trahir la moindre émotion sur son visage de marbre.


— La fonction originelle, s’est-elle perdue au fil du temps ? Quand ce sanctuaire a-t-il été muré ? Les derniers prêtres à avoir officié à Cutlexecuh-ta-Xolothl en connaissaient-ils encore l’existence quand ils l’ont abandonné ?


Ardtman se gratta la barbe :


— La Tablette de Boisnoir a été trouvée parmi les vestiges du saccage de la ville de Gidéon par des troupes ayléides lors d’un siège documenté par l’historiographie. Il est donc certains que la rédaction de cette tablette précède cet événement, contemporain à l’occupation de Xolothl à l’époque de son Âge d’Or. La découverte de divers objets artisanaux typique des ateliers princiers de Gideon dans les niveaux supérieurs de la xanmeer laisse également penser qu’il existait des liens entre les deux sites, jusqu’au sac de Gideon. Xolothl a continué à fonctionner pendant au moins cinq cents ans encore.


— Le clergé de Gideon avait connaissance du secret, supposa Teramzu. Cela semble évident : une élite de grand-prêtre de Sithis, triés sur le volet. Peut-être que sa destruction lors du siège a contribué à faire tomber ce secret dans l’oubli.


— Vous aurez tout le loisir de trouver des réponses à vos questions, l’interrompit Jay’la dont le visage apparut par-dessus l’ouverture entre le sien et celui d’Ardtman. Allons-y.


— Et vous ? gronda Cuiwen. Qu'espérez-vous y trouver ?


Jay’la l’ignora. Salamandre et ses hommes entrèrent et elle suivit Ardtman dans le couloir, Adherakhii sur les talons. Teramzu lui emboîta le pas et le reste de la bande suivit.


Xer, resté prostré jusque là dans un silence attentif, pris alors la parole


— Je ne suis pas quelqu'un de très savant, comme vous et toute ses histoires de tablette, d'architecture et de grand-prêtres me passent un peu au dessus de la tête. Mais si je comprend bien, cette salle secrète vers laquelle nous nous dirigeons contient quelque-chose comme une carte qui mène à l'antre de ce Folfoliol ? Et Teramzu est le seul ici capable de la déchiffrer.


Le groupe hétéroclite avançait à la queu leu leu dans l'escalier. Cuiwen opina du chef :


— Peu de personnes aux monde maitrisent les anciens dialectes saxhleel parlés autrefois dans cette région de l'Argonie. Si la tablette dont parlaient Ardtman et les secrets de la chambre sont écrits dans l'une des ses langues, alors oui : Teramzu est bel est bien certainement le seul à pouvoir les déchiffrer.


Xer se glissa le long du mur de manière à doubler Cuiwen sans gêner ses mouvements dans l'escalier glissant. Il avançait maintenant entre elle et Teramzu, sous la menaces des bandits armés jusqu'aux dents qui fermaient la marche.


— Je vois, je vois... J’espère que vous me pardonnerez, alors. Les secrets de ce laboratoire ne peuvent tomber entre des mains étrangères.


Xer se laissa tomber sur Teramzu. Il l'agrippa dans sa chute et le culbuta de toute ses forces, de tout son poids pour l'entrainer avec lui au pied des escaliers. Cuiwen tendit la main, attrapa un pan de vêtement qui lui échappa des doigts.


— Xer ! Non !


Les bandits hurlèrent, se précipitèrent aussi vite que le corridor étroit et les marches bancales le leur permettaient. Les deux argoniens entremêlés heurtèrent Ardtman, bousculèrent Jay'la, roulèrent contre Salamandre. Les cris de Teramzu se répercutaient contre les murs alors qu'il plongeait avec Xer, tête la première, les yeux écarquillés de terreur, dans les profondeurs abruptes de l'interminable escalier.





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